Très bel exemplaire de cet ouvrage adapté au cinéma en 1966 par Pierre Granier-Deferre avec dans les rôles principaux Charles Aznavour et Susan Hampshire et des dialogues d'Henri Jeanson.
Edition originale sur papier courant.
Petits manques habilement comblés en tête et en pied du dos.
Rare envoi autographe signé de Albert Cohen à Denise Mercier.
Edition postérieure d'un an à l'originale ornée de 4 belles estampes par Charles Eisen de types nordiques (dames Islandaises, combat contre un ours, Samoïedes, Lapon dans un traîneau) gravées sur cuivre par Le Mire, d'1 carte par Bellin repliée, de 13 cartes, plans ou vues (dont 8 repliés) gravés par Croissey ainsi que d'1 jolie vignette de titre et d'1 en-tête gravés par Le Gouaz.
Cf Sabin, 37616. Chadenat, 1633. Boucher de la Richarderie, I, 380.
Reliure en pleine basane fauve racinée, dos lisse orné de caissons dorés et décorés de fleurons et semis géométriques dorés parfois estompés, pièce de titre de maroquin cerise, restaurations sur le dos et les mors, roulettes dorées sur les coiffes, tranches citron mouchetées de rouge, filets dorés sur les coupes, reliure de la fin du XVIIIe.
Exemplaire grand de marges.
Provenance : exemplaire du château de Menneval, avec vignette ex-libris contrecollée sur un contreplat.
Édition originale de la traduction française établie par Auguste Jean-Baptiste Defauconpret (cf Brunet III, 555. Quérard IV, 230. Manque à Field.)
L'ouvrare est illustré de 20 jolies figures hors-texte gravées à l'aquatinte, dont 6 rehaussées à l'aquarelle et un plan replié, l''édition originale anglaise ne comportant que 13 aquatintes.
Reliures à la bradel en plein cartonnage recouvert de papier sable, pièces de titre et de tomaison de chagrin rouge partiellement estompées, dos lisses ornés d'un fleuron central doré, quelques frottements sur les dos, coiffes supérieures un peu frottées, deux coins émoussés, entièrement non rogné, reliures de l'époque.
Agréable état intérieur.
Johnson était un officier britannique en Inde qui décida de prendre la route terrestre pour son retour en Angleterre. Son récit comporte de nombreuses observations sur la vie sociale, les coutumes, la religion et les costumes des peuples rencontrés.
Seconde édition ; l'édition originale ayant été détruite par l'auteur : cf Louandre et Bourquelot, III, p. 149 : "Il y a eu de cet ouvrage une première édition anéantie par l'auteur avant toute émission, et dont il n'est peut-être pas échappé un exemplaire". "(L'auteur) s'est efforcé de rendre avec fidélité les impressions qu'il a éprouvées, et les renseignemens qu'il a obtenus ont été puisés aux sources les plus respectables"
Reliures en demi basane fauve, dos lisses ornés de doubles filets dorés, pièces de titre et de tomaison de basane noire, un petit trou en pied du dos du premier volume, plats de papier marbré, coins supérieurs émoussés, tranches mouchetées, reliures de l'époque ; le volume d'atlas est broché.
Quelques petits manques et déchirures angulaires sur l'atlas qui comporte aussi de légères restaurations.
Ce derrnier est bien complet de sa grande carte repliée avec délimitations en couleurs et de ses 10 planches lithographiées : 8 vues et 2 planches coloriées de costumes.
Les 8 vues pittoresques ont été prises près de Jœnkœping, Stockholm, Rosendal, Drottningholm, Ornœs (maison d'Arendt Pehrson), Falun (ouverture de la mine), Wexiœ et Solfvitsborg; les deux autres planches représentent des costumes Dalécarliens à Leksand et Smolandais à Wœrend.
Quelques rousseurs.
Edition originale rare et recherchée, selon Clouzot, surtout en reliure d'époque
Reliures en demi chagrin brun, dos à quatre nerfs rehaussés de filets dorés, ornés de doubles caissons dorés, reliures strictement de l'époque.
Gageons que le relieur n'était pas un lecteur habituel du grand écrivain car il a frappé "T. Gaultier" en guise d'auteur sur le dos.
Très bel exemplaire dans une condition particulièrement désirable.
Édition originale rare.
Reliure en demi maroquin caramel, dos à cinq nerfs, contreplats et gardes de papier peigné, couvertures restaurées conservées, toutes tranches peignées. Rousseurs.
Important envoi autographe signé d’Honoré de Balzac sur la page de faux-titre à son meilleur ami Laurent-Jan, dédicataire de Vautrin, modèle de Bixiou, de Léon de Lora et de nombreux autres personnages de La Comédie humaine.
Il fut pour Balzac à la fois son meilleur ami, son secrétaire fondé de pouvoir, son nègre littéraire et peut-être même... son « dilectus ».
« Dans sa cosmogonie, chaque chose, chaque être, végétal, animal ou humain, mérite le même respect. Car tous sont confrontés à la même loi d'airain : la solitude. » (Luc Desbenoit).
« Les photographies de Marc Trivier écrivent une tragédie de la lumière, celle-ci n'accueillant les êtres - hommes, arbres ou bêtes - qu'en les brûlant, avant disparition. » (Xavier-Gilles in Le Monde Libertaire).
« De trente-cinq ans de pratique photographique, d'obsessions, c'est peut-être ça qui reste : un mode d'enregistrement singulier de la brûlure de la lumière, décliné d'une image à l'autre, en une succession de propositions qui se ressemblent et pourtant chacune est aussi singulière que la fraction de temps auquel elle renvoie. » (Marc Trivier).
