Dos insolé comportant aussi une pale mouillure en pied, une déchirure en pied du premier plat.
Précieux envoi autographe signé de Jules Romains : "A Jacques Copeau son ami."
Lorsque le dédicataire est prestigieux, lorsque la dédicace s'inscrit dans l'histoire de l'écrivain ou apporte un éclairage nouveau sur l'oeuvre... l'autographe d'exception témoigne d'un événement majeur : la rencontre de l'oeuvre avec l'Histoire.
Comme devant une place / Pleine de gens et de bruit / Je reste figé sur place / Arrêté devant ma vie
Edition originale sur papier courant.
Ouvrage orné, en frontispice, d'une illustration de Joan Miro.
Très précieux envoi autographe signé de Janine Queneau à son grand ami Boris Vian : "A Boris dont je crains d'avoir bien mal suivi les conseils. Avec beaucoup d'affection. Janine."
Provenance : Fondation Boris Vian.
Troisième édition après l'originale parue à Bordeaux en 1593 et une seconde parisienne en 1594. L'exemplaire porte une mention de seconde édition car elle est la deuxième à paraître à Bordeaux.
Rarissime envoi autographe signé de l'auteur en page de garde : « Pour Monsieur de Rives en memoire de moy. A Caors ce iiij [4] may 1595. Charron. » Il s'agit certainement de Jean III du Rieu, seigneur de Rives, qui appartenait à la famille d'Antoine Hébrard de Saint-Sulpice, évêque de Cahors. Pierre Charron avait été appelé par ce même évêque à Cahors comme théologal, et devint son vicaire durant six ans.
Reliure en plein vélin à rabats d'époque, dos lisse muet.
Large jaunissure de la page de garde jusqu'à la page 30, puis moindre, en milieu de page sur toute la première partie et jusque vers la page 120 de la seconde partie. Cette jaunissure reprend de la page 760 à la fin.
Premier écrit de Pierre Charron, qui développe dans cet ouvrage polémique à l'égard du protestantisme trois grandes « vérités » : la religion est nécessaire, le christianisme est révélé et seule l'Église romaine est la véritable Église. C'est particulièrement ce dernier point que l'auteur s'efforce de démontrer. Cette troisième partie est si importante qu'elle possède sa propre page de titre et occupe les deux tiers du livre.
À Bordeaux, Pierre Charron rencontra Montaigne dont les idées imprégnèrent ses œuvres et sa pensée. Il se lièrent d'une si profonde amitié que Montaigne désigna Charron comme héritier du blason de sa maison.
Les ex-dono ou envois autographes de grands humanistes du XVIè siècle sont d'une excessive rareté.
Édition originale sur papier courant.
Reliure de l’éditeur en plein cartonnage, dos lisse, petits accrocs sans gravité sur les coiffes et les coins.
Iconographie.
Rare et précieux envoi autographe signé d’Henri Calet à Odette et Francis Ponge.
Édition originale, très rare et recherchée, de l’une des plus importantes œuvres autobiographiques de l’histoire de la littérature française, chef-d’œuvre de George Sand.
Reliures en demi veau fauve, dos à quatre nerfs sertis de guirlandes dorées ornés de filets dorés et noirs, frises dorées en têtes et en queues des dos, plats de papier marbré, couvertures et dos conservés pour chacun des volumes, élégantes reliures pastiches. Une habile restauration de papier à la page 209 du premier volume, une petite déchirure marginale sans manque à la page 241 du cinquième tome, un cahier roussi en marge dans le douzième volume, premier plat de couverture restauré dans le tome 16 ainsi que quelques taches marginales en fin de ce même volume.
Précieux envoi autographe signé de George Sand sur la page de faux-titre du premier volume, à son plus grand ami [François] Rollinat, intime de Nohant et père du poète Maurice Rollinat, prénommé comme le fils de George.
Agréable et rarissime exemplaire, de surcroît enrichi d’un envoi autographe signé de George Sand, quasi exempt de toute rousseur et établi dans une reliure uniforme pastiche romantique. Quelques taches marginales sans atteinte au texte.
Édition originale illustrée de deux portraits du Père Ubu dessiné par Alfred Jarry.
Reliure en demi maroquin fauve à coins, dos quatre nerfs sertis de filets noirs, date dorée en queue, plats, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos (comportant des restaurations) conservés, tête dorée, reliure signée G. Gauché.
Précieux et rare envoi autographe signé d'Alfred Jarry : « Exemplaire de Georges Rodenbach. Alfred Jarry. »
Provenance : de la bibliothèque personnelle du Président Georges Pompidou avec son ex-libris encollé sur un contreplat.
