Edition originale, un des 25 exemplaires numérotés sur papier vélin bouffant des papeteries Salzer, le nôtre portant le N°1, seuls grands papiers.
Bel exemplaire de cet ouvrage récompensé par le grand prix du roman de l'Académie française.
Edition originale, un des 25 exemplaires numérotés sur papier vélin bouffant des papeteries Salzer, le nôtre portant le N°1, seuls grands papiers.
Bel exemplaire de cet ouvrage récompensé par le grand prix du roman de l'Académie française.
Edition originale, un des 500 exemplaires numérotés sur pur fil.
Reliure en plein maroquin terre de Sienne, dos lisse comportant un léger accroc en tête, date dorée en queue, gardes et contreplats de papier à effet moiré, encadrement d'un filet doré sur les contreplats, couvertures et dos conservés, tête dorée étui bordé de maroquin terre de Sienne, étui de cartonnage façon bois, intérieur de feutrine blanche, reliure de l'époque signée Roger Arnoult.
Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe signée d'une page de Jean Cocteau et montée sur onglet, datée d'avril 1959, probablement adressée à Pierre Benoit : "Nôtre Pierre fantôme... c'est autour de votre souvenir qu'on se réunit. C'est une chaîne bien étonnante que celle de cette affreuse et délicieuse cabane. Pensez moi. Je pense à vous. Je vous aime et je me résigne à vous aimer en rêve."
Bel exemplaire agréablement établi par Roger Arnoult, élève de l'école Estienne, actif jusqu'en 1980 et qui travailla avec et pour les plus grands relieurs de son temps comme René Aussourd, Anthoine-Legrain, Paul Bonet, Georges Cretté, Pierre-Lucien Martin...
Edition originale, un des 95 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers après 45 hollande.
Une légère trace de pliure verticale sur le premier plat.
Bel exemplaire.
Edition originale bilingue, un des 270 exemplaires sur ingres d'arches comportant un portrait photographique de Ratna Mohini par son mari Henri Cartier-Bresson.
Rare et bel exemplaire.
Edition originale imprimée à 2000 exemplaires numérotés, le nôtre sous couverture et étiquette de revente chez Gallimard.
Bel envoi autographe signé de Jules Roy : "A Jean-Paul Bonnafous ces vieux chants d'un temps de misère, cordialement, Jules Roy."
Edition originale, un des 50 exemplaires numérotés sur pur fil.
Dos légèrement insolé une petite griffure sur le premier plat de couverture, pliures angulaires au niveau des témoins conservés.
Rare exemplaire tel que paru.
Édition originale.
Reliure en plein maroquin rouge, dos rond à cinq nerfs ornés de fleurons dorés, légers frottements sur les coiffes, double encadrement de filets dorés à froid sur les plats, avec des fleurons aux angles de l’encadrement intérieur, coins légèrement émoussés, gardes et contreplats de papier marbré, tranches et chasses dorées, très élégante reliure du XIXe à la Du Seuil signée Quinet sur la première garde.
Rare édition originale du premier succès théâtral de Marivaux. Cette pièce, représentée au printemps 1722 avant d’être publiée l’année suivante en 1723, contient déjà toute l’essence du marivaudage, toute sa galanterie subtile. Selon le poète romantique Théophile Gautier, elle serait même son chef-d’œuvre.
Édition originale sans mention pour laquelle il n’a pas été tiré de grands papiers.
Reliure en demi maroquin marron à coins, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs avec reprise de teinte, date dorée en queue, plats, gardes et contreplats de papier marbré façon bois, couvertures et dos conservés, tête dorée, élégante reliure signée Alix.
Ex-libris manuscrit à l’encre noire et une discrète restauration en angle supérieur droit de la première garde.
Un des très rares exemplaires enrichi d'un envoi autographe - on en recense moins d'une dizaine - de cette édition originale, comportant la Marseillaise.
Edition originale illustrée d'une gravure hors-texte gravée par Charles-Etienne Gaucher d'après Jean-Jacques Le Barbier et de 4 pages de partition gravée en fin de volume. La Marseillaise y figure dans sa véritable édition originale, ayant fait l'objet d'une pré-publication dans L'Almanach des Muses en 1793 et sous forme de feuillets libres.
Reliure en demi-basane d'époque, dos lisse orné de caissons, de fleurons et de dentelles dorés, pièce de titre maroquin rouge, plats de cartonnage noir. Plusieurs ex-libris manuscrits ou encollés sur le contreplat et les gardes. Dos restauré, quelques rousseurs. Les deux dernières lettres du nom du dédicataire ont été rognées à la reliure.
L'ouvrage est enrichi sur la page de faux-titre d'un exceptionnel envoi autographe de Rouget de L'Isle à un autre artiste de la Révolution : « M de La Chabeaussiè[re] / de la part de l'auteur ».
Rouget de Lisle et Poisson de la Chabeaussière, le destinataire de l'envoi, ont tous deux incarné la ferveur révolutionnaire et marqué l'Histoire républicaine par leur plume.
La Marseillaise figure dans l'ouvrage parmi d'autres poèmes et chants. Cette première édition livre le célèbre chant dans son état originel : il comporte six quatrains, tel qu'il a été écrit par le capitaine Rouget de l'Isle pour l'armée du Rhin en avril 1792, puis institué hymne national en 1795 par le décret du 26 messidor an III.
Paroliers et hommes de lettres, Rouget de l'Isle et la Chabeaussière furent les serviteurs zélés de la Révolution mais aussi les victimes de ses excès. A l'écriture de cette dédicace, en l'an V de la République, les deux hommes sont au faîte de leur gloire. L'un est l'auteur de l'hymne national qui fait vibrer la France révolutionnaire, et l'autre du catéchisme républicain le plus diffusé sous la Révolution. En effet, la Chabeaussière compose lui aussi une œuvre majeure de l'héritage révolutionnaire : un Catéchisme républicain, philosophique et moral, réédité 82 fois jusqu'à la IIIe République, et qui l'a promu à la Commission exécutive de l'instruction publique. Comme Rouget de L'Isle, il a connu le succès en tant que parolier et librettiste, notamment pour les opéras comiques de Nicolas Delayrac. L'histoire de La Marseillaise rencontre dès sa création celle de La Chabeaussière et du compositeur Delayrac, dont l'air offre une certaine ressemblance avec le drame héroïque de Delayrac intitulé Sargines ou l'Élève de l'amour.
Ni la Chabeaussière, ni Rouget de l'Isle malgré la célébrité de sa Marseillaise n'échappèrent cependant aux affres de la Terreur. Déclarés « suspects » , ils furent incarcérés en 1793 respectivement à la prison des Madelonettes et de Saint-Germain-en-Laye. Au sortir de ces heures sombres, les deux hommes mènent une existence paisible et continuent de collaborer activement à l'Almanach des Muses, qui publia La Marseillaise pour la première fois en volume.
A la mort de la Chabeaussière en 1820, l'exemplaire connaît une histoire des plus romanesques. Il porte toujours l'inscription de son second propriétaire, Edouard Gendron : « Ce livre a été acheté en 1821 - à un carrefour près la place de l'école de médecine, parmi un tas de ferraille ».
Première publication par son compositeur du plus célèbre des symboles de la République française : La Marseillaise. Sa précieuse dédicace réunit des poètes révolutionnaires aux destins croisés, dont les écrits laissèrent leur immortelle empreinte dans l'histoire de France.
