Agréable exemplaire.
Envoi autographe signé de Léopold Sédar Senghor, à l'encre bleue en pied du portrait, à Frédéric Brion.
Lorsqu’un écrivain se saisit de l’Histoire, il est vain de lui reprocher ses petits arrangements avec la « Vérité ». Mais considérer son sujet comme un simple prétexte littéraire résulte d’une semblable ingénuité. Bien plus qu’un compte rendu, fût-il partisan, le récit historique d’un auteur de génie pétrit le passé pour modeler l’avenir.
Edition originale, un des 70 exemplaires numérotés sur pur fil, tirage de tête après 2 réimposés sur vergé pur fil hors commerce réservés à Jacques Hébertot et 13 hollande.
Bel et rare exemplaire de cette réponse d'Albert Camus aux "Les mains sales" de Jean-Paul Sartre.
"Si quelque part au monde le coeur de la liberté continue à battre, s'il est un lieu d'où ses coups nous parviennent mieux frappés que de partout ailleurs, nous savons tous que ce lieu est l'Espagne."
"N'oublions pas que le monstre qui pour un temps nous tient encore à sa merci s'est fait les griffes en Espagne. C'est là qu'il a commencé à faire suinter ses poisons : le mensonge, la division, la démoralisation, la disparition, qui pour la première fois il a fait luire ses buissons de fusils au petit matin, à la tombée du soir ses chambres de torture. Les Hitler, les Mussolini, les Staline, ont eu là leur laboratoire de vivisection, leur école de travaux pratiques. Les fours crématoires, les mines de sel, les escaliers glissants de la N.K.V.D., l'extension à perte de vue du monde concentrationnaire ont été homologués à partir de là. C'est d'Espagne que part l'égouttement de sang indélébile témoignant d'une blessure qui peut être mortelle pour le monde. C'est en Espagne que pour la première fois aux yeux de tous, le droit de vivre libre a été frappé."
Edition originale, un des 350 exemplaires numérotés sur rives, le nôtre spécialement imprimé pour le général Koenig.
Reliure à la bradel en plein cartonnage blanc façon vélin, dos à quatre orné de caissons soulignés en rouge, encadrement d'un filet rouge sur les plats, premier plat de couverture conservé, tête rouge.
Précieux envoi autographe Marcel Bleustein, qui prit le pseudonyme de Blanchet pendant la Résistance, au général Koenig grand vainqueur de la bataille de Bir-Hakeim : "Pour monsieur le général Koenig, en témoignage de ma grande admiration et de mon respectueux attachement. Son ancien officier de presse Marcel Bleustein-Blanchet le 24 Nov. 1948".
Émouvant hommage d'un Résistant à l'un des tous premiers vainqueurs militaires des forces de l'Axe.
Nouvelle édition de grand luxe imprimée par Didot sur grand papier velin. 2 superbes gravures par Moreau gravées par Giraud. Edition critique avec préface, remarques et la vie de Phocion par Plutarque dans la traduction d'Amyot.
Exemplaire au chiffre couronné de Louis-Philippe frappé sur les 2 plats, roi de France. Une fois sur le trône de France, Louis-Philippe n'utilise plus les armes du Duc d'Orléans mais son chiffre couronné qui symbolise son titre de roi constitutionnel, plus tard au long de son règne, sa couronne sera même retirée, pour ne laisser que le chiffre nu.
Reliure postérieure Restauration en maroquin rouge à grains longs, attribuable à Simier, relieur de Louis-Philippe (Louis-Philippe a fait relié plusieurs exemplaires avec cette même reliure). Dos lisse orné de deux grands fers rocailles en long. Pièce de titre de maroquin noir. Plats frappés à chaud du chiffre couronné de Louis-Philippe au centre, grande composition ornementale rocaille, fers dans les écoinçons avec jeux de filets s'entrelaçant. Tranches dorées. Riche frise intérieure. Gardes de soie bleutée. Coiffe de tête en partie rappée, idem en queue. Frottements. Un coin émoussé. Rousseurs éparses.
Bel exemplaire, rare dans cette condition.
Affiche originale lithographiée en couleurs représentant Jean Jaurès sous les traits d'un éléphant assis sur un fauteuil et tenant une bouteille d'« eau du Jourdain ». Pliures transversales et infimes déchirures marginales sans manque.
Jusqu'alors portraituré en chien - les caricaturistes raillant son agressivité - Jean Jaurès est ici pour la première fois représenté en éléphant. Il s'agit ici de souligner sa ventripotence et sa silhouette pachydermique, mais on pourra cependant souligner la grande dignité de ce personnage massif au regard haut.
L'eau du Jourdain se trouvant dans l'une de ses pattes fait allusion à la rumeur selon laquelle il aurait fait baptiser son fils dans le fleuve sacré, agissant ainsi contrairement à sa politique anticléricale. Malgré la volonté du caricaturiste de ridiculiser Jean Jaurès, le choix de l'éléphant, symbole de force, de prospérité et de sagesse, s'avère finalement positif.
Pliures transversales et infimes déchirures marginales sans manque.
Diffusés entre octobre 1899 et décembre 1900 dans une France embrasée par l'Affaire Dreyfus, ces immenses portraits à charge en couleurs sont l'œuvre de Victor Lenepveu qui annonça la parution de 150 puis 200 dessins et n'en réalisa finalement qu'une cinquantaine. En dépit de la loi sur la liberté de la presse de 1881 permettant la diffusion d'une imagerie politiquement subversive, la parution de ce panthéon cauchemardesque fut interrompue sur ordre du Ministère de l'Intérieur.