« La photographie ne dit qu'une chose : « C'était. » On ne fixe que ce qui a été. S'il y a une tragédie, elle est là. » (Marc Trivier)
« (...) au lieu d'être un portraitiste d'écrivains et d'artistes parmi tant d'autres, il se marginalise par son dispositif : sous prétexte de réglages, il fait attendre ses modèles, il les fait poser plusieurs minutes ce qui leur donne un air las. Il attend peut-être un comportement plus naturel. Et on se retrouve face à Francis Bacon en équilibre précaire, Samuel Beckett, Jean Dubuffet ou encore Michel Foucault plus ou moins tassés sur leur chaise. Des images intimes. » (Sylvie Rousselle-Tellier, « Une image de fatigue chez Marc Trivier », Marges 2004).
« Je lisais Genet ; pour moi Genet, c'était des lettres sur un livre. Et puis un jour j'ai vu son portrait, il y a eu comme une fracture. Comment était-il possible que ces signes soient aussi quelqu'un ? Faire un portrait, c'est ressouder le nom et le visage. » (Marc Trivier).
« Ce qui m'intéressait, ce n'était pas de photographier simplement un corps ou un visage, mais cette situation particulière qui est quelqu'un en train de faire la photo de quelqu'un d'autre. » (Marc Trivier).
Edition originale de la traduction française pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des exemplaires du service de presse.
Quelques petites taches sur le dos très légèrement frotté, légères rousseurs affectant principalement les gardes.
Très rare envoi autographe signé d'Otto Rank : "à Monsieur Sébastien Charlety en hommage de ma très haute estime. Otto Rank.
Édition originale imprimée sur vélin d’Angoulême, exemplaire bien complet des six pièces condamnées et comportant les coquilles habituelles.
Reliure en demi chagrin noir, dos à quatre nerfs orné de doubles filets dorés et décorés de motifs typographiques dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier marbré, reliure de l’époque. Rares rousseurs éparses, légers frottements sur les coupes.
Très bel exemplaire.
Portrait de Tsugouharu Foujita, photographie originale sur papier albuminé. Tampon bleu de l'atelier "Photographie Simon's 40, rue de Passy, Paris" au verso du cliché.
Superbe portrait enrichi d'un bel envoi autographe de Foujita à la plume, écrit le jour de son anniversaire : "A Lolotte Rabinovitz / Avec mes amitiés / Je suis toujours / prêt à toi [sic] / à Yoshinoya New York / ma fête 27 nov 1930".
Edition originale de la traduction française établie par Joseph Lavallée
Le volume d'atlas est illustré de 16 planches (portrait, vues, oiseaux, insectes), de 12 planches de musique gravée (imprimées sur 6 ff.), et d'1 grande carte repliée sur papier fort (cf Quérard, I, 6. British Museum (Natural History), I, 8 (pour l'atlas seul). Pritzel, 6 (pour l'édition originale anglaise).
Reliures en demi basane fauve, dos lisses ornés de fleurons, roulettes et motifs dorés parfois un peu estompés, pièces de titre et de tomaison de basane orange, plats de papier marbré, quelques frottements et petits manques sur les mors, tranches mouchetées rouges, reliures de l'époque ; et pour l'atlas, reliure en demi basane marron, dos lisse orné de filets dorés, deux petits manques en pied du dos, quelques frottements sur les mors, plats, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliure de l'époque.
Notre exemplaire est complet de la planche du Bain finlandais qui manque parfois.
Édition tirée à 60 exemplaires de cette plaquette rare et célèbre qui fait l'historique de la fève et l'Épiphanie.
"Cette dissertation était devenue si rare qu'on en connaissait que deux exemplaires; elle a été réimprimée en 1808, à Besançon". Brunet I, 1387.
Notre exemplaire est présenté dans son brochage d'origine et sous couverture muette d'attente en papier marbré bleu de l'époque.
Piqûres sur la page de titre, petits manques angulaires de papier sur la couverture d'attente.
Rare et bel exemplaire, grand de marges, tel que paru.
Édition originale d'un texte important qui réclame, arguments à l'appui, la libre culture, fabrication et exportations des tabacs, après la réduction des terres "à la moitié de leur valeur [...] par les suites de deux invasions".
Notre exemplaire a été dérelié.
Ont été reliés à la suite de l'ouvrage, formant un rare et agréable ensemble sur le sujet du commerce du tabac en Alsace ;
- Pétition sur la modification du Régime actuel du Monopole des tabacs, présentée à la Chambre des Députés par les délégués de la chambre de commerce de Strasbourg. Paris, Le Normant, janvier 1818. 9 pages.
- Monopole des Tabacs. Pétition Sur l'inexécution de la Loi du 28 avril 1816, en ce qui concerne les achats de la Régie; et de la Loi du 25 mars 1817, en ce qui concerne sa comptabilité [...] par les Délégués du Commerce de Strasbourg et de Nancy. Ibid., id., avril 1818. 1 f.n.ch. et 17 pages.
- Quelques Observations Présentées à la Chambre des Députés en faveur du Transit d'Alsace, en Réponse au Rapport de M. le Baron Morgan de Belloy, et aux Réclamations de diverses Chambres de Commerce des Ports; Par les Délégués du Commerce de Strasbourg. S.l.n.d. [Paris, 1818]. 13 pages.
- Encore un Mot sur le Transit d'Alsace ... [Paris, Le Normant, 1818]. 8 pages.
Edition illustrée, limitée à 68 exemplaires. Les illustrations se composent d'un titre-frontispice, 28 vignettes en couleur dans le texte et nombreux culs-de-lampe gravés sur bois en couleur par Daragnès d'après des pastels d'Anna de Noailles, accompagnée d'une suite complète de trente états d'une planche, décomposant chaque couleur de celle-ci.
