Dos très légèrement insolé comme habituellement.
Envoi autographe signé d'Aimé Césaire au journaliste, scénariste et producteur Pierre Dumayet, l'un des pionniers de la télévision française.
Lorsqu’un écrivain se saisit de l’Histoire, il est vain de lui reprocher ses petits arrangements avec la « Vérité ». Mais considérer son sujet comme un simple prétexte littéraire résulte d’une semblable ingénuité. Bien plus qu’un compte rendu, fût-il partisan, le récit historique d’un auteur de génie pétrit le passé pour modeler l’avenir.
Edition originale, un des 265 exemplaires numérotés sur alfa.
Bel exemplaire en dépit d'une petite déchirure marginale sur le second plat.
Edition originale, un des 150 exemplaires numérotés, seuls grands papiers.
Envoi autographe signé de Jean-Pierre Abel à Paul Devivat.
Rare et bel exemplaire à toutes marges.
Edition originale publiée sous le pseudonyme de Cévennes et achevée d'imprimer sous l'oppression à Paris le 1er août 1944.
Agréable exemplaire.
Édition originale.
Brochure illustrée de 16 dessins de Georges Adam.
Superbe exemplaire de cette rare plaquette de Louis Aragon, véritable catéchisme « anticlérical, anticapitaliste, anticolonialiste, antipatriotique » (Pierre Juquin) destiné aux enfants des masses laborieuses exploitées.
Édition originale, non mise dans le commerce (cf Sabin 30913.)
Quelques accrocs avec manques sur le dos, petites pliures angulaires sur les plats, gardes ombrées, sinon agréable état intérieur.
Ouvrage publié l'année même du couronnement de Maximilien. L'auteur, autrichien, est favorable à l'acceptation de la couronne par le prince-archiduc, opinion que beaucoup de ses compatriotes ne partageaient pas. Contient des considérations sur la nation mexicaine, les deux Amériques, la politique des États-Unis, etc.
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Couvertures et dos très discrètement restaurés.
Précieux envoi autographe signé de Pierre Drieu La Rochelle à Henri Béraud.
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Reliure à la bradel en plein cartonnage façon bois, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge, couvertures et dos conservés, reliure signée de Thomas Boichot.
Bel exemplaire agréablement établi.
Précieux envoi autographe signé de Jacques Chardonne à Henri Béraud.
Lettre autographe signée de George Sand adressée à son amie Stéphanie Bourjot, fille d'Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire. Quatre pages rédigées à l'encre bleue sur un feuillet remplié au chiffre de George Sand. Pliures inhérentes à l'envoi.
Cette lettre a été partiellement publiée dans Correspondance, t. XIV, n° 7846.
Très belle lettre, en partie inédite, dans laquelle George Sand évoque l'ouvrage de Marie Pape-Carpantier et l'éducation de sa jeune servante Marie Caillaud : « C'est un excellent livre, dans lequel j'apprends à lire à ma jeune servante, une fille extraordinairement intelligente et dont ce livre ouvre l'esprit à toutes sortes de bonnes notions. Ç'a été pour moi une éducation à part que celle de cet enfant de 18 ans qui n'en avait que 2, il y a six mois, et qui a maintenant son âge, avec toute la candeur de l'enfance conservée. Donc tous les soirs, nous lisons les historiettes de Marie Carpentier, et je m'y intéresse autant que mon élève. »
Marie Caillaud n'a que onze ans lorsque George Sand la fait entrer à son service afin de s'occuper de la vaisselle et du poulailler, ce qui lui vaudra le sobriquet de « Marie des poules ». Mais l'écrivaine repère bien vite l'intelligence de la jeune paysanne : elle en fait rapidement sa gouvernante et à partir de 1856, la jeune fille participe aux séances du petit théâtre de Nohant. C'est au début des années 1858 que l'on trouve mention de son apprentissage notamment dans une lettre de George Sand à son ami Charles Duvernet : « Dans mes soirées d'hiver, j'ai entrepris l'éducation de la petite Marie, celle qui jouait la comédie avec nous. De laveuse de vaisselle qu'elle était, je l'ai élevée d'emblée à la dignité de femme de charge que sa bonne cervelle la rend très apte à remplir. Mais un grand obstacle, c'était de ne pas savoir lire. Ce grand obstacle n'existe plus. En trente leçons d'une demi-heure chacune, total quinze heures en un mois, elle a su lentement, mais parfaitement toutes les difficultés de la langue. Ce miracle est dû à l'admirable méthode Laffore, appliquée par moi avec une douceur absolue sur une intelligence parfaitement nette. » (16 février 1858)
Intime de l'écrivaine, Marie Caillaud deviendra finalement une comédienne influente de la scène de Nohant et côtoiera les illustres invités de George Sand : Delacroix, Gautier, Dumas, le prince Jérôme Bonaparte...
Mais Marie ne fut pas la première élève de George Sand, qui demeura toute sa vie durant intéressée par la question de la pédagogie et apprit à lire non seulement à ses enfants, mais aussi à ses petits-enfants et à plusieurs personnes de son entourages (domestiques, paysans).
Cette lettre montre toute l'implication qu'elle eut dans son rôle de maîtresse, réfléchissant sans cesse à des manières pertinentes et efficaces d'enseigner : « Mais ce qui manque, du moins à ma connaissance, c'est une méthode de lecture. J'en ai fait une (pour mon usage, je ne l'ai pas écrite.) tirée d'abord de celle de Laffore, et modifiée à mon idée. Mais ce que je n'ai pas trouvé dans les manuels à l'usage de l'enfance et des écoles primaires, c'est un livre d'exercices bien faits pour apprendre à lire logiquement tout en se rendant compte de l'orthographe des mots. Ce livre existe-t-il ? » Loin d'être un simple passe-temps, l'éducation revêtit pour George Sand une importance capitale et, comme le souligne Georges Lubin, elle ne se borna donc pas à alphabétiser les plus jeunes. Il faut dire que la mère de Sand lui apprit elle-même à écrire dès l'âge de cinq ans : « Elle se rendit compte très tôt que la seule voie pour atteindre à l'égalité était l'émancipation intellectuelle. L'ignorance où les femmes étaient tenues était la cause de leur esclavage. L'ignorance où le peuple était tenu était le fondement de l'inégalité qui régnait entre les classes. L'éducation était le sésame qui ouvrirait les portes fermées. » (« George Sand et l'éducation » in Nineteenth-Century French Studies, 1976)
Beau et important témoignage du combat sans relâche que mena George Sand pour l'émancipation féminine par l'éducation.
Edition originale (cf Polak, 9297. Seulement deux exemplaires au CCF (BnF et Marseille).
Un petit manque en pied du dos, couvertures marginalement salies, ex-dono manuscrit en tête du premier plat de couverture, quelques rousseurs.