La fragilité du papier et l'imposant format de ces très violentes affiches, ainsi que leur saisie presque immédiate par la police, contribuèrent à la disparition de ces caricatures qui marquèrent cependant fortement l'opinion publique.
Ces horreurs bénéficièrent d'une large promotion de la part des journaux antisémites qui annoncèrent un tirage fantasmé de 300.000 exemplaires, insinuant ainsi le succès des idées antisémites dans la population.
Le 1er octobre 1899, L'Intransigeant annonce la parution du Musée des horreurs dans ses colonnes : « Un dessinateur de beaucoup d'esprit, au coup de crayon d'un comique intense, M. V. Lenepveu, a eu l'heureuse idée d'inaugurer une série de portraits des vendus les plus célèbres de la tourbe dreyfusarde. Le titre de cette série « Musée des Horreurs » est suffisamment suggestif et indique bien ce qu'il promet. [...] C'est la maison Hayard qui mettra en vente, à partir d'aujourd'hui, le numéro 1 de cette désopilante série. » D'abord camelot puis libraire-éditeur, Napoléon Hayard (dit Léon Hayard) se spécialisa en effet dans la commercialisation d'éphémères et de placards anti-dreyfusards et antisémites.
Il ne subsiste cependant aujourd'hui que de très rares exemplaires en bel état de ces caricatures pamphlétaires qui participèrent à la fracture sociale et politique de la France. Publiés en plein essor de la presse écrite - en même temps que le célèbre « J'accuse...! » d'Émile Zola - ces documents de propagande eurent notamment un impact significatif sur les jeunes générations et préfigurent la violence idéologique du XXè siècle.
Edition originale, un des 17 exemplaires numérotés sur alfa mousse, seuls grands papiers.
Bel et rare exemplaire.
Henri Alleg décrit ici ses trois années passées en détention préventive à Barberousse, la prison civile d'Alger, parmi ses compagnons de lutte.
Collection complète des vingt premières années du journal Libération, fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier.
6 200 numéros à l'état de neuf (jamais ouverts).
Cette collection unique rassemble 6200 numéros du journal Libération en parfait état (jamais ouverts) et est absolument complète – y compris tous les « numéros zéros », les numéros publicitaires, les dossiers spéciaux, les suppléments thématiques (dont la totalité des célèbres « Sandwich ») et l'album commémoratif des vingt ans –, du lundi 5 février 1973 au lundi 3 janvier 1994.
La collection est vendue avec son meuble sur-mesure (2,60 m de hauteur, 4,20 m de longueur et 50 cm de profondeur). Il se compose de 35 casiers superposables de 84 x 36,5 x 50 cm, dans chacun desquels coulissent deux tiroirs. Chaque tiroir contient une centaine de numéros du journal.
Provenance : collection Frédéric Fredj.
Photographie originale représentant Ravachol entre des gendarmes, tirage d'époque sur papier albuminé contrecollé sur un carton à bord rouge et portant la mention manuscrite « Ravachol à Montbrison » en pied.
Ce cliché a été réalisé par Auguste Berthon, photographe à Saint-Étienne, la veille de l'exécution de Ravachol alors que celui-ci effectuait une promenade dans la cour de sa prison de Montbrison. Il est fait mention de cette promenade dans les rapports de surveillance de la Conciergerie : « Le détenu a été conduit à la promenade à 8 heures, a déjeuné à 9 heures et est retourné à la promenade de 10 heures à midi où il était encore lorsque nous avons été remplacés. » (11 mai 1892)
Très habile restauration au coin supérieur gauche.
Nous n'avons pu trouver qu'un seul exemplaire de cette photographie à la Bibliothèque du Patrimoine de Clermont-Auvergne.
Rarissime photographie du Christ de l'anarchie en tirage d'époque.
Édition en partie originale qui reprend les discours les plus célèbres, dont certains, mémorables, prononcés à la tribune de l'Assemblée nationale législative, le discours sur la révision et le plaidoyer prononcé au procès de son fils, le 11 juin 1851, devant la cour d'assises de la Seine, défendant l'inviolabilité de la vie humaine ; fausse mention de huitième édition.
Bien complet du rare portrait de l'auteur par Masson tiré sur Chine, en frontispice.
Quelques rares rousseurs.
Précieux envoi autographe signé de Victor Hugo à Juliette Drouet : « à mon pauvre doux ange aimé. V. »
Précieux exemplaire de la muse et maîtresse de Victor Hugo. Cette dédicace pleine de compassion et de regret est une réponse de Hugo à la tragédie que vit Juliette cette année-là, alors qu'elle vient de découvrir qu'Hugo la trompe depuis sept ans avec Léonie Biard, qui, en juin 1851, envoie à Juliette les lettres que Victor lui a adressée. Hugo prêtera serment de fidélité éternelle à Juliette en juillet et lui dédicacera en août ce plaidoyer pour une justice plus clémente.
À l'automne, Juliette exigera qu'Hugo rencontre Madame Biard pour lui signifier leur rupture, entrevue dont elle dirigea chaque détail du protocole, et auquel Hugo se soumit.
Provenance : bibliothèques Pierre Duché (1972, n° 75) et Philippe Zoummeroff (2001, n° 71).
Edition originale, un des 20 exemplaires numérotés sur Japon, tirage de tête.
Reliure en demi maroquin bordeaux, dos à cinq nerfs, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier bordeaux, couvertures conservées, tête dorée sur témoins, reliure signée de P. Goy & C. Vilaine.
Très bel exemplaire à toutes marges parfaitement établi.