« Il a montré qu'on pouvait à la fois aimer Racine et aimer Soulages… Poussin et Max Ernst… Virgile et René Char, et de ce point de vue, il a été exemplaire » (Alain Peyrefitte).
Sur les bancs de l'Ecole Normale et dans la haute administration, la banque et enfin la politique, Georges Pompidou a constitué au sein de sa bibliothèque personnelle une "anthologie" de la littérature française. Ce précieux exemplaire d'Ubu Roi est révélateur de son identité d'homme de lettres, entre classicisme et avant-garde. Pompidou, dont la formation littéraire imprégna la pensée et ses discours politiques, manifesta et cultiva aux côtés de son épouse Claude un goût pour l'art moderne, le cinéma, mais aussi le théâtre : on le sait adepte de Jules Romains, lecteur de Beckett et grand admirateur de Louis Jouvet. Les arts de la scène lui sont entre autres redevables pour le soutien sans faille qu'il exprima au Théâtre National Populaire de Jean Vilar, qui monta justement une nouvelle mise en scène d'Ubu Roi en 1958 au palais de Chaillot.
Ce chef d'œuvre de Jarry porte également la marque de son célèbre et premier propriétaire, le symboliste belge Georges Rodenbach, « l'un des plus parfaits écrivains des Flandres », qui reçut l'ouvrage enrichi d'un envoi signé de l'auteur, son confrère collaborateur de la Revue blanche. Ils firent tous deux partie de la cohorte des disciples de Stéphane Mallarmé se réunissant chaque mardi auprès du Maître dans son salon de la rue de Rome. Egalement affilié au cénacle des Hydropathes auquel Jarry a activement participé, Rodenbach publie la même année que la parution d'Ubu un de ses plus importants recueils de poèmes, Les vies encloses, inspiré par l'occultisme de Novalis et les romantiques allemands. Jarry se réclamant de Pantagruel comme Rodenbach de Baudelaire, l'un lutta contre l'incompréhension publique, l'autre s'en réjouit : ils évoluèrent aux deux extrémités du spectre mallarméen.
Admirable témoin du microcosme bohème parisien littéraire, cet ouvrage de provenance et d'appartenance prestigieuse unit entre ses pages deux grands noms du théâtre avant-gardiste et de la poésie fin-de-siècle : Jarry, le mystificateur sans égal et Rodenbach, le nostalgique poète des vies encloses.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des exemplaires du service de presse.
Papier jauni comme généralement, une petite déchirure en pied du dos.
Rare exemplaire du premier roman de Roger Nimier dans lequel l'insolence, la tendresse, la provocation politique feront basculer le personnage principal de la Résistance à la Milice.
Bel envoi autographe signé de Roger Nimier à Charles Orengo, journaliste puis créateur des Editions du Rocher en 1943 : "Pour monsieur Charles Orengo - maintenant que Laudenbach lui montre mes lettres, j'ose lui envoyer ce roman.
Il commence mal, mais rassurez-vous : il finit bien. Roger Nimier avec l'apparence de son respect pour son nouvel éditeur."
Édition originale, imprimée sur vélin d'Angoulême, avec les coquilles habituelles et comportant les six poèmes condamnés, un des quelques exemplaires remis à l'auteur et « destinés à des amis qui ne rendent pas de services littéraires ».
Reliure en plein maroquin émeraude, dos janséniste à quatre nerfs, contreplats doublés de maroquin grenat encadrés d'un filet doré, gardes de soie dorée brochée à motifs de fleurs stylisées japonisantes, les suivantes en papier à la cuve, couvertures dite de troisième état (comportant deux restaurations marginales au second plat) et dos conservés, toutes tranches dorées sur témoins, étui bordé de maroquin. Reliure signée de Marius Michel.
Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de Baudelaire au crayon sur la page de faux-titre : « à M. Tenré fils, souvenir de bonne camaraderie, Ch. Baudelaire » et de trois corrections autographes, au crayon pages 29 et 110 et à l'encre page 43.
Exceptionnelle dédicace à un ami d'enfance, banquier et intellectuel, un des rares envois d'époque qui ne soient pas motivés par les nécessités judiciaires ou par les intérêts éditoriaux.
