Photographie en noir et blanc représentant Shirley Temple enfant.
Bel exemplaire.
Envoi autographe daté de 1988 et signé de Shirley Temple au grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
N'en déplaise à Gutenberg, le manuscrit jamais ne s'effacera sous l'imprimé et aux solides caractères de plomb répondent les fragiles lettres de plume. Chef-d'œuvres en devenir et confidences intimes, prosaïques ou idéalistes. Écritures hâtives ou appliquées, pattes de mouche ou chant du signe.
Photographie en noir et blanc représentant Shirley Temple enfant.
Bel exemplaire.
Envoi autographe daté de 1988 et signé de Shirley Temple au grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Manuscrit de trois pages un quart rédigé à l'encre noire sur un bifeuillet.
Une pliure longitudinale.
Manuscrit se rapportant à l'état nominatif de l'escadre espagnole qui prit la mer sous le commandement de Don Luis de Cordova, Don Antonio de Ulloa et Don Miguel Gastón.
Album contenant 44 planches de costumes dessinés au crayon (les deux premières) ou aquarellées (toutes les autres), contrecollées sur papier fort, parfois légendées, non signées.
Reliure en demi basane verte, dos lisse orné de filets noirs et dorés, ainsi que de guirlandes et fleurons dorés, frottements sur le dos, plats en toile cerise gaufrée, coins émoussés, quelques accrocs sur les coupes, reliure de l'époque.
Bel album de costumes bretons dans la manière d'Hippolyte Lalaisse et de sa Galerie armoricaine de 1848.
On remarquera la prédominance des départements bretonnants (Morbihan occidental et Finistère) : 1. [Joueur de cornemuse assis]. - 2. [Danse paysanne]. - 3. Femme des environs d'Auray (Morbihan). - 4. Petit pâtre du Morbihan. - 5. Femme de Plouay (Morbihan). - 6. Homme de Faouët (Morbihan). - 7. Femmes de Josselin (Morbihan). - 8. Femme de Pluméliau (Morbihan). - 9. Femmes de Ploëmeur (Morbihan). - 10. Femme de Ploërmel et fermier des environs (Morbihan). - 11. Femme d'Auray (Morbihan). - 12. Femme de Lanzac (Morbihan). - 13. Homme de Lanzac. - 14. Femme de Guéméné près Pontivy (Morbihan). - 15. Femme d'Elven (Morbihan). - 16. Laitière de St-Paterne à Vannes (Morbihan). - 17. Femme de Douarnenez (Finistère). - 18. Homme de Pont-L'Abbé (Finistère). - 19. Femme de Pont-L'Abbé. - 20. Pêcheur de Douarnenez (Finistère). - 21. Laitière de Douarnenez. - 22. Mariée de Kerfeunteun (Finistère). - 23. Homme de Châteauneuf-du-Faou (Finistère). - 24. Femmes de Plougastel, près Brest (Finistère). - 25. Homme de Plougastel. - 26. Femme de Locmaria, près Quimper, cultivateur d'Elliant (Finistère). - 27. Paysan de Riec (Finistère). - 28. Jeune fille de Bannalec (Finistère). - 29. Homme de Saint-Thégonnec (Finistère). - 30. Femmes des environs de Pont-Lannay (Finistère). - 31. Mariés de Kerlouan (Finistère). - 32. Hommes et femmes des environs de Pontcroix (Finistère). - 33. Cultivateur de Saint-Évarzec (Finistère). - 34. [Femme et deux enfants]. - 35. [Présentation d'un nouveau-né à un calvaire]. - 36. Femme de Ploëne près Moncontour (Côtes-du-Nord). ) 37. Femme d'Antrain (Ille-et-Vilaine). - 38. Homme et femme de Cancale (Ille-et-Vilaine). - 39. Femme de Saint-Servan et de Dinan, près Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). - 40. Demoiselles de Pornic (Loire-Inférieure). - 41. Homme de Bourg-de-Batz, en costume de fête (Loire-Inférieure). - 42. Femme du Bourg-de-Batz en costume de fête. - 43. Mariés du Bourg-de-Batz. - 44. Jeunes paludières en costume de travail.
Exemplaire de Léon Noël, avec vignette ex-libris encollée sur le contreplat.
Manuscrit complet de la traduction française établie par J. Brunet, restée inédite, de la monumentale « Giurisprudenza marittima-commerciale antica e moderna » de l'avocat milanais Luigi Piantanida, publiée en 4 volumes de 1806 à 1808.
Reliure en demi veau fauve marbré à petits coins de vélin, dos lisse richement orné de motifs dorés et de caissons décorés de frises grecques dorées, pièce de titre de veau rouge, plats de papier marbré comportant quelques petites éraflures, reliure pastiche moderne.
Dans l'avant-propos l'auteur retrace l'histoire de la réglementation de la navigation depuis les origines, puis il passe en revue les divers codes maritimes, les droits et devoirs des consuls, de l'amirauté, du capitaine et de l'équipage, et expose le rôle de la juridiction en vigueur, et des tribunaux et jugements maritimes.
En tête deux beaux portraits gravés, l'un de l'auteur, l'autre de Napoléon Ier, gravé par Domenico Cavalli.
On joint un bifeuillet imprimé in-8 de 3 pp., contenant le Discours prononcé par M. Penieres, en réponse à l'hommage fait par L. Piantanida de son ouvrage au Corps législatif, Séance du 4 novembre 1808, Paris, Hacquart, (1808).
Lettre autographe signée d'Ernest Hemingway, inédite à notre connaissance, adressée à Roberto Herrera Sotolongo, 2 pages à l'encre bleue sur un feuillet ligné et enveloppe autographe signée « E. Hemingway », tampon postal indiquant la date du 19 septembre 1953.