Relié en plein maroquin citron, plats mosaïqués, composés d'un encadrement de listels de maroquin brun en forme de coeurs stylisés, laissant place à deux maillons concentriques de filets dorés ondulés, ainsi que des coeurs en listel de maroquin brun et vert canard au centre des plats, dos lisse mosaïqué de listels de maroquin brun et bleu canard et dentelle dorée, plats et couverture conservés, dentelle intérieure dorée et mosaïquée, gardes de daim brun, chemise en demi maroquin citron au dos lisse doré et mosaïqué, plats de papier à motif bois, étui bordé de maroquin et au plats de papier à motifs bois, reliure signée de Madeleine Gras. Dos de la chemise légèrement passé.
Notre exemplaire est exceptionnellement enrichi des pièces suivantes :
- un pastel original signé d'Anna de Noailles (ayant servi de cul-de-lampe p. 64)
- une lettre autographe signée d'Anna de Noailles à La Gandara, concernant Le Cœur innombrable (1 p.)
- 4 poèmes autographes d'Anna de Noailles avec ajouts et corrections: ''Chansons pour des jours d'été'' (publié ici sous le titre ''Le Baiser''), ''La nuit'' publié sous le titre ''A la nuit'', un poème sans titre publié sous le titre ''L'ardeur'' et ''La nature et l'Homme'' sous le titre ''Fraternité'' (6 p.)
Ex-libris d'Edouard de La Gandara encollé sur une des pages de garde. Acteur de théâtre sous le pseudonyme de Jean Dara, La Gandara a notamment collaboré avec Sarah Bernhardt, et reçut de nombreux ouvrages avec envois de Colette, de Maurice Donnay, de la comtesse de Noailles, Anatole France.
Exemplaire très enrichi et habillé d'une superbe reliure à décor de Madeleine Gras.
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Antoine Arondel, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu.
Pliures inhérentes à l'envoi, d'habiles restaurations d'infimes manques n'affectant pas le texte, une petite déchirure sur la signature discrètement restaurée. Cette lettre a été retranscrite dans la Correspondance I de Baudelaire (Collection de la Pléiade, p. 277) et datée par Claude Pichois de mai 1854.
Baudelaire envoie des places de théâtre à son marchand d'art Antoine Arondel – personnage sulfureux et sans scrupules qui profita du goût immodéré du poète pour les beaux-arts et excita sa manie de la collection.
Edition originale.
Notre exemplaire est présenté dans son brochage d'origine sous couverture d'attente de papier violet.
Une trace de pliure verticale sur l'ensemble de la brochure.
Envoi autographe signé de Lambert-Adolphe Quételet à Edmond Becquerel en tête de la page de titre.
Naturaliste, mathématicien et astronome, Lambert-Adolphe Quételet (1796-1874) est le fondateur de l'Observatoire de Bruxelles.
Édition originale, un des 230 exemplaires numérotés sur Auvergne, le nôtre un des 75 exemplaires hors commerce, seul tirage après 10 chine et quelques hors commerce, exemplaire spécialement imprimé pour René Daumal.
Ouvrage illustré en frontispice d'une lithographie originale d'Étienne Cournault.
Infimes piqûres sans gravité en marges des plats.
Bel exemplaire complet de sa bande annonce.
Exceptionnel et superbe envoi autographe signé du 27 décembre 1936 de René Daumal à sa future compagne Véra Milanova : « à Véra Milanova – à toi Véra, d'abord ces anciens mensonges (que je n'ai pu nourrir qu'en ton absence) pour leur faire une sépulture définitive ; puis ces quelques ombres de vérités que tu m'as aidé à comprendre ; mais surtout, Véra, je préfère te dédier une grande page blanche, neuve, invisible, où nous écrirons sans mots notre histoire. Prends ce petit tombeau d'un ancien René Daumal, de la main de ton Nasha. 27 décembre 1936. »
Edition originale, un des exemplaires du service de presse composté M.F. sur le premier plat et numérotés à la presse à la justification du tirage.
Petites déchirures restaurées sur le dos et en tête du premier plat, légères traces de pliures marginales sur le premier plat.
Précieux envoi autographe signé de Louis Pergaud à J.H. Rosny jeune. Lauréat du "Prix Goncourt" 1910 pour son recueil de nouvelles De Goupil à Margot, l'écrivain adresse ce nouvel ouvrage à l'un des membres historiques du jury.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure en demi chagrin aubergine, dos à quatre nerfs orné de triples caissons dorés et décorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque.
Ce recueil de poésie est suivi d'études sur Henry Murger par Théophile Gautier, Jules Janin, Arsène Houssaye, Paul de Saint-Victor...
Notre exemplaire est enrichi d'un billet autographe signé d'Henry Murger indiquant à son correspondant qu'il lui rendra visite bientôt.
Edition originale.
Reliure en demi chagrin marron, dos éclairci à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, tête marbrée, reliure de l'époque.
Petites rousseurs sans gravité essentiellement en début de volume.
Envoi autographe signé des frères Goncourt à Mr Simon.
Troisième édition, la seconde sous ce titre, en partie originale car augmentée de plusieurs mémoires, & du tarif général d'Hollande.
Cf Sabin 47557. Cioranescu 35613. Kress 3019. Manque à Goldsmiths & Einaudi. Voir INED 2306 pour le "Grand trésor historique et politique du florissant commerce des Hollandois" de 1712.
Amsterdam, Du Villard, Changuion, 1718, in-8,
Reliure en pleine basane fauve marbrée, dos à faux-nerfs orné de filets, guirlandes et fleurons dorés parfois estompés, pièce de titre de basane cerise, roulettes dorées sur les coiffes, gardes et contreplats de papier à la cuve, liserés sur les coupes, tranches rouges, un coin inférieur accidenté, les autres coins émoussés, reliure de l'époque.