Suite complète des 115 planches gravées sur cuivre et enrichie d'une planche supplémentaire (soit 116 planches), toutes imprimées sur vergé et vélin et rehaussées à l'aquarelle à l'époque. Deux planches 39 entièrement différentes se suivent, la première : « Les Titus et les cache-folies » fut publiée dans les exemplaires de 1817 et 1822, la seconde : « La Politicomanie », n'apparaît qu'en 1827. Il s'agit de la série la plus complète, qui inclut également les 11 nouvelles planches parues de 1818 à 1822 et numérotées de 105 à 115.
Selon Vicaire, il est probable que les planches aient toutes été imprimées entre 1801 et 1822 et que seul le texte accompagnant les planches ait été réimprimé en 1827.
Reliure demi-maroquin cerise à long grain et à coins, dos lisse orné de multiples filets longitudinaux, fers dorés au centre, titre estampé en tête et encadré de filets dorés, plats de papier à motifs, gardes et contreplats de papier à la cuve. Rousseurs principalement cantonnées aux 24 pp. de texte, les planches n'en portent que très peu, principalement aux marges et aux versos.
Rare et célèbre recueil de mœurs, costumes et divertissements sous l'Empire et la Restauration, à très grandes marges et magnifiquement rehaussées en couleur à l'époque. Une véritable encyclopédie du frisson, du plaisir et de l'apparat, publié par le plus grand éditeur de mode en ce début de siècle : Pierre de la Mésangère. L'exemplaire se distingue par la présence des deux versions des planches 39, d'une insigne rareté.
Edition illustrée par Grandville, gravée par Geoffroy, constituée de 29 planches hors-texte aquarellées pour le premier volume et pour le second, de 23 planches hors-texte aquarellées et 2 planches botaniques en noir illustrant la physiologie des plantes, "Horticulture des dames" et "Culture des fleurs". Les planches ont été remises en couleurs par Maubert pour cette édition, les coloris y sont plus frais et francs et sont préférables à la première édition. Accompagnée de 3 pages de partitions musicales pour la romance Le myosotis.
Reliures en demi chagrin bleu outremer d'époque. Dos à nerfs orné de 3 caissons décorés. Quelques rousseurs éparses, page de titre du tome 2 avec piqûres. Quelques feuillets légèrement ressortis. Dos un peu assombris. Traces de frottement. La pointe d'un coin manquante. Bon exemplaire.
Textes d'Alphonse Karr, de Taxile Delord et du comte Foelix.
Une des plus célèbres suites de Grandville, connue pour l'extravagance et la finesse de ses femmes-fleurs, et sans doute le plus curieux des livres de botanique.
Edition ornée de 23 illustrations originales en couleurs, d'ornements et d'une maquette de Kees Van Dongen, un des 250 exemplaires numérotés sur vélin à la forme, le nôtre non justifié.
Reliure en plein box vieux rose, dos lisse, premier plat ajouré laissant entr'apercevoir une reproduction de l'illustration de Kees Van Dongen page 37, second plat illustré, en son centre, d'une vignette reproduisant l'ornement figurant en bas de chaque page et dessiné par Kees Van Dongen, gardes et contreplats de daim gris, couvertures conservée, tête dorée, chemise à bandes et à rabats de box vieux rose, plats de papier gris, intérieur de papier blanc, étui bordé de box vieux rose, plats et intérieur de daim gris, bel ensemble signé de Florence Capart-Boré.
Quelques petites piqûres et rousseurs sans gravité.
Bel et rare exemplaire magnifiquement illustré par Kees Van Dongen.
Edition originale dont il n'est pas fait mention de grands papiers.
Précieux envoi autographe signé d'Octave Mirbeau à son ami Jules Renard.
Repère au crayon bleu de la main de Jules Renard sur le premier plat de couverture.
Notre exemplaire est enrichi du célèbre ex-libris de Jules Renard dessiné et gravé par Henri de Toulouse-Lautrec.
Elégante lettre autographe multicolore de Pablo Picasso à Max Pellequer, signée et datée par l'auteur du 20 décembre 1955. Un feuillet au crayon multicolore (bleu, vert, orange et rouge). [Vendue non encadrée]
Traces de plis transversaux inhérents à l'envoi.
Cette œuvre d'art littéralement « graphique » constitue un superbe maillon polychrome de la chaîne épistolaire qui lia le plus grand artiste du XXe siècle à son principal mécène.
Edition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 5 pur fil.
Reliure en demi maroquin vert à coins, dos lisse, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée Lucie Weill.
Habile et discrète restauration en tête d'un mors.
Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain.
Bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud : « à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami. »
Edition originale de la traduction française établie par Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono, un des 112 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 7 Chine et 55 pur fil. Une première tentative d’édition fut entamée en 1939 en rassemblant sous une couverture imprimée les pages extraites des Cahiers du Contadour non vendus, où l’édition pré-originale de cette œuvre maîtresse était apparue en livraison dans les 8 numéros de la revue entre 1936 et 1939. Mais la guerre mis un terme au projet avant la parution et les exemplaires constitués furent en grande partie détruits dans la remise où ils étaient entreposés.
Bel et très rare exemplaire en grand papier de ce chef-d'oeuvre de la littérature anglo-saxonne, précoce manifeste écologiste contre la pêche intensive traduit par l'éternel amoureux de la nature.
Edition originale, un des 12 exemplaires numérotés sur papier de Hollande, seul tirage en grand papier.
Exemplaire complet de son plan dépliant in-fine.
Reliure en plein maroquin fauve, dos à cinq nerfs, date en queue, contreplats de papier peigné bordés d'une riche roulette dorée, gardes de papier peigné, filet doré sur les coupes, roulette dorée sur les coiffes, couvertures et dos conservés, toutes tranches dorées sur témoins, étui bordé de maroquin fauve, ensemble signé Semet et Plumelle.
Provenance : des bibliothèques du Docteur André Chauveau, Lucius Wilmerding et RBL avec leurs ex-libris encollés.
Magnifique exemplaire d'une insigne rareté en grand papier.
Edition de l'année de l'originale, mention de 78ème mille.
Exemplaire complet de sa bande annonce annoncant l'obtention du Prix Renaudot 1965.
Une infime déchirure sans gravité en pied d'un mors.
Envoi autographe signé de Georges Pérec à Jean Berthou et à sa femme.
Deuxième édition postérieure de seulement un mois à l’édition originale.
Dos légèrement ridé, petites traces de pliures en marges des plats, une légère tache sur le second plat.
Rare et précoce envoi autographe signé de Gabriel García Márquez sur son chef-d’œuvre à son ami et traducteur Claude Couffon : « Para Claude, con un gran abrazo de amigo, Gabriel 1968. » Spécialiste et traducteur des principaux écrivains hispanophones de la seconde moitié du XXe siècle, Claude Couffon traduira quelques années plus tard, Chronique d’une mort annoncée.
Sur la dernière page, en dessous de l’achevé d’imprimer, Gabriel García Márquez a ajouté une note manuscrite précisant une adresse à Barcelone, celle de son célèbre agent littéraire pour l’Espagne : « C/o Agencia Carmen Ballcells Urgel 241, Barcelona, 11. »
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Avant-propos de Raymond Queneau.
Rare et agréable exemplaire.
Rare envoi autographe signé de Boris Vian à Marc Bernard.
Édition originale, un des 90 exemplaires sur hollande, le nôtre un des quelques hors-commerce lettrés.
Reliure à la bradel en demi box brun, dos lisse, plats de papier fantaisie, gardes et contreplats de papier brun, couvertures conservées, tête dorée, reliure signée de Goy & Vilaine.
Précieux envoi autographe signé de Paul Valéry : « A Victoria Ocampo, - a sus piès de Vd - ce petit rien qu'elle a bien voulu désirer. »
Superbe dédicace qui inaugure la fidèle amitié unissant les deux écrivains par-delà les différences.
