Pliures transversales sans gravité.
On les nomme beaux papiers, tirages limités, exemplaires de têtes ou tout simplement éditions originales. Elles ont été imprimées à quelques exemplaires sur un papier de luxe et soigneusement conservées, dès la première heure, par les découvreurs de ces génies littéraires. Ces éditions sont l'origine de l'œuvre et sa pérennité.
Edition originale très rare et très recherchée selon Clouzot et pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure en plein maroquin rouge, dos à cinq nerfs, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement d'une dentelle dorée sur les contreplats de maroquin blanc cassé enrichi d'un listel de maroquin mosaïqué rouge et d'un jeu de quintuples filets dorés, le listel et les quintuples filets dorés s'entrelaçant en écoinçons, encadrement d'un filet doré sur les contreplats, gardes de soie moirée ivoire, couvertures gris fer et dos conservés (Clouzot signalant deux états des couvertures : celles gris fer - les plus rares - et celles gris bleuté), toutes tranches dorées, doubles filets dorés sur les coupes, chemise en demi maroquin rouge à bandes, dos à cinq nerfs, plats de papier caillouté, étui bordé de maroquin rouge, intérieur de cuir beige, plats de papier caillouté, magnifique reliure signée Huser.
Provenances : des bibliothèques Raoul Simonson et José Peraya avec leurs ex-libris encollés sur un contreplat.
Superbe exemplaire, complet de ses rares couvertures gris fer et du catalogue de l'éditeur qui manque très souvent, établi dans une splendide reliure en plein maroquin doublé et mosaïqué de Huser.
Edition originale, un des 350 exemplaires numérotés sur rives, le nôtre spécialement imprimé pour le général Koenig.
Reliure à la bradel en plein cartonnage blanc façon vélin, dos à quatre orné de caissons soulignés en rouge, encadrement d'un filet rouge sur les plats, premier plat de couverture conservé, tête rouge.
Précieux envoi autographe Marcel Bleustein, qui prit le pseudonyme de Blanchet pendant la Résistance, au général Koenig grand vainqueur de la bataille de Bir-Hakeim : "Pour monsieur le général Koenig, en témoignage de ma grande admiration et de mon respectueux attachement. Son ancien officier de presse Marcel Bleustein-Blanchet le 24 Nov. 1948".
Émouvant hommage d'un Résistant à l'un des tous premiers vainqueurs militaires des forces de l'Axe.
Édition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des rares exemplaires du service de presse.
Très discrète restauration au dos, papier bruni, quelques discrètes traces de pliure en pied de certains feuillets, charmant exemplaire tel que paru.
Notre exemplaire est présenté dans un coffret signé Julie Nadot reproduisant les couvertures et le dos de l'ouvrage.
Cette première édition de L'Étranger fut imprimée le 21 avril 1942 à 4400 exemplaires : 400 service de presse, 500 exemplaires sans mention et 3500 exemplaires avec mentions fictives de seconde à huitième « édition ».
Les exemplaires en service de presse, non destinés à la vente, ne comportent pas l'indication de prix [25 francs] sur le dos de la couverture.
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Iconographie in fine.
Précieux envoi autographe signé d'André Malraux au diplomate et grand résistant, fidèle parmi les fidèles du général De Gaulle, Gaston Palewski à qui est dédié cet ouvrage en dessous de la dédicace imprimée : "C'est pour vous distraire. Vous recevrez vos exemplaires convenables la semaine prochaine".
Edition originale collective des deux voyages en Afrique d'André Gide parus successivement en 1927 et 1928, première et luxueuse édition illustrée de 64 photographies originales de Marc Allégret, tirées en sépia, et de quatre cartes, un des 28 exemplaires numérotés sur Japon impérial, tirage de tête.
Notre exemplaire comporte bien l'achevé d'imprimer de 1928 propre aux exemplaires de tout premier tirage sur Japon et qui sera corrigé dans les exemplaires sur Arches (Bibliographie des écrits d'André Gide, Arnold Naville).
La grande qualité d'absorption de l'encre du papier Japon et son affinité avec la couleur en fait le support idéal pour les fameuses photographies de Marc Allégret héliogravées en sépia.
