Agréable exemplaire en dépit d'une légère ombre sur la page où figure l'envoi autographe.
Rare envoi autographe daté et signé de Somerset Maugham à André Prunier.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Octave Mirbeau, datée de sa main du 4 Mars 1901. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet.
Trace de pli horizontal inhérente à l'envoi postal.
Publiée dans sa Correspondance, t. X, p. 242.
Précieuse lettre de Zola à son grand soutien Octave Mirbeau, qui avait payé pour lui son amende au terme de son deuxième procès pour "J'accuse !".
Désormais amnistié, l'écrivain tente - en vain - de récupérer la somme pour le rembourser.
Après son historique cri du cœur dans l'Aurore, Zola est condamné une première fois par le jury de la Seine le 23 février 1898 à un an de prison et trois mille francs d'amende. Le jugement est annulé en cassation, et l'affaire est renvoyée devant les assises de Versailles, qui ne retiennent que trois lignes sur les huit cent que comptent "J'accuse !" comme chef d'accusation. Pour ne pas accepter un tel étouffement des débats, la défense de Zola décida de faire défaut, et la condamnation fut confirmée le 18 juillet - Zola part le soir même pour Londres afin d'éviter la prison. Le tribunal lui réclame par ailleurs 7555 francs, que Mirbeau décide spontanément de payer de ses propres deniers. C'est aussi Octave Mirbeau qui permit d'éviter la saisie des meubles de Zola, en obtenant de Joseph Reinach les 40 000 francs de dommages qu'on avait condamné Zola à payer aux trois pseudo-experts en écriture qu'il avait "diffamés" dans J'accuse!...
Suite à la loi d'amnistie qui met fin aux poursuites judiciaires de « tous les faits criminels ou délictueux connexes à l'affaire Dreyfus », Zola est relaxé mais n'est pas remboursé pour autant. Cette lettre atteste du désir de l'écrivain de rétribuer Mirbeau pour son acte de générosité : "Labori [son avocat] va tenter une démarche pour tâcher de rattraper les sept mille et quelques francs que vous avez versés en mon nom, pour l'affaire de Versailles. Il désire seulement à avoir une lettre de vous, afin de la montrer et d'être ainsi autorisé à parler en votre nom. Vous n'avez certainement pas là bas le reçu qui vous a été délivré. Peut-être vous en rappelez-vous les termes. En tous cas, s'il faut attendre, on attendra, car rien ne presse en somme. L'important est seulement aujourd'ui de tâter le terrain, pour voir si l'on nous rendra l'argent". Pourtant, le parquet lui refusera sa requête. Furieux, Zola écrira deux jours plus tard une lettre à Labori lui demandant de renoncer à réclamer le moindre centime - il la publiera dans L'Aurore sous le titre "Qu'ils gardent l'argent" : "on torture le texte de la loi et l'Etat lui aussi garde l'argent. Si le parquet s'entête à cette interprétation, ce sera une monstruosité encore, dans l'indigne façon dont on m'a refusé toute justice [...] Je ne veux pas être complice en acceptant quoi que ce soit de leur amnistie [...]". Selon Pierre Michel, ces tentatives infructueuses de recouvrement, dont atteste cette lettre, ont "incité Zola à adopter une attitude qui souligne davantage encore son désintéressement et celui de son "ami", qui n'est pas désigné [dans l'article de L'Aurore], sans doute à la demande de Mirbeau."
La grâce de Dreyfus et l'amnistie de ses soutiens ne satisfait pas l'écrivain, mais marque néanmoins la fin de longues années de lutte : "J'ai fini mon écrasante besogne, et je vais me reposer un peu car je suis fourbu". Frappé en pleine gloire l'année suivante, il ne pourra être témoin de la réhabilitation du capitaine Dreyfus.
De belles lignes de Zola à Mirbeau qui lui a donné les moyens de poursuivre son combat pour la justice.
Edition originale de la traduction française pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Rousseurs sur le dos et en marges des plats, exemplaire complet de sa jaquette qui comporte de petites déchirures marginales.
Rare envoi autographe daté et signé de William Styron à la journaliste Paule Villers.
Edition originale très rare et recherchée à l'instar de tous les ouvrages de l'auteur, de cette pièce inspirée de l'un des nombreux tumultes de sa vie : l'empoisonnement que Forneret aurait subi des mains de son amante Jeanne Sarrey. Deux petites déchirures marginales restaurées sur le premier plat, titre discrètement inscrit à la plume en tête du dos muet.
Bel exemplaire.
Exemplaire enrichi d'une rarissime lettre autographe signée de Xavier Forneret, un des quelques manuscrits connus de la main de l'Homme noir. Le scandaleux génie tente de faire jouer Mère et fille au théâtre de la Gaîté. Lettre datée par l'auteur du 27 mai 1854, adressée au dramaturge Charles Desolme. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet, petite déchirure marginale le long du pli du bifeuillet, sans atteinte au texte.