A la mort de Valéry en 1945, Victoria Ocampo relatera cette première rencontre de décembre 1928 lors d'un dîner d'écrivains auquel est conviée la jeune Argentine tout juste débarquée à Paris.
Evénement fondateur de leur amitié et de l'admiration mutuelle dont témoigne leur émouvante correspondance, c'est à l'aune de cette première impression que Victoria Ocampo décrira sa relation avec le poète et « les sentiments contradictoires que suscitèrent en [elle] la rencontre de l'œuvre et de l'homme qui la conçut : émerveillement, étranglement, admiration, accablement, bonheur. Effets, sur une Sud-Américaine, amoureuse du génie français, d'une des plus grandes intelligences européennes, lorsqu'elle s'en approcha - un peu tremblante - comme d'un feu qui vous attire et vous tient à distance du même coup. »
Nul doute que l'impression de Valéry ne fut pas moins intense pour qu'il lui adresse, peu après, cette dédicace pleine d'humilité qui ne laisse pas d'évoquer les précieux envois de Victor Hugo à Juliette Drouet « à vos pieds, Ma Dame ».
Confidente épistolaire du poète déchu durant les dures années de guerre, Ocampo lui rendra à sa mort un vibrant hommage « par-delà l'intelligence et la bêtise, par-delà la vie. Avec mon respect, mon culte, ma tendre affection si nouée à l'humain. Avec tout ce qui en moi, tant que je vivrai, ne cessera de le sentir vivant, ne cessera d'être le lieu périssable où son immortalité commence. »
Quelques petites rousseurs.
Exemplaire parfaitement établi.
Édition parue la même année que l'originale, illustrée d'un portrait de l'auteur, de trois planches dépliantes : un plan de Longwood et deux cartes.
Quelques rousseurs.
Superbes reliures en plein veau noir avec reprise de teinte, dos lisses ornés d'arabesques romantiques dorées, plats décorés en leurs centres d'une mandorle et d'arabesques romantiques estampées à froid, large filet doré en encadrement des plats, une discrète restauration en marge du premier plat du premier volume, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches marbrées, liserés dorés en têtes et en queues des coupes. Luxueuses reliures romantiques de l'époque en plein veau estampé, état très rare pour ce titre.
Rare envoi autographe signé de l'auteur à un vieux grognard, sur la page de titre du premier volume : « À Mr. Foucauld, ancien s.[ous] officier de la Grande Armée. Passy 19. 7bre 1840 par le Cte de Las Cases. »
La dédicace du mémorialiste date de l'année du retour des cendres de Napoléon, quelques jours avant l'arrivée à Sainte-Hélène de la frégate La Belle Poule, venue rapatrier la dépouille impériale en terre de France. Après avoir ressuscité la mémoire de l'Empereur grâce à cet ouvrage, Las Cases signe cet envoi alors que les yeux du monde entier se tournent à nouveau vers Sainte-Hélène - une seconde résurrection allait se produire avec le retour en triomphe du cercueil délivré de sa prison d'oubli :
« Ciel glacé, soleil pur. - Oh ! brille dans l'histoire, Du funèbre triomphe impérial flambeau ! Que le peuple à jamais te garde en sa mémoire, Jour beau comme la gloire, Froid comme le tombeau ! » (Le Retour de l'Empereur, Victor Hugo).
La fameuse compilation de souvenirs et confidences de Napoléon en exil fut considérée dès sa parution comme le véritable bréviaire du culte napoléonien.
Les envois du mémorialiste de Sainte-Hélène sur son chef-d'œuvre éponyme sont de toute rareté. Las Cases adresse cette dédicace à un autre fidèle serviteur de l'Empire, alors que se déroule l'un des événements les plus importants de l'histoire napoléonienne : le long périple de la mission des cendres, auquel l'auteur, âgé et malade, dut renoncer au profit de son fils. Il assista malgré tout à la grandiose cérémonie des Invalides, fidèle à son passage du Mémorial : « Le ciel a béni mes efforts en me permettant d'aller jusqu'au bout ».
Un sublime exemplaire enrichi d'un rare envoi autographe chargé de sens, sur l'ouvrage qui fut à la source de la mythologie napoléonienne, magnifiquement établi dans une reliure du temps aux fers romantiques.
Edition illustrée de 16 aquarelles originales d'Auguste Leroux gravées sur cuivre par Delzers et Feltesse, un des 90 exemplaires numérotés sur Japon impérial.
Reliure en demi maroquin bleu marine à coins, dos à quatre nerfs sertis de pointillés dorés et orné de triples caissons dorés décorés de motifs typographiques dorés, date dorée en queue, encadrement de filets dorés sur les plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée de Bernasconi.
Notre exemplaire, ainsi qu'il l'est stipulé à la justification du tirage pour les exemplaires sur Japon impérial, est bien complet de ses deux suites : l'une en couleurs avec remarques et l'autre en couleurs.
En outre, notre exemplaire est exceptionnellement enrichi de 2 dessins originaux d'Auguste Leroux dont un rehaussé à l'aquarelle, qu'il a signés de ses initiales et placés en début de l'ouvrage, juste après la justification du tirage.
Bel exemplaire parfaitement établi et enrichi de deux dessins originaux.
Édition originale de la traduction française établie par Jean Dutourd, un des 86 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers.
Reliure en maroquin anthracite, titre doré dans la longueur, date en queue, plats de galuchat noir bordés de maroquin, gardes de papier décoratif doré, couvertures conservées, tête dorée, élégante reliure signée Boichot. Couvertures et dos conservés, ce dernier légèrement insolé, pages de garde et de faux-titre intégralement et légèrement ombrées en raison de l’acidité du papier.
Rare exemplaire en grand papier d’un des textes les plus marquants de la littérature du XXe siècle, habillé d’une rare reliure en galuchat, rappelant le fameux poisson qui « étincelait dans la lumière ».
Edition originale (cf Grand-Carteret, Almanachs, 158. Saffroy, Almanachs et annuaires, 306.)
Reliure en plein maroquin vieux rouge, dos lisse orné de caissons fleurdelisés, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de triple filet doré sur les plats, liserés dorés sur les coupes, coins légèrement émoussés, toutes tranches dorées, reliure de l'époque.
Date inscrite à l'encre noire en haut du premier plat.
Cet état plutôt rare parut sans interruption de 1744 à 1789.
Provenance : Exemplaire de l'héraldiste Olivier Le Bas, avec vignette ex-libris contrecollée sur un contreplat.
Nouvelle édition ornée d’un portrait de l’auteur par Daullé, de trois fleurons de titre par de Sève gravés par Juste Chevillet, douze figures du même gravées par Jacques Aliamet, Jean-Jacques Flipart, Noël Le Mire, Louis-Simon Lempereur, Dominique Sornique et Jacques-Nicolas Tardieu, et treize vignettes et soixante culs-de-lampe, tous par de Sève gravés par Jean-Charles Baquoy, Jean-Jacques Flipart et Louis Legrand.
Reliures en plein maroquin rouge de l’époque, dos à cinq nerfs et caissons ornés, triple filet doré en encadrement, fleurons aux angles, pièces de titre et tomaison de maroquin citron, double filet doré sur les coupes, gardes et contreplats de papier marbré, double roulette dorée sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées. Rousseurs majoritairement sur les premiers feuillets des volumes, quelques pages brunies, habiles restaurations aux coins et mors, quelques griffures.
Superbe exemplaire de la première édition luxueuse que l’on fit de Racine, qui compte parmi les plus recherchées de l’auteur, habillée de la plus luxueuse des reliures en maroquin rouge.
Édition originale, un des exemplaires de première émission numérotés à la presse, il n'a été tiré que 23 Hollande en grands papiers.