En effet, même les quelques exemplaires sur hollande furent en grande partie consacrés à des offrandes stratégiques afin de contrer ou d'atténuer les foudres de la justice qui, en juin 1857, n'a pas encore rendu son jugement. Poulet-Malassis en gardera un souvenir amer : « Baudelaire a mis la main sur tous les exemplaires papier fort et les a adressés comme moyens de corruption à des personnages plus ou moins influents. Puisqu'ils ne l'ont pas tiré d'affaire, je crois qu'il ferait bien de les leur redemander. »
La correspondance de Baudelaire permet de cerner assez précisément les différents types de dédicaces que fit le poète à la parution de son recueil. Il adresse lui-même une liste à de Broise pour mentionner les dédicataires des envois de presse, principalement de possibles intercesseurs judiciaires et des critiques littéraires influents. Le poète requiert ensuite « vingt-cinq [exemplaires] sur papier ordinaire, destinés à des amis qui ne rendent pas de services littéraires ». Une lettre à sa mère nous apprend qu'il n'en a obtenu que vingt. Quelques-uns furent adressés dès juin 1857 à ses amis, dont celui de Louis-Ludovic Tenré. D'autres furent conservés par le poète ou offerts tardivement comme ceux d'Achille Bourdilliat et Jules de Saint-Félix.
Si Tenré, cet ami d'enfance que Baudelaire vient de retrouver en décembre 1856, est honoré, dès la publication des Fleurs du Mal, d'un des rares exemplaires personnels du poète, soigneusement corrigé des trois coquilles qu'il a immédiatement repérées, ce n'est pas en considération d'un service rendu ou en vue d'un bénéfice immédiat. Cependant, comme toujours chez Baudelaire, ce n'est pas non plus en simple « souvenir de bonne camaraderie » qu'il adresse son œuvre maîtresse à ce compagnon de pension du collège Louis-le-Grand.
Dès 1848, Louis-Ludovic Tenré a pris la succession de son père, l'éditeur Louis Tenré qui, à l'instar de quelques autres grands éditeurs, s'est reconverti dans l'investissement, le prêt et l'escompte exclusivement adressé aux métiers du livre. Ces libraires banquiers ont joué un rôle essentiel dans la fragile économie de l'édition et ont contribué à l'extrême diversité de la production littéraire du XIXè siècle, soutenant l'activité de petits mais audacieux éditeurs et en liquidant d'autres à grand fracas judiciaires.
En décembre 1856, Baudelaire annonce à Poulet-Malassis qu'il a déposé chez cet « ancien camarade de collège » un billet à ordre périmé que Tenré, par amitié, a bien voulu accepter. Il s'agit justement du premier acompte pour « le tirage à mille exemplaires [d'un recueil] de vers intitulé Les Fleurs du Mal ». Avec cet exemplaire tout juste sorti des presses, Baudelaire offre ainsi à Tenré le précieux fruit du travail escompté par son nouveau banquier. C'est le début d'une longue relation financière. Parmi tous les créanciers de Baudelaire, Louis-Ludovic Tenré sera le plus favorable au poète et le seul auquel soit adressée une œuvre dédicacée.
Dans son ouvrage Les Patrons du Second Empire, banquiers et financiers parisiens, Nicolas Stokopf consacre un chapitre à Louis-Ludovic Tenré et évoque la relation privilégiée entre le poète et ce financier atypique et érudit, consul du Paraguay et spécialiste de l'Amérique latine, également auteur d'un important ouvrage Les états américains publié à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1867 dont il était un des commissaires.
Même les innombrables aléas financiers du poète ne terniront jamais durablement leur entente. La confiance que lui accorde ce fils d'éditeur n'est pas étrangère à son intérêt pour la littérature comme en témoigne l'excellent état de conservation de l'exemplaire que lui offre Baudelaire. Cité à de nombreuses reprises dans sa correspondance, et dans son « carnet » - sorte d'agenda poétique rédigé entre 1861 et 1863 - Louis-Ludovic Tenré devient rapidement le principal interlocuteur financier du poète dont la vie est pourtant marquée par la crainte de ses créanciers.
« Il y a une formidable incohérence entre l'intelligence éblouissante de Baudelaire et le chaos de sa vie matérielle. Il passe son temps dans sa correspondance à courir après l'argent, ses lettres ne parlent presque que de cela. Il est incapable de gérer un budget de 200 francs par mois et fait des dettes partout, alors qu'il n'en a pas le droit, puisqu'il est sous tutelle. Pire encore : sa rente lui sert uniquement à payer les intérêts des emprunts qu'il contracte à des taux très élevés. C'est le cercle vicieux : il creuse lui-même son propre gouffre financier. » (Baudelaire, Marie-Christine Natta)
Les exemplaires des Fleurs du Mal de 1857 dédicacés comptent parmi les plus prestigieuses pièces bibliophiliques et occupent depuis longtemps une place de choix dans les grandes collections privées (Marquis Du Bourg de Bozas, Jacques Doucet, Sacha Guitry, Pierre Berès, Colonel Sickles, Pierre Bergé, Bernard Loliée, Pierre Leroy, Jean Bonna...).