Unique édition de ce tableau très sombre de l'état de la marine française à la fin de la Monarchie de Juillet ("Tout est à refaire dans la marine, c'est un échaffaudage craquant de tous côtés, il faut y faire une révolution radicale, si l'on veut obtenir un résultat digne de la France ; tous les palliatifs employés jusqu'à présent, pour masquer la décrépitude de l'édifice, ne tendent qu'à inspirer une dangereuse confiance à ceux qui ne voient que la surface des choses"). L'attribution provient d'une note manuscrite sur la première couverture, et elle est cohérente : le futur amiral Louis-Adolphe Bonard (1805-1867) venait d'être nommé capitaine de vaisseau en 1847, et avait effectué une grande partie de sa carrière en Océanie (cf. son chapitre VII sur les colonies).
Edition originale, un des exemplaires numérotés sur alfa.
Agréable exemplaire.
Envoi autographe signé d'Irène Némirovsky à monsieur Maier.
Edition originale sur papier courant.
Dos légèrement insolé comportant un petit manque ainsi qu'une déchirure recollée en pied.
Envoi autographe signé de Georges Bernanos à Robert Garric : "... bien fraternellement et fidèlement..."
Rare édition originale, (cf Quérard IV, 138. NUC : 3 exemplaires.)
Rédigés en français par J.A. Borelly (une traduction allemande de G.W. Bartoldy a paru en même temps che le même éditeur), ces agréables mémoires sont l'oeuvre du général suédois Johann Ludwig von Hordt [1719-1778]
Reliure en plein cartonnage recouvert de papier gris, pièce de titre de chagrin rouge comportant un petit manque marginal, dos lisse, mors frottés, reliure de l'époque.
Notre exemplaire est conservé dans une boîte moderne de papier vert; étiquette de titre en tête du dos.
Quelques petites rousseurs.
Rare exemplaire à l'état de parution : non rogné et dans son cartonnage d'origine.
Edition originale de la traduction française, un des 325 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers avec quelques alfa mousse hors commerce.
Petites déchirures sans gravité en tête du dos qui comporte également une légère insolation en pied, dernière garde partiellement ombrée.
Rare et agréable exemplaire.
Edition originale illustrée d'une vue hors-texte d'Oran dessinée par Fichot).
Seulement trois notices au CCF (BnF, Troyes, Saint-Geniez). Absent de Tailliart.
Reliure en demi toile vert bouteille, dos lisse orné de faix nerfs et de filets à froid, plats de papier marbré, coins émoussés, reliure de l'époque.
Quelques petites rousseurs, gardes partiellement ombrées.
Unique édition de ce curieux ouvrage composé par un "garde du Génie de première classe", et qui vise à détruire les préjugés des métropolitains contre les Arabes d'Algérie.
Edition originale sur papier courant.
Agréable et touchant exemplaire.
Bel envoi autographe signé de Dominique de Roux à son frère : "Pour mon cher Xavier père et maître des circonvolutions de ce récit. Et sans qui la vie n'aurait aucun sens. Affection fraternelle. Dominique."
Édition originale, un des 55 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers.
Reliures en demi maroquin marron, dos à cinq nerfs, dates dorées en queue, plats de papier à motifs abstraits, gardes et contreplats de papier marron, couvertures et dos conservés, têtes dorées, reliures signées Thomas Boichot.
Précieux exemplaire de ce texte fondateur du féminisme moderne.
Edition originale. Ornée de bandeaux, lettrines et illustrée de 16 tableaux repliés, 3 dans le premier tome et 13 dans le second et de très nombreux tableaux sur feuillet simple. Pages de titres en rouge et noir.
Reliure en plein Veau brun d'époque marbré et glacé. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Pièces de tomaison à la cire, frottées et illisibles. Triple filet à froid d'encadrement sur les plats. Tranches marbrées rouges. Coiffes de tête élimées. Manque en queue du tome II. Mors du tome I fendus en tête et queue. Mors supérieur du tome I étroitement fendu sur toute la longueur et mors inférieur fendu en tête et queue. Plusieurs coins émoussés. Dos frottés. Des épidermures sur les plats. Traces d'humiditéen marge basse sur le feuillet de garde, le faux-titre avec manques. En bas de la page de titre, trace ancienne d'humidité se poursuivant sur 3 feuillets. Ensemble relativement frais, avec quelques piqûres.
Edition originale (cf Polak 8547.)
Rare exemplaire présenté dans son brochage d'origine sous couverture d'attente de papier crème.
Quelques annotations manuscrites marginales page 49.
Cette publication ne regroupe que les actes pris depuis le 7 thermidor an II [25 juillet 1794] jusqu'au 9 fructidor an II [26 août 1794], alors que la mission du conventionnel Jeanbon Saint-André (1749-1813) à Toulon se poursuivit jusqu'en mars 1795.
Pièce importante concernant l'action de l'un des réformateurs de la marine française sous la Révolution.
Edition originale de ce recueil d'articles parus dans l'Opinion nationale (cf Tailliart, 2584.)
Reliure en demi veau cerise, dos assombri à cinq nerfs, une date inscrite à l'encre noire en tête du dos, plats de papier marbré, gardes et contreplats de ppaier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque.
Auguste-Hubert Warnier (1810-1875), fils d'un soldat de l'Empire.avait exercé comme chirurgien, puis comme médecin auprès de l'Armée d'Afrique de 1834 à 1851, avant d'entamer une brillante carrière politique qui en fit un éphémère préfet, mais surtout un député d'Alger à partir de 1871. Il était considéré comme un spécialiste de toutes les questions, indigènes ou coloniales, qui concernaient les possessions françaises d'Afrique du nord *
Ont été reliés à la suite du même auteur "L'Algérie devant l'opinion publique pour faire suite à L'Algérie devant le Sénat. Indigènes et immigrants. Examen rétrospectif." à Alger, Imprimerie Molot, 1864, VIII pp., 176 pp. Tailliart, 2585.
Il s'agit d'un recueil d'articles parus dans le Journal d'Alger.
Et par le Maréchal Pélissier : "Etat actuel de l'Algérie, publié d'après les documents officiels par ordre de S. Exc. le Maréchal Pélissier, duc de Malakoff, sous la direction de Mercier-Lacombe". à Paris, en 1863 à l'Imprimerie impériale,
Édition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Petits manques marginaux en tête du premier plat, une claire décharge de papier adhésif en pied de la première garde.
Exemplaire complet du fac-similé en fin de volume.
Précieux envoi autographe signé de Gabriele d'Annunzio à Natalie Clifford-Barney : « à miss Barney et au Temple de l'Amitié attentive, cette légère torpille « sine litteris » est offerte par la « tête d'ivoire ». Gabriele d'Annunzio »
Très beau témoignage de l'amitié entre Gabriele d'Annunzio et Natalie Clifford-Barney, qui se sont vraisemblablement rencontrés par le biais de la peintre Romaine Brooks, amante éphémère de la « tête d'ivoire » mais aussi de l'Amazone durant plus de cinquante ans.
