N'en déplaise à Gutenberg, le manuscrit jamais ne s'effacera sous l'imprimé et aux solides caractères de plomb répondent les fragiles lettres de plume. Chef-d'œuvres en devenir et confidences intimes, prosaïques ou idéalistes. Écritures hâtives ou appliquées, pattes de mouche ou chant du signe.
On les nomme beaux papiers, tirages limités, exemplaires de têtes ou tout simplement éditions originales. Elles ont été imprimées à quelques exemplaires sur un papier de luxe et soigneusement conservées, dès la première heure, par les découvreurs de ces génies littéraires. Ces éditions sont l'origine de l'œuvre et sa pérennité.
Elles sont le signe d'un désir, d'une confiance dans le dédicataire, elles sont une mise à nu de l'individu derrière l'écrivain, une ultime trace du geste d'écriture sur l'œuvre achevée et une soumission intime au regard particulier, d'un proche, d'un pair ou d'un influent critique, avant le grand lever de rideau…
Offrir une œuvre unique, c’est transmettre la singularité d’un geste artistique. Une pièce dont il n’existe qu’un exemplaire porte en elle une présence, une trace immédiate de la création. C’est un cadeau rare, qui établit un lien direct entre l’artiste et celui ou celle qui le reçoit.
Un livre ancien se distingue par sa matérialité, son parcours, sa place dans l’histoire du texte. Reliures, provenances, éditions originales : autant d’éléments qui en font un cadeau juste, durable, destiné à celles et ceux sensibles à la présence des œuvres du passé.
Première édition publique de ce texte de Pierre Bost écrit sous le pseudonyme de Vivarais, un des 50 exemplaires sur madagascar, tirage de tête.
Bel exemplaire.