L'importance capitale de cette œuvre dans l'histoire littéraire, bien au-delà de la francophonie, autant que l'histoire particulière de sa publication, ont contribué à l'intérêt porté très tôt à l'édition originale et plus encore aux rares exemplaires offerts par l'auteur.
En 1860, lors de la vente à l'encan de tous les biens de Custine, mort en août 1857, il était encore fait peu de cas des poésies d'un poète graveleux dédicacées à un écrivain de mauvaises mœurs. Mais, en 1865, Baudelaire lui-même constate que « depuis deux ans on demande partout [Les Fleurs du Mal], et dans les ventes, elles se vendent même assez cher ». Et déjà en 1873 et 1874, les ventes des bibliothèques de Gautier et de Daumier mentionnent leurs précieux exemplaires et « l'ex-dono autographe » dont ils sont ornés.
Dès lors, les exemplaires dédicacés sont décrits et référencés, ce qui a permis aux bibliographes de dénombrer et d'attribuer 55 exemplaires de la première édition des Fleurs du Mal enrichis d'un envoi de Baudelaire.
Parmi ceux-ci, certains ont été détruits (comme celui de Mérimée, lors de l'incendie de sa maison), d'autres ne sont attestés que par la correspondance du dédicataire, mais ne furent jamais connus (notamment les exemplaires de Flaubert, Deschamps, Custine et Molènes), plusieurs d'entre eux ne firent qu'une brève apparition au XIXè siècle avant de disparaitre (on compte parmi eux les exemplaires de Honoré Daumier, Louis Ulbach et Champfleury). Enfin, quelques grandes institutions internationales, bibliothèques et musées en acquirent très tôt pour leur collections (dont ceux de Saint-Victor, Le Maréchal, Nadar, Pincebourde...).
Depuis la Seconde Guerre mondiale, seule une trentaine d'exemplaires des Fleurs du Mal comportant une dédicace de Baudelaire est apparue en bibliothèque, vente publique ou catalogue de libraire, faisant chaque fois l'objet d'une attention particulière de tous les professionnels, institutions internationales et bibliophiles avertis.
Parfaitement établi, avec ses couvertures, dans une reliure janséniste par un des grands relieurs de la fin du XIXè siècle, le très bel exemplaire de Louis-Ludovic Tenré, un des vingt réservés à l'auteur, enrichi des précieuses corrections autographes et offert par Baudelaire dès la parution, apparaît comme un remarquable témoin des conditions particulières de la parution de cette œuvre mythique.
Fabuleuse lettre autographe du peintre Fernand Léger rédigée en première ligne durant la bataille d'Argonne, adressée au marchand d'art parisien Adolphe Basler.
92 lignes à l'encre noire, quatre pages sur un feuillet double, daté par Léger du 28 mai 1915.
La lettre autographe est présentée sous une chemise en demi maroquin vert sapin, plats de papier vert à motif stylisé, contreplats doublés d'agneau vert, étui bordé du même maroquin, ensemble signé Goy & Vilaine.
La lettre a été choisie pour l'anthologie de Cécile Guilbert, Les plus belles lettres manuscrites de Voltaire à Édith Piaf, Robert Laffont, 2014.
Rarissime poème satirique autographe de Louis Aragon, intitulé « Distiques pour une Carmagnole de la Honte », écrit entre septembre 1944 et février 1945. 26 vers sur un feuillet rédigé à l'encre noire, avec une note de l'auteur à l'encre bleue en bas de page.
Notre manuscrit fait partie d'un ensemble de treize poèmes rédigé au premier semestre de l'année 1945 et destiné à paraître dans une anthologie poétique (Aragon, chez Pierre Seghers éditeur à Paris, Collection « Poètes d'aujourd'hui » n° 2, 20 juillet 1945). Il fut adressé par Aragon comme copie de travail à son directeur de publication et ami Claude Roy. Ce poème autographe constitue le seul manuscrit connu des Distiques, le large fonds d'archives Triolet-Aragon de la Bibliothèque nationale de France n'en conservant ni manuscrit ni jeu d'épreuves.