Reliure doublée à tiges en plein veau aniline blanc, décor peint à l'encre en nuances de vert, de jaune et de rouge, couleurs du drapeau de la République du Congo-Brazzaville, tiges de titane dorées, décor se poursuivant sur les doublures bords à bords, gardes volantes en papier japonais teinté au Kakishibu par la relieuse, couvertures et dos conservés, titrage en long sur le dos. Chemise rigide décorée, titrée sur le dos, étui. Reliure signée de Julie Auzillon, titrage au film doré de Geneviève Quarré de Boiry et tranche de tête dorée à l'or jaune par Jean-Luc Bongrain. (2022).
Très rare tirage de tête sur japon de ce chef-d'oeuvre du livre de photographies et première relation de voyage dans ces territoires très reculés de l'Afrique centrale par un intellectuel critique à l'égard du colonialisme.
Unique exemplaire établi dans une somptueuse reliure d'art, aux couleurs de la République du Congo-Brazzaville.
Édition originale, un des exemplaires de première émission numérotés à la presse.
Reliure en demi maroquin marron, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier à motifs abstraits, gardes et contreplats papier bleu-gris, tête dorée sur témoins, couvertures et dos en parfait état conservés, reliure signée T. Boichot.
Second recueil majeur du poète-soldat aux innovations graphiques inédites et illustré, en frontispice, d'un portrait de Guillaume Apollinaire par Pablo Picasso.
“Quelques-uns des meilleurs poèmes de guerre, toutes langues confondues, sont réunis dans ce recueil, à côté d'oeuvres expérimentales comme Les Fenêtres (proche du cubisme) et La Jolie
Rousse, qui étaient très en avance sur leur temps” (Cyril Connolly, Cent livres-clés de la littérature moderne, nº 32).
Bel exemplaire au papier non cassant ce qui est peu fréquent, rare et étonnant envoi autographe signé de Guillaume Apollinaire : « à monsieur le critique littéraire de La Libre Parole, hommage de Guill. Apollinaire. »
Qui pouvait être le destinataire de cette dédicace non nominative mais adressée à un collaborateur du célèbre journal antisémite fondé par édouard Drumont ?
On connait la position ostensiblement philosémite de Guillaume Apollinaire qui s'enorgueillit dans une lettre de 1899 auprès de Toussaint Luca d'avoir tenté de provoquer Henri Rochefort lisant justement La Libre parole, en déployant devant lui L'Aurore mais sans oser, regrette le jeune dreyfusard, engager la polémique. En 1902, il marque publiquement sa fraternité avec le peuple juif avec une nouvelle parue dans La Revue blanche, Le Passant de Prague : « J'aime les juifs car tous les juifs souffrent partout ». Puis dans Alcools, il dédiera un poème à la religion hébraïque : La Synagogue. Mais c'est sans doute à travers son poème « Le Juif latin », paru dans L'Hérésiarque et Cie qu'Apollinaire dévoile, poétiquement, l'essence de son lien particulier avec la judaïté, dont il partage la condition d'éternel étranger, le sentiment de déracinement et la recherche d'identité.
Il peut donc paraître très surprenant que ce poète, dont la seule trace d'engagement politique fut en faveur de Dreyfus, dédicace son œuvre à un journaliste de La Libre parole, fut-il critique littéraire. Et de fait, La Libre Parole ne contient aucune rubrique littéraire !
A quelques mois de la disparition du poète, ce laconique envoi se révèle ainsi être un formidable et ultime pied de nez de l'impertinence poétique à l'intolérance politique...
« Je t'admire et ne suis que ton miroir fidèle
Car je m'abîme en toi pour t'aimer un peu mieux ;
Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,
Et j'ai fait de mes yeux le miroir de tes yeux
Je t'adore, et mon cœur est le profond miroir
Où ton humeur d'avril se reflète sans cesse,
Tout entier, il s'éclaire à tes moments d'espoir
Et se meurt lentement à ta moindre tristesse
Ô toujours la plus douce ô blonde entre les blondes,
Je t'adore, et mon corps est l'amoureux miroir
Où tu verras tes seins et tes hanches profondes,
Ces seins pâles qui sont si lumineux le soir !
Penche-toi, tu verras ton miroir tour à tour
Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres
Où trembleront encore les mêmes mots d'amour,
Tu le verras frémir des mêmes longues fièvres
Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée
Car il s'est fait très pur afin de recevoir
Le reflet immortel de la beauté sacrée
Penche-toi longuement sur l'amoureux miroir ! »