La missive débute en espagnol et se poursuit en anglais, avant de s'achever sur quelques mots d'espagnol signés du surnom d'Hemingway connu dans tout Cuba, « Mister Papa ».
Magnifique lettre d'Hemingway racontant son safari au Kenya en 1953, adressée à son ami et secrétaire cubain. Hemingway dévoile le véritable dénouement de la chasse au lion à crinière noire, thème central de son récit du safari resté inachevé, qui connaîtra deux éditions posthumes : True at First Light (1999) puis Under Kilimanjaro (2005).
L'écrivain aventurier partage ses rencontres avec une girafe, un impala, ainsi que des chasses à la lance avec les Masaï restées inédites, renouant avec les émotions de son premier périple africain qui, vingt ans plus tôt, lui avait inspiré ses grands textes The Green Hills of Africa, The Snows of Kilimanjaro et The Short Gappy Life of Francis Macomber.
Il évoque également une tragédie familiale : la rare tentative de réconciliation initiée par son troisième enfant, Gigi, qui souffrait de dysphorie de genre.
Billet autographe signé de Pierre Loti adressé à Alphonse Daudet (qui n'est pas nommément cité) l'invitant à la première représentation de son Pêcheur d'Islande, au Grand Théâtre, le 18 février 1893, 8 lignes à l'encre noire sur un bifeuillet.
"Je voudrais bien vous avoir samedi à la première de "Pêcheur", avec madame Daudet. Vous ne pouvez pas me refuser cela. J'irai vous chercher. Tendres respects. Pierre Loti."
Avec la collaboration de Louis Tiercelin, Pierre Loti adapta au théâtre son chef-d'oeuvre et grand succès littéraire.
Ce billet a été précedemment monté sur onglet pour truffer un livre, puis en a été extrait.
Carte postale autographe signée de Jacques Derrida adressée à son ami Jos Joliet, depuis l'Université de Yale dans le Connecticut, 18 lignes à l'encre bleue, enveloppe manuscrite jointe.
La carte représente une vue du Sterling Memorial Library de l'université.
En 1975, Jacques Derrida devient professeur invité à l'université de Yale à New Haven dans le Connecticut.
Jacques Derrida déplore le fait de n'avoir pas eu l'opportunité de rencontrer son ami tout en se réjouissant de bientôt retrouver la France : "Dans quelques jours, je serai rentré (heureux de retrouver les "proches" mais un peu terrifié à l'idée de ce que je vais devoir affronter autrement..."
Joseph Joliet, ancien étudiant de Jacques Derrida devint un très proche ami du philosophe.
Très attentif à l'écriture de Joliet, Derrida rédigera la préface de son roman: "L'enfant au chien assis" et le soutiendra dans ses périodes difficiles (cf. Derrida de Benoit Peeters).
Carte postale autographe signée adressée à son ami Ariel Denis depuis sa résidence estivale de Vendée, 22 lignes à l'encre noire.
La carte postale représente une vue générale de la corniche de Saint-Hilaire-De-Riez en Vendée.
Julien Gracq se félicite de ses bons conseils prodigués à son ami tout en regrettant les petits calculs étriqués de la vie administrative : "j'avais décidément raison de vous recommander une saine stratégie syndicale : faute ce cet appui je crains qu'il n'y ait plus de belle carrière dans l'enseignement ! J'espère tout de même que la stabilité au moins va venir couronner vos efforts (il y en a un de ma part sous le beau style ! malgré les vacances)"
L'écrivain evoque ensuite une adaptation de L'Or du Rhin de Richard Wagner qu'il a vue tout récemment à la télévision : "bonne direction d'acteurs, costumes qui en définitive ne gênent pas, décors plutôt catastrophiques, aussi bien le barrage style Génie Rural, que le Walhalla dont on espère tout de même qu'il n'a pas épuisé l'imagination du décorateur. Mis à part l'excellent jeu des acteurs, que la télévision met en relief, il n'y pas de quoi se récrier. (Comme vous je ne pourrai voir le reste du Ring, et je m'en consolerai ! )"
Julien Gracq s'autorise un dernier conseil à son ami : "tâchez d'aller voir Saint François du Désert que j'ai manqué autrefois et dont Barrès dit merveille."
Lettre autographe de Jean Cocteau, signée de sa célèbre étoile, adressée à son grand amour, l'acteur Jean Marais. Une page à l'encre noire sur un feuillet.
Traces de plis, plis transversaux inhérentes à l'envoi, deux taches d'encre au verso vierge de la lettre n'affectant pas le texte.
Magnifique lettre d'amour de Cocteau à Marais, qui forment l'un des couples d'artistes les plus mythiques du XXe siècle. Sur fond de débâcle et d'Occupation allemande, leur lien indéfectible s'incarne en cette lettre de l'écrivain aux accents désespérés.
Lettre autographe datée et signée de Cécile Sorel, 23 lignes à l'encre bleue sur un double feuillet, au chiffre de Cécile Sorel, comtesse de Ségur par son mariage.
Trace de pliures inhérentes à la mise sous pli.
L'actrice remercie son correspondant, journaliste au Théâtre, pour sa critique élogieuse : "Vous savez combien tout ce qui vient de vous touche le plus sensible de mon coeur, jugez de ma joie en lisant les belles lignes que vous me consacrez."
Pour le remercier, elle lui adressé des fleurs et l'invite à lui rendre visite bientôt : "faites-moi la joie de venir déjeuner et causer avec moi de la pièce qui dort dans vos cartons et de laquelle j'attends une revanche."
