De formation académique, peintre réaliste puis naturaliste, Jules Breton fut l'un des premiers artistes du monde paysan et un poète membre du Parnasse, admiré de Van Gogh notamment.
Portrait photographique original du peintre Mai Trung Thu dit Mai-Thu, avec envoi autographe au verso accompagné de son emblématique monogramme au stylo coloré : "à l'abbé Guéniart en souvenir du séjour au S.U.J.A / Maï Thu / 14.6.57"
Dans ce superbe portrait, Mai-Thu est entouré de ses toiles sur soie - pas moins de sept, dont une ronde d'enfants à la composition très proche d'un chef-d'oeuvre de 1965 (vente Aguttes, 26 septembre 2023). On retrouve les grands thèmes qui ont fait la renommée du peintre de l'école d'Hanoï : femmes idéales, jeux d'enfants, cérémonie du thé... Chaque toile est de plus encadrée avec grand soin, souvent de la main même de Mai-Thu, infatigable perfectionniste.
Ayant contracté la tuberculose dans les années cinquante, le peintre a fait plusieurs cures dont une au Sanatorium Universitaire Jacques Arnaud (mentionné par son acronyme dans l'envoi autographe), où il rencontra le dédicataire de cet envoi autographe, le père René Quéniart.
Catalogue d'exposition répertoriant 66 tableaux de Félix Vallotton exposés à la galerie Druet, 20, rue Royale à Paris, du 22 Avril au 3 Mai 1929.
Petites piqûres sur le premier plat, sinon agréable exemplaire.
Catalogue illustré de 7 reproductions photographiques d'oeuvres de Félix Vallotton.
Edition originale, un des 100 exemplaires sur japon, seuls grands papiers.
Reliure en demi chagrin maroquiné bleu marine à coins avec reprise de teinte, dos à quatre nerfs soulignés de filets dorés et orné d'un jeu de septuples filets dorés en encadrement, plats de papier à effet moiré, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée J. Querelle.
Lettre autographe datée et signée d’Antonin Artaud, à en-tête de la brasserie Le Dôme, adressée à Maurice Martin du Gard, fondateur et directeur des Nouvelles Littéraires, 29 lignes à l’encre bleue d’une écriture nerveuse.
Traces de pliures et petites déchirures marginales inhérentes à l’envoi postal et à la manipulation. Petites taches au début de la lettre.
Antonin Artaud se bat pour publier son article sur la peinture de Balthus, exposée pour la première fois en France. Il défend avec férocité celui qu’il considère comme son « double », tant ils étaient semblables physiquement et intellectuellement.
Edition originale, avec la signature et la date de l'auteur en fac-simile "october 1940" sur la page de garde.
Charnières fendues, quelques rousseurs sur les gardes.
Reliure d'éditeur en percaline sable, pièce de titre noire sur le premier plat.
Bel exemplaire de ce carnet reproduisant 82 croquis réalisés dans les abris aériens de Londres durant le Blitz.
Carte postale autographe signée de Jean Paulhan, 22 lignes rédigées à l'encre noire adressée à Felia Leal l'éditrice des "Paroles transparentes", ouvrage de Jean Paulhan orné de 14 lithographies originales de Georges Braque.
Trace de pliure centrale sur la carte qui représente le tableau de Georges Braque intitulé : Cliffs and Boat.
Jean Paulhan prend des nouvelles de sa correspondante : "Etes-vous tout à fait guérie ? Si c'était moi plutôt qui allais chez vous ? " et s'étonne de la petitesse des taxis parisiens : "Ces taxis pour personnes naines sont effroyables..."
De l'étroitesse des taxis, Jean Paulhan bascule sur la frilosité éditoriale de Gallimard : "Imaginez que G.G. ne garde ni Blanchot, ni Noël Devaulx, ni... ni... [...] Au fond G.G. devient Hachette et toute l'expérience de la (jeune) nrf est à recommencer."
Manuscrit autographe signé d'André Breton, rédigé à l'encre noire sur deux feuillets de papier vert.
Pli horizontal à chaque feuillet, pagination au crayon rouge sur le 2e feuillet. Publié dans la revue Art, 1955.