En 1909, Natalie Clifford-Barney acquiert le Temple de l'Amitié au n°20 de la rue Jacob et y installe son salon littéraire qui se tiendra tous les vendredis et accueillera les plus grandes personnalités littéraires et artistiques du temps : Salomon Reinach, Auguste Rodin, Rainer Maria Rilke, Colette, James Joyce, Paul Valéry, Pierre Louÿs, Anatole France, Robert de Montesquiou, Gertrude Stein, Somerset Maugham, T. S. Eliot, Jean Cocteau, Max Jacob, André Gide, Nancy Cunard, Peggy Guggenheim, Marie Laurencin, Paul Claudel, Adrienne Monnier, Sylvia Beach, Scott et Zelda Fitzgerald, Truman Capote, Françoise Sagan, Marguerite Yourcenar... et bien entendu Gabriele d'Annunzio auquel elle vouait une grande admiration.
Elle lui rend d'ailleurs hommage en lui consacrant un chapitre dans ses Aventures de l'esprit (1929) : « D'Annunzio, précieux petit objet en vieil ivoire, travaille avec la constance d'un moine qui veille pour son Dieu. »
Édition originale après l'introuvable première version ronéotypée réalisée par l'autrice.
Inévitables petites traces d'usure en marges des plats et sur le dos, restauration en angle supérieur gauche du premier plat, coupure de presse jointe. Etiquette de prix Barnes & Noble encollée sur le premier plat.
Commentaire par Paul Krassner.
Ce sulfureux pamphlet, publié par la marginale et modeste maison d'édition Olympia Press, tout juste réinstallée à New-York, ne fut tiré qu'à un petit nombre d'exemplaires.
Discrimination de genre, discours de haine et appel au génocide, passage à l'acte avec une tentative de meurtre rageur, prémédité et sans repentir sur l'un des plus célèbres artistes du XXè, promotion d'une anarchie violente dans un grand rire scatologique, élimination ou humiliation programmée de la moitié du genre humain...
Dans son pamphlet misandre, Scum manifesto (« Society for Cutting Up Men »), Valerie Solanas ne témoigne d'aucune empathie, ne laisse aucune place à la modération ou à la réconciliation, n'accorde aucune exception à son projet de suppression de tous les hommes sinon pour « les hommes qui s'emploient méthodiquement à leur propre élimination [...] [comme] les travelos qui, par leur exemple magnifique, encouragent les autres hommes à se démasculiniser et à se rendre ainsi relativement inoffensif ». Le premier manifeste du féminisme radical ne s'adresse pas qu'aux femmes, il englobe également dans son combat les identités sexuelles rejetées par la société phallocrate que Solanas veut mettre à bas avec une rage inédite pour un tel combat.
« Life in this society being, at best, an utter bore and no aspect of society being at all relevant to women, there remains to civic-minded, responsible, thrill-seeking females only to overthrow the government, eliminate the money system, institute complete automation and destroy the male sex. »
Introduction qu'en 1971, Emmanuèle de Lesseps, s'attelant à une version française, traduira par :
« Vivre dans cette société, c'est au mieux y mourir d'ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu'à renverser le gouvernement, en finir avec l'argent, instaurer l'automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin. »
À la fois programme politique insurrectionnel, délire paranoïaque et texte poétique, le manifeste de Solanas dérange par son refus de se laisser enfermer dans un genre, sérieux, utopiste ou satirique. Car la question que pose un tel ouvrage n'est peut-être pas celle de sa moralité, mais du droit de son autrice à revendiquer l'excès. Publié après sa tentative de meurtre sur Andy Warhol, le terrible manifeste de Solanas est l'affirmation littéraire et littérale que l'homme n'a pas le monopole de la violence.
Bien qu'il s'offre comme un cri de colère rédigé dans l'urgence, SCUM est en réalité le fruit de deux années de réflexion et d'écriture avant d'être, à défaut d'éditeur, ronéotypé par Solanas en 1967 et vendu dans la rue (1 pour les femmes et 2 pour les hommes), sans rencontrer aucun succès.
En quête de reconnaissance, Valérie Solanas évolue alors dans le milieu underground new-yorkais et se lie d'amitié avec le pape de la contre-culture, Andy Warhol, dont elle fréquente la Factory. À défaut de pouvoir faire éditer son manifeste, « le meilleur texte de toute l'histoire, qui ne sera surpassé que par mon prochain livre », Solanas s'attèle à sa première œuvre littéraire : Up your Ass, une pièce de théâtre qu'elle veut faire produire par son mentor. Malheureusement, Warhol refuse la pièce et en égare l'unique manuscrit. En compensation, il offre à son amie un rôle dans deux de ses films. Solanas ne se satisfait pas de ce petit succès artistique et, le 3 juin 1968, fera feu à trois reprises sur Andy Warhol, blessant grièvement l'artiste et accédant du même coup à la célébrité. La jeune femme ne cache pas que son geste meurtrier, plus qu'une vengeance contre l'artiste, est surtout un acte politique et une nécessité artistique pour lui permettre de diffuser son œuvre. Ainsi, interrogée sur les motivations de sa tentative criminelle, elle soumet à la justice et aux médias cette réponse laconique : « Lisez mon manifeste, vous saurez qui je suis ».
Maurice Girodias, le sulfureux éditeur d'Olympia Press, condamné à plusieurs reprises notamment après la publication de Lolita et du Festin Nu, avait déjà remarqué Solanas l'année précédente. Il avait alors rejeté son manifeste mais lui avait proposé un contrat pour ses œuvres à venir. Après l'attentat, il décide finalement de publier également le pamphlet féministe de cette criminelle atypique qui déclare la toute-puissance des femmes et la nocivité du sexe masculin. Comble de la provocation, Girodias reproduit en second plat de couverture la une du New-York Post, relatant la tragique hospitalisation de Warhol.
Le livre de Solanas est-il l'œuvre de cette femme malade, enfant violée, lycéenne et étudiante prostituée, adulte diagnostiquée schizophrène paranoïde, échappée de plusieurs asiles, et qui finira ses jours dans une solitude et une pauvreté extrême ? Ou cette interprétation est-elle justement la démonstration de l'interdiction pour une femme de revendiquer toutes les extrémités du délire et de l'utopie anarchiste que l'on accorde aux hommes ?
En 1968, au cœur de l'interminable guerre du Vietnam, la violence n'est plus l'apanage des oppresseurs et la colère montante des minorités contre les discriminations endémiques des États-Unis se manifeste par de violents affrontements et la naissance de groupes radicaux tels que les Black Panthers. Mais les femmes restent exclues des revendications et leurs droits sont niés par les deux camps, comme le dénonceront également Angela Davis et Ella Baker.