Ouvrage illustré, en frontispice, d'un portrait de Guillaume Apollinaire par Pablo Picasso.
Dos insolé comportant de discrètes restaurations.
Notre exemplaire est présenté sous chemise en demi maroquin rouge, dos à cinq nerfs, date en queue, plats de papier, étui de papier identique bordé de maroquin rouge, ensemble signé Boichot.
Rare envoi autographe signé de Guillaume Apollinaire : « à Henri Ghéon dont j'aime la poésie, Guillaume Apollinaire ».
Notre exemplaire comporte, en outre, cinq corrections à la plume de la main d'Apollinaire aux pages 71, 77, 92, 110 et 189.
Un quatrain autographe à l'encre noire a été monté au verso du frontispice.
Edition originale.
Reliure en plein maroquin cerise, dos lisse orné de motifs typographiques romantiques dorés, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de doubles filets et d'entrelacs dorés avec fleurons d'angle sur les plats, chiffres AO dorés poussés aux centres des plats, guirlande dorée en encadrement des contreplats, gardes et contreplats de soie moirée bleu azur, trace d'ex-libris enlevé sur un contreplats, filets dorés sur les coupes, toutes tranches dorées, reliure de l'époque.
Les parties concernant les colonies sont les suivantes : Martinique, pp. 199 à 203, Guadeloupe et dépendances, pp. 204 à 209, Guyane française, pp. 210 à 212, Bourbon, pp. 216 à 220, Etablissements français de l'Océanie, pp. 223 à 224.
Exemplaire d'Antoine-Marie-Philippe d'Orléans, duc de Montpensier (1824-1890), dernier fils de Louis-Philippe, avec chiffre AO doré poussé au centre des plats. OHR 2590 (fer non répertorié).
Très bel exemplaire parfaitement établi en reliure romantique de l'époque et au chiffre du duc de Montpensier.
Edition originale illustrée d'un portrait photographique de H.G. Wells en frontispice du premier volume.
Iconographie.
Quelques petites rousseurs, notamment sur les tranches.
Reliures en demi chagrin noir à coins, dos à trois nerfs, ancres marines dorées en pieds des dos comportant quelques manques d'or, macarons dorés en angle supérieur gauche des premiers plats représentant le paquebot Normandie avec trois pièces de chagrin rouge et noir mosaïquées figurant les cheminées, gardes et contreplats de papier marbré, petits points rouges en angles supérieurs des premières gardes, reliures de l'époque exécutées pour le paquebot Normandie.
Agréable exemplaire d'une prestigieuse provenance.
Edition établie, commentée et annotée par Le Roux de Lincy et Anatole de Montaiglon. Tirage de luxe limité à 395 exemplaires sur grands papiers, celui-ci; un des 40 sur Whatmann (N°301) avec 3 suites des gravures, une en noir sur Japon, une en bistre et une en sanguine.
L'édition est orné d'un portrait par T. de Mare, un frontispice par Dunker et 76 figures d'après Freudenberg, gravées par De Longueil, Eichler, Le Roy... Bandeaux et culs-de-lampe. Une planche en chromolithographie représentant les armes de Marguerite de Navarre. Toutes les gravures en 3 états, à l'exception de la planche en chromolithographie.
Reliure en plein maroquin citron d'époque signée Allo. Dos à cinq nerfs orné du chiffre de Marguerite de Navarre répété deux fois et de fleurs de lys, l'ensemble dans des caissons avec divers ornements, roulettes. Armes de Marguerite de Navarre frappées aux centres des plats, triple filet d'encadrement. Large et riche frise intérieure. Une mince rayure sur le plat inférieur du tome II et une épiderme le long du mors inférieur au même tome. Ensemble bien frais hormis quelques rares piqûres. Papier non rogné, ce qui fait que les gravures sont plus courtes que le texte.
Magnifique ensemble parfaitement établi par un maître relieur.
Nouvelle édition imprimée à 250 exemplaires aux frais du gouvernement pour procurer du travail aux ouvriers typographes (cf Sabin 11841. Leclerc 697).
Reliures en demi veau bleu, dos lisses ornés de doubles filets dorés et de motifs typographiques estampés à froid, frises dorées en queues des dos, restaurations et quelques petits frottements sur les dos, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches marbrées, reliures de l'époque.
Quelques petites rousseurs.
Rare exemplaire joliment établi en reliure de l'époque.
Lettre autographe signée d'Ernest Hemingway, inédite à notre connaissance, adressée à Roberto Herrera Sotolongo, 2 pages à l'encre bleue sur un feuillet ligné et enveloppe autographe signée « E. Hemingway », tampon postal indiquant la date du 19 septembre 1953.
La missive débute en espagnol et se poursuit en anglais, avant de s'achever sur quelques mots d'espagnol signés du surnom d'Hemingway connu dans tout Cuba, « Mister Papa ».
Magnifique lettre d'Hemingway racontant son safari au Kenya en 1953, adressée à son ami et secrétaire cubain. Hemingway dévoile le véritable dénouement de la chasse au lion à crinière noire, thème central de son récit du safari resté inachevé, qui connaîtra deux éditions posthumes : True at First Light (1999) puis Under Kilimanjaro (2005).
L'écrivain aventurier partage ses rencontres avec une girafe, un impala, ainsi que des chasses à la lance avec les Masaï restées inédites, renouant avec les émotions de son premier périple africain qui, vingt ans plus tôt, lui avait inspiré ses grands textes The Green Hills of Africa, The Snows of Kilimanjaro et The Short Gappy Life of Francis Macomber.
Il évoque également une tragédie familiale : la rare tentative de réconciliation initiée par son troisième enfant, Gigi, qui souffrait de dysphorie de genre.
Nouvelle édition des fables, plus complète que les précédentes, illustrée d'1 vignette de titre coloriée ainsi que de 110 figures coloriées in texte à mi-page, soit au total 111 figures gravées et coloriées (cf. Rochambeau 305. Després, p. 142, n° 63.)
Reliure en pleine basane verte, dos lisse orné de filets, roulettes et fleurons dorés, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de roulettes dorées sur les plats, gardes et contreplats de papier à la cuve, encadrement d'une dentelle dorée sur les contreplats, toutes tranches dorées, doubles filets dorés sur les coupes, reliure du XXème siècle.
Dos et plats marginalement décolorés, quelques rousseurs, un accroc en tête du second plat. Coins inférieurs droits (p. ix-xi) comblés.
Exceptionnel et rarissime exemplaire finement rehaussé en couleurs à la main de cette intéressante édition illustrée des "Fables". Les célèbres figures de Jean-Baptiste Oudry ont été retaillées et modifiées pour l'occasion, et s'accompagnent de notes explicatives destinées à la jeunesse.
La vignette de titre a été aussi réalisée à partir d'un fragment du frontispice de la grande édition illustrée par Oudry.
Édition originale, un des 115 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 35 pur fil.
Deux petites rousseurs sur le premier plat de couverture, une discrète trace de pliure, bel exemplaire tel que paru.
Rare et très recherché en grand papier.
Edition originale, un des 80 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers.
Bel et rare exemplaire.
Edition originale dont les volumes sont très difficiles à réunir, le tome III ayant été publié huit ans après les deux premiers.
Reliures en plein veau granité vert bronze, dos lisses richement ornés de caissons dorés et décorés de motifs floraux dorés, pièces de titre et de tomaison rouges, roulettes dorées sur les coiffes, mors un peu frottés, encadrement de roulettes dorées sur les plats entièrement recouverts de motifs géométriques oblongs en réserve, gardes et contreplats de papier à la cuve, frises grecques dorées en encadrement des contreplats, ex-libris encollé sur un contreplat du premier volume, liserés dorés sur les coupes, toutes tranches dorées, reliures de l'époque.
