Lithographie originale entoilée, illustrée d'un grand portrait de Liane de Pougy signé A. Gallice, d'après une photographie de Léopold-Emile Reutlinger ("cliché Reutlinger" indiqué dans la planche). Imprimée sur les presses lithographiques de G. Bataille. Traces de plis horizontaux et verticaux, discrètes traces de pliage dû à la mise en rouleau sur le bas de la robe, quatre timbres fiscaux encollés et tamponnés ainsi qu'une ombre en marge gauche.
Rarissime affiche originale illustrée d'un spectacle de la danseuse et courtisane Liane de Pougy, célèbre pour avoir ouvertement affiché sa beauté sur la scène et ses amours féminines dans ses écrits (Idylle saphique, 1901). Inconnue des bibliographes, cette oeuvre est absente de la documentation et ne figure, à notre connaissance, dans aucune collection publique.
Liane de Pougy est avec son amante Émilienne d’Alençon et sa rivale "la Belle Otero", l'une des Trois Grâces du demi-monde parisien de la Belle Epoque. Comme la Nana de Zola, elle triomphe au théâtre par la seule force de la séduction : en profitant sans réserve de l'engouement pour le café-concert et le music-hall, elle touche un vaste public et parvient à conquérir les clients les plus fortunés, jusqu'aux têtes couronnées d'Europe. Sa beauté lui garantit le succès de ces spectacles de pantomime, de magie et acrobaties sur les planches des Folies Bergère et de l'Olympia notamment. Le photographe Reutlinger la fait poser de très nombreuses fois : son fonds à la Bibliothèque nationale de France contient pas moins de 76 photographies de Liane de Pougy outre le cliché qui a servi au dessin de cette affiche (Album Reutlinger de portraits divers vol. 9, p. 23, n°133).
Elle bénéficie aussi de la mode de l'affiche qui connaît un immense succès à la Belle Époque : on lui connaît quelques affiches faisant la promotion de ses performances (Louis Geisler d'après Nadar pour l'Olympia, Paul Berthon pour les Folies Bergère, Georges Redon pour le Casino de Paris, ou encore Manuel Orazi pour une pièce de Lorrain Rêve de Noël à l'Olympia) mais celle-ci était demeurée inconnue. Le dessin de l'affichiste Gallice, qui adapte magistralement le portrait de Reutlinger, fait la parfaite illustration de "la passion de Liane de Pougy pour les perles. Sensible à l’éclat de l’or et des pierres précieuses, la célèbre hétaïre est, encore plus qu’une croqueuse de diamants, une "croqueuse de perles" : la féminité et la lueur lunaire des sphères de nacre attirent irrésistiblement Liane qui, à ses débuts dans l’art de la galanterie, a enduré les coups de cravache assenés par lord Carnavon, le célèbre égyptologue anglais, pour obtenir en récompense une perle d’une inestimable valeur." (Gabriella Asaro).
Un portrait de toute rareté de la "femme spectacle" Liane de Pougy incarnant avec superbe la France des plaisirs.