Lettre autographe signée de son vrai patronyme Fargonne adressée à son ami Pierre Louÿs, 7 pages à l'encre noire sur deux doubles feuillets à en-tête de l'hôtel Reina Christina d'Algésiras.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, enveloppe jointe.
Après avoir remis sa réponse à plus tard, Claude Farrère se décide enfin à écrire à son ami : "Et plutôt que d'attendre toute ma vie (on ne sait jamais, affirmait la Mirabelle du roi Pausole), je préfère vous dire aujourd'hui que je ne sais rien." et en profite pour évoquer une amie commune récemment disparue : "j'ai eu une vraie désolation, en apprenant que la pauvre Nite était morte - je vous jure que je serais bien le dernier à rire du vers moliéresque - n'importe en quelle circonstance - mais en celle-ci, c'est très pire ; figurez-vous que j'adorais cette petite bête blanche pour l'avoir vue peut-être douze fois en tout"
Il raille sa bonne conduite militaire qui le fait bien voir de sa hiérarchie : "Et j'ai su d'autre part, - voie féminine - que mon empressement et mon enthousiasme à rallier le Cassini furent remarqués et commentés à Toulon - Qu'est-ce qu'on va dire quand on me verra revenir, mein Gott !!!! Il va falloir que je cherche un home à quadruple sortie. Nous chercherons ensemble, le mois prochain, entre Tamaris et Mourillon."
Féroce lettre autographe signée adressée à Jacques Chardonne qui n'est pas nommément cité, 30 lignes à l'encre noire à en-tête de la revue Le Nouveau Femina, à propos de la vie culturelle et de l'actualité politique.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, une tache d'encre noire sans atteinte au texte, deux trous avec, pour le premier, perte d'une lettre : le deuxième "e" de Hecquet ; et pour le second, perte du mot "il".
"Les dernières lettres sont épatantes. Et courtes, comme il fallait pour ne pas trop s'éloigner du drame. Les oeuvres complètes de Léon Blum vont paraître chez Albin Michel. On va voir. Anatole de Monzie, homme d'une très belle intelligence n'a rien écrit de fameux. Aujourd'hui, le moins ignare s'appelle Ramadier (Paul Ramadier, plusieurs fois ministre après la Libération) Il n'a pas été réélu. C'est un franc-maçon acharné. Mendès-France est un marchand de cravates me dit Stephen Hecqu[e]t. [Il] faut supprimer son nom de ma dernière lettre (celle qui est si longue, où je parle des hommes politiques susceptibles d'écrire). A bientôt. Roger Nimier."
Lettre autographe datée et signée adressée, depuis Toulon, à son ami Pierre Louÿs, quatre pages à l'encre violette sur un bi-feuillet.
Pliure inhérente à la mise sous pli, enveloppe manuscrite jointe.
Claude Farrère reproche à son ami, à travers leur échange épistolaire, d'alimenter sa tristesse et son désarroi : "Votre petite lettre de l'autre jour m'a très bien fait comprendre que vous avez dix mille ennuis en ce moment. Et vous en ajoutez un de plus, pour m'envoyer plus vite cette bêtise à laquelle je ne songeais pas du tout , Pourquoi, encore ! Je suis votre ami, enfin ! Et je vous jure que cela m'a fait de la peine, de songer que j'avais involontairement augmenté cette fois vos embêtements."
Il brûle de lui témoigner toute l'amitié qu'il a pour lui : "Surtout, je vous en suplie, n'oubliez pas ceci : que mon meilleur jour sera celui où vous me permettrez de vous rendre un vrai service... ne l'oubliez jamais, je vous en supplie."
Claude Farrère revient sur son réveillon de Noël animé par les querelles féminines : "A propos, réveillon d'une gaiété inouïe, ici - on en aurait pleuré... Vers minuit, on a soupé sur des nattes, après scission en deux bandes, scission nécessitée par le dissentiment de deux de ces dames, dont chacune "n'était un société" pour l'autre. Du côté où j'étais resté, ça a failli recommencé entre deux autres, - la célèbre Edith et la belliqueuse Lulu, - toutes deux ayant constaté que je m'étais permis d'embrasser l'une et l'autre. L'orage s'apaisa cependant."
Lettre autographe signée adressée à son ami Pierre Louÿs depuis Toulon, 16 lignes à l'encre violette, s'inquiétant pour un ami commun surnommé Augusto, certainement Auguste Gilbert des Voisins.
Pliure inhérente à la mise sous pli, enveloppe jointe. Bel exemplaire.
"Vendredi,
mon cher ami, il est l'heure du courrier. Vite, vite ! J'ai votre dépêche de ce matin, J'y ai répondu. Votre première phrase m'a été très douce. Merci. Voici une lettre d'Augusto que je vous envoie. Elle m'a fait très peur. Je vous télégraphierai dès que j'en saurai plus long. A vous de tout mon coeur. C.F."
Lettre autographe signée de Jean-Jacques Henner à son ami Castagnary, 18 lignes à l'encre noire sur un bi-feuillet.
La lettre est preque dénuée de ponctuation.
Une date inscrite à l'encre violette, probablement celle de la réception, par le destinataire, de la missive.
"Mon cher ami,
votre très aimable invitation m'est arrivée malheureusement un peu en retard vous aviez l'adressé place Clichy au lieu de place Pigalle et à mon grand regret je ne suis pas libre j'en suis désolé vous savez tout le plaisir que j'ai a venir chez vous soyez donc mon interprète auprès de madame Castagnary et excusez moi. Votre tout dévoué JJHenner."
Belle lettre autographe datée et signée adressée à son ami Pierre Louÿs, 7 pages à l'encre violette sur deux bi-feuillets, enveloppe jointe.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli.
