Édition originale. Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre de veau rouge. Coins émoussés. Épidermures sur les bordures et sur le second plat. Petites piqûres et traces de mouillures dans les marges. Page de titre en partie décousue. Planches mal repliées in-fine. Un trou au mors supérieur en queue. La Méthode constitue un manifeste pour une révolution dans le monde de la chimie, et la naissance de la chimie moderne, une chimie qui tourne résolument le dos au passé en devenant scientifique. C'est Lavoisier, savant le plus influent à l'Académie des sciences, qui réunit autour de sa théorie et pour la soutenir d'une façon déterminante, les plus grands chimistes français : Fourcroy, Berthollet, Adet, Hassenfratz, et Guyton de Morveau, que le groupe déjà constitué accueille à Paris en février 1787. Ce dernier les rejoint avec une nomenclature chimique avancée, laquelle sera revisitée par Lavoisier, qui exige de Morveau qu'il abandonne sa théorie phlogistique (principe d'un élément combustible dans l'air) qui date du XVIIème, puisqu'il a découvert le rôle de l'oxygène. C'est à ce prix que lui est confié la présentation de la nouvelle nomenclature. C'est dans la séance du 2 mai 1787 à l'Académie des Sciences que seront prononcés pour la toute première fois les termes « oxygène », « hydrogène », et « carbone ». Adet et Hassenfratz sont responsables de la proposition de symboles pour de « nouveaux caractères à employer en chimie », qui n'aura pas beaucoup de succès mais sera promis à un grand avenir. L'ensemble du projet se place sous l'autorité et la volonté de Lavoisier, et la décision que Morveau porte le projet est une décision politique, qui doit permettre une meilleure réception chez les savants étrangers. Nul ne s'y trompera car c'est Lavoisier qui sera attaqué par la science occidentale. Ouvrage très important qui signe l'acte de naissance de la chimie scientifique.