Seconde édition augmentée de ces réflexions plutôt protectionnistes, qui donnèrent l'occasion à Dupont de Nemours d'en rédiger une réfutation (Lettre à la Chambre de commerce de Normandie).
Notre exemplaire est présenté dans son brochage d'origine sous couverture de papier marbré moderne, tranches rouges.
La seconde partie a pour titre Plan d'une banque nationale de France, ou d'une caisse générale de recettes & paiements des deniers publics & particuliers, et porte l'adresse de Jersey, 1787. Frère I, 210 (pour l'originale de 1787).
Édition originale ornée de 11 planches dont 10 dépliantes.
Reliure à la bradel en plein cartonnage recouvert de papier à la cuve, dos lisse, étiquette de titre encollée en long.
"Ce sont les tables des hauteurs du soleil à toutes les heures" [Lalande]. Rare et agréable exemplaire.
Tête de collection de ce périodique technique, qui ne connut que trois années de parution (1839, 1840 et 1841) ; nous présentons toutes les livraisons de janvier 1839 à décembre 1840.
Reliures en demi basane lavallière à coins, dos lisses éclaircis ornés de filets dorés et à froid, pièces de titre de basane rouge, pièces de tomaison vertes, quelques frottements sur les dos, plats de papier marbré, tranches marbrées, reliures de l'époque.
Quelques rousseurs.
Le premier volume est orné de figures dans le texte et 3 planches hors-texte ; le second, de figures dans le texte.
Les communications fourmillent de détails pratiques sur l'état des sciences et techniques de la Monarchie de Juillet.
Toutes sortes d'articles précis renseignent sur les sujets les plus divers : bière (économique et de ménage), autopsies, chevaux morveux, chiens enragés, détails sur le daguerréotype et le procédé Daguerre (vol. I pp. 434-439 et 529-537 et vol. II 3 articles), pomme de terre (fécule, emploi, panification, prix vol. I), lithographie, momification, vigne (culture, en Russie), vol. I) procédé pour blanchir et nettoyer les gravures, en lever les taches sur les livres (vol. I, pp. 276-278), instruction sur la vaccine (vol. I pp. 567-574), bains de vapeur (appareil Duval vol. II), bateaux à vapeur, budget de la ville de Paris pour l'année 1840 ( vol. II p. 278-282), café, commerce de l'opium dans l'Inde et dans la Chine (vol. II, pp. 102-106), papier, etc.
Le directeur de la publication, Jean-Baptiste-Alphonse Chevallier (1793-1879) professait à l'École de pharmacie de Paris et mena d'importantes actions dans les deux domaines de l'hygiène publique urbaine (désinfection des égouts, assainissement du Canal Saint-Martin, etc.) et de la toxicologie industrielle en liaison avec les maladies du travail.
Edition originale très rare, un seul exemplaire au Worldcat.
Reliure en demi vélin ivoire à petits coins, dos lisse, pièce de titre basane havane comportant des manques, plats de papier marbré, reliure de l'époque.
Quelques rousseurs, quelques taches sur la page de titre.
L'ouvrage répertorie et quantifie les échanges commerciaux avec les différentes régions d'Italie, mais aussi la France, l'Espagne, l'Amérique, la Russie, le Levant, etc...
Edition originale cf Quérard I, 271 : ne cite qu'une édition de "Paris, Née de La Rochelle, 1789". Kress B.1163. Goldsmiths 13858. Manque à Einaudi.
L'on joint un tirage volant des pages de titre de chacun des volumes, portant la date de 1789.
Le premier volume, illustré d'un titre-frontispice gravé d'après Meunier, regroupe 52 tableaux à double page ou en dépliant, qui s'insèrent dans la pagination, sans respecter la logique du chiffrage.
Le second volume possède un titre-frontispice gravé par Zaveris d'après Meunier et comporte 154 planches de monnaies gravées à l'eau-forte.
Reliures en plein veau fauve marbré, dos à six nerfs sertis de liserés dorés et ornés de doubles caissons décorés de presses dorées, pièces de titre de maroquin rouge, pièces de tomaison de maroquin vert, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de double filet à froid sur les plats, gardes et contreplats de papier à la cuve, doubles filets dorés sur les coupes, tranches marbrées, reliures de l'époque.
Quelques restaurations sur les reliures.
Unique édition, fort rare (le tirage de 1789 auquel auraient correspondu nos deux feuillets surnuméraires ne semble pas attesté en dépit de la mention de Quérard).
Excellent exemplaire sur papier vélin fort, grand de marges, avec les dos élégamment décorés de fers spéciaux.
Édition originale de la traduction française (cf Gay 368.)
Rare exemplaire présenté dans son brochage d'origine et bien complet de son volume d'atlas comportant 7 cartes dont 2 grandes dépliantes.
Quelques petites rousseurs, quelques déchirures marginales sur les plats du volume d'atlas.
Le géographe anglais Hugh Murray [1779-1846] passa de longues années à augmenter et compléter cet ouvrage de l'orientaliste anglais John Leyden [1775-1811].
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Exemplaire complet de sa jaquette illustrée qui comporte, comme souvent, de petites déchirures marginales, deux déchirures recollées en pied du dos de l'ouvrage, une pâle mouillure au verso du second plat.
Rare envoi autographe signé de Georges Brassens : "à yoyo amical souvenir georges brassens."
Édition originale complète des 101 premiers numéros du journal, tous illustrés de unes en couleurs, dont la grande majorité furent réalisées par André Gill.