Bientôt permissionnaire du corps expéditionnaire du Maroc, Claude Farrère annonce à son ami son prochain retour en France après un périple andalou : "je pendrai au plus tardle train du 4 juin, à Algéricas ; lequel train, après escales à Grenade, Cordoue, Séville et Tolède, me déposera, le 11 au matin, à Toulon - Voilà ! "
Il mentionne un ouvrage qui a marqué son esprit et qui évoque deux femmes : "feuilletez, vous comprendrez l'in térêt que j'attache au cas, intérêt tout à fait analogue à celui que vous inspire une jeune personne à ui je vais dédier mon prochain conte au journal intitulé : "sur le Boul' Mad'... La préface du bouquin en question est un chef d'oeuvre d' (je ne sais pas de quoi ! Fichtre ! On va bien, de nos jours... [...] voyez-vous qu'on publiât des histoires comme ça sur notre... dos- quatre ans après notre mort ???
Claude Farrère ironise sur son activité littéraire et épistolaire qu'il entretient avec son ami : "J'aurais tellement besoin de regarder vos Hok'saï avant d'écrire certaines pages de mon sale bouquin ! ... Mon Maroc n'est pas du temps perdu. Je l'ai considéré comme dix mois de travail forcé. Et je vous en rapporte un manuscrit qui en est aujourd'hui à sa 392e pages, - qui toutes ensemble ne valent pas une ligne de Psyché ! "
Son esprit frondeur et indépendant lui attire la méfiance de l'institution militaire : "Votre lettre datée du 8 mai, ne m'est arrivée qu'hier 18. J'ai lieu de croire que ma correspondance est très surveillée depuis quelque temps."
Photographie originale en noir et blanc représentant Maurice Druon dans son costume d'académicien.
Bel exemplaire. Nous joignons l'enveloppe manuscrite adressée au dédicataire par Maurice Druon.
Hommage autographe signé de Maurice Druon à l'encre bleue en marge droite de la photographie : "Avec mes meilleurs souhaits Druon."
Provenance : du fonds du grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Bristol à en-tête du secrétariat perpétuel de l'Académie française sur lequel Maurice Genevoix a inscrit ces quelques mots :
"Pour Claude Armand, avec mes voeux et mes amitiés. Maurice Genevoix."
Maurice Genevoix occupa le poste de secrétaire perpétuel de l'Académie française d'octobre 1958 à janvier 1974.
Bel exemplaire. Enveloppe, à en-tête de l'Institut de France et tapée à la machine, jointe.
Provenance : du fonds du grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Exceptionnel recueil manuscrit enluminé, contenant 35 poèmes de Stéphane Mallarmé copiés à l’époque sans doute par Joris-Karl Huysmans, sur vergé de Hollande filigrané, d’après les pré-originales des poèmes parus en revue. La majorité des poèmes est précédée d’une page indiquant le titre et la source.
Illustré d’un beau portrait de Stéphane Mallarmé au fusain par Charles Tichon d’après une photo de jeunesse de Van Bosch. Il a été reproduit en couverture du numéro d’Empreintes consacré à Mallarmé (Bruxelles, L’Écran du Monde, n° 10-11). Une variante a été publiée en 1889 dans Caprice Revue (2e année, n° 60).
Également illustré de deux compositions florales à la gouache et l’aquarelle ornant les poèmes Les Fleurs et Apparition, ainsi qu’une page ornée du nom de l’auteur dessiné. Bien que non signées, les compositions florales sont attribuables à Louise ou Marie Danse.
Reliure à la Bradel, plats de soie moirée crème aux motifs floraux, gardes et contreplats de papier à motifs, deux signets en soie moirée verte décorée de motifs floraux polychromes. Mouillures en partie inférieure du second plat, coins frottés, quelques accrocs aux fils de soie ornant le dos, et frottements sur les plats.
Superbe manuscrit de 35 poèmes de Mallarmé antérieur à la parution de son premier recueil de poésies complètes – qui ne connut d’ailleurs que 47 exemplaires (Poésies photolithographiées, Revue indépendante, 1887). Cet ensemble soigneusement calligraphié est attribué à la main de Joris-Karl Huysmans, grand admirateur du poète, qui aurait offert les manuscrits à son ami Jules Destrée.
Lettre autographe datée et signée d'André Breton, 21 lignes à l'encre bleue sur un feuillet, adressée à Georges Isarlo de la revue Combat-Art à propos d'un texte que lui a donné son ami José Pierre.
Fidèle à lui-même, le chef de file et Pape du surréalisme tient à éclaircir les choses vis-à-vis de son correspondant : "Vous comprendrez sûrement le souci que je puis avoir de ne pas, sous un vain prétexte d'anniversaire, laisser dénaturer le sens et gâter le fruit de quarante années de lutte et voudrez bien considérer qu'il a pour tous ses signataires - répondants du surréalisme aujourd'hui - la même importance vitale que pour moi."
Lettre autographe datée et signée de Jean Epstein à André Gide, 3 pages à l'encre bleue sur un double feuillet et un feuillet simple, à propos de l'incompréhension rencontrée par son ouvrage : La Poésie d'aujourd'hui. Un nouvel état d'intelligence. Lettre de Blaise Cendrars paru à La Sirène.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli.
Jean Epstein est un grand lecteur des oeuvres d'André Gide : "J'ignore si peu vos ouvrages, que vous écrivant, je vois sur mes rayons le dos de vos Nourritures terrestres, de vos Prétextes et Nouveaux Prétextes. J'en ai lu davantage : La Porte étroite, l'Immoraliste et récemment la Symphonie..." et perçoit dans son écriture une volonté et une destinée révolutionnaires : "... ce qui dans votre oeuvre a suscité cette estime dont vous m'avez fait presque l'offense d'en douter, est son côté vandale, destructeur, table rase, anarchiste, c'était bien gaucher, et en y songeant je vous envoyais mon livre..."