Cependant, contrairement à elles, Solanas n'adhère à aucun combat d'émancipation et refuse toutes les utopies en vogue qui ne libèrent, d'après elle, que l'homme ; la femme restant, au mieux, une récompense :
« Le hippie [...] est follement excité à l'idée d'avoir tout un tas de femmes à sa disposition. [...] L'activité la plus importante de la vie communautaire, celle sur laquelle elle se fonde, c'est le baisage à la chaîne. Ce qui allèche le plus le hippie, dans l'idée de vivre en communauté, c'est tout le con qu'il va y trouver. Du con en libre circulation : le bien collectif par excellence ; il suffit de demander ».
« Laisser tout tomber et vivre en marge n'est plus la solution. Baiser le système, oui. La plupart des femmes vivent déjà en marge, elles n'ont jamais été intégrées. Vivre en marge, c'est laisser le champ libre à ceux qui restent ; c'est exactement ce que veulent les dirigeants ; c'est faire le jeu de l'ennemi ; c'est renforcer le système au lieu de le saper car il mise sur l'inaction, la passivité, l'apathie et le retrait de la masse des femmes ».
Véritable déflagration dans les milieux contestataires, S.C.U.M. divise les mouvements féministes émergeant comme NOW ou Women's Lib et donne naissance au féminisme radical. Pourtant, Solanas refuse toute affiliation et rejette même l'aide de l'avocate militante Florynce Kennedy en plaidant coupable à son procès alors que Warhol n'a pas voulu porter plainte contre elle : « Je ne peux pas porter plainte contre quelqu'un qui agit selon sa nature. C'est dans la nature de Valerie, alors comment pourrais-je lui en vouloir ». (Fascinant témoignage de l'emprise psychologique qu'exerçaient mutuellement ces deux êtres contraires).
Dans un grand feu d'artifice d'obscénité et d'extrémisme rigolard, l'ouvrage de Solanas déconstruit toutefois méthodiquement les propositions des intellectuelles progressistes autant qu'elle dévoile la structure irrémédiablement machiste d'une société faussement moderne. « S.C.U.M. se dresse contre le système tout entier, contre l'idée même de lois et de gouvernement. Ce que S.C.U.M. veut, c'est démolir le système et non obtenir certains droits à l'intérieur du système ».
Cinquante ans après, le manifeste de Solanas reste d'une acuité mordante, et la verve parfois délirante de son autrice ne saurait justifier l'effacement progressif de sa mémoire dans l'histoire sociale, à l'image de sa propre mère détruisant à sa mort tous ses manuscrits.
Outré(e), convaincu(e) ou abasourdi(e) par la cathartique violence du texte, nul(le) ne prétend ressortir indemne de l'expérience S.C.U.M. . Cela est sans doute lié à la force littéraire presque célinienne de la plume de Solanas mais peut-être également à l'indéniable actualité de sa révolte :
« Celles qui, selon les critères de notre « culture », sont la lie de la terre, les S.C.U.M. ... sont des filles à l'aise, plutôt cérébrales et tout près d'être asexuées. Débarrassées des convenances, de la gentillesse, de la discrétion, de l'opinion publique, de la « morale », du « respect » des trous-du-cul, toujours surchauffées, pétant le feu, sales et abjectes, les S.C.U.M. déferlent... elles ont tout vu - tout le machin, baise et compagnie, suce-bite et suce-con - elles ont été à voile et à vapeur, elles ont fait tous les ports et se sont fait tous les porcs... Il faut avoir pas mal baisé pour devenir anti-baise, et les S.C.U.M. sont passées par tout ça, maintenant elles veulent du nouveau ; elles veulent sortir de la fange, bouger, décoller, sombrer dans les hauteurs. Mais l'heure de S.C.U.M. n'est pas encore arrivée. La société nous confine encore dans ses égouts. Mais si rien ne change et si la Bombe ne tombe pas sur tout ça, notre société crèvera d'elle-même. »
Édition originale (cf Sabin 47206. Leclerc 952.)
Certains dos fendillés en têtes et en pieds, petits manques marginaux sans gravité sur les couvertures d'attente.
L'auteur, italien de naissance, émigra en Amérique avant la Révolution et s'établit en Virginie près de Monticello.
Son livre, écrit en collaboration avec Condorcet, est particulièrement intéressant en ce qui concerne l'histoire de l'indépendance et le gouvernement des États-Unis, cf Fay pages 24-25 : "Compilation très exacte, qui réfute les théories de Mably et de Raynal et constitue un répertoire précieux de renseignements de tous ordres sur les États-Unis".
Rare et agréable exemplaire présenté dans son brochage d'origine et sous couvertures muettes et roses d'attente.
Édition originale, cf Conlon 17 :710. Quérard VII, 455 ("Cette Dissertation est très-estimée").
Reliure en plein veau blond marbré, dos à cinq nerfs orné de caissons dorés décorés d'abeilles dorées, pièce de titre de maroquin rouge, gardes et contreplats de papier à la cuve, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, reliure de l'époque,
Un coin inférieur accidenté, gardes blanches partiellement brunies.
Remarquable traité sur les deux grands partis politiques anglais, leur histoire, leur développement et leurs positions respectives.
Edition originale, un des 60 exemplaires numérotés sur Hollande, tirage de tête.
Infimes piqûres sans gravité sur le dos.
Bel exemplaire.
Edition originale collective pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des exemplaires du service de presse.
Préface de Louis Aragon.
Précieux envoi autographe signé de Louis Aragon à son ami Charles Dobzynski dont il fut, avec Elsa Triolet, son témoin de mariage : "A Dob, Louis."
Edition originale de ce récit très soigné qui retrace l'itinéraire de l'auteur, nommé en décembre 1854 premier secrétaire de la légation française en Perse, dirigée par Prosper Bourée.
Quelques rousseurs.
Reliure en demi chagrin vert bouteille, dos à quatre nerfs orné de triples caissons dorés et décorés, encadrements à froid sur les plats de toile chagrinée, fers de lycée poussés au centre du plat supérieur [Lycée de Nevers], gardes et conttreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque.
Le voyage s'effectua par mer de Marseille à Bushéïr, puis par caravane jusqu'à Ispahan et Téhéran : Malte, Alexandrie, Le Caire, Djeddah, Aden, Mascate, Téhéran, Ispahan.
Edition originale. "A l'issue d'une brillante carrière diplomatique consacrée surtout à l'Amérique latine, le baron Gros a été un des artisans de l'"ouverture" de la Chine et du Japon dans les années 1860.
Reliure à la bradel en pleine cerise, dos orné de filets dorés, plats légèrement, et marginalement salis, reliure de l'époque.
Tampon imprimé de bibliothèque en angle supérieur droit de la page de faux-titre, quelques petites rousseurs.
Agréable et rare exemplaire.
Edition originale sur papier courant.
Quelques petites rousseurs affectant principalement le premier plat et la première garde.
Exemplaire complet de sa bande annonce "Lettres sur la révolte".
Précieux et bel envoi autographe signé de Albert Camus : "à Albert Béguin qui trouvera ici les raisons de mes désaccords avec Esprit, avec mon bien cordial souvenir..."
Albert Béguin a dirigé la revue Esprit après la mort d'Emmanuel Mounier, de 1950 à 1957.