Longue lettre autographe datée d'août 1896 et signée de Paul Gauguin adressée au peintre Daniel de Monfreid. Quatre pages à l'encre noire sur deux feuillets.
Petites déchirures marginales sans atteinte au texte, traces de pli inhérentes à l'envoi.
En pleine descente aux enfers, abandonné dans son paradis artificiel tahitien, Gauguin se sent maudit : "Décidément, je suis né sous une mauvaise étoile" se lamente-t-il. Sa quête de liberté primitive le laisse dans le dénuement et la misère. Souffrant le martyre, le peintre envoie des tableaux à l'un de ses rares soutiens, son fidèle ami Daniel de Monfreid - mais se trompe d'adresse...
Publiée dans les Lettres de Paul Gauguin à Georges-Daniel de Monfreid, 1918, p. 146, n° XXIII ; notre lettre révèle le nom d'Émile Schuffenecker, son ami et comparse de la bourse de Paris puis de Pont-Aven - anonymisé dans la version publiée - que Gauguin vilipende à de nombreuses reprises dans ces pages.
Cette exceptionnelle missive est écrite à Tahiti, où le peintre était retourné l'année précédente, faisant ses adieux définitifs à la vieille Europe. Gauguin ressort tout juste d'un séjour à l'hôpital de Papeete afin de soigner ses jambes meurtries à la suite de coups reçus à Concarneau deux ans plus tôt, pour avoir défendu sa muse, Annah la javanaise. Le peintre n'échappe pas aux séquelles de cette altercation et souffre d'un terrible eczéma purulent à la jambe mais aussi de sa syphilis, noyant ses affres dans l'alcool. Les lettres de Gauguin de l'été 1896, dont celle-ci est un parfait exemple, "sentent la fièvre qui s'est emparée d'un esprit surchauffé par la douleur et le manque de sommeil" (David Haziot). Dans sa confusion, le peintre a mal rédigé l'adresse de l'atelier de Monfreid à la Cité Fleurie, célèbre résidence d'artistes aux allures de chalet où Gauguin avait séjourné : "Je vous ai envoyé le mois dernier un paquet de tableaux. J'ai bien peur pour eux car il me semble que j'ai mis 55 Bd Arago au lieu de 65". Dans cet envoi, figurait sa composition Eihaha Ohipa, peinte dans son atelier de Punaauia et désormais conservée au musée Pouchkine de Moscou. Expédiées par l'intermédiaire d'un officier de marine - le port restant à la charge de Monfreid - les toiles n'arriveront qu'en novembre.
Au-delà de ses craintes enfiévrées, Gauguin livre dans ces lignes un véritable manifeste de son intégrité d'artiste - pendant parfait de son célèbre autoportrait christique Près du Golgotha que le peintre réalise à la même période. Tout comme dans cette toile, son destin se confond avec celui du Christ : "dans les moments les plus difficiles de ma vie j'ai plus que partagé avec des malheureux et sans jamais d'autre récompense que le lâchage complet". Il avait en effet imposé les toiles de Schuffenecker dans des expositions impressionnistes, sauvé son ami Laval du suicide, et ouvert sa bourse à tant d'autres. Au lieu de lui rendre la pareille, Schuffenecker préfère se lamenter sur son propre sort : "Schuff m'écrit vraiment une lettre insensée et injuste et je ne sais que répondre car c'est un esprit malade [...] qu'il est plus malheureux que moi qui ai la gloire la force la santé. Parlons-en ! Je suis doué dit-il à en rendre les autres jaloux". Gauguin qui s'est toujours refusé à transiger et se compromettre, est finalement trahi par une de ses plus proches relations, Schuffenecker, qui devient dans la lettre un véritable Judas Iscariote :"Schuff vient de faire une pétition inutile je crois, pour que l'État vienne à mon aide. C'est la chose qui peut le plus me froisser. Je demande aux amis de me venir en aide pendant le temps qu'il faut pour rentrer dans mon argent qui m'est dû, et leurs efforts pour le recouvrer, mais mendier à l'État n'a jamais été mon intention". Le peintre arrive à un point de non-retour, non seulement meurtri dans sa chair, mais dans son amour-propre : "Tous mes efforts de lutte en dehors de l'officiel, la dignité que je me suis efforcé d'avoir toute ma vie, perdent de ce jour de leur caractère. De ce jour je ne suis plus qu'un intrigant braillard, mais si je m'étais soumis - oui je serais dans l'aisance. Ah vraiment, voilà un chagrin que je ne comptais pas avoir. Décidément je suis né sous une mauvaise étoile." Après cet ultime abandon, Gauguin laissera libre cours à sa frénésie artistique et sensuelle dans sa Maison du Jouir aux Marquises.