On y trouve des anecdotes sur Rousseau, Poivre, Turgot, Helvétius, Benjamin Franklin, Holbach, le cardinal de La Rochefoucauld, la marquise de Pompadour, Calonne, Necker, Beaujon…
Agréable exemplaire joliment établi dans une reliure décorée de l'époque.
Edition originale, un des 249 exemplaires numérotés sur B.F.K. de Rives, seul tirage avec 1 Hollande et 24 vélin crème de Renage.
Ouvrage illustré de 4 lithographies en couleurs de Rufino Tamayo.
Notre exemplaire est enrichi d'une suite in-fine des 4 lithographies de Rufino Tamayo habituellement réservée aux exemplaires du tirage de tête.
Tampons imprimés aux versos de chaque gravure : "Annulation d'estampille pour annulation de vente".
Rare et agréable exemplaire.
Exceptionnel et surréaliste envoi autographe signé de Benjamin Péret à Toyen s'inspirant du panthéon aztèque : "A Toyen la fille de Pilzintacutli, son ami Huitzilopochtli. Rectifions : son père est Xochipilli, l'autre n'est qu'un intrus. Benjamin Péret 2 juin 1953.
Édition originale rare et très recherchée.
Reliure en demi chagrin noir, dos lisses ornés de frises dorées, discrète et habile restauration en pied d’un mors, plats de cartonnage noir, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l’époque.
Exemplaire quasi exempt de rousseur (ce qui est très rare selon Clouzot qui mentionne qu’ils sont souvent piqués).
Provenances : des bibliothèques de Saint-Germain (avec ex-libris imprimé et couronné en dessous des titres des pages de faux-titre) ; du comte de Bonvouloir (avec son ex-libris imprimé Château de Magny en Calvados au dessus du titre de la page de faux-titre du second volume et au dessus de l’ex-libris suivant sur une garde du premier volume) ; de Charles-Albert Gigault de Crisonoy de Lyonne avec son ex-libris encollé sur un contreplat et une garde ; et plus récemment de Max Brun avec son ex-libris encollé sur le contreplat du premier volume.
Étiquettes de rangement de bibliothèque encollées en tête des derniers contreplats, petits manques marginaux et taches angulaires sur les gardes.
Rare exemplaire établi en reliure strictement d’époque.
Lettre autographe de Jean Cocteau, signée de sa célèbre étoile, adressée à son grand amour, l'acteur Jean Marais. Une page à l'encre noire sur un feuillet.
Traces de plis, plis transversaux inhérentes à l'envoi, deux taches d'encre au verso vierge de la lettre n'affectant pas le texte.
Magnifique lettre d'amour de Cocteau à Marais, qui forment l'un des couples d'artistes les plus mythiques du XXe siècle. Sur fond de débâcle et d'Occupation allemande, leur lien indéfectible s'incarne en cette lettre de l'écrivain aux accents désespérés.
Edition originale, un des 74 exemplaires numérotés sur vélin de rives, tirage de tête.
Bel exemplaire.
Edition originale, un des 105 exemplaires numérotés sur vélin neige, seuls grands papiers après 12 pur fil.
Bel exemplaire.
Edition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur vélin de renage, seuls grands papiers.
Reliure en demi chagrin bordeaux à coins, dos à quatre nerfs sertis de filets noirs, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tête dorée.
Bel exemplaire agréablement établi.
Nouvelle édition comportant une fausse mention de 128e édition.
Reliure en demi maroquin coq de bruyère, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs, encadrement d'un filet doré sur les plats de papier à motifs africanisants, gardes et plats de papier vert amande, couvertures conservées, restaurations sur les plats, tête dorée, reliure signée Boichot.
Envoi autographe signé d'Antoine de Saint-Exupéry sur la page de faux-titre : "Pour madame Capietto. En souvenir de quelques passages à Alger et, cette fois ci, d'une semaine bien mélancolique. Et avec toute mon amitié.
Antoine de Saint Exupéry."
Edition originale illustrée du célèbre pochoir original en couleurs "Aidez l'Espagne!", imprimé sur Arches, par Joan Miro.
Contributions littéraires de Christian Zervos à propos du "Guernica" de Pablo Picasso, Jean Cassou, Georges Duthuit, Pierre Mabille, Michel Leiris, Paul Eluard, René Char...
Numéro illustré de nombreuses reproductions d'oeuvres de Pablo Picasso, de l'oeuvre de Joan Miro "Le faucheur".
Quelques traces de frottements et déchirures sur le dos comme souvent, une pliure verticale sur le second plat, bel état intérieur.
« Le 28 juin 1970, j'ai suivi la première célébration new-yorkaise de la Gay Pride. La date correspond au premier anniversaire des émeutes de Stonewall, qui ont lancé le mouvement de libération LGBTQ+ aux Etats-Unis. Nous sommes partis de Christopher Street, haut lieu de la culture gay dans Greenwich Village, et avons remonté la 6e Avenue jusqu'à Central Park. Pour terminer la journée, un concours du plus long baiser a été organisé au milieu du parc ! C'était un grand moment de joie, d'amour et de liberté. Ce couple, qui s'est embrassé pendant des heures sous un parapluie, n'avait visiblement que faire des photographes ! » (Entretien avec Clément Thierry, 2021)
Photographie originale en noir et blanc et en tirage argentique d'époque ; elle porte au verso le tampon de Jean-Pierre Laffont pour l'agence Gamma, ainsi qu'une longue légende ronéotypée à destination de la presse française. Une pâle mouillure en marge haute du cliché.
Les tirages originaux des photographies de cette manifestation sont d'une insigne rareté, les musées et galeries ne possédant que des retirages.
Emouvant témoignage des prémices de la désormais célèbre Marche des fiertés, au lendemain des émeutes de Stonewall premier jalon de l'émergence du mouvement LGBTQ+ aux Etats-Unis et dans le monde.
Le 28 juin 1969, la police effectua une descente au Stonewall, un bar dansant de Greenwich Village, tenu par la mafia et recevant une clientèle essentiellement constituée d'homosexuels et de personnes transgenres. A cette époque, les Etats-Unis interdisaient aux établissements de servir de l'alcool aux homosexuels et ces derniers étaient souvent victimes de violences policières. Cette soirée au Stonewall fut celle de trop : les policiers, acculés par les clients, furent contraints de se retrancher à l'intérieur du bar et l'émeute dura sept jours. Il faudra attendre cinquante ans, le 6 juin 2019, pour que le New York City Police Department présente ses excuses à la communauté LGBT.
Les évènements du Stonewall, aujourd'hui considérés comme fondateurs de la libération gay, menèrent à la formation de certains des premiers groupes d'activistes homosexuels radicaux, tels que le Gay Liberation Front et Street Transvestite Action Revolutionaries (plus connu sous l'acronyme STAR et fondé par deux des plus célèbres militantes transgenres : Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera).
Il s'agit dès lors de transformer ce moment en un mouvement. C'est dans cette perspective que s'organise, le 28 juin 1970, un an jour pour jour après les émeutes de Stonewall, la Christopher Street Libération Day March. Le défilé, constitué de seulement quelques courageux groupes au départ de Sheridan Square (Greenwich village) voit ses rangs largement augmentés à l'arrivée à Sheep Meadow (Central Park), réunissant alors plus de 10 000 manifestants. Cette manifestation aura lieu chaque été, à New York et dans d'autres grandes villes américaines, avant de toucher d'autres continents quelques années plus tard, devenant aujourd'hui un marqueur des sociétés démocratiques à travers le monde.
