Véritable première édition, antérieure à l'édition originale parue la même année chez le même éditeur. Notre édition, dite de Robin, fut exécutée à Paris au profit de l'auteur mais « malgré [lui]-même » (Rousseau, Les Confessions, livre X). Au grand regret du perfectionniste Rousseau, Malesherbe - alors censeur de la librairie - contraignit ce dernier à écouler l'édition de Robin avant d'autoriser le débit de l'édition hollandaise.
Notre édition comporte, en outre, la préface dialoguée que l'éditeur hollandais n'inclura que dans le second tirage de 1761. Est relié à la suite le Recueil d'estampes pour La Nouvelle Héloïse (Chez Duchesne, Paris, 1761). L'ouvrage est illustré de 10 figures de Gravelot exécutées par Le Mire, Ouvrier, Lempereur, A. de Saint Aubin, Aliamet, Choffard et Flipart.
Reliures de l'époque en plein veau marbré blond, dos lisses ornés de filets et fleurons dorés ainsi que de pièces de titre et de tomaisons de maroquin rouge, triples filets dorés en encadrement des plats, filet doré sur les coupes et les coiffes, gardes et contreplats de papier à la cuve, toutes tranches peignées.
Petits manques en coiffes de têtes des tomes 4 et 5, idem pour les coiffes de queues des tomes 1 et 2, coiffe de queue du dernier volumes absente, quelques nerfs légèrement fendus en tête et en queue, quatre coins émoussés. Quelques infimes piqûres éparses sans gravité.
Ce grand roman sensible qui fit la gloire du roman épistolaire connut un très vif succès dès sa parution, on tira 4000 exemplaires de l'édition originale et l'œuvre ne connut pas moins de 70 éditions entre 1761 et 1800. La demande se fit tellement forte que les éditeurs se mirent à louer les volumes à la journée et même à l'heure. L'ouvrage fut mis à l'index en 1806 pour outrage aux valeurs de l'Église.
Agréable exemplaire de cette rare première édition de La Nouvelle Héloïse.