À bout de souffrance et sans le sou, Gauguin clame sa détresse et son orgueil brisé - un Christ Nabi délaissant sa croix, prêt à tomber dans la luxure et l'ivresse du pinceau.
Lettre autographe datée et signée d'Edgar Degas adressée au marchand Charles Deschamps, directeur de la succursale du galeriste Durand-Ruel à Londres. Trois pages à l'encre sur un feuillet double.
Petites déchirures marginales sans atteinte au texte, traces de pli inhérentes à la mise sous pli.
Rentré de la Nouvelle Orléans, Degas s'adresse à son marchand attitré à Londres et l'informe de l'arrivée prochaine d'une exquise composition de danseuses, Le Foyer de la danse à l'Opéra de la rue Le Peletier, désormais conservé au Musée d'Orsay : « En attendant vous allez recevoir le petit tableau que vous aviez vu en train et que vous aviez pris l'idée de vendre à M. Huth - Puissiez-vous le faire ! [...] Quant au prix, il me semble que 150 à 200 livres est bien » Deschamps exaucera les souhaits du peintre et vendra le tableau à Louis Huth, financier et mécène de Whistler, pour la somme de 140 livres. La toile fera ensuite partie de la prestigieuse collection d'Isaac de Camondo.
Degas se tourne vers Londres à une période où le marché de l'art anglais permet de pallier la débâcle qui a suivi la guerre franco-prussienne de 1870. Le peintre attend beaucoup de ce nouveau marché britannique en pleine expansion, financé par de lucratives expositions-événement attirant des millions de visiteurs ; le public anglais découvrit ainsi les toiles de Degas au cours de huit expositions de la Société des Artistes Français. Bien qu'il mentionne souvent dans sa correspondance des difficultés d'argent « J'ai vers la fin du mois pas mal à payer. Il me rentrerait quelque argent, que j'en serais enchanté [...] - Occupez-vous de moi, mon cher Deschamps, je vous en serai bien obligé - Dites-moi aussi si la saison n'est pas bien avancée. Je le crains » sa carrière outre-manche était assez florissante et ses ventes profitables. Le peintre ne manque pas de saluer la « colonie française » des peintres exilés, Giuseppe de Nittis et son ami intime James Tissot dont le succès financier constituait pour Degas un exemple de commercialisation efficace des peintures d'un artiste français dans ce pays. Mais à la différence de Tissot, le peintre refusera de s'adapter aux goûts du marché et concentrera ses efforts à défendre la cause impressionniste en France et à l'étranger.
Degas consacre également un passage à un avide collectionneur de ses œuvres, le baryton Jean-Baptiste Faure, commanditaire de sa célèbre série de toiles sur l'Opéra de Paris et propriétaire du Déjeuner sur l'herbe de Manet : « Je devais être à Londres depuis quelque temps, d'après mon dire. Je n'y suis pas parce que le tableau de [Jean-Baptiste] Faure n'est pas fini, que je ne voudrais aller le rencontrer là-bas sans lui donner de meilleures nouvelles, et que je n'ai plus guères le temps de flâner si je veux n'avoir pas encore au 1er septembre rien à lui livrer ». Ironiquement, Faure reprochera aux toiles de Degas de ne pas être correctement finies (!) et lui intentera un procès quelques années plus tard.
Une rare et exceptionnelle missive qui retrace le cheminement d'une célèbre œuvre de Degas et sa relation avec les marchands et collectionneurs, à l'aube de la première exposition des peintres impressionnistes qui se tiendra un an plus tard.