Édition originale illustrée de 13 planches dépliantes gravées par Mad. De Lusse, portrait de l'auteur non-signé en frontispice.
Reliure de l'époque en plein veau, dos à cinq nerfs orné de doubles caissons et fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, triple filet doré en encadrement des plats, double filet doré soulignant les coupes, contreplats et gardes de papier à la cuve, toutes tranches dorées.
Mors, coiffes, coupes et coins habilement restaurés, une mouillure marginale au frontispice (sans atteinte à la planche), ainsi qu'en marge supérieure de quelques cahiers.
Ex-dono à la plume, notes manuscrites et ex-libris « vicecomitis de Orsanna » encollé au verso de la page de titre.
Ce Dictionnaire de musique est représentatif de la place de choix qu'occupe la musique dans la vie de Jean-Jacques Rousseau, que ce soit par des écrits théoriques ou par la composition d'œuvres musicales qui lui valent un certain succès à la cour de Louis XV. Mélomane avant d'être philosophe, Rousseau se voit confier par Diderot et d'Alembert en 1749 les articles de l'Encyclopédie traitant de la musique, expérience clef de l'écriture de ce Dictionnaire, pensé d'abord en 1754 comme une rectification des entrées encyclopédiques alors rédigées dans la hâte.
Construites suivant les préoccupations encyclopédiques et philosophiques de Rousseau, les définitions sont empreintes de réflexions critiques de l'auteur et agrémentées d'illustrations gravées en fin de volume permettant une lecture parallèle des définitions. Cette organisation participe de la simplicité prônée par Rousseau en musique. Bien que l'auteur s'en défende dans la préface, ce livre s'inscrit dans la Querelle des Bouffons, débat qui oppose Rousseau à Jean-Philippe Rameau (1653-1764) sur l'évolution de la musique en France, Rousseau étant partisan de l'influence de l'opéra italien et Rameau défendant la tragédie lyrique française.
Bel exemplaire de ce premier dictionnaire de musique, emblématique de l'entreprise encyclopédique.