Reliures de l'éditeur en demi-chagrin rouge avec plats de percaline rouge, dos à cinq nerfs ornés de quatre caissons dorés, plats ornés de divers encadrements à froid, titres dorés frappés sur les premiers plats.
Coins émoussés, quelques rousseurs et usures d'usage sur les mors. Sur le premier tome, le mors du plat inférieur est fendu aux deux extrémités, de 11,5 cm et de 3 cm. Sur le second tome, un coin de coiffe inférieur est également fendu.
Notre édition renferme 56 numéros dont 7 bis pour le premier tome et 60 numéros dont 8 bis pour le second (quelques numérotations erronées : le second n° 39 est en réalité le n° 40 ; idem pour le n° 95 qui devrait être le n° 96). Cet exemplaire présente quelques défauts à l'intérieur des deux tomes : une déchirure en bas de page pour les n° 28, 34, 37b et 53b, sans atteinte au texte ; une déchirure en bas de page pour les unes en couleurs des n° 19 et 48 ; la p. 4 du n°7 est légèrement froissée ; une trace de pli angulaire pour toutes les pages du n°74.
Chaque numéro est constitué de quatre pages, la première en couleurs, à l'exception du n°13, dont la Une est sans illustration, mais qui présente une grande composition intitulée "Fleurs du jour" se trouvant sur les pages 2 et 3. André Gill n'est pas le seul caricaturiste à signer les unes, on trouve aussi des dessins de Pilotell, Pépin, Blaze, Hadol, A. J. Lorentz, Régamey, Boquillon, Coinchon, Job, Rupp et Montbard.
Notre exemplaire est bien complet des deux titres réalisés pour les années 1868 et 1869 : le premier titre de 1868 présente neuf portraits des principaux dessinateurs et rédacteurs ; le second titre de 1869 est orné d'une composition célébrant la deuxième année d'activité de L'Éclipse.
Edition originale, un des exemplaires numérotés du tirage spécial reservé aux amis, collaborateurs et abonnés des Lettres Nouvelles.
Dos insolé, rousseurs marginales éparses.
Édition originale, illustrée, en frontispice, d'un portrait de Magellan et de 4 cartes et plans représentant le détroit de Magellan (cf Sabin, 16765. Leclerc, 1971. Chadenat, 552.)
Notre exemplaire ne comporte pas l'appendice publié en 1793. "Ouvrage difficile à rencontrer avec la seconde partie" ( cf Chadenat).
Reliure en plein veau brun, dos à cinq nerfs sertis de lisérés dorés et orné de caissons dorés et décorés, roulettes dorées sur les coiffes, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches rouges, frises dorées sur les coupes, reliure moderne pastiche.
Intéressante relation sur cette partie de l'Amérique du Sud. Elle contient les illustrations suivantes : Carta Esferica de la parte sur de la America Meridional, año 1788. – Carta reducida des estrecho de Magallanes, año 1788. – Primer plano de varios puertos del estrecho de Magallanes, levantados el año de 1786. – Segundo plano de varios puertos del estrecho de Magallanes, levantados el año de 1786.
Précieux exemplaire ayant appartenu au capitaine de vaisseau Gaston de Rocquemaurel (1804-1878), second de Dumont d'Urville lors de l'expédition au Pôle Sud et en Océanie de 1837 à 1840, avec sa signature sur la page de titre.
Beau spécimen de reliure à l'imitation du XVIIIème siècle.
Edition originale sur papier courant.
Reliure en demi maroquin rouge, dos à cinq nerfs sertis de filets dorés et orné de doubles caissons dorés et décorés, mention dorée en queue du dos "Ex. de Sainte-Beuve", doubles filets dorés sur les plats de papier marbré, petites taches noires sur les plats, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures conservées, tête dorée.
Rousseurs éparses.
Précieux envoi autographe signé d'Auguste Brizeux : "A Sainte-Beuve, au poète et à l'ami. A. Brizeux."
Carte de visite autographe signée à la metteuse en scène Simone Benmussa, 8 lignes au feutre noir, enveloppe jointe.
"Chère Simone Benmussa, quel succès ! J'en reçois les échos de tous côtés ! Nous vous devons tous cette merveilleuse soirée. Laiseez-moi vous dire encore Merci et Bravo. En toute amitié. R. Badinter."
Conseillère littéraire de la Compagnie Jean-Louis Barrault - Madeleine Renaud, puis, en 1957, rédactrice en chef des Cahiers Renaud-Barrault, Simone Benmussa dirigea aussi, depuis le théâtre de l'Odéon, le service culturel et les Cahiers de la compagnie Renaud-Barrault. Elle adapta au théâtre des ouvrages de son amie Nathalie Sarraute dont "Enfance" en 1984 (avec la voix enregistrée de Nathalie Sarraute( et "Pour un oui ou pour un non" en 1987, Pierre Klossowski, Jean Cocteau, Gertrude Stein, Samuel Beckett... Elle fut la compagne de l'actrice Erika Kralik.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Agréable exemplaire.
Envoi autographe signé de Robert Badinter à son cousin et ancien président de Médecins du monde : "Pour Claude Moncorgé, affectueusement, son cousin. Robert."
Ami, tu veux / Devenir poète / Ne fais surtout pas / L'imbécile / N'écris pas / Des chansons trop bêtes / Même si les gourdes / Aiment ça
Belle édition de la traduction de Jean-Nicolas Grou, parue pour la première fois en 1762, Fortement teintée par l’esprit des Lumières, c'est la première traduction d'importance de ce texte majeur de la philosophie depuis 1559.
Reliure d'époque en pleine basane brune, dos lisse à six caissons ornés de fleurons et frises dorés, pièces de titre et de tomaison en basane plus foncée, la pièce de tomaison de style néoclassique, coiffes et coupes ornées d'une frise dorée, tranches marbrées, contreplats et gardes marbrés. Usures d'usage aux mors, coins légèrement émoussés, quelques restaurations aux plats et rousseurs éparses.
