Agréable exemplaire.
Envoi autographe daté et signé de Joseph Joffo à une femme prénommée Lyne : "... la vie sans musique n'est rien....
Lettre autographe datée et signée de Jacques Chardonne adressée à son ami Roger Nimier (54 lignes à l'encre bleue) à propos du style de Paul Morand, père spirituel des Hussards, Roger Nimier et Antoine Blondin étant considérés, bien malgré eux, comme chefs de file de ce mouvement littéraire.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre, enveloppe jointe.
Jacques Chardonne entend battre en brèche deux fausses idées concernant Paul Morand, la première étant d'ordre stylistique : "Il y a une double méprise touchant Morand. On a vu en lui un "moderne"... mais il est essentiellement un "naturaliste" ; sa doctrine en art est exactement celle de Maupassant et Flaubert." tenant ce dernier pour un écrivain majeur : "Mais il a infiniment plus de talent et d'intelligence que les écrivains de l'école naturaliste." ; la seconde d'ordre psychologique : "Il est l'hygiène et la sagesse incarnées, dans sa personne. Mais il a encanaillé par son oeuvre la jeunesse qui venait après lui. C'est lui qui a failli tuer Sagan."
Jacques Chardonne ironise ensuite sur les talents de Françoise Sagan tout en exaltant la prédominance et la maîtrise de son ami Paul Morand en tout ce qu'il entreprend de faire : "C'est Morand qui achetait les terribles voitures de Sagan. Mais lui sait conduire." tout en se rappelant les conseils de prudence que prodigua Bernard Frank à l'auteur de Bonjour tristesse : "Bernard Frank dit : elle ne tient pas la route, ta bagniole... Sagan, vexée, accelère. Et tout chavire."
En grand frère de plume, Jacques Chardonne rassure Roger Nimier sur son propre talent : "Morand est très content de vous. Je dis que Gaston (Gallimard) semble avoir beaucoup d'amitié pour vous." et félicite son correspondant pour la qualité d'Artaban, revue à laquelle collabore Roger Nimier, Jacques Chardonne étant mis à l'honneur dans un récent numéro : "... surpris de me voir en première page; le texte me remplit de fierté. J'ai méprisé les honneurs, afin d'être honoré. Je ne pouvais être mieux servi que dans ce petit texte." et attribue la paternité du texte le concernant à l'un de ses émules Hussards : "... je me dis : c'est Nimier, ou Hecquet, ou Milliau. A vrai dire, je ne sais. Et je remercie le Seigneur."
Terrassé par tant d'hommages qui lui sont rendus, Jacques Chardonne, lucide, préfère éviter de trop être sous les feux de la rampe : "Voilà pourquoi je ne veux plus rien publier. Dès que l'on vous applaudit, il faut s'en aller."
Très belle lettre de Jacques Chardonne encensant son ami Paul Morand, père spirituel des Hussards, et évoquant le terrible accident de voiture de Françoise Sagan à bord d'une Aston Martin le 13 Avril 1957. Evocation prémonitoire : Roger Nimier se tuant cinq ans plus tard sur l'autoroute de l'Ouest, le 28 Septembre 1962, également au volant d'une Aston Martin.
Lettre autographe datée et signée d'André Frénaud adressée au critique d'art Georges Raillard (12 lignes au stylo bille bleu) à propos de la parution de son dernier ouvrage L'étape dans la clairière.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre, enveloppe jointe.
André Frénaud fait part de son mécontentement d'être si mal perçu dans le monde littéraire et, dans un souci d'être mieux considéré, il interpelle Georges Raillard à propos de son dernier ouvrage L'étape dans la clairière : "... je vous l'adresse comme une approche par l'auteur, très subjective donc et unilatérale, pas du tout une interprétation officielle et complète !!! mais cela vous intéressera peut-être pour éclairer sinon une intention préalable au poème du moins une analyse chemin faisanrt et après coup."
Edition originale, un des 25,30, 35 et 40 exemplaires numérotés sur vergé de hollande, tirage de tête pour chacun des 4 volumes.
Très rare et bel ensemble tel que paru de cette tétralogie autobiographique et féministe.
Chaque volume est présenté dans un coffret signé Julie Nadot reproduisant les plats de couverture et le dos de l'ouvrage.
Troisième tirage de cet album, premier plat de couverture tiré en 3 tons, noir, bistre avec dégradés et réhauts de blanc puis 24 lithographies en noir sur 12 feuillets recto-verso.
Reliure en demi veau gris, dos lisse, quelques épidermures, plats de couverture conservés, reliure signée de Charles Septier.
Cette oeuvre de son extrême jeunesse, réalisée en 1851, influencée par le style de Rodolphe Töppfer, est aujourd'hui considérée comme un incunable de la bande dessinée.
Rare édition originale de la traduction française.
