Reliure de l'éditeur en plein mouton grainé rouge, tête mauve, dos lisse orné de filets dorés.
Exemplaire complet de son rhodoïd qui comporte un manque en pied du premier plat, de sa jaquette et son étui souple.
Rare réunion de pièces de théâtre et d'opérettes écrites autour du conte du Petit chaperon rouge entre 1800 et 1818.
Détails des éditions :
Le petit chaperon rouge, vaudeville en un acte, par Pierre Blanchard. Chez Fages, An IX, 1800. Edition originale, truffée d'une gravure repliée coloriée à la main représentant Mlle Pauline dans le rôle du petit chaperon rouge.
Le petit chaperon rouge, comédie en un acte, mêlée de couplets, imitée du conte de Perault, par Mr. Dumersan. A Paris, chez Mme Cavanagh. 1811. Edition originale. truffée d'une gravure repliée coloriée à la main représentant Mlle Jenny Vertpré dans le rôle de Simplette, dans Le petit chaperon rouge.
Le petit chaperon rouge, Mélodrame féerie, en trois actes en prose et à grand spectacle, mar MM. Frédéric et Brazier, musique arrangée par M. Schaffner, Ballet de Mr. Frédéric Blanche. Paris, Barba. 1818. Edition originale.
Le petit chaperon rouge, opéra-féerie, de M. Theaulon, musique de M. Boieldieu. A Paris, Ballard. 1818. Seconde édition. 2 gravures repliées et coloriées à la main : L'auteur bien inspirée s'emparant de son sujet (figurant l'auteur traînant par la main le petit chaperon rouge) et Le triomphe d'Appollon ou Le petit chaperon rouge en chemin (curieuse allégorie, le petit chaperon rouge menant des oies en laisse et entraîné par Apollon à la lyre, des oiseaux...
Un second théâtre français ou le kaleidoscope théatral, revue en un acte, mêlée de couplets. A Paris, chez Mlle Huet-Masson. 1818. Edition originale. Cette pièce met en scène les divers chaperons rouges présents dans les théâtres à l'époque : le chaeron rouge des Variétés, du Vaudeville, de La porte Saint-Martin...
Les chaperons et les loups, petite revue en un acte mêlée de vaudevilles par MM. Dubois et Brazier. Paris, chez Barba. 181. Edition originale.
Le magasin de chaperons, ou l'opera comique vengé, par MM. Desaugiers, Dartois. Paris, chez Barba. Sans date. Edition originale. La pièce se déroule dans lre magasin de la mère l'oye, du conte éponyme.
Reliure pastiche d'un cartonnage d'attente de l'époque. Papier fibré et ciré. Dos lisse. Pièce de titre de chagrin rouge. Entre chacune des pièces, plusieurs feuillets vierges. Bel exemplaire.
Ex-libris Armand Liorat (Georges Degas) avec le numéro 290. Auteur dramatique et librettiste français.
NB : Cet ouvrage est disponible à la librairie sur demande sous 48 heures.
Nouvelle édition postérieure d'un an à l'originale.
Infimes éraflures marginales sans aucune gravité sur les plats, légères piqûres en pied du deuxième plat.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline, à Micheline Deshayes du Châtelet, conclu par cette étonnante signature: "L'ogre - Ferd Céline".
Micheline Deshayes danseuse au Châtelet, est une amie de Lucette Almazor que Céline fréquente depuis 1935. Elle deviendra, après guerre, danseuse étoile et on retrouve à son propos la critique d'une de ses prestations au Grand théâtre de Reims dans le Guide du Concert de 1956: "Les deux danseurs étoiles de grande classe (...) se sont taillés un beau succès en particulier dans les préludes de Liszt où Micheline Deshayes fit admirer le fini de sa technique mise au service d'une grâce aussi sensible que légère".
