Une minuscule déchirure sans gravité en pied du dos.
Bel exemplaire.
"Votre petit livre est très original et vous y montrez des qualités de talent qui se développeront, si vous regardez en avant."
"Obermann et son petit fils le moine appartiennent au passé. Ils sont vrais et le timide Jean est bien tracé. Il y a de la grandeur et de la vérité dans ce type exceptionnel. Mais Constant d'Heurs est trop passif des événements. Il devrait réagir contre cet impuissant et le guérir ou le plaindre davantage [...]"
Sentencieusement, elle achève ainsi son courrier :
"Ne vous plaignez pas du travail ingrat et acceptez-le comme une bonne chose, les trois quarts de la vie sacrifiés à un devoir quelconque font le dernier quart très fort et très vivant. Il est très bon d'être attachés à la poésie et contrarié dans la possession d'un beau rêve. Dès qu'on peut le savourer sans relâche, il s'efface ou se trouble. Je vous en parle par expérience. On n'est jamais plus heureux et inspiré que quand on croit n'avoir pas le temps de l'être."
Très beau témoignage du rôle de premier plan que joua George Sand sur la scène littéraire du Second Empire.
Édition originale d'une insigne rareté, avec une nouvelle page de titre à l'adresse de Pigoreau et enrichie de quatre frontispices rehaussés en couleur, dont un dépliant.
Reliures de l'époque en demi basane blonde, dos lisses ornés de fers et filets dorés et de pièces de titre et de tomaisons de maroquin rouge, plats de papier à la cuve. Un infime trou de ver en queue du premier tome, dont le mors de tête du plat supérieur est très légèrement fendu.
Edition originale pour ces deux volumes. Rare réunion de ces deux ouvrages en reliure uniforme. Impression sur 2 colonnes.
Reliure en pleine basane brune d'époque mouchetée. Dos à nerfs orné. Pièce de titre de basane brune. Défauts premier volume : Coiffe de queue arrachée, mors ouverts en queue, 3 coins émoussés, une trace de mouillure sur le plat supérieur. Second volume : Manque en tête, mors supérieur fendu, coiffe de queue arrachée, mors inférieur fendu en queue, traces de mouillure sur le plat inférieur, 2 coins émoussés., une langue de cuir arrachée sur le plat inférieur. Manque les pages de garde marbrés avant le faux-titre et in fine. Ensemble bien frais pour les 2 volumes. Tampon bleu en pages de titre : Institution Pelletin ou Felletin. Ex libris manuscrit S. Petri Exdronensis.
On considère le père Richard Simon, oratorien, comme le fondateur de l'exégèse biblique moderne. Cette reconnaissance a même été affirmée par l'église en 1993. En 1678, il fit paraître sa Critique du vieux testament, lequel après avoir été sévèrement critiqué tant par Bossuet que Nicole, finit à l'index en 1683. La publication de cet ouvrage ne fit qu'exacerber les tensions que Simon avait allumé contre lui-même auprès de toutes les congrégations religieuses par sa lecture nouvelle des textes bibliques ; sans jamais être partisan, il questionnait avec la connaissance des sources la Bible comme cela n'avait jamais été fait.
Dans le premier ouvrage, Simon discute l'origine et le caractère des différents livres qui composent le Nouveau testament. Dans le second ouvrage sur les versions du Nouveau testament, Simon interroge les différentes traductions et la manière dont les passages les plus difficiles furent rendus.
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Narcisse Ancelle, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu.
Pliures inhérentes à l'envoi, trois infimes petits trous sans atteinte au texte.
Cette lettre a été retranscrite dans les Oeuvres complètes volume 11 publiées en 1949 par L. Conard.
Emouvante missive bruxelloise adressée au célèbre notaire familial devenu en 1844 le conseil judicaire de Charles chargé de gérer sa rente et ses dettes exponentielles. Une relation complexe s'établit entre le poète et son tuteur, mêlant nécessité et défiance, mais témoignant néanmoins d'un véritable respect mutuel entre les deux hommes.
Cette correspondance, dépourvue de l'affectivité des lettres à sa mère ou des circonvolutions dans ses échanges avec les créanciers, constitue une des plus précieuses sources biographiques du poète. En effet, la dépendance financière de Baudelaire le contraint à une très grande transparence avec son tuteur et chacune de ses lettres à Ancelle résume admirablement ses pérégrinations.