Ouvrage illustré de 2 frontispices et 12 planches numérotées reliées en fin du second volume.
Petit manque au coin supérieur droit et une restauration marginale de la page de faux-titre du premier volume. Quelques rares rousseurs sans gravité, une auréole claire en marge droite de chacune de 12 gravures en fin du second volume.
Reliures en demi maroquin de Russie rouge, dos lisses ornés d'arabesques romantiques dorées, plats de papier marbré, accrocs et frottements sur les plats et les coupes, coins émoussés.
Le livre parut sous le titre The Universal Cook à Londres en 1792 ; sa quatrième édition est traduite en français et publiée en 1810.
Le cuisinier Universel est l'œuvre de deux célèbres chefs Francis Collingwood et John Woollams ayant officié dans les établissements les plus réputés du Strand de Londres : la London Tavern et The Crown and Anchor, connus pour servir les parlementaires du Whig-club.
Cet ouvrage compte parmi les rares exemples d'incursions de la cuisine britannique dans la culture gastronomique française qui exercera encore longtemps une hégémonie quasiment incontestée.
Sa publication était considérée comme une curiosité dans le milieu culinaire français, comme l'indique la préface de l'éditeur ; elle également vue comme une véritable prise de risque selon le grand bibliographe Oberlé :
« Admirons le courage de l'éditeur Tardieu, qui, en 1810, à une époque où nous n'avions pas d'ennemis plus détestés que les Anglais, osa faire traduire un livre chantant les fastes culinaires de la perfide Albion ».
Cette rare publication répondait cependant à une demande d'un public de gastronomes anglophiles : il n'est pas anodin que l'un des premiers restaurants de luxe parisiens ait été baptisé La Grande Taverne de Londres en raison du renom attaché, dès la fin du XVIIIe siècle, à la restauration telle qu'elle était pratiquée en Angleterre, et pour les plats que l'on y servait. L'ouvrage arrive en effet dans le contexte d'une France post-révolutionnaire, où la cuisine sort du milieu aristocratique. Les anciens cuisiniers au service de nobles désormais émigrés ouvrent des restaurants, où ils développent, à l'image de leurs confrères anglais, une véritable « science culinaire ».
Les recettes qui le composent illustrent les changements dans la culture culinaire anglaise au tournant du XIXe siècle. La hiérarchie du prestige, tenue jusqu'alors par la cuisine française avec ses rôts et potages, cède la place aux puddings et aux tartes. On recense seulement quatorze préparations « à la française » : fricandeau, canard, mauviettes, sole, turbot, biscuits, « selle de mouton [pullets] à la Saint-Menehould », « soupe lorraine »... La ville de Londres a remplacé la cour comme centre et moteur, et ses chefs cuisiniers donnent désormais le ton.
Une très rare apparition de la cuisine anglaise dans la gastronomie française, durant une période d'intenses hostilités entre les deux pays sous l'Empire.
Edition originale, un des 55 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers.
Gardes et pages de faux-titre légèrement et partiellement ombrées.
Notre exemplaire est présenté dans un coffret gris historié, dos carré comportant le titre imprimé en rouge, le nom de l'auteur et les sous-titres imprimés en noir, premier plat percé d'une fenêtre laissant apparaître une photographie en noir et blanc sous plexiglass de Simone de Beauvoir dans sa jeunesse, titre imprimé en rouge, nom de l'auteur, tomaison et sous-titre du premier volume imprimés en noir, deuxième plat percé d'une fenêtre laissant apparaître une photographie en couleurs sous plexiglass de l'auteur à l'âge mûr, titre imprimé en rouge, nom de l'auteur, tomaison et sous-titre du deuxième volume imprimés en noir, intérieur du coffret doublé de papier bordeaux, superbe travail signé de l'artiste Julie Nadot.
Précieux exemplaire de ce texte fondateur du féminisme moderne.
Liste manuscrite d'André Malraux (20 lignes au stylo bille bleu) apportant des précisions et des indications pour André Parinaud et concernant la parution de ses ouvrages formant la collection "Ecrits sur l'art" illustrés de photographies de Roger Parry.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli.
Résistant participant à Combat, André Parinaud est un journaliste, chroniqueur, critique d'art et écrivain. De 1959 à 1967, il ccupe le poste rédacteur en chef de l'important hebdomadaire Arts regroupant l'élite de la création française dans tous les domaines artistiques : littérature, peinture, théâtre, cinéma... Il réalisera alors plus de 1000 interviews radiophoniques avec les plus grands écrivains et artistes dont Salvador Dali, Louis-Ferdinand Céline, Colette, Paul Léautaud, André Breton, Georges Simenon et André Malraux... Tout en continuant de travailler à l'O.R.T.F. et à la radio, il fonde plusieurs festivals ou manifestations artistiques comme Le Festival international du film d'art, l'Académie nationale des arts de la rue.