Édition parue la même année que l'originale, illustrée d'un portrait de l'auteur, de trois planches dépliantes : un plan de Longwood et deux cartes.
Quelques rousseurs.
Superbes reliures en plein veau noir avec reprise de teinte, dos lisses ornés d'arabesques romantiques dorées, plats décorés en leurs centres d'une mandorle et d'arabesques romantiques estampées à froid, large filet doré en encadrement des plats, une discrète restauration en marge du premier plat du premier volume, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches marbrées, liserés dorés en têtes et en queues des coupes. Luxueuses reliures romantiques de l'époque en plein veau estampé, état très rare pour ce titre.
Rare envoi autographe signé de l'auteur à un vieux grognard, sur la page de titre du premier volume : « À Mr. Foucauld, ancien s.[ous] officier de la Grande Armée. Passy 19. 7bre 1840 par le Cte de Las Cases. »
La dédicace du mémorialiste date de l'année du retour des cendres de Napoléon, quelques jours avant l'arrivée à Sainte-Hélène de la frégate La Belle Poule, venue rapatrier la dépouille impériale en terre de France. Après avoir ressuscité la mémoire de l'Empereur grâce à cet ouvrage, Las Cases signe cet envoi alors que les yeux du monde entier se tournent à nouveau vers Sainte-Hélène - une seconde résurrection allait se produire avec le retour en triomphe du cercueil délivré de sa prison d'oubli :
« Ciel glacé, soleil pur. - Oh ! brille dans l'histoire, Du funèbre triomphe impérial flambeau ! Que le peuple à jamais te garde en sa mémoire, Jour beau comme la gloire, Froid comme le tombeau ! » (Le Retour de l'Empereur, Victor Hugo).
La fameuse compilation de souvenirs et confidences de Napoléon en exil fut considérée dès sa parution comme le véritable bréviaire du culte napoléonien.
Les envois du mémorialiste de Sainte-Hélène sur son chef-d'œuvre éponyme sont de toute rareté. Las Cases adresse cette dédicace à un autre fidèle serviteur de l'Empire, alors que se déroule l'un des événements les plus importants de l'histoire napoléonienne : le long périple de la mission des cendres, auquel l'auteur, âgé et malade, dut renoncer au profit de son fils. Il assista malgré tout à la grandiose cérémonie des Invalides, fidèle à son passage du Mémorial : « Le ciel a béni mes efforts en me permettant d'aller jusqu'au bout ».
Un sublime exemplaire enrichi d'un rare envoi autographe chargé de sens, sur l'ouvrage qui fut à la source de la mythologie napoléonienne, magnifiquement établi dans une reliure du temps aux fers romantiques.
Édition originale, très rare. "Aucun exemplaire de ce livre imprimé aux frais de la duchesse d'Orléans avant 1814 ne fut distribué de son vivant (Tourneux, Bibl. de l'hist. de Paris pendant la Révolution fr., IV, 21752)
Cf Quérard, VIII, 258. Brunet, II, 1136. Tourneux, 21572.
Quelques feuillets brunis ou roussis.
Reliures à la bradel en plein cartonnage aubergine à l'imitation du maroquin à long grain, dos lisses éclaircis ornés de filets, frises et fleurons dorés, chiffres couronnés dorés en têtes des dos, entièrement non rognés, coiffes légèrement affaissées, quelques accrocs aux coins des tomes 3 et 4, reliures de l'époque.
qqs ff. un peu brunis.
L'ouvrage est une réplique au libelle infamant de Montjoie, Histoire de la conjuration d'Orléans (1796), qui sera réimprimé et condamné sous le règne de Louis-Philippe. Il a été rédigé par un personnage controversé, homme politique et conventionnel originaire de Toulouse, Jacques-Marie Rouzet de Folmon (1743-1820).
Kuscinski (Dict. des conventionnels, pp. 540-541) note que Rouzet avait accompagné la duchesse douairière d'Orléans dans son exil, après l'avoir fait sortir de la prison du Luxembourg. Ils rentrèrent tous deux en France en 1814, et "au dire de Mme Cavaignac, il aurait fini par l'épouser, ce qui aurait presque complètement brouillé la mère avec ses enfants. Rouzet a été enterré à Dreux dans les caveaux de la chapelle de la famille d'Orléans."
Provenance : Précieux exemplaire relié pour Louis-Philippe duc d'Orléans, avec son chiffre couronné doré en tête des dos et le cachet de la Bibliothèque du roi, Palais royal sur les pages de titre.
La garde du premier volume porte cette indication manuscrite : "à l'armoire des médailles, par o[rdre] du Roi", autrement dit la réserve des livres précieux, ou tenus secrets, de la bibliothèque royale.
Rare et agréable exemplaire en cartonnage du temps, entièrement non rogné, bien complet des 3 ff. d'errata reliés à la fin.
Les deux derniers tomes ne sont pas coupés.
L'ensemble est conservé dans deux étui-boîtes modernes en demi-maroquin à long grain bordeaux, dos lisses ornés de filets.
Edition originale sour papier courant.
Ouvrage illustré de bois gravés d'Henri Jadoux.
Agréable exemplaire.
Envoi autographe signé de Sacha Guitry, au crayon de papier, à Henry Sorensen.
Très rare édition originale imprimée à 80 exemplaires (Au CCFr, exemplaires seulement à la BnF et à Lille.)
L'impression de cet ouvrage se fit le 27 août 1867, en présence de Napoléon III, à l'occasion du voyage qu'il avait effectué dans le nord de la France en compagnie de l'Impératrice Eugénie du 26 au 30 août 1867.
Reliure de l'éditeur en pleine toile chagrinée verte, dos lisse orné de filets à froid, encadrements de filets à froid sur les plats, coins légèrement émoussés, tranches roses.
Petites rousseurs affectant essentiellement les gardes blanches, bel exemplaire.
Sur une garde blanche, envoi autographe signé de Léonard-Jean-Baptiste Danel (1818-1905), neveu de Louis Danel et son successeur depuis 1843, à Auguste Ohnet, sans doute l'oncle paternel du romancier Georges Ohnet, (1848-1918) et qui, dans ce cas, vécut de 1808 à 1882.
On joint : un placard en chromolithographie (39 x 29 cm) pour l'hommage d'un exemplaire à l'Impératrice ("Offert à S.M. l'Impératrice Eugénie par le personnel de l'imprimerie Danel à Lille").
Edition originale rare, avec le texte sur cinq colonnes, illustrée de 27 cartes en couleurs.
Au CCF, seule la BnF possède des exemplaires de cette édition.
Quelques petites rousseurs.
Reliure de l'éditeur en demi percaline verte, dos lisse muet de toile, encadrement de vélin souple sur le premier plat, second plat en plen vélin souple, titre poussé sur le plat supérieur, accident sur le coin inférieur droit du premier plat, reliure restaurée.
Candido Mendes de Almeida (1818-1881), avocat et homme politique, s'intéressa de près aux questions relevant de l'éducation.