Ainsi, cette lettre évoque-t-elle le terrible enlisement du poète en Belgique et son retour sans cesse reporté à Paris. Lorsqu'il écrit, Baudelaire est encore à Bruxelles à l'Hôtel du Grand Miroir, « 28 rue de la Montagne » (mais il ne faut pas écrire le nom de l'hôtel, sinon les lettres ne lui parviennent pas directement), où il se meurt d'ennui, de maladie et de rancœur contre un pays dans lequel, innocemment, il croyait trouver la gloire. Cette annonce de départ imminent pour Paris, "Deux ou trois jours après votre réponse je partirai", fait écho à toutes les promesses similaires que le poète adresse depuis près d'un an à ces correspondants. Celle-ci sera avortée, comme toutes les autres car, comme il l'avoue à Ancelle un quelques mois plus tôt, Paris lui « fait une peur de chien ». Ce n'est qu'en août 1865 qu'il accomplira un ultime et court séjour en France avant son apoplexie fatale.
Son retour, "Je suis très attendu à Paris et à Honfleur" était pourtant motivé par une raison impérieuse : négocier avec un éditeur, grâce à l'intervention de Manet, la publication de son recueil de réflexions sur ses contemporains qu'il a déjà intitulé « mon cœur mis à nu » et dont le manuscrit est en partie chez sa mère à Honfleur. Nouvel échec, l'œuvre ne paraîtra qu'en 1897, 30 ans après la mort de Baudelaire.
Mais c'est sans doute la référence aux « deux grands tableaux [qu'il veut] expédier à Honfleur », qui donne tout son sel à cette lettre. Baudelaire évoque en effet sa volonté de rapatrier des peintures de sa collection déposés chez divers prêteurs ou restaurateurs, et dont il avait déjà envoyé une liste à Ancelle quelques mois plus tôt. Parmi ceux-ci, quels sont ceux qu'il voulait ramener à sa mère ? Le portrait de son père, le Boilly, le Manet, un Constantin Guys ? Il n'est fait aucune mention dans les autres lettres de ce transport artistique et du « reste » auquel seront joints les tableaux. Cette volonté d'"expédier à Honfleur" ses biens précieux, témoigne pourtant du désir du poète affaibli de s'installer définitivement dans la « maison-bijou » de sa mère à Honfleur, ilot de sérénité dans lequel Baudelaire rêve d'une paisible retraite où tout ne serait à nouveau « qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». Il y retournera en effet, paralysé et muet, mais pour une dernière année d'agonie après sa crise syphilitique. L'hôtel du Grand Miroir, quant à lui, restera sa dernière véritable demeure comme cela sera noté le mardi 3 avril 1866, sur le registre des entrants à la Clinique Saint-Jean : « Nom et prénoms : Baudelaire Charles. « Domicile : France et rue de la Montagne, 28. « Profession : homme de lettres. « Maladie : apoplexie. »
Belle lettre à celui qui fut à la fois le persécuteur et le protecteur de Baudelaire. Il accompagna le poète jusqu'à sa mort, avant de devenir l'éxécuteur testamentaire de la famille.
Edition originale, rare, illustrée de 5 planches dépliantes in fine.
Reliure en plein veau brun marbré d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin beige. Un coin rogné, les autres émoussés. Une micro coupure sur 2mn en tête. Mince galerie de vers en marge basse de la page de titre à la p. 24, peu importante au début puis plus large enfin allant s'estompant. Bon exemplaire, plutôt frais.
Tampo rouge, faux-titre et page de titre, aux armes : Bibliothèque Chapuys-Montlaville
Edition originale, un des 1550 exemplaires numérotés sur roto blanc Aussédat imprimés sous couvertures bleu ciel.
Dos du troisième volume et plats marginalement insolés, un petit accroc en pied du dos du premier volume, sinon agréable ensemble.
Notre exemplaire est enrichi d'une carte de visite de Charles De Gaulle montée sur onglet sur le premier volume sur laquelle il a ajouté ces mots : "Merci, bien sincèrement de la sympathie que vous m'avez témoignée. C.G.".
Egalement montée sur onglet en dessous de la carte, nous joignons l'enveloppe tamponnée de la Présidence de la République et adressée à Claude Morgan, destinataire de la carte de visite (oblitération en date du 19 Janvier 1960).