Il a envoyé le manuscrit de son livre à la Nrf et s'étonne du refus de la maison d'édition et de l'incompréhension suscitée par son ouvrage : "J'y soutiens une thèse paramédicale. Un but précis, c'est à dire limité, entraîne des restrictions, un choix, une discipline... Et ces exemples je les ai trouvés dans les poètes extrêmes, et je les y ai pris, ne croyant pas faire un palmarès... or, je vois que mon livre est de plus en plus interprété comme une distribution de prix..."
Jean Epstein s'est imposé le droit de ne pas évoquer certains auteurs qu'il juge pourtant important : "Je n'ai pas parlé de vos oeuvres, non plus que celles de Barrès, de Claudel et de quelques autres. Je ne cite Mallarmé que pour mémoire. Bien mieux, je ne dis rien de l'oeuvre de Gourmont." et s'en explique : "Je ne sous-estime nullement l'influence que vous avez eue et avez et aurez encore, mais une fois entré dans la voie des cours d'eau à remonter et des sources à découvrir ou à simplement indiquer quand elles sont patentes, jusqu'où n'irait-on pas ?"
Tout en reconnaissant l'influence d'André Gide sur sa génération, Jean Epstein énumère d'autres inspirateurs : "... nous sommes déjà en pleine seconde étape. Des sensiblilités postérieures sont apparues. Exemple ; Rimbaud -postérieur ! ici, pour une fois, éclate l'erreur flagrante des dates ; Cendrars "époque construction" et celle-ci, le voudrait-elle qu'elle ne pourraitpas vous plagier."
Il achève son explicative missive qui sonne un comme une défense de son ouvrage par ces quelques mots : "Excusez l'ennui d'une si longue lettre, mais les reproches adressés à mon livre comme à un manuel de littérature moderne, il ne les mérite pas, parce qu'il est autre chose..."
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Octave Mirbeau, datée de sa main du 4 Mars 1901. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet.
Trace de pli horizontal inhérente à l'envoi postal.
Publiée dans sa Correspondance, t. X, p. 242.
Précieuse lettre de Zola à son grand soutien Octave Mirbeau, qui avait payé pour lui son amende au terme de son deuxième procès pour "J'accuse !".
Désormais amnistié, l'écrivain tente - en vain - de récupérer la somme pour le rembourser.
Après son historique cri du cœur dans l'Aurore, Zola est condamné une première fois par le jury de la Seine le 23 février 1898 à un an de prison et trois mille francs d'amende. Le jugement est annulé en cassation, et l'affaire est renvoyée devant les assises de Versailles, qui ne retiennent que trois lignes sur les huit cent que comptent "J'accuse !" comme chef d'accusation. Pour ne pas accepter un tel étouffement des débats, la défense de Zola décida de faire défaut, et la condamnation fut confirmée le 18 juillet - Zola part le soir même pour Londres afin d'éviter la prison. Le tribunal lui réclame par ailleurs 7555 francs, que Mirbeau décide spontanément de payer de ses propres deniers. C'est aussi Octave Mirbeau qui permit d'éviter la saisie des meubles de Zola, en obtenant de Joseph Reinach les 40 000 francs de dommages qu'on avait condamné Zola à payer aux trois pseudo-experts en écriture qu'il avait "diffamés" dans J'accuse!...
Suite à la loi d'amnistie qui met fin aux poursuites judiciaires de « tous les faits criminels ou délictueux connexes à l'affaire Dreyfus », Zola est relaxé mais n'est pas remboursé pour autant. Cette lettre atteste du désir de l'écrivain de rétribuer Mirbeau pour son acte de générosité : "Labori [son avocat] va tenter une démarche pour tâcher de rattraper les sept mille et quelques francs que vous avez versés en mon nom, pour l'affaire de Versailles. Il désire seulement à avoir une lettre de vous, afin de la montrer et d'être ainsi autorisé à parler en votre nom. Vous n'avez certainement pas là bas le reçu qui vous a été délivré. Peut-être vous en rappelez-vous les termes. En tous cas, s'il faut attendre, on attendra, car rien ne presse en somme. L'important est seulement aujourd'ui de tâter le terrain, pour voir si l'on nous rendra l'argent". Pourtant, le parquet lui refusera sa requête. Furieux, Zola écrira deux jours plus tard une lettre à Labori lui demandant de renoncer à réclamer le moindre centime - il la publiera dans L'Aurore sous le titre "Qu'ils gardent l'argent" : "on torture le texte de la loi et l'Etat lui aussi garde l'argent. Si le parquet s'entête à cette interprétation, ce sera une monstruosité encore, dans l'indigne façon dont on m'a refusé toute justice [...] Je ne veux pas être complice en acceptant quoi que ce soit de leur amnistie [...]". Selon Pierre Michel, ces tentatives infructueuses de recouvrement, dont atteste cette lettre, ont "incité Zola à adopter une attitude qui souligne davantage encore son désintéressement et celui de son "ami", qui n'est pas désigné [dans l'article de L'Aurore], sans doute à la demande de Mirbeau."
La grâce de Dreyfus et l'amnistie de ses soutiens ne satisfait pas l'écrivain, mais marque néanmoins la fin de longues années de lutte : "J'ai fini mon écrasante besogne, et je vais me reposer un peu car je suis fourbu". Frappé en pleine gloire l'année suivante, il ne pourra être témoin de la réhabilitation du capitaine Dreyfus.