Edition originale.
Reliures en demi chagrin vert, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs et ornés de fleurons dorés, noms dorés d'un précédent propriétaire en queues des dos, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures conservées.
Quelques rousseurs, deux coins supérieurs comportant des quelques petits accrocs sur les coupes et légères éraflures sans gravité sur certains plats.
Ex-libris manuscrits à la plume en têtes des premiers plats de couverture, tampons à froid de bibliophile sur les pages de garde.
Agréable ensemble de ces importants mémoires d'Empire.
Rare édition originale de la traduction en espagnol voulue par l'empereur Maximilien Ier, avec le texte français en regard (Pas dans Sabin. Manque à la Bn.)
Texte français et espagnol côte à côte, sur deux colonnes.
Reliure en demi veau bleu nuit, dos à quatre nerfs sertis de guirlandes dorées et orné de caissons dorés et décorés, restaurations sur le dos et les mors, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier oeil-de-chat, reliure de l'époque.
Cachet du Centro de estudios juridicos "Lex" Mexico, jul 16 1934 sur le f. de faux-titre et en gouttière agréable état intérieur.
Édition originale de la traduction française ornée d'une carte dépliante dans le premier volume (cf Cordier, Sinica, 2094. Quérard I, 260. Manque à Schwab et à Atabey. Blackmer (111) ne possédait que l'édition anglaise (Travels from St. Petersburg in Russia, to diverse parts of Asia, Glasgow, 1763).
Reliures en plein veau fauve marbré, dos à cinq ornés de doubles caissons dorés et décorés, pièces de titre de maroquin brun ou vert (pour le deuxième volume), pièces de tomaison de maroquin rouge, roulettes dorées sur les coiffes, gardes et contreplats de papier à la cuve, filets dorés sur les coupes, tranches marbrées, certains coins émoussés reliures de l'époque.*
Petits trous sur le premier plat du premier volume, quelques frottements sans gravité sur les plats.
Édition originale comprenant 113 tableaux statistiques fournis par le docteur Chassinat, chirurgien du Ministère de l'Intérieur.
Dos manquant, petits manques angulaires sur les plats.
Première édition illustrée de 82 dessins de Tiret-Bognet, et une carte en couleurs du cours du Saint-Laurent. Catalogue EX in fine pour 1890.
Cartonnage aux 2 éléphants de type Lenègre 3. Second plat de type Lenègre e.
Dos éclairci, agréable état intérieur.
Verne narre dans Famille sans nom l'histoire d'une famille française du Canada pendant la rébellion des Patriotes (1837-1838) contre l'injustice britannique.
Edition originale de la traduction française, par Jean-Baptiste Dupuy-Demportes, de l'ouvrage paru originellement en 1689 sous le titre "La Morale dei principi osservata nell'istoria di tutti gl'imperadori, che regnarono in Roma" (cf Quérard II, 260. Barbier III, 353b. Conlon VII, 54-572. Hoefer XI, 314.)
Reliures en plein maroquin rouge, dos à cinq nerfs sertis de frises dorées et ornés de doubles caissons dorés décorés de motifs floraux dorés, roulettes dorées à motifs de fleurs et d'oiseaux encadrant les plats, liserés dorés sur les coupes, gardes et contreplats de papier peigné, toutes tranches dorées sur marbrure, reliures de l'époque.
Quelques feuillets intervertis aux tomes 1 et 3, accrocs à la coiffe de tête du tome 4, quelques petits trous de vers, principalement au bas des reliures.
Bel exemplaire de cet ouvrage peu commun.
Historien, poète et théoricien politique italien, Giovanni Battista Comazzi (Mantoue, 1654 - Vienne, 1711) étudie ici l'histoire des empereurs romains depuis César jusqu'à Constantius Chlorus : "Il prend les traits principaux de la vie de chaque prince, il en cherche les vues et les causes, et juge, d'après les principes, s'ils ont eu tort ou raison, et pourquoi ; ainsi chaque fait historique donne occasion à une maxime morale" (Nouvelles littéraires, 20 juillet 1754).
Edition originale de la première des six pièces consacrées à la situation des Ponts et chaussées et présentées à la Constituante par Chaumont de La Millière (1746-1803), directeur de l'École de 1781 à 1792.
Reliure en demi vélin à coins, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge, plats de cartonnage souple recouverts de papier marbré comportant quelques manques en raison de frottements, tranches jaunes, reliure de l'époque.
Ont été reliées à la suite à la suite deux pièces complémentaires :
I. Supplément au Mémoire de M. de La Millière, sur le département des Ponts & Chaussées ; ou Réponses à deux écrits relatifs à ce Mémoire, qui ont paru depuis sa publication. Paris, Imprimerie royale, 1790, titre, 67 pp. (une déchirure au dernier feuillet).
II. Observations de M. de La Millière, sur un écrit de M. Biauzat, député à l'Assemblée nationale, relatif à l'organisation des Ponts et Chaussées. [Paris], Imprimerie de Laurens aîné, s.d. [1791], 11 pp. On joint : [LAPORTE (Hippolyte de) :] Notice historique sur la vie de La Millière. Extraite de la Biographie universelle, tome XXIX. [Paris], Imprimerie d'Éverat, s.d;, 4 pp., texte sur deux colonnes.
Une coupure sans manque sur la dernière page du deuxième volume, infimes rousseurs sans gravité sur certains feuillets,
Édition originale.
Reliures en demi veau vert Empire, dos lisses éclaircis ornés de motifs décoratifs romantiques dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliures romantiques de l'époque.
Quelques petites rousseurs, une tache de décoloration sur une garde blanche du premier volume.
Edition originale de la traduction française de la compilation intitulée Historia de la dominacion de los Arabes en España sacada de varios manuscritos y memorias arabigas (Madrid, 1820-21), cf Playfair 528. Palau 59020.
Reliures en demi basane noire, dos lisses ornés de guirlandes dorées et de fleurons à froid, numérotations dorées de classement de bibliothèque en queues des dos, petits coins en vélin, coiffes supérieures frottées sur deux volumes, plats de papier oeil-de-chat, ex-libris encollés sur les contreplats, quelques accrocs sur la tranche supérieure et les coupes du troisième volume, tranches mouchetées, reliures de l'époque.
Quelques petites rousseurs, quelques frottements sur les reliures.
Exemplaire de Vittorio Rochstol avec vignettes ex-libris contrecollées sur les premières gardes.
Édition originale de la traduction française de England, The United States and the Southern Confederacy parue l'année précédente à Londres (Sabin 76968.)
Exemplaire du philosophe Charles Renouvier (1815-1903), avec ex-dono manuscrit en tête du premier plat de couverture.
Dos fendillé comportant de petits manques et des déchirures. quelques petites rousseurs, légères déchirures marginales sur les plats.
Edition originale d'une grande rareté (cf Sabin 4182.)
