Le vélin, inventé par James Whatman pour l'éditeur John Baskerville, est ainsi nommé parce que son absence de trame et de grain évoque l’antique peau de vélin qui précéda l’invention du papier et servit encore longtemps pour les tirages uniques destinés à de grands personnages. Lisse et satiné, généralement d’une blancheur parfaite, c’est un papier homogène, sans grain ni texture qui ne s’offre pas à l’admiration du lecteur pour sa beauté, mais qui porte le texte avec netteté et sans transparence. « Pur fil », c’est-à-dire « riche » (mais rarement de composition exclusive) en lin et chanvre à l’instar des papiers de chiffons d’antan, il est d’une souplesse au feuilletage qui invite à une lecture insatiable et se prête idéalement aux découvertes de textes inconnus et de nouveaux auteurs.