De belles lignes de Zola à Mirbeau qui lui a donné les moyens de poursuivre son combat pour la justice.
"A Cause du mécanisme moderne, qui permet de reproduire le rare à d'innombrables exemplaires, le rare se meurt et, entre autres, on fait du mot merveilleux un emploi abusif [mot biffé].
Le merveilleux cesse de l'être s'il se désingularise, et l'on a une tendance à le confondre avec tout ce qui nous étonne encore : la radio, la vitesse, la bombe atomique.
Or, le merveilleux se trouve beaucoup plus en nous que dans les objets qui nous surprennent. Le véritable merveilleux, c'est la faculté d'émerveillement, qui s'émousse si vite chez l'homme. L'enfance le quitte. Il se blinde contre elle. Il juge, il préjuge. Il repousse l'inconnu [phrase biffée]. S'il laisse agir en lui cette faculté atrophiée, c'est pour fuir les fatigues qu'il s'impose. Il en use comme d'une drogue et se plonge, pour quelques heures, dans un livre ou dans un film.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à l'actrice Marie Laurent, datée de sa main du 16 décembre 1896. Une pages et demi à l'encre noire sur un bifeuillet.
Traces de pli horizontal et vertical, inhérentes à l'envoi. Trace d'encre violette en marge extérieure gauche du premier feuillet, sans atteinte au texte.
Publiée dans sa Correspondance, éd. Bard H. Bakker, Colette Becker, octobre 1893-septembre 1897, p. 371.
Zola tente de venir en aide à l'actrice Marie Laurent qui créa le rôle de Thérèse Raquin au théâtre, et se heurte au refus de Fernand de Rodays, administrateur du Figaro.
Présidente de l'Orphelinat des Arts, l'actrice Marie Laurent avait sollicité l'écrivain pour appuyer la publication d'un article à propos de l'oeuvre de charité dans les colonnes du Figaro. Zola essuie un refus catégorique de la part de l'administrateur du journal Fernand de Rodays :
"Chère Madame,
Je n'ai pas de bonne nouvelle à vous donner. M. de Rodays ne m'a pas même laissé achever, et il m'a déclaré qu'il était résolu à ne publier dans le Figaro aucun article sur l'Orphelinat des Arts. Il m'a été impossible même d'insister, devant son parti pris formel. J'aurais été fort heureux de vous être agréable et je regrette l'obstacle qui m'en empêche. Je le répète, toute insistance est inutile.
Veuillez me croire quand même, chère Madame, votre fidèle et dévoué"
Belle missive d'Emile Zola à l'actrice qui, selon les dires de l'écrivain, "a véritablement créé le rôle de Madame Raquin [...] c'est elle qui a trouvé tout cet admirable personnage du quatrième acte, cette haute figure du châtiment implacable et muet, ces deux yeux vivants cloués sur les coupables et les poursuivant jusque dans l'agonie." (Préface de Thérèse Raquin, Drame en quatre actes, Charpentier, 1875).
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Octave Mirbeau, datée de sa main du 19 août 1898. Quatre pages à l'encre noire sur un bifeuillet.
Trace de pli horizontal, inhérente à l'envoi.
Publiée dans ses Œuvres complètes, t. XLIX, éd. F. Bernouard, 1927, p. 808.
Superbe missive d'amitié et d'abnégation d'Emile Zola en exil, après avoir été condamné à la peine maximale pour avoir écrit "J'accuse !"
Après son historique cri du cœur dans l'Aurore, Zola est condamné une première fois par le jury de la Seine le 23 février 1898 à un an de prison et trois mille francs d'amende. Le jugement est annulé en cassation, et l'affaire est renvoyée devant les assises de Versailles, qui ne retiennent que trois lignes sur les huit cent que comptent "J'accuse !" comme chef d'accusation. Pour ne pas accepter un tel étouffement des débats, la défense de Zola décida de faire défaut, et la condamnation fut confirmée. Après sa sortie mouvementée du Palais de Justice, Clémenceau et son avocat Labori lui conseillèrent de quitter le pays avant que le jugement ne pût devenir exécutoire. Il partit le soir même par le dernier train, avec pour seul bagage une chemise roulée à la hâte dans du papier journal.
Un mois après son départ, l'écrivain rédige cette superbe réponse à une lettre de son fidèle soutien, Octave Mirbeau, qui lui écrit quelques jours auparavant : « Nous ne pensons qu'à vous ; il n'est pas une minute de notre existence que vous ne la remplissiez tout entière » (14 août 1898). Installé à Weybridge dans la banlieue londonienne, il reçoit avec colère les "échos de Paris" et enrage de voir Esterhazy encore blanchi, cette fois par la justice civile.
« Mon cher ami,
Merci de votre bonne lettre [...] Dans la lâcheté universelle, vous ne sauriez croire combien je suis ému de sentir quelques fidèles autour de moi.
Mon existence, ici, est devenue possible; depuis que j'ai pu me remettre au travail. Le travail m'a toujours réconforté, sauvé. Mais mes pauvres mains n'en restent pas moins tremblantes d'un frisson qui ne peut finir. Vous ne sauriez croire la révolte où me jettent les échos de France qui m'arrivent. Le soir, quand le jour tombe, je crois que c'est la fin du monde.
Vous pensez que je dois rentrer et me constituer prisonnier, sans retourner à Versailles. Cela serait trop beau, d'avoir ainsi la paix de la prison, et je ne crois pas que cela soit possible. Je ne suis pas parti pour rentrer ainsi, notre attitude ne serait ni logique, ni belle. Je crois plutôt que c'est pour moi l'exil indéfini, à moins de courir l'abominable risque d'un nouveau procès. D'ailleurs nous ne pourrons prendre un parti qu'en octobre. Et d'ici là, qui sait ? bien que je ne compte plus que sur un miracle, auquel je ne crois guère.
