Milan circa 1911-1912|16.20 x 23 cm|Photographie|une photographie contrecollée sur carton
Vendu
Poser une question
⬨ 85187
Très rare portrait photographique original de Mata Hari, tirage gélatino-argentique contrecollé sur un carton rigide du studio Gigi Bassani & C., Milan, via Passarella, 20.
Tampon sec en partie inférieure droite du carton "Cerasola & Giaconessi". Coins légèrement émoussés, une petite rayure au niveau du rideau. Trace d'adhésif au verso. Les portraits de Mata Hari dans ce format sont d'une grande rareté, nous n'avons pas été en mesure de trouver des photographies similaires passées en vente ces dix dernières années. Celui-ci est notamment absent de l'album compilé par Mata Hari elle-même et conservé au Fries Museum de Leeuwarden.
*
Ce portrait en pied de la plus célèbre espionne du XXe siècle a été réalisé à Milan à l'apogée de sa carrière de danseuse, en 1911 ou 1912. Elle se produit au début de l'année 1911 au célèbre théâtre de la Scala, consécration de sept ans et demi d'apparition dans les salons parisiens et les music-halls. La danseuse y interprète l'intermède qui sera l'un de ses plus fameux numéros, "La princesse et la fleur magique" de l'Aramide de Gluck, sous la direction de Tullio Serafin. Peu de temps après, la Scala la réinvite dans le rôle de la "Vénus noire" du ballet moderne Bacchus et Cambrinus de Romualdo Morenco, où elle danse couverte de perles et parée de sa fameuse brassière de bronze. La danseuse hétaïre est alors convoitée dans l'Europe entière et reçoit les honneurs de Puccini et Massenet. Dans une lettre à son imprésario Gabriel Astruc, elle parle en effet de ces représentations à la Scala, qui étaient une étape importante pour espérer rejoindre les Ballets Russes et asseoir sa réputation de danseuse d'opéra et de ballet : "vous recevez la visite de Mr. Mingardi, directeur de la Scala de Milan, qui me propose un engagement. Je désire beaucoup accepter cela en attendant que Mr [Léon] Bakst fasse ses créations ... Montrez lui mes documents et prenez mes intérêts ... Mata-Hari". Son rêve d'intégrer la fameuse compagnie de Diaghilev ne se réalisera pas. La même année, en 1911, elle échouera à l'audition présidée par le décorateur Bakst, en remplacement du maître russe qui ne daignera pas la voir danser. Ce fabuleux portrait en pied la montre parée de splendides fourrures ; la légende voudrait même qu'elle se soit rendue nue sous un manteau d'hermine devant le peloton d'exécution. On la voit arborant un manteau presque identique dans une photographie prise au champs de courses, lieu de rendez-vous par excellence des demi-mondaines, lors du prix de Longchamp en 1911. Un superbe et envoûtant portrait de la grande prêtresse orientale de la Belle Epoque au destin tragique, réalisé au point culminant de sa carrière de danseuse.