Deux tomes divisés en dix Livres, composés de cahiers alternant 8 feuillets et 4 feuillets. Erreur de signature dans le second volume à la p. 371.
Rare édition originale de ces trois des comptes-rendus scientifiques de la mission d'exploration zoologique de Guy-René Babault (1883-1963), membre correspondant du Muséum d'histoire naturelle, dans les actuels Kenya et Ouganda, en 1913.
L'ensemble est ainsi constitué : Tome 1 : Insectes coléoptères. Cicindelidae, par Guy Babault. - Tome 2 : Insectes coléoptères. Fam. Carabidae. Subf. Anthiinae, par G. Bénard. Tome 3 : III. Etude d'une collection d'oiseaux de l'Afrique orientale anglaise et de l'Ouganda, par A. Menegaux. Avec notes de route de Guy Babault.
L'ensemble comporte, pour le premier volume, des illustrations dans le texte, une planche entomologique en couleurs sous serpente, légendée d'un feuillet en regard : pour le deuxième, une planche entomologique en couleurs sous serpente, légendée d'un feuillet en regard et pour le troisième et dernier volume de 6 planches ornithologiques en couleurs, sous serpentes, et d'une grande carte dépliante en couleurs "in fine".
Dos et plats marginalement décolorés ou insolés, agréable état intérieur.
Edition originale illustré d'une grande carte dépliante en fin de volume (cf Cordier, Indosinica, 1628 et 2533.)
Reliure en demi basane bordeaux, dos lisse orné de deux doubles filets dorés, titre doré en long, plats de papier marbré marginalement décolorés et comportant un manque en pied du premier plat, petits frottements sur les plats, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliure de l'époque.
Un manque restauré dans le blanc de la page de titre.
Notre exemplaire est bien complet de sa grande carte dessinée et lithographiée par R. Hausermann repliée et 5 figures à pleine page.
Rare fascicule consistant en un extrait de l'Exploration, revue géographique.
Une étiquette encollée en pied de la page de titre sur l'adresse d'édition masque le nom de l'autre éditeur : Bureau de la Revue, Andriveau-Goujeon.
Deuxième édition illustrée de 33 planches hors-texte, dont 23 en noir, 8 sur fond teinté, et 2 dépliantes en couleurs (panorama de la ville de Ballarat ; carte des gisements d'or), cf Ferguson VII, 18716.
Aucun exemplaire au CCF.
La table, p. xv, ne donne que 27 planches, parce qu'elle groupe les reproductions de documents concernant la révolte de 1854.
Reliure de l'éditeur en pleine percaline grise, dos lisse et plats ornés de décors noirs et or, coiffes affaissées, gardes et contreplats de papier marron, charnières intérieures fendues, exemplaire un peu déboîté, une déchirure avec manque de papier sur la charnière intérieure du second plat, quelques petites rousseurs, .
L'édition originale de cette précoce monographie de la ville de Ballarat (Etat de Victoria) parut en 1870.
Cette cité avait été fondée seulement en 1850 à partir d'un ancien campement indigène, et son développement spectaculaire dut beaucoup à l'exploitation de gisements aurifères.
Elle forme actuellement la troisième ville de l'Etat.
L'ouvrage est très important aussi pour la connaissance de l'Eurêka stockade des années 1854-55. William Bramwell Withers (1823-1913), né en Angleterre, émigra au Natal en 1849, puis dans l'Etat de Victoria en 1852. Devenu journaliste à Melbourne, il se fixa à Ballarat en 1885 seulement, soit quinze ans après la parution de son ouvrage.
Contrefaçon de 1812 imprimée avec la date de 1796. Elle présente l'exacte pagination de la véritable édition de 1796 ainsi que les 13 figures et les 2 frontispices par Monnet, Mlle Gérard et Fragonard fils gravés par Baquoy, Duplessi-Bertaux, Dupréel, Godefroy, Langlois, Lemire, Lingée, Masquelier, Patas, Pauquet, Simonet et Trière. L'identification de la contrefaçon est rendue possible par la présence, en marge basse des planches, des lettres "R. p. D." indiquant que les planches de cette réédition ont été retouchées par Delvaux. En outre, le filet précédant la date est ondulé et le titre est présenté sur sept lignes et non sur huit.
Reliure en plein maroquin caramel, dos à cinq nerfs sertis de pointillés dorés et ornés de doubles caissons dorés richement décorés de motifs floraux et végétaux dorés, dates et lieux dorés en queues des dos, roulettes dorées sur les coiffes, pièces de titre et de tomaisons de maroquin bleu nuit, encadrement d'une large dentelle dorée sur les plats frappés en leurs centres d'un médaillon doré, roulettes dentelées en encadrement des plats, doubles filets dorés sur les coupes, gardes et contreplats de papier peigné, encadrement d'une dentelle dorée sur les contreplats, légers frottements sur les coins, toutes tranches dorées, splendide reliure signée Hardy.
Très bel exemplaire établi dans une magnifique reliure en plein maroquin décoré de Hardy.
Nouvelle édition "A la bannière" aux plats biseautés, violet sur fond rouge et illustrée de 154 dessins par Férat gravés par Barbant.
Cartonnage d'éditeur à la bannière de type 6 signé Lenègre, plaque du premier plat signée Souze, second plat de type e1 au macaron central sur fond noir, avec motifs géométriques en encadrement.
Belle plaque supérieure, à la percaline luisante et aux ors nets, petites taches noires sur le dos, coiffes affaissées comme généralement, quelques rousseurs intérieures, petites taches noires et claires sur le second plat.