Soyons donc braves, mon ami, et que notre oeuvre se fasse ! Si je puis continuer à travailler, tout n'ira encore pas trop mal.
[...]
Je vous embrasse vous-même, mon bon ami, l'ami fidèle et rare des jours mauvais »
Poignante confession manuscrite de l'écrivain justicier contraint à l'exil. La mort viendra le frapper en pleine gloire, sans qu'il puisse connaître le dénouement de l'Affaire à laquelle il a consacré de longues années de lutte.
Billet autographe de François René de Chateaubriand, 12 lignes à l'encre noire sur un double feuillet , adressé à madame Amédée de Duras se réjouissant de sa meilleure santé.
Une déchirure avec manque inhérente au fait que le cachet a été rompu pour faciliter la lecture du billet.
"Mde de CH[ateaubriand]. me dit de vous répondre: si je meurs, madame, ce sera à vos pieds le matin. Non pas à midi, mais à trois heures et demie. Je me porte à merveille chez ma soeur. Que cela ne soit pas vous, mais mde de Lévis qui m'ait vu perdre ma longue barbe er mon mouchoir turc. Ne venez pas, vous ne devriez pas venir. Mde de Ch[ateaubriand] est inconsolable... "
Lettre autographe datée et signée d'Henri Martin, peintre post-impressionniste qui fut l'élève de Jean-Paul Laurens, 20 lignes rédigées à l'encre noire.
Pliure centrale inhérente à l'envoi postal. En fin de missive, quelques notes de calcul à l'encre noire probablement tracées par le récipiendaire.
Lettre autographe très probablement inédite signée adressée par Juliette Drouet à son amant Victor Hugo, quatre pages rédigées à l'encre noire sur un bifeuillet.
Pliures transversales inhérentes à l'envoi, pli unifiant les deux feuillets renforcé d'une fine bande de papier encollé à peine perceptible.
Absente de la très complète édition en ligne des lettres de Juliette Drouet à Hugo du Centre d'Études et de Recherche Éditer/Interpréter (Université de Rouen-Normandie).
Très belle déclaration d'amour et d'admiration de Juliette Drouet, le lendemain de la plaidoirie d'Hugo défendant son fils. Charles Hugo avait été traduit devant les assises, et condamné malgré l'intervention de son père, pour avoir vaillament fustigé la mise à mort de Claude Montcharmont.
Le grand amour d'Hugo adresse cette lettre en des temps troublés, où père et fils se retrouvent au devant de la scène pour leurs prises de position abolitionnistes. Scandalisé par l'exécution de Montcharmont, un braconnier du Morvan de 29 ans, Charles Hugo fait paraître un article dans l'Evénement qui lui vaut un procès pour atteinte au respect dû aux lois : la Seconde république n'existe déjà plus que de nom, et la presse fait l'objet d'attaques fréquentes, encore aggravées ici par la notoriété des Hugo. Victor tient à défendre son fils et livre un plaidoyer resté célèbre : "Mon fils, tu reçois aujourd'hui un grand honneur, tu as été jugé digne de combattre, de souffrir peut-être, pour la sainte cause de la vérité. A dater d'aujourd'hui, tu entres dans la véritable vie virile de notre temps, c'est-à-dire dans la lutte pour le juste et pour le vrai. Sois fier, toi qui n'est qu'un simple soldat de l'idée humaine et démocratique, tu es assis sur ce banc où s'est assis Béranger, où s'est assis Lamennais !"
Malgré l'historique intervention d'Hugo, Charles est condamné à six mois de prison et 50 francs d'amende - une décision que fustige amèrement Juliette, submergée par l'angoisse à l'issue du procès : "J'ai beau savoir que cet arrêt inique est non seulement supporté avec courage par vous tous, mais accepté avec orgueil et avec joie par le plus directement intéressé dans cette malheureuse condamnation, la fatigue et l'inquiétude que j'ai éprouvé pendant toute cette interminable journée d'hier m'a laissée une douloureuse courbature physique et morale".
12 juin jeudi matin 7h [1851]
Bonjour, mon pauvre sublime petit homme, bonjour, mon pauvre généreux homme. [...] Pourvu que l'émotion et la fatigue ne t'aient pas fait mal. [...] Jusque là ma pensée sera si souvent de la crainte à l'espérance et de l'espérance à la crainte avec cela que j'ai la tête brisée depuis hier. J'ai beau savoir que cet arrêt inique est non seulement supporté avec courage par vous tous, mais accepté avec orgueil et avec joie par le plus directement intéressé dans cette malheureuse condamnation, la fatigue et l'inquiétude que j'ai éprouvé pendant toute cette interminable journée d'hier m'a laissée une douloureuse courbature physique et morale dont je n'ai pas encore pu triompher jusqu'à présent. Je compte beaucoup sur la salutaire réaction que me causera le bonheur de te savoir pas plus satisfait que ce jour dernier [...] Ce que je sais ce qui ne s'embrouille jamais dans mon cœur c'est que je t'aime à l'adoration et que tu es le soleil de mon âme et la joie de mes yeux.
Superbe lettre, témoignage du désir commun de justice qui habitaient les plus célèbres amants du XIXe siècle.
Lettre autographe daté et signée de Jean Hélion adressée à Raymond Queneau, 41 lignes (quatre pages sur deux feuillets) rédigées à l'encre noire.