Sur ce cliché, pris lors du concours du plus long baiser, apparaît Judy Bowen, importante militante transgenre et fondatrice des Transsexual Anonymous, qui embrasse langoureusement son ami Philip Raia, l'un des membres fondateurs de la Gay Activists Alliance.
Jean-Pierre Laffont arriva aux Etats-Unis en 1965 et débuta sa carrière de photojournaliste à New York pour Status Magazine puis comme correspondant U.S. de l'agence française Reporters Associés. Il devient ensuite Premier Correspondant Etranger pour Gamma Press et en 1969 avec sa femme Éliane, ils ouvrent le bureau de Gamma Presse Images aux U.S. Il va couvrir les principaux événements américains de cette période - le mouvement des Droits Civils et les émeutes raciales, la guerre du Viêtnam, les démonstrations pour la Paix, pour les droits des femmes et pour l'affirmation des homosexuels, etc. Initialement destinées à la presse, ces œuvres d'une grande valeur artistique sont aujourd'hui iconiques et figurent dans les collections photographiques internationales.
Édition originale de la traduction française de cette rare et importante relation de voyage.
L'ouvrage est illustré de 16 planches dépliantes et hors-texte contenant de nombreuses figures : vues, histoire naturelle, scène de chasse à l'éléphant, etc. (cf Gay 2808).
Reliure en plein veau brun, dos à cinq nerfs sertis de frises dorées et orné de doubles caissons dorés et décorés, roulettes dorées sur les coiffes, liserés dorés sur les coupes, reliure de l'époque,
Dos parfaitement refait à l’imitation, réparations à la p. 1 et à quelques planches, quelques rousseurs.
"De toutes les anciennes relations de la Guinée, celle-ci est la plus estimable : elle est aussi très recherchée. C'est sur la Côte d'Or, sur celle des Esclaves et sur le royaume de Benin, assez imparfaitement décrits avant et après Bosman, que ce voyageur s'est particulièrement étendu". Cf. Boucher de La Richarderie.
Voyageur hollandais, Guillaume Bosman vivait dans la dernière moitié du 17e siècle. Il séjourna durant quatorze ans en Afrique, où il fut successivement employé, par la Compagnie hollandaise des Indes occidentales, en qualité de facteur à la côte de Guinée, de directeur particulier du comptoir d'Axim et de celui de Mina sur la Côte d'Or. Il visita en détail les localités les plus intéressantes de ces diverses contrées, et fit dessiner les animaux et lever les plans du pays à l'est de Mina. De retour en Europe, il publia le résultat de ses observations sous le titre Naauwkeurige Beschrywing van de Guinese goud, land en Slaven-Kust, Utrecht, 1704, dont une traduction française parut l'année suivante (Hoefer).
Provenance : de la bibliothèque Joseph M. Cleason avec son ex-libris encollé sur un contreplat.
Edition originale, un des 62 exemplaires numérotés sur madagascar, tirage de tête.
Quelques petites rousseurs affectant principalement les tranches.
Reliure en demi maroquin bleu nuit, dos à cinq nerfs, plats de papier oeil-de-chat, gardes et contreplats de papier peigné, doubles couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée Devauchelle.
Agréable exemplaire joliment établi.
Edition originale de la traduction française, un des 150 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers après 25 hollande.
Bel exemplaire à toutes marges.
Nouvelle édition, illustrée de dessins par de Neuville et Benett.
Cartonnage d'éditeur "à un éléphant, titre dans l'éventail" signé en bas de la plaque Engel, dos au phare, second plat de type "i" selon Jauzac, toutes tranches dorées.
Coiffes très légèrement affaissées, une trace d'étiquette décollée au verso du premier plat.
Bel exemplaire.
Le Tour du monde en quatre-vingts jours est un roman d'aventures. Le roman raconte la course autour du monde d'un gentleman anglais, Phileas Fogg, qui a fait le pari d'y parvenir en quatre-vingts jours. Il est accompagné par Jean Passepartout, son serviteur français. L'ensemble du roman mêle récit de voyage (traditionnel pour Jules Verne) et données scientifiques comme celle utilisée pour le rebondissement de la chute du roman.
Le Docteur Ox est quant à lui un recueil de 5 nouvelles de jeunesse de Jules Verne.
Edition originale, un des 25 exemplaires numérotés sur japon, le nôtre portant le n°1, tirage de tête.
Reliure en demi maroquin gris souris, dos lisse, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures conservées, ex-libris encollé sur un contreplat, tête dorée, reliure de l'époque signée de L. Pouillet.
Rare et bel exemplaire agréablement établi.
Photographie originale dédicacée représentant Emile Zola de face, la tête légèrement tournée vers la gauche. Tirage d'époque sur papier albuminé contrecollé sur un carton au cachet du studio Eugène Pirou, rue Royale à Paris.
Envoi autographe signé d'Emile Zola à Otto Eisenschitz : "à M. Otto Eisenschitz / cordialement / Emile Zola".
« Je lis seulement aujourd'hui votre article sur Germinal et j'ai à vous remercier bien vivement des choses aimables qui s'y trouvent. »
« Mais pourquoi dites-vous que je conduis le naturalisme ? Je ne conduis rien du tout. Voici bientôt quatre ans que je n'ai écrit une ligne dans un journal, je travaille dans mon coin, en laissant rouler le monde où il lui plaît. Quant à mon parti pris d'ordures, y croyez-vous réellement ? Laissez donc cela aux insulteurs impuissants, faites-moi l'honneur de croire à des convictions de ma part. Je puis être dans une erreur détestable, mais j'ai le droit de bûcher, car c'est une foi entêtée que je professe. »
Édition originale de toute rareté du manuel de loteries affirmant contenir des prédictions du célèbre sorcier de salon Joseph Balsamo, comte de Cagliostro, l’une des plus grandes figures de l’occultisme. Cet exemplaire, paru pendant l’emprisonnement de Cagliostro par l’Inquisition papale, est le premier connu du genre portant le nom de Cagliostro, et très certainement le seul imprimé de son vivant.
Seulement deux exemplaires sont connus en institutions (BnF et Goldsmith-Kress Library).
Abondamment illustré d’un frontispice représentant Cagliostro donnant des prédictions de loterie, ainsi que 15 planches hors texte contenant 90 vignettes figurant des rêves, chacune associée à un numéro de loterie. Il contient également un feuillet dépliant sur l’influence du lever et coucher du soleil sur les tirages de la Loterie Royale.
Précédé d’un feuillet avec une coupure de presse encollée, au recto se trouvant la mention à la plume « Combinaisons des Jeux des loteries Royales /Extrait du Paris-Journal du 18 8bre 1878 ».
Relié à la suite : le rare opuscule d’Alexandre Dumas-Fils, Histoire de la loterie : depuis la première jusqu’à la dernière loterie. La loterie des lingots d’or. Précédé d’un feuillet avec une mention à la plume Histoire de la loterie des lingots d’or.
Relié en demi-percaline vert sapin, dos lisse, titre doré encadré d’un rang de double filets, plats de papier marbré. Coiffes, coupes et coins frottés, épidermures sur les plats, rousseurs sur les tranches. Mouillure marginale sur les 6 premiers feuillets du Manuel.
Edition originale, un des 1050 exemplaires numérotés sur bouffant alfa.
Cartonnage d'après la maquette originale de Paul Bonet.
Très bel exemplaire complet de son étui en cartonnage souple.
Contrefaçon bruxelloise de toute rareté, en 8 tomes réunis en quatre volumes, publiée peu de temps après la toute première parution du roman en feuilleton dans le Journal des Débats du 28 août 1844 au 15 janvier 1846. Tous les tomes sont bien complets de leur page de titre et de faux-titre. Ils portent tous la date de 1845, sauf les deux derniers (vol. 7-8) datés de 1846. L'édition comporte bien la coquille « Christo » pour « Cristo », présente dès la pré-originale du Journal des Débats, qui sera corrigée pour la première fois à la fin de l'année 1846.
