Edition originale, un des 50 exemplaires numérotés sur japon, le nôtre un des quelques exemplaires nominatifs, celui-ci imprimé spécialement pour le Docteur Anselme Weill, seuls grands papiers.
Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve légèrement pailleté, couvertures conservées, tête dorée sur témoins.
Rare et agréable exemplaire à toutes marges.
Très rare envoi autographe signé d'Alfred Dreyfus : "au Dr Weill, Souvenir reconnaissant et affectueux. A Dreyfus." Les dernières lettres du mot "affectueux" ont été rognées par le relieur.
Le Docteur Anselme Weill fut celui qui annonça à la famille Dreyfus sa condamnation à perpétuité et sa dégradation. Dans son ouvrage Affaire Dreyfus, L'honneur d'un patriote, Vincent Duclert raconte : "Mathieu [Dreyfus, frère d'Alfred] avait chargé un parent de la famille Hadamard, le docteur Weill, d'attendre l'annonce du verdict et de porter la nouvelle rue de Châteaudun, dans l'appartement où attendait une petite foule d'amis et de membres de la famille. Il arriva à 7 heures et demie du soir." Il révèle également qu'Anselme Weill avait témoigné en faveur d'Alfred Dreyfus lors de son procès : "D'autres allégations purent être détruites, par exemple celles qui furent prêtées au docteur Weill, dont la femme était cousine au troisième degré de Lucie Dreyfus. « J'affirme, et les rapports très fréquents, presque journaliers que j'ai eus avec lui comme parent, comme médecin et comme ami, me permettent de le faire, j'affirme que Dreyfus a toujours été un mari parfait, et que jamais je ne l'ai connu joueur, ni libertin. Or, c'est juste le contraire que l'on me fait dire, et je proteste contre ces allégations. Je n'ai rien à ajouter. », déclara-t-il à la cour."
C'est donc sans surprise qu'Alfred Dreyfus envoya l'un de ces rares exemplaires sur papier japon à ce cousin et ami et l'un de ses plus vifs défenseurs.
Les exemplaires imprimés sur papier japon (probablement 25 numérotés vendus en souscription et 25 nominatifs réservés aux proches et aux principaux soutiens) et dédicacés par Alfred Dreyfus sont d'une insigne rareté, on en connaît que quelques uns : à Emile Zola, au Colonel Picquart, au Docteur Brissaud, à Emmanuel Vidal-Nacquet, à Mme Henri Bernheim (sa nièce), à Bernard Lazare (aujourd'hui conservé au Musée de Bretagne) et à Sacha Guitry.