L'île mystérieuse est liée, sans être une suite, à deux autres romans de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, et Les enfants du capitaine Grant.
L'auteur s'est notamment inspiré de Robinson Crusoé pour l'existence des naufragés sur une île déserte.
Cet ouvrage, l'un des plus célèbres de Jules Verne, connaîtra 8 adaptations au cinéma et à la télévision.
Edition originale.
Reliure en demi chagrin vieux rouge comportant quelques discrètes restaurations, dos à cinq nerfs, date en queue, plats de papier à la cuve, contreplats et gardes doublés de papier peigné, couvertures conservées, tête rouge, reliure de l'époque
Très précieux envoi autographe signé de Victor Hugo à Alphonse Daudet.
Tampon de la bibliothèque de Madame Daudet sur la première garde.
Victor Hugo représente pour Alphonse Daudet, comme pour les autres écrivains de sa génération, le maître incontesté du Panthéon des arts. Sa figure tutélaire parsème les œuvres de Daudet, fréquemment convoquée aux côtés de celles de Rousseau, Byron, Sand et Delacroix.
Si durant l'enfance et la jeunesse de Daudet, Hugo, géant exilé sur son île de Guernesey, demeure un idéal inaccessible, « presque en dehors de l'humanité », son retour en France lui permet de le rencontrer enfin. Aux alentours de 1875, peu après la parution de ses premiers ouvrages, Alphonse et Julia Daudet sont ainsi accueillis chez Hugo qui vit désormais avec Juliette Drouet.
Ils deviendront dès lors des intimes de la maison jusqu'à la mort du poète. Victor Hugo participe à l'éducation du jeune Léon Daudet, meilleur ami du petit-fils de Hugo, Georges et, plus tard, époux éphémère de Jeanne.
Dans ses Souvenirs d'un cercle littéraire, Julia Daudet évoque leur amitié de dix années avec l'« idole de toute la France poétique » :
« Je vois Victor Hugo au grand bout de sa table ; le maître vieilli, un peu isolé, un peu sourd, trône avec des silences de dieu, les absences d'un génie au bord de l'immortalité. Les cheveux tout blancs, la tête colorée, et cet œil de vieux lion qui se développe de côté avec des férocités de puissance ; il écoute mon mari et Catulle Mendès entre qui la discussion est très animée à propos de la jeunesse et de la célébrité des hommes connus et de leur séduction auprès des femmes. [...] Pendant le débat on est passé au salon, Victor Hugo songe au coin du feu, et célèbre, universel et demi-dieu, regrette peut-être sa jeunesse, tandis que Mme Drouet sommeille doucement. »
L'amitié entre le dernier grand écrivain romantique et l'un des maîtres de l'école naturaliste naissante témoigne de l'acuité de Victor Hugo qui, au faîte de sa gloire, conserve une attention particulière et bienveillante pour la littérature moderne pourtant éloignée du lyrisme hugolien.
Cette dédicace de Hugo à Daudet sur une œuvre qualifiée, avec Le Pape et La Pitié suprême, de « testament philosophique » par Henri Guillemin, résonne symboliquement comme le legs à un fervent disciple de la responsabilité politique et morale de l'écrivain.
Provenance: Alphonse Daudet, vente Sicklès (1990, IV, n°1200) puis vente Philippe Zoummeroff (2 Avril 2001).
Extrait de Souvenirs d'un cercle littéraire par Julia Daudet :
" Comment oublier cette première visite chez lui, rue de Clichy, dans le modeste appartement tellement disproportionné à sa gloire, à l'idée qu'on se faisait de cette gloire qui eût comblé des palais : Il se lève du siège qu'il occupait au coin du feu, en face de Mme Drouet, sa vieille amie, (...) je suis étonnée de sa petite taille, mais bientôt, quand il va m'accueillir et me parler, je le trouverais très grand, très intimidant. Et cette timidité que je ressentis alors, je l'éprouverai toujours en face d Victor Hugo, résultat de cette grande admiration, de ce respect, comme d'un dieu absent, que mes parents m'avaient inculqué pour le poète de génie. Je ne vaincrai jamais ce tremblement de la voix chaque fois que je répondrai à ses paroles obligeantes, et je m'étonnerai pendant près de dis ans d'entendre des femmes, admises auprès de lui, l'entretenir de leur intérieur et de leurs futilités habituelles.
Ce soir-là, quand il m'eut présentée, toute confuse, à Mme Drouet, elle me dit avec une charmante bonne grâce : — Ici, c'est le coin des vieux et vous êtes trop jeune pour nous. Mais M. Victor Hugo va vous présenter à sa bru, Mme Lockroy; lui seul a qualité pour cela.
Et je fus conduite à l'autre bout de la pièce, médiocrement grande, pourtant, mais qui était comme séparée en deux par une table surmontée d'un éléphant de bronze, très majestueux, japonais ou chinois, je pense. Il suffisait à faire deux petits groupements très distincts qui communiquaient facilement, mais sans se confondre.