Reliure à la bradel en plein cartonnage recouvert de papier colle orangé, pièce de titre en long de chagrin marron, reliure moderne.
Agréable exemplaire.
C'est une apologie de la conduite de la France lors de l'insurrection des colonies anglaises de l'Amérique.
Edition originale de la traduction française illustrée d'un frontispice gravé par Lechard d'après Gibert [Constantine] et d'une carte dépliante hors-texte (cf Tailliart 58. Palau 328 502.)
Quelques petites rousseurs sans gravité.
Reliure de l'éditeur en pleine percaline rouge, dos lisse orné de décors arabisants noirs et or, encadrements de filets à froid sur les plats, gardes et contreplats de papier rouge marginalement décolorés, toutes tranches dorées.
Unique édition française, très estimée, de ce compte-rendu épistolaire d'un voyage effectué en 1878 par le géologue et naturaliste russe Tchikhatchev (1808-1890), dont l'intérêt se portait évidemment surtout sur les sciences naturelles, mais sans oublier aussi les questions économiques, domaine de prédilection de son correspondant.
L'ouvrage est enfin important par le jugement mesuré et circonstancié que le voyageur étranger porte sur le détail de l'administration française du pays.
Lettre autographe de Pierre-Joseph-Marie Proudhon, signée et datée du 7 novembre 1862. 3 pages pages à l'encre noire sur un bifeuillet. Pli du bifeuillet fragilisé, sans atteinte au texte. Absente de sa correspondance parue chez Lacroix en 1875.
Importante missive probablement inédite de Proudhon à son éditeur Alphonse Lebègue, qu'il considère comme "la cause de la liberté en France et de l'indépendance en Belgique" dans ces lignes.
Proudhon souligne l'importance de son combat idéologique pour le fédéralisme en Europe, après la publication controversée de son pamphlet La Fédération et l'unité en Italie, et quelques mois avant la parution de son testament politique Du Principe fédératif. Il critique violemment la piètre qualité de l'Histoire du Consulat et de l’Empire d'Adolphe Thiers, son célèbre adversaire. Depuis ses années à Bruxelles, Proudhon avait voulu écrire un livre déboulonnant le mythe de Napoléon porté dans cet ouvrage.
Edition originale de la traduction française, un des 31 exedmplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers.
Dos et plats légèrement et marginalement éclaircis, agréable exemplaire.
Très rare édition originale (cf Ryckebusch 6726.)
Seulement 2 exemplaires recencés au CCFr : Paris (BnF) et Poitiers.
Exemplaire présenté dérelié sous couverture grise d'attente muette, titre manuscrit au dos qui comporte des manques, quelques rousseurs principalement en début et fin de volume.
Partisan de l'abolition de l'esclavage, l'auteur divise ainsi son étude : I. De l'esclavage. - II. De l'émancipation. - III. Essai sur l'histoire des colonies. - IV. Du système colonial. - V. Note sur l'Algérie.
Le texte, très documenté, est accompagné de statistiques et de nombreuses considérations historiques : "La servitude est un crime et un malheur ; il faut donc l'abolir, et j'ajoute qu'il importe qu'on ne tarde pas à le faire" (chap. II, p. 58).
Economiste français, Michel Gustave Pastoureau Du Puynode naquit aux Forges de Verrières (Vienne) en 1817. Attaché en 1845 au ministère de la Justice, il résigna ses fonctions lors de la Révolution de 1848 et refusa la place de secrétaire général au ministère de la Marine que lui offrait Schoelcher. Il fut l'un des principaux rédacteurs du Journal des économistes, et membre de la Société d'économie politique jusqu'en 1898, date probable de sa mort.
En tête de la page de faux-titre, précieux exemplaire comportant un envoi autographe signé de Gustave de Puynode : "A Monsieur le Cte Victor du H[amel], hommage de l'auteur".
Ecrivain et homme politique, Victor Du Hamel (1810-1870) est l'auteur de plusieurs romans ; en 1849, il sera nommé préfet du Lot.
Ouvrage très rare mais en l'état.
Rarissime réédition de ce journal. Aucune institution consultée ne possède cette édition (cf Palau, 71807.)
Reliure en plein vélin ivoire à surjets, dos lisse avec titre calligraphié en long, plats légèrement salis, reliure de l'époque.
Le livre a vraisemblablement été remboîté dans sa reliure d'origine, quelques petites taches.
La première édition espagnole est celle donnée par le précurseur du journalisme espagnol, le libraire, éditeur et gazetier Sébastian de Armendariz, à Séville, chez Thomas Lopez de Haro, la même année.
Il semblerait que le document ayant servi de canevas au récit d'Armendariz est une relation donnée par un témoin oculaire des faits, le comte Paolo Amerighi.
Ce journal retrace le siège et la reconquête de Budapest en 1686, aux mains des Turcs depuis 1541 et chassés définitivement par Charles V de Lorraine (1643-1690) à cette date.
Quelques macules au titre, sinon très plaisant exemplaire en reliure de l'époque.
Edition originale, un des 34 exemplaires numérotés sur japon, le nôtre un des 5 hors commerce nominatifs, tirage de tête après 1 japon unique.
Ouvrage illustré de 9 bois gravés originaux de Maurice Savin.
Un petit manque en pied du dos dos, légères piqûres sur certains témoins, bel exemplaire à toutes marges.
Notre exemplaire comporte bien, ainsi qu'il l'est stipulé à la justification du tirage, de sa suite sur vieux japon à la forme des bois gravés.
Envoi autographe signé d'André Spire à Claude Aveline pour qui l'exemplaire a été imprimé
Très rare édition originale de cet ouvrage jamais réimprimé.
Un seul exemplaire au CCF (Versailles).
Reliure en demi chagrin vert bouteille, dos à quatre nerfs sertis de filets dorés et orné de doubles caissons dorés et décorés de motifs floraux dorés, nom doré en queue du dos, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque.
Quelques rousseurs, tampon de colportage mexicain sur la page de titre.
Unique édition de ce recueil présenté selon le point de vue mexicain, avec introduction de José Maria Lafragua Ibarra (1813-1875).
Nom R. Criado, poussé en lettres dorées en queue du dos.
Édition en partie originale car très augmentée de cet ouvrage capital, paru d'abord en 1836-39 (cf Gay 944. Playfair 1700. Tailliart 1736.)
Reliures en demi chagrin brique à coins, dos à cinq nerfs, encadrement d'un simple filet à froid sur les plats de papier marbré, gardes er contreplats de papier à la cuve, couvertures et dos conservés, reliures modernes.
Interversion des pages de titre et de faux-titre. Tomaison et titres des volumes II et III intervertis, si bien que la tomaison III correspond en fait au contenu du volume II.
Deux trous sur les pages de faux-titre des deux premiers volumes, quelques rousseurs.
Edmond Pellissier de Raynaud (1798-1858) avait participé à l'Expédition d'Alger de 1830 en qualité d'officier d'état-major ; il fut ensuite directeur du bureau des affaires arabes jusqu'en 1839, date à laquelle il démissionna par suite de désaccords avec la politique générale menée vis-à-vis des indigènes.