La passion de Céline pour la danse et les danseuses naît en 1915 dans les Music-Hall londoniens, et devient rapidement constitutive de sa vie comme de son oeuvre. D'Elisabeth Craig, sa compagne de 1926 à 1933, dédicataire du Voyage à Lucette Almanzor (avec laquelle il se marie en 1944) et sa grande amie Karen Marie Jensen, les femmes les plus importantes de la vie de Céline sont des danseuses.
Céline témoigne régulièrement dans sa correspondance de l'importance que revêt pour lui cette forme artistique: "il m'est impossible de vivre sans la danse" et "danser tout est là - Nietzsche (si surfait) ne se trompait pas - 'je ne croirai à un dieu que s'il danse s'il raisonne ce cuistre à l'école !" (cf. cahiers de l'Herne n° 3 et 5). Dès 1933, il compose plusieurs ballets qu'il tentera vainement de faire jouer. Comme le souligne H. Godard qui y consacre un chapitre de sa biographie (Gallimard, 2011, p.222-231), la danse constitue pour Céline "un besoin existentiel (...) elle a le pouvoir d'alléger en lui la souffrance intime causée par sa vision si noire de l'homme et de la vie". Et il conclut: "les danseuses aident Céline à supporter les violences [du monde] (...) aussi bien que celles qu'elles suscitaient chez lui en retour. "Ainsi son pamphlet Bagatelles pour un massacre s'ouvre-t-il sur cette image de communion avec le monde, de "raffinement" : "Dans une jambe de danseuse le monde, ses ondes, tous ses rythmes, ses folies, ses voeux sont inscrits ! ... Jamais écrits !... Le plus nuancé poème du monde !... (...) Le poème inouï, chaud et fragile comme une jambe de danseuse en mouvant équilibre est en ligne, Gutman mon ami, aux écoutes du plus grand secret, c'est Dieu ! (...) Je ne veux plus travailler que pour les danseuses... Tout pour la danse !".
C'est au docteur Léon Gutman (alias René Gutman, "humaniste, passionné de danse (...) qui eut la rude tâche d'être l'ami juif de Céline et de Morand" cf. J. Lecarme in Albert Cohen dans son siècle p.232) que s'adresse cet éloge et c'est à lui que le narrateur demande de faire jouer ses deux ballets: "La naissance d'une fée" et "Voyou Paul, brave Virginie " dont les textes suivent. L'échec de Gutman déclenchera alors le long monologue antisémite. Mais, note J. Lecarme, à la fin du pamphlet une nouvelle intervention de Gutman dénonce le délire paranoïaque de Céline: "Tu délires Ferdinand (...) Je vais te faire interner ! (...) Ils sont tous juifs dans les asiles !... ça va bien les divertir... d'entendre ton numéro de folies... tes bêtises... (...) Tu nous fouteras la paix... tu retourneras à tes romans... si t'es sage t'auras un crayon... D'abord c'est des insanités... la race ça n'existe plus... c'est des mythes..." et Céline de conclure ces 6 pages d'"incisive" conversation par : "Gutman, il avait le dernier mot".
A cet étrange contrepoids à la violence de la narration s'ajoute une nouvelle évocation de leur passion commune : la danse avec un autre ballet de l'auteur : "Van Bagaden", dont le texte clôt le livre.
Voie de la réconciliation (impossible ?) de Céline avec le monde, c'est à travers la danse qu'il formule le terrible constat d'échec du Voyage: "On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà." Mais c'est aussi la danse qui assure la fonction salvatrice de l'écriture : "Le texte [doit] être danse, se tenir toujours au bord de la mort, mais ne pas tomber dedans" (note à un de ses traducteurs, cf. H. Godard, p. 226).
Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à une danseuse qui demeurera une amie jusqu'à la fin malgré les avanies de Céline.
(références bibliographiques: Henri Godard, Céline, Gallimard, 2011; Jacques Lecarme. Images de la S.D.N ches Céline et chez Cohen In Albert Cohen dans son siècle: actes du colloque international de Cerisy-la Salle).