Reliure en demi chagrin brun d'époque à coins, dos lisse orné de roulettes faisant office de nerfs, titres et volumes dorés, plats de papier marbré brun, tranches marbrées. Dos uniformément éclaircis, coins avec quelques reprises de teinte, frottements sur les coupes avec de petits manques de papier, épidermures sur les plats. Un cahier légèrement ressorti au tome 1, 2 aux tomes 3 et 4, d'autres mal alignés dans les 2 autres tomes.
Rare contrefaçon du plus grand roman de vengeance de tous les temps - compte tenu de la très grande rareté de l'originale française, ces contrefaçons - antérieures ou contemporaines - à l'édition originale sont devenues rares et fort recherchées.
Les imprimeurs belges qui échappaient à la loi française, faisaient imprimer dès la publication en journaux de nombreux livres qui paraissaient en France. Hauman, l'éditeur de cette contrefaçon s'est fait une spécialité de publier - parfois même en édition préoriginale, avant la française - des dizaines de romans d'Alexandre Dumas. Seules cette contrefaçon et trois autres, toutes belges (Méline et Cans, Lebègue, et Muquardt) sont parues de manière séquentielle, suivant la publication de nouveaux feuilletons, avant même que le roman soit entièrement paru.
Munro, Alexandre Dumas pere, a bibliography of works published in French, 1825-1900, p. 156.
Lettre autographe très probablement inédite signée adressée par Juliette Drouet à son amant Victor Hugo, quatre pages rédigées à l'encre noire sur un bifeuillet.
Pliures transversales inhérentes à l'envoi, pli unifiant les deux feuillets renforcé d'une fine bande de papier encollé à peine perceptible.
Absente de la très complète édition en ligne des lettres de Juliette Drouet à Hugo du Centre d'Études et de Recherche Éditer/Interpréter (Université de Rouen-Normandie).
Très belle déclaration d'amour et d'admiration de Juliette Drouet, le lendemain de la plaidoirie d'Hugo défendant son fils. Charles Hugo avait été traduit devant les assises, et condamné malgré l'intervention de son père, pour avoir vaillament fustigé la mise à mort de Claude Montcharmont.
Le grand amour d'Hugo adresse cette lettre en des temps troublés, où père et fils se retrouvent au devant de la scène pour leurs prises de position abolitionnistes. Scandalisé par l'exécution de Montcharmont, un braconnier du Morvan de 29 ans, Charles Hugo fait paraître un article dans l'Evénement qui lui vaut un procès pour atteinte au respect dû aux lois : la Seconde république n'existe déjà plus que de nom, et la presse fait l'objet d'attaques fréquentes, encore aggravées ici par la notoriété des Hugo. Victor tient à défendre son fils et livre un plaidoyer resté célèbre : "Mon fils, tu reçois aujourd'hui un grand honneur, tu as été jugé digne de combattre, de souffrir peut-être, pour la sainte cause de la vérité. A dater d'aujourd'hui, tu entres dans la véritable vie virile de notre temps, c'est-à-dire dans la lutte pour le juste et pour le vrai. Sois fier, toi qui n'est qu'un simple soldat de l'idée humaine et démocratique, tu es assis sur ce banc où s'est assis Béranger, où s'est assis Lamennais !"
Malgré l'historique intervention d'Hugo, Charles est condamné à six mois de prison et 50 francs d'amende - une décision que fustige amèrement Juliette, submergée par l'angoisse à l'issue du procès : "J'ai beau savoir que cet arrêt inique est non seulement supporté avec courage par vous tous, mais accepté avec orgueil et avec joie par le plus directement intéressé dans cette malheureuse condamnation, la fatigue et l'inquiétude que j'ai éprouvé pendant toute cette interminable journée d'hier m'a laissée une douloureuse courbature physique et morale".
12 juin jeudi matin 7h [1851]
Bonjour, mon pauvre sublime petit homme, bonjour, mon pauvre généreux homme. [...] Pourvu que l'émotion et la fatigue ne t'aient pas fait mal. [...] Jusque là ma pensée sera si souvent de la crainte à l'espérance et de l'espérance à la crainte avec cela que j'ai la tête brisée depuis hier. J'ai beau savoir que cet arrêt inique est non seulement supporté avec courage par vous tous, mais accepté avec orgueil et avec joie par le plus directement intéressé dans cette malheureuse condamnation, la fatigue et l'inquiétude que j'ai éprouvé pendant toute cette interminable journée d'hier m'a laissée une douloureuse courbature physique et morale dont je n'ai pas encore pu triompher jusqu'à présent. Je compte beaucoup sur la salutaire réaction que me causera le bonheur de te savoir pas plus satisfait que ce jour dernier [...] Ce que je sais ce qui ne s'embrouille jamais dans mon cœur c'est que je t'aime à l'adoration et que tu es le soleil de mon âme et la joie de mes yeux.
Superbe lettre, témoignage du désir commun de justice qui habitaient les plus célèbres amants du XIXe siècle.
Lettre autographe signée de Germaine de Staël, datée de sa main du 9 janvier 1809 adressée à Julie Nigris, fille d'Elisabeth Vigée-Lebrun. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet. Adresse autographe au verso et traces de cachet portant ses armes, ainsi que des tampons postaux.
Plis inhérents à l'envoi déchirure avec manque, sans atteinte au texte, sur le feuillet d'adresse, dû à l'ouverture du cachet.
Publiée en addendum dans les Souvenirs de Madame Vigée Lebrun, 1837, t. III, pp. 264-265.
Germaine de Staël s'impatiente de recevoir son portrait sous les traits de son héroïne Corinne, commandée à la célèbre portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun. La lettre est un précieux maillon de la longue et fascinante histoire de ce portrait, que la baronne découvrira quelques mois plus tard.
"J'ai renoncé Madame, à la gravure du portrait de Madame votre mère, c'est trop cher pour ma fantaisie et je viens d'éprouver un procès considérable qui m'oblige à des ménagements de fortune. Mais avez-vous la bonté de me dire quand le portrait de Corinne me sera remis par Mad. Le Brun ? Mon intention était de lui envoyer mille écus en le recevant mais n'ayant pas de ses nouvelles je ne sais pas du tout ce que je dois faire. Soyez assez bonne pour vous en mêler, et me négocier à cet égard ce que je désire. Une négociation qui me serait bien douce aussi c'est celle qui vous amènerait en Suisse cet été. Prosper dit qu'il y viendra. M. de Maleteste ne se laisserait-il pas séduire par cette réunion de tous ses amis ? J'ose me mettre du nombre. En le voyant une fois il m'a semblé que je rencontrais une ancienne connaissance."