Ce littérateur foncièrement marginal, qui évolua à l'écart des cénacles littéraires parisiens, eut bien des peines à monter ses pièces à Dijon comme à Paris. Mère et fille met à nu "les sentiments de la famille débarassés du mouvement de personnages accessoires et du fracas d'une grande mise en scène" selon les propres mots de l'auteur. Les tentatives de Forneret dans cette lettre pour monter la pièce avec Hippolyte Hostein, alors directeur du théâtre de la Gaîté, demeurèrent vaines. La pièce fut créée l'année suivante au théâtre de Montmartre, et son auteur dépensa une fortune pour en faire la promotion. Elle aurait dû être jouée - avec Jamais, une autre de ses pièces désormais perdue - une nouvelle fois au Théâtre de l'Ambigu, qui revint sur son engagement. Bien familier des cours de Justice, Forneret attaqua avec succès son directeur Charles Desnoyers en 1856, qui se défendit en déclarant qu'il était "impossible de les mettre en scène, parce qu'elles étaient injouables". Près d'un siècle plus tard, ses oeuvres en majorité publiées à compte d'auteur et délaissées par ses contemporains, seront redécouvertes par les Surréalistes, qui proclamèrent enfin l'importance littéraire de Forneret au même titre que celles de Lautréamont et de Raymond Roussel.
"Mon cher Monsieur Desolme,
D'après notre conversation d'hier au sujet du renvoi de mon manuscrit, je regrette que M. Hostein en commettant cette action à la convenance, ne m'avait pas dit qu'il y avait moyen de s'entendre si je consentais à quelques modifications possibles, d'exigence scénique ; car je n'ai point la prétention d'avoir écrit un chef-d'oeuvre auquel il est défendu de retrancher ou d'ajouter un iota. Si donc, M. Hostein voulut bien prendre l'engagement de conserver le titre de ma pièce, les péripéties finales de chaque acte, et convenir entre nous, en une seule séance (si la chose est praticable) des changements à apporter à mon ouvrage [...] si au contraire, M. le Directeur de la Gaîté faisait une autre pièce de mon drame, au point que je dusse rougir de la signer, une oeuvre qui par cela seulement qu'elle ne serait plus la mienne, je me verrais contraint de me retirer ; en effet, que me resterait-il - je le demande - à vous, à tout homme de bonne logique et de bonne foi ? [...] je pars après-demain lundi, toutefois pour revenir bientôt si nous ne tombons pas d'accord, si résolu que je suis à ce que Mère et fille trouve à se caser quelque part [...]
Édition originale, un des 120 exemplaires numérotés sur pur fil Lafuma, seuls grands papiers.
Gardes très légèrement et marginalement ombrées sans aucune gravité, deux petites déchirures en pied du dos.
Exemplaire tel que paru, très rare et très recherché.
Edition originale.
Reliure en plein maroquin bleu céladon postérieur (ca 1920). Dos lisse orné de fers en miroir en queue et tête reliés par des filets. Filet d'encadrement sur les plats. Tête dorée. Couvertures et dos conservés. Exemplaire non rogné. Rousseurs pâles éparses.
Bel exemplaire en plein maroquin.
Dernier feu du romantisme tardif, Dominique est un roman sentimental, imprégné d'une profonde mélancolie, en grande partie inspiré d'événements autobiographiques et narrant l'histoire d'un amour impossible. C'est l'unique roman de ce peintre célèbre, et qui reste l'une des grandes oeuvres de la littérature française du XIXe siècle.
Edition originale sans mention, bon achevé d'imprimer du 20 octobre 1912.
Dos et marges intérieures des plats restaurés, un discret pli sur au coin inférieur droit du premier plat.
Ouvrage illustré de 26 planches reproduisant des oeuvres de Paul Cézanne, Pablo Picasso, André Derain, Georges Braque, Jean Metzinger, Marie Laurencin, Albert Gleizes, Fernand Léger, Marcel Duchamp, Juan Gris et Francis Picabia.
Bel exemplaire malgré les restaurations, rare sans mention d'édition, de ce manifeste du Cubisme publié à l'occasion de l'historique exposition de la Section d'Or à la galerie La Boétie.
"Il est difficile d'imaginer aujourd'hui le retentissement du livre de Gleizes et Metzinger. Lu, relu, célébré ou rejeté, il est très vite traduit en russe et en anglais. L'avant-garde culturelle russe le discute avec passion. Du critique américain Arthur Jerome Eddy au peintre roumain Marcel Janco, on en recommande la lecture, au risque d'oublier que ce sont moins des théoriciens que de bons peintres qui s'y expriment. Le poète flamand Paul van Ostaijen juge le livre aussi utile pour un écrivain que pour un artiste, et, de fait, l'abandon du souci des ressemblances des peintres cubistes répond aux fragmentations du sens et aux images insolites d'Apollinaire ou de Reverdy. Du cubisme pouvait conclure : « Aux libertés partielles conquises par Courbet, Manet, Cézanne et les impressionnistes, le cubisme substitue une liberté infinie ». On sait maintenant que le cubisme n'était pas une rupture mais une porte grand ouverte sur l'avenir." (Serge Fauchereau)