C'est un regard pénétrant, critique, peu complaisant pour les Européens, qu'il livre dans ces annales. "Ces annales, après un si long temps écoulé, ont conservé toute leur valeur ; c'est la mine la plus riche où l'on trouve les matériaux les plus solides concernant l'histoire de la conquête et celle de l'administration de l'Algérie. Il n'est pas d'historien qui n'ait eu recours à cet ouvrage; il en est même qui l'ont pillé, copié sans toujours le citer. Il ne s'est pas contenté des renseignements officiels publiés, des récits oraux, de ce qu'il connaissait personnellement ; il a eu recours aux archives. Il raconte l'histoire de l'Algérie année par année, avec les détails les plus circonstanciés sur les faits militaires et sur l'administration civile".
Edition originale, un des 35 exemplaires numérotés sur vélin pur chiffon B.F.K. de Rives, seuls grands papiers.
Une infime déchirure sans gravité en tête du second plat.
Très bel exemplaire.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure à la bradel en demi percaline grise, dos lisse orné d'un fleuron central doré, double filet doré en queue, pièce de titre de chagrin rouge comportant des frottements, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier gris.
Quelques rousseurs, ex-dono manuscrit sur la page de titre.
Texte précédé de trois lettres manuscrites de Jules Vallès en fac-similé.
Préface de Julien Lemer.
Très rare édition originale imprimée aux Bureaux de l'armée nationale (seulement deux exemplaires recensés au CCF : ASOM et Nanterre).
Agréable exemplaire.
La brochure regroupe le texte de deux conférences tenues : la première le 19 juin 1924 à Hanoï, la seconde le 10 décembre 1924 à Paris ; elles sont toutes les deux en faveur d'un effort systématique d'accès de la population indigène à l'instruction.
Ancien capitaine d'artillerie coloniale, Paul Monet (1884-1941) dirigeait alors le Foyer des étudiants annamites d'Hanoï ; il devait bientôt s'illustrer en abondant dans le sens de Roland Dorgelès sur l'exploitation de la main-d'oeuvre indigène par les entreprises françaises (Les Jauniers, 1930).
Edition originale de la traduction française illustrée de 105 planches hors-texte (2 tableaux dépliants, 21 plans et cartes, 82 vues et reproductions de documents). Étonnant témoignage de l'une des plus importantes manipulations de l'opinion internationale par la Chine et la Corée de Nord, au début de la Guerre de Corée : dès le début de l'année 1952, les officiels nord-coréens et chinois (dont Zhou-Enlai) annoncèrent que l'armée américaine utilisait à grande échelle des "insectes-vecteurs" pour répandre diverses pathologies dans les populations de Corée et de Mandchourie (peste, choléra, etc.).
Tout avait été soigneusement mis en scène, comme le démontrèrent définitivement les documents soviétiques publiés en 1998.
Quelques manques en tête et en pied du dos muet, petites taches et déchirures marginales sur les plats, deux petits trous en pied du second plat qui affectent également la dernière garde, agréable état intérieur.
Rare.
Édition originale britannique.
Reliure de l’éditeur en pleine toile grise, dos lisse, bel exemplaire complet de sa jaquette illustrée d’un portrait photographique de l’auteur par Yousuf Karsh.
Illustré de cartes sur les contreplats et gardes, ainsi que de 37 photographies.
Rarissime envoi autographe signé du dernier dirigeant de l’union soviétique à un émigré de l’URSS, le journaliste Sam Yossman.
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Dos et plats insolés, petits manques angulaires sur les plats, et en marges de certains feuillets, papier cassant et jauni, première garde détachée, exemplaire fragile.
Exceptionnel et émouvant envoi autographe signé de Raymond Guérin : "Pour vous mon cher Calet ces Poulpes où vous savez tout ce que j'ai mis de foi et de désespoir. avec l'admiration et l'amitié du grand Dab. R. Guérin 11.5.53. P.S. Nous sommes au Madison jusqu'au 15 mai, puis, du 29 mai au 5 juin. R.G."
Edition originale.
Reliure à la Bradel en plein chagrin chocolat, dos lisse orné, plats ornés du chiffre AP dans les angles, fer central figurant l’ex-libris de Alfred Piat et petits fers à son chiffre dans les écoinçons, gardes et contreplats de papier peigné, tranche supérieure dorée, reliure de l'époque exécutée pour Alfred Piat. Frottements aux coins et à la coiffe inférieure, rousseurs.
Illustrée de deux portraits de Hugo reproduits en frontispice.
Le plus élégant exemplaire de cette biographie de Victor Hugo parue de son vivant, frappé au chiffre du grand bibliophile Alfred Piat.
Edition originale de la traduction anglaise de Michael Glenny, qui se fit connaître en 1967 pour sa traduction du Maître et Marguerite de Boulgakov. Il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure de l'éditeur en pleine toile noire, dos lisse, exemplaire complet de sa jaquette illustrée. qui comporte quelques inhérentes traces de nervure en raison dues au revêtement plastifié.
Bel exemplaire, iconographie.
Très rare hommage autographe daté du 27 avril 1990 et signé de Boris Eltsine.
Provenance : de la bibliothèque de Sam Yossman (Sam Jones) du service russe de la BBC.
Edition originale collective pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliures de l'éditeur en pleine toile vert amande, dos lisses, exemplaires complets de leurs jaquettes qui comportent de très légères déchirures marginales sans gravité.
Rare hommage autographe signé d'Alexandre Soljenitsyne daté du 1 mai 1992 à un émigré de l'URSS, le journaliste Sam Yossman, sur la page de titre du premier volume.
Edition originale, un des 25 exemplaires numérotés sur vélin du marais, seuls grands papiers.
Bet et rare exemplaire.
Édition originale (cf Loukia Droulia 1817. Contominas 595. Blackmer 1372. Manque à Atabey.)
Reliure en demi veau blond, dos long à cinq faux-nerfs sertis ce guirlandes dorées et orné de caissons et filets à froid, frises dorées en tête et en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches marbrées, reliure de l'époque.
Rousseurs.
Edgar Quinet (1803-1875), avant de devenir l'historien et le républicain engagé qu'on connaît, a fait partie dans sa jeunesse de la brève commission scientifique de Morée en 1829.
Ce sont ses impressions qu'il consigna dans ce livre dont la 2e partie est intitulée De la Nature et de l'Histoire dans leurs rapports avec les Traditions Religieuses et Epiques.
Provenances : Au faux-titre cachet de la bibliothèque de Guizot. Ce même Guizot qui, en 1846, expulsa Quinet du Collège de France, tout comme son ami Michelet, pour anticléricalisme.
L'exemplaire a ensuite appartenu à un descendant de Guizot, Robert de Witt, qui a écrit son nom et mis son cachet sur la première garde le 11 mars 1875.