Jean Hélion ne peurt répondre favorablement à une invitation lancée par son ami Raymond Queneau en partie en raison de son esprit casanier : "J'ai pris l'habitude de rester chez nous, le samedi après-midi : à l'atelier jusqu'à 5 heures et là-haut jusqu'à l'heure du dîner pour y recevoit toutes sortes de jeunes gens que je n'ai pas le temps de voir un par un... Mais j'aimerais davantage vous montrer à vous seul, un peu tranquille et à n'importe quelle heure. Ne passez-vous jamais de ce côté ?"
Il s'inquiète du cheminement politique d'un de leurs amis en commun, le militant pacifiste Garry Davis qui créa en 1948 le mouvement des Citoyens du Monde et en 1954 l'organisation World Service Authority : "Je m'occupe encore de ce bon Garry Davis, qui s'engage maintenant dans la non-violence, mais d'une façon qui pourrait être violente... Breton a tapé dessus comme sur des cymbales. Mais moi, par amitié, autant que pour une confiance dans sa force instinctive, je l'aiderai tant que possible... Il veut encore consulter ses amis, et il en a grand besoin. Camus, Mounier, Altman, l'abbé Pierre et quelques autres lui sont demeurés dévoués."
Lettre autographe paraphée d'Emile Zola, datée de sa main du 10 avril 1898. Quatre pages à l'encre noire sur un bifeuillet, adressée à la femme d'Octave Mirbeau.
Trace de pli horizontal inhérent à l'envoi, de très rares et discrètes rousseurs sur le premier feuillet.
Particularité de cette correspondance d'exil, Zola choisit d'omettre sa signature dans ses lettres - ou comme ici, de parapher seulement, se prévenant de la censure ou des enquêtes de police.
Publiée dans ses Œuvres complètes, t. XXV, éd. F. Bernouard, 1927, p. 820.
Déchirante lettre de Zola écrite dans l'exil le plus total, la retraite la plus ignorée, le silence le plus absolu. L'écrivain justicier est reclus en Angleterre, contraint de quitter Paris après avoir été condamné à la peine maximale pour avoir écrit "J'accuse !"
é pendant ces heures cruelles.
Poème autographe d'André Pieyre de Mandiargues signé A.P.M. et daté du 5 juin 1974 intitulé "Le plus libre graveur" et qu'il dédia à Joan Miro .
Rédigé au stylo bille noir sur un feuillet, le poème, de 44 lignes, comporte quelques ratures et ajouts manuscrits ainsi qu'un ajout de feuillet découpé et encollé en angle inférieur droit du poème.
Ce texte tout à la gloire du peintre Joan Miro et de son style fut publié dans la revue XXe siècle en décembre 1974 :
"Feu d'air ou feu de terre
Feu de feu ou feu d'eau
Le haut feu de Miro
Se fait esprit de sel
Acide ardent fumant
Machoîre du dieu ivre
Qui va mordre le cuivre...
...
Parfois il grave sur le givre
il invente le regard
il noie le soleil
Il l'ébouillante
Parfois il balance l'homme
Il bascule la demoiselle,
...
La grande lingerie des noirs
Des bleus des rouges des roses
Des jaunes et des verts
Claquant au vent de Majorque
Un grand pavois d'allégresse
Imposé au blanc d'une page..."
Beau poème d'André Pieyre de Mandiargues magnifiant le style foisonnant de couleurs vives du peintre et graveur Joan Miro.
"je ne suis très fort que parce que je m'attends à tout et que mon seul but est le peu de vérité que nous réussirons sans doute à faire encore. Après, mon Dieu, qu'importe !"
Lettre autographe datée de Liane de Pougy adressée à l'archéologue français, conservateur du musée de Saint-Germain et professeur d'histoire de l'art à l'École du Louvre, Salomon Reinach, 56 lignes rédigées à l'encre bleue sur un feuillet recto verso, écrite depuis sa propriété du Clos-Marie à Roscoff où la célèbre courtisane y séjourna jusqu'en 1926.
Une petit déchirure en marge droite de la lettre et inhérente à la mise sous pli de la missive ; une légère autre en pied sans atteinte au texte.
Liane de Pougy s'extasie devant la jouvence des 65 printemps de son correspondant : "Many happy returns pour vos 65 ans qui vont ont trouvé si jeune, si frais, si vert, et de sentiments potaches (potasses). Mon ami, votre morale jeunesse détient le secret de votre jeunesse physique - ainsi que Rosa Josepha l'une tue l'autre - l'une conserve l'autre - et cela vu de front." tout en magnifiant son irradiante intelligence : "Ne plus produire. Vous asseoir sur le trône si haut de vos trophées formé par tout ce que vous avez arraché à l'instinct pour sacrifier à l'intellectualité. Pourquoi dit-on toujours puits de science - au lieu de dire une colonne lumineuse - un ciel - un soleil - un astre, etc... enfin de désigner par ce qui nous fait lever la tête."
Elle attend son amie et ancienne amante la terrible et infidèle Natalie Clifford-Barney : "Natalie forme le projet de venir au clos fin 7bre. Elle a ici une blessure à panser - le temps a déjà, heureusement, en ceci fait son oeuvre ! J'ai le poil sensible et comme le mousquetaire : bon coeur et mauvais caractère. C'est la 1ère fois que l'amazone m'aura dûrement visée... N'en parlons plus." et ne veut surtout pas être plainte ni consolée pour ses déboires sentimentaux : "J'ai souffert en silence mais sans résignation. Ne parlez pas de ceci à Nathanaël... Nathanaël veut dire Philippe affirme Max Jacob qui vit près de nous et travaille près de nous de la plus intéressante façon..."
Belle lettre de la célèbre courtisane, actrice et autrice Liane de Pougy narrant avec une virile pudeur ses déceptions amoureuses avec Natalie Clifford-Barney.