Germaine de Staël s'adresse à la fille de Vigée-Lebrun, Julie, en l'invitant ainsi que sa mère à égayer son exil. Elle tente également de rassembler à Coppet son propre amant ainsi que celui de Julie - Prosper de Barante et le marquis de Maleteste. Abhorrant la solitude, elle était résolue à inviter une foule de personnalités intéressantes. Deux ans plus tôt, Vigée-Lebrun avait commencé chez la baronne le portrait d'après nature de cette dernière sous les traits de l'héroïne de son dernier roman Corinne. L'artiste y avait rencontré les célèbres protagonistes du fameux groupe de Coppet : Frédéric de Prusse, Benjamin Constant et Juliette Récamier. Germaine avait déjà requis un changement auprès de Vigée Le Brun à peine la toile commencée et demandé un différent paysage de fond. Consciente de l'aspect ingrat de son modèle - ni elle ni la baronne ne s'en cachent - Vigée-Lebrun livrera un portrait ambitieux, à l'antique certes, mais à l'allure furieusement romantique, capturant le regard inspiré de la baronne au détriment de l'aspect néo-classique attendu. Malgré ses enthousiastes premières réactions, Germaine de Staël en commandera un autre à l'artiste local Firmin Massot. Ce dernier réalisera une piètre quoique fidèle copie de la composition originale, à l'exception du visage, et tout particulièrement du regard qu'il fait vide de toute émotion. La réaction de la baronne illustre le dilemme irréconciliable dont souffraient les femmes de lettres en ce début de XIXe siècle : tiraillées entre l'exercice d'un art intellectuel que Vigée-Lebrun avait magnifiquement capturé dans ce portrait, et les critères normatifs de la féminité auxquels Germaine de Staël voulait ressembler.
Précieux feuillet de correspondance, qui réunit deux femmes illustres, la commanditaire et l'artiste dont les visions de la féminité s'affronteront bientôt de part et d'autre du chevalet.
Manuscrit autographe signé du paraphe de Jean Cocteau, intitulé "L'Aurore" et daté par l'auteur du 17 janvier 1949. Un feuillet au stylo bleu. Publié dans l'Aurore du 19 janvier 1949 (n°1353, VIIIe année).
Jean Cocteau rédige pour le journal L'Aurore ce superbe tableau textuel de la ville qui ne dort jamais, après un séjour de vingt jours à New York. L'écrivain prolongera ce récit par sa Lettre aux Américains (Grasset, 1949), qui reprend quelques termes et expressions écrits sur le vif dans ce charmant manuscrit.
Selon la légende, l'écrivain commença à rédiger sa Lettre aux Américains dès le vol du retour. On peut s'imaginer Cocteau affairé dans son avion, les yeux encore brillants des lumières de la ville, notant ses premières impressions dans ce feuillet :
« Il est bien difficile de parler en quelques lignes d'une cité comme New York. Mon voyage a-t-il duré vingt jours ou vingt ans ? Je me le demande [...] Rien n'est plus léger que l'air de New York. Trop léger. Tout y tourbillonne. Ce qui se pose et se repose est très rare. Les gratte-ciel eux-mêmes se balancent légèrement au faîte et la lumière les traverse comme du tulle. La nuit, Broadway est en proie à d'effroyables tics électriques. Et des arbres de Noël lumineux d'une hauteur de six étages ornent Park Avenue. »
Cocteau s'était envolé vers New York dans les derniers jours de décembre 1948 pour la première de L'Aigle à deux Têtes, dont il réalise l'adaptation cinématographique avec Edwige Feuillère dans le rôle de la reine, et son grand amour Jean Marais en jeune poète anarchiste. Il espérait convaincre l'immense actrice Greta Garbo d'interpréter un rôle dans un de ses prochains films :
« C'était la première fois que je passais le nouvel an hors de ma ville et j'ai eu la chance, lorsque sonnait minuit, d'embrasser Greta Garbo dont le visage est de plus en plus admirable. »
L'écrivain achève le manuscrit par une magistrale ode à la vie trépidante de la capitale du Nouveau Monde :
« Il y a des villes assises. Il y a des villes couchées. New York n'aime ni s'asseoir si s'étendre. C'est une ville qui dort debout. »
A New York, Cocteau trouvera une vie à l'image de son exubérance créatrice et c'est Philippe Halsman, le plus new yorkais des photographes qui, durant ce court séjour, capturera le plus parfaitement « what goes on inside [the] poet's mind ».
Réalisés pour LIFE magazine, ses portraits emblématiques - un double profil en aigle à deux têtes, ou en monstre-magicien aux trois paires de mains, fumant, dessinant et lisant - ont saisi avec une incomparable justesse cet artiste surprenant de variété.
Précieuses impressions new-yorkaises d'un Cocteau dandy et protéiforme, irrésistiblement attiré par l'énergie débordante de New York.
Lettre autographe datée de Liane de Pougy adressée à l'archéologue français, conservateur du musée de Saint-Germain et professeur d'histoire de l'art à l'École du Louvre, Salomon Reinach, 56 lignes rédigées à l'encre bleue sur un feuillet recto verso, écrite depuis sa propriété du Clos-Marie à Roscoff où la célèbre courtisane y séjourna jusqu'en 1926.
Une petit déchirure en marge droite de la lettre et inhérente à la mise sous pli de la missive ; une légère autre en pied sans atteinte au texte.
Liane de Pougy s'extasie devant la jouvence des 65 printemps de son correspondant : "Many happy returns pour vos 65 ans qui vont ont trouvé si jeune, si frais, si vert, et de sentiments potaches (potasses). Mon ami, votre morale jeunesse détient le secret de votre jeunesse physique - ainsi que Rosa Josepha l'une tue l'autre - l'une conserve l'autre - et cela vu de front." tout en magnifiant son irradiante intelligence : "Ne plus produire. Vous asseoir sur le trône si haut de vos trophées formé par tout ce que vous avez arraché à l'instinct pour sacrifier à l'intellectualité. Pourquoi dit-on toujours puits de science - au lieu de dire une colonne lumineuse - un ciel - un soleil - un astre, etc... enfin de désigner par ce qui nous fait lever la tête."
Elle attend son amie et ancienne amante la terrible et infidèle Natalie Clifford-Barney : "Natalie forme le projet de venir au clos fin 7bre. Elle a ici une blessure à panser - le temps a déjà, heureusement, en ceci fait son oeuvre ! J'ai le poil sensible et comme le mousquetaire : bon coeur et mauvais caractère. C'est la 1ère fois que l'amazone m'aura dûrement visée... N'en parlons plus." et ne veut surtout pas être plainte ni consolée pour ses déboires sentimentaux : "J'ai souffert en silence mais sans résignation. Ne parlez pas de ceci à Nathanaël... Nathanaël veut dire Philippe affirme Max Jacob qui vit près de nous et travaille près de nous de la plus intéressante façon..."
Belle lettre de la célèbre courtisane, actrice et autrice Liane de Pougy narrant avec une virile pudeur ses déceptions amoureuses avec Natalie Clifford-Barney.
« Mon amour chéri
Penses tu à moi
Veux tu me garder ta soirée de demain [...] nous irons au spectacle en tous cas viens en arlaisienne [sic]
Je t'écrirai demain, pour te redire que je t'aime.
Ma fille a été on ne peut plus touchée de ton explosion vis à vis d'elle.
Elle t'adore - ou plutôt nous t'adorons
Aime moi »
Lettre autographe signée d’Honoré de Balzac adressée à son ami l’écrivain Charles de Bernard. Une page rédigée à l’encre noire sur un bifeuillet. Au verso du dernier feuillet, figure l’adresse du destinataire [Charles de Bernard du Grail] rédigée de la main de Balzac, ainsi que des tampons postaux et le cachet portant les armes des Balzac d’Entraigues, que l’écrivain s’était appropriées.
Quelques infimes trous sans atteinte au texte, traces de plis inhérentes à l’envoi.
Publiée dans sa correspondance (Paris, Calmann Lévy, 1876, CXIV, p. 252-253).
Balzac écrit cette missive quatre jours après sa toute première rencontre et son premier baiser avec Madame Hanska à Neuchâtel, à la suite de longs mois d’échanges épistolaires.
« J’ai été très heureux ici. Je suis très content de ce que j’ai vu, le pays est délicieux ; mais vous savez que Jupiter a deux tonneaux et que les dieux n’ont point de faveurs qui soient pures. »