A ce moment de son retour, Victor Hugo était éblouissant d'esprit, de souvenirs nombreux et racontés avec une verve inépuisable, quand la politique n'envahissait pas trop sa table hospitalière. Et quelle grâce dans l'accueil, quelles nobles façons, quel beau sourire de grand-père sous ses cheveux que j'ai vus peu à peu blanchir jusqu'à la neige des quatre-vingts ans. Les poètes, tous les poètes fréquentaient ce salon de la rue de Clichy, et plus tard l'hôtel de l'avenue d'Eylau. Mais là, fut-ce le changement de place ? Il y eut comme une marche descendue dans la santé, puis dans l'esprit du beau vieillard. Et pourtant, il aimait toujours à recevoir ses amis, et l'hospitalité de cette maison ouverte n'était pas un de ses moindres charmes, car, autour de la table, embellie en un bout par les deux petits-enfants du Maître, les convives cherchaient encore leur mot d'ordre aux yeux de l'hôte, et lui-même retrouvait parfois une veine de souvenirs si vivants, si pittoresquement exprimés, qu'on en restait ébloui toute une soirée. Mme Drouet vieillissait doucement auprès de lui, abritée sous deux bandeaux de neige, d'une élégance un peu théâtrale et surannée, jusqu'au jour où un mal impitoyable creusa ses traits si fins, en fit l'effigie douloureuse qu'a peinte Bastien Lepage, qui devait mourir en proie aux mêmes tortures. Dans les derniers temps, le Maître regardait douloureusement, aux dîners intimes, cette assiette vide, cette noble figure ravagée.
— Madame Drouet, vous ne mangez pas, il faut manger, avoir du courage.
Manger! Elle se mourait. Le savait-il? Essayait-il de se leurrer lui-même le beau vieillard si résistant et si fort, et qui voyait partir cette compagne de cinquante années!
Dans le grand salon où se penche le beau portrait de Bonnat, au geste paternel, où le buste par David préside immensément ; dans le petit salon, orné de ces tapisseries rayées et multicolores qui semblaient tendues pour Dona Sol ; dans le jardin rejoint à la vérandah par un perron de deux marches réapparaissent Leconte de Lisle, Meurice et Vacquerie, Paul de Saint-Victor, le souriant Banville, Flaubert et Goncourt conversant ensemble, Mallarmé, Léon Cladel, François Coppée, Catulle Mendès, Clovis Hugues, ombres dans un Eden évanoui ; puis Léon Glaize, Gustave Rivet, Pierre Elzéar, la toute petite Mme Michelet offrant des roses un soir de fête, puis des ambassadeurs, des diplomates, l'empereur du Brésil; des peintres, des sculpteurs, et tant d'hommes politiques que je n'en sais plus les noms !
Voici l'impression immédiate que je traçai de l'une de ces soirées où nous nous étions rendus, Alphonse Daudet et moi, un soir de neige, où pendant le trajet notre cheval tomba trois fois en traversant l'esplanade des Invalides :
Je vois Victor Hugo au grand bout de sa table; le maître vieilli, un peu isolé, un peu sourd, trône avec des silences de dieu, les absences d'un génie au bord de l'immortalité. Les cheveux tout blancs, la tête colorée, et cet œil de vieux lion qui se développe de côté avec des férocités de puis- sance ; il écoute mon mari et Catulle Mendès entre qui la discussion est très animée à propos de la jeunesse et de la célébrité des hommes connus et de leur séduction auprès des femmes. Alphonse prétend que dans un salon rempli de talents de toutes sortes, de tout âge, un tout jeune homme, l'auteur inconnu, le poète ignoré aura pour lui les regards féminins s'il est beau. Catulle Mendès lui répond qu'il restera d'abord inaperçu, et que toute les femmes iront à la notoriété : ceci me paraît plus vrai. Les femmes heureusement n'ont point que les yeux de leur visage, mais ceux de l'esprit et du cœur. Pour les intellectuelles, la beauté d'un artiste, d'un grand poète ne compte pas, c'est le regard du penseur, la physionomie tourmentée de l'homme qui vit de ses sensations. Elles vont au talent, au chagrin qui passe, elles ne songent guère à la beauté physique. Maintenant on pourrait répondre que c'est par une sympathie ambitieuse qu'elles recherchent les auteurs célèbres, mais l'autre sentiment, celui qui les attirerait vers cette jeunesse tentante dont parle Alphonse, me paraît moins avouable.
Et je ris de cette prétention des deux causeurs charmants, de nous classer, de nous analyser. Mais dire la femme, c'est comme si on disait l'oiseau ; il y a tant d'espèces et de genres, les ramages et les plumages sont tellement différents !
Pendant le débat on est passé au salon, Victor Hugo songe au coin du feu, et célèbre, universel et demi-dieu, regrette peut-être sa jeunesse, tandis que Mme Drouet sommeille doucement. Ses beaux cheveux blancs ombrant sa fine tête comme deux ailes de colombe, et les nœuds de son corsage suivant sa respiration douce, presque résignée, de vieille femme endormie.
Ce fut bientôt après cette soirée qu'eut lieu la grande manifestation de Paris défilant, avenue d'Eylau, devant les fenêtres de cette petite chambre qui devint mortuaire en mai 1885, remplie de roses et simplement meublée, telle que la représente, au musée Victor Hugo, une pièce prise dans l'ancien appartement du poète, place Royale.
Bien évocateur, ce vieux logis du Marais," et quand on pense que Victor Hugo y composa presque toutes ses pièces historiques on se représente le poète, ouvrant, aux heures matinales qui lui étaient familières, cette haute fenêtre sur les hôtels tous égaux et du même style, qui entourent la Place, et se remémorant les tournois, les duels, les promenades et les agitations de plusieurs générations disparues sous l'ombre de ces arcades anciennes et solides et ne gardant pas trace de la fugitive humanité.
Nous dînions encore chez Victor Hugo la semaine qui précéda sa mort. Il nous dit en entrant plus pâle qu'à l'ordinaire, la démarche fléchie :
— Je vais bientôt m'en aller, je le sens ; puis s'appuyant à l'épaule de Georges : Sans 'cela' il y a longtemps que je serais parti.
Je n'ai jamais oublié l'accent un peu solennel et comme prophétique de ces paroles, j'en fus pénétrée de tristesse et de pressentiment; j'y sentis la dispersion de ce centre unique au monde et qui ne put se reformer jamais !"