Lettre autographe signée adressée à son ami Charles Deshayes : "... ces lieux ne méritent pas tant de frais et de gentillesses ! oh non ! Rébarbatifs qu'ils demeurent ! On verra plus tard... La liberté pour tous ! "
s. l. • [Klarskovgaard] 4 janvier 1950|21 x 34 cm|1 page sur un feuillet + une enveloppe
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Lettre autographe signée des initiales de Louis-Ferdinand Céline adressée à son ami Charles Deshayes, 17 lignes à l'encre bleue, à propos des conditions de son exil danois et en réaction aux articles publiés à son sujet en France. Pliures transversales inhérentes à l'envoi, enveloppe jointe. "Eh bien mon cher Deshayes voici toute une volière féérique ! et admirablement parée ! Nos cieux sont moins riches que ces délicieuses vignettes ! Mille affectueux merci ! Mais vous vouez ce livre-là à une extravagante dilapidation de souvenirs et de biens ! Pour nos murs lépreux, moisis et croulants ! Je tiendrai ces délicieux messages encore sous leurs parchemins ! Ces lieux ne méritent pas tant de frais et de gentillesses ! oh non ! Rébarbatifs qu'ils demeurent ! On verra plus tard... La liberté pour tous ! LFC." En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat.