Agréable exemplaire.
Précieux envoi autographe signé de Jacques Vergès à Régine Deforges.
Provenance : de la bibliothèque de Régine Deforges.
Édition originale sans mention pour laquelle il n’a pas été tiré de grands papiers.
Reliure en demi maroquin marron à coins, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs avec reprise de teinte, date dorée en queue, plats, gardes et contreplats de papier marbré façon bois, couvertures et dos conservés, tête dorée, élégante reliure signée Alix.
Ex-libris manuscrit à l’encre noire et une discrète restauration en angle supérieur droit de la première garde.
« Dans sa cosmogonie, chaque chose, chaque être, végétal, animal ou humain, mérite le même respect. Car tous sont confrontés à la même loi d'airain : la solitude. » (Luc Desbenoit).
« Les photographies de Marc Trivier écrivent une tragédie de la lumière, celle-ci n'accueillant les êtres - hommes, arbres ou bêtes - qu'en les brûlant, avant disparition. » (Xavier-Gilles in Le Monde Libertaire).
« De trente-cinq ans de pratique photographique, d'obsessions, c'est peut-être ça qui reste : un mode d'enregistrement singulier de la brûlure de la lumière, décliné d'une image à l'autre, en une succession de propositions qui se ressemblent et pourtant chacune est aussi singulière que la fraction de temps auquel elle renvoie. » (Marc Trivier).
« La photographie ne dit qu'une chose : « C'était. » On ne fixe que ce qui a été. S'il y a une tragédie, elle est là. » (Marc Trivier)
« (...) au lieu d'être un portraitiste d'écrivains et d'artistes parmi tant d'autres, il se marginalise par son dispositif : sous prétexte de réglages, il fait attendre ses modèles, il les fait poser plusieurs minutes ce qui leur donne un air las. Il attend peut-être un comportement plus naturel. Et on se retrouve face à Francis Bacon en équilibre précaire, Samuel Beckett, Jean Dubuffet ou encore Michel Foucault plus ou moins tassés sur leur chaise. Des images intimes. » (Sylvie Rousselle-Tellier, « Une image de fatigue chez Marc Trivier », Marges 2004).
« Je lisais Genet ; pour moi Genet, c'était des lettres sur un livre. Et puis un jour j'ai vu son portrait, il y a eu comme une fracture. Comment était-il possible que ces signes soient aussi quelqu'un ? Faire un portrait, c'est ressouder le nom et le visage. » (Marc Trivier).
« Ce qui m'intéressait, ce n'était pas de photographier simplement un corps ou un visage, mais cette situation particulière qui est quelqu'un en train de faire la photo de quelqu'un d'autre. » (Marc Trivier).
Edition originale de la traduction française établie par Victor Largeau et donnée en 1844 à l'archéologue genevois Gustave-Philippe Revilliod (1817-1890) par des Maures dont il était devenu intime.
Reliure en demi basane marron à coins, dos muet à cinq nerfs, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures salies conservées, reliure moderne.
Quelques petites rousseurs.
Explorateur (il tenta par deux fois une traversée du Sahara, dont la première cette même année 1875), Victor Largeau (1842-1897) devint ensuite administrateur colonial ; il fut le père du général Victor-Emmanuel Largeau (1867-1916), un des fondateurs du Tchad.
Edition originale de ce texte circonstanciel et orné de 4 planches hors-texte.
Dos muet légèrement décoloré, rare et agréable exemplaire.
Archevêque d'Alger depuis 1867, Charles Lavigerie (1825-1892) deviendra en 1884 primat d'Afrique par son cumul exceptionnel avec le siège de Carthage, restauré à son profit.
Il se préoccupa très tôt des fouilles du site de Carthage.
Très rare édition originale ornée de 40 lithographies (cf Colas 1581. Mayfair, Algeria, 751. Tailliart, 1001. Iconographie de l'Algérie.)
Quelques petites rousseurs, la première garde est marginalement froissée sans gravité.
Les 40 planches, sur 37 feuillets, se répartissant ainsi : 37 planches lithographiées en noir, dont un plan et une carte dépliante (les planches 11-12, [37-38] et [39-40] figurant sur un seul feuillet.
L'un des plus rares et des plus beaux albums sur l'Algérie, illustré de 40 planches lithographiées, sur 37 feuilles, ici en noir : La carte de la régence d'Alger, la Vue d'Alger et celle de Constantine, de plus grand format, comptent double. Cet album est si rare que même Esquer, auteur d'une monumentale "Iconographie de l'Algérie", n'a pu examiner qu'un exemplaire comportant 35 planches.
Reliure en demi maroquin de Russie vert, dos lisse muet orné de doubles filets à froid, plats de papier marbré comportant quelques taches claires, coins en vélin vert légèrement émoussés, reliure de l'époque],
Lithographiées par Simon fils d'après des dessins de Robert Jungmann, les planches représentent des costumes et des vues d'Algérie. L'auteur, qui se présente comme un réfugié polonais, explique dans l'avant-propos qu'il a servi pendant près de quatre ans dans l'armée d'Afrique, et que le but de son travail "est de donner sur Alger et ses environs, pays qui de jour en jour gagne d'intérêt pour nous, une relation courte mais exacte".
Le texte comprend quatre chapitres : Aperçu géographique ; remarques historiques ; costumes, mœurs et usages des indigènes, leur manière de faire la guerre, etc. ; état de l'industrie, du commerce, des arts et des sciences. On y trouve des renseignements descriptifs précis sur Alger, Blida, Médéa, Oran, Tlemcen et Constantine, ainsi que des considérations sur l'histoire, le climat, l'agriculture et la colonisation. L'illustration comprend une carte de la Régence d'Alger, aux contours coloriés, où figure aussi une grande partie de la régence de Tunis ; un portrait de Hussein Pacha, dernier Dey d'Alger ; des vues pittoresques : Vue d'Alger, point de vue près de Mustapha Pacha, à Alger, vue d'une partie de la place d'Alger, la porte Bab-el-Oued, le marabout de Sidi-Yakoub, fontaine aux environs d'Alger, vues de Constantine et de Bône…, et des planches d'habitants en costumes : Cavaliers arabes, bédouins, femmes maures, kabyles, coulouglis, juifs et juives d'Alger, marabout, corsaires algériens, zouaves, etc...
Edition originale de cet ensemble d'impressions et de notices sur l'Algérie française, dont la pacification venait juste de s'achever (cf Quérard VI 70. Playfair 1264. Voir Gay 953 et Tailliart 812.)
Reliures en demi basane vert bouteille, dos lisses orné de filets et de triples caissons dorés, encadrement d'un filet doré sur une grande plaque décorée de motifs estampés à froid sur les plats de percaline, fers de lycée [Pensionnat de M. Ballé], gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches marbrées, lisérés dorés en têtes et en pieds des coupes, reliures de l'époque.
Quelques restaurations sur les coiffes et les mors, étiquettes de prix scolaire encollées en regard des pages de faux-titre.
L'ouvrage est parfois attribué à Jean-Joseph, le frère aîné de Baptistin (1809-1864), plus prolifique et plus connu (on ne prête qu'aux riches) : "Un des livres importants pour la description de l'Algérie ; il contient une foule de renseignements de toute nature et des vues personnelles sur un certain nombre de questions algériennes".
Edition originale illustrées de portraits, vues et plans in-texte (cf Tailliart 1966.)
Quelques petites rousseurs.
Reliures en demi chagrin havane, dos à quatre nerfs sertis de pointillés dorés et ornés de compartiments de filets avec motifs décoratifs dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, tête dorées, couvertures et dos conservés comportant de petits manques et quelques salissures.
Plusieurs chapitre du second volume sont consacrés à Médine et à La Mecque, avec une notice sur les Ouhabites ou Wahabites, une description détaillée des mosquées de Médine et de La Mecque, des cérémonies du pèlerinage, etc... L'auteur, ministre plénipotentiaire à la retraite et ancien interprète en chef de l'armée d'Afrique, a été le secrétaire intime d'Abd-el-Kader : "Il fait un récit détaillé de son long séjour auprès de l'Emir, de la situation qui lui fut faite, de la confiance d'Abd-el-Kader en lui, de sa conversion à l'Islam, des persécutions dont il fut l'objet, de son emprisonnement à Tlemcen, du mariage avec une Mauresque que lui imposa l'Emir, enfin de son retour chez les Français. À nouveau des aventures singulières dans le pèlerinage qu'il fait à La Mecque en passant par la Tunisie et l'Égypte où il est chargé d'une mission politique : il courut les plus graves périls" [Tailliart].
Billet autographe signé à son amie et éditrice Felia Léal notamment relatif à une réunion politique sur la situation en Algérie, 17 lignes à l'encre noire un petit feuillet.
Bel exemplaire. Une date inscrite au crayon de papier par Felia Léal : celle de la réception du billet autographe (Reçu le 21 juin 56).
"Jeudi,
Bien chère amie. Vous devriez bien aller à cette conférence algérienne, qui vous donnerait d'excellentes idées, jeune perfide. Ci-joint les épreuves. Faut-il maintenir l'épigraphe ? Ce n'est pas très necéssaire. Il me semble aussi qu'en petites italiques ce serait mieux. Mais vous déciderez. Jean P. vous embrasse et à qui ne vous préfèrerait-il pas ? J'ajoute deux ligres et même, si vous le voulez, trois."
« Chose curieuse, c'est la presse gaulliste qui attendait le discours de Compiègne avec la curiosité et l'impatience la plus marquées. [...] En fin de compte, le discours de Compiègne n'a apporté rien de neuf. Il a fait entendre que toutes ses mesures étaient arrêtées, et que sans doute aussi ses hommes étaient choisis. Il a déclaré que la situation était trop critique, en France, en Europe et dans le monde, pour permettre qu'on différât davantage. Mais il a persisté cependant à affirmer - c'est du moins ainsi que j'interprète un texte volontairement obscur [biffé : ambigu] - qu'il ne gouvernerait pas dans le cadre des institutions présentes [biffé : anciennes], et qu'il n'accepterait qu'un pouvoir taillé à sa mesure [...] Rien de bon ne peut en sortir, a-t-il conclu ; il n'est que temps de tirer la France de ce marécage pour l'installer sur le sol ferme et salubre de l'Etat fort.
Tout cela va fort bien. Seulement à l'heure même où le général prononçait contre les partis et les institutions parlementaires le réquisitoire altier, l'Assemblée nationale siégeait au Palais Bourbon. Elle promouvait l'examen des propositions relatives au prélèvement René Mayer. Et là, on voyait la coalition du parti gaulliste, avec ces mêmes « séparatistes » que le discours de Compiègne dénonçait comme des traîtres, s'étaler avec une impudence plus scandaleuse de jamais [...] Dénoncer l'impuissance parlementaire tout en l'organisant, stigmatiser la malfaisance et l'immoralité des partis tout en en fournissant l'exemple éhonté, c'est une attitude commode, mais qui brave par trop violemment le bon sens et l'honnêteté.
[...]
Certes, la situation intérieure est sérieuse, et la situation internationale ne l'est pas moins. Mais le redoutable hiver s'achève, le ravitaillement s'améliore. La tendance s'améliore vers la baisse des produits alimentaires s'accentue et s'accentuera dès que le courant parti des Etats-Unis aura atteint l'Europe. A Londres, pour la première fois, des possibilités d'accord sont apparues pour les problèmes allemands, même sur les Réparations, comme j'essaierai de le montrer à Charles Ronsac. A Bruxelles, Grande-Bretagne, France et Bénélux organisent la première cellule de la Fédération des Etats Européens. A Paris, dans quelques jours, les seize nations adhérentes au plan Marshall - qui sera voté avant la fin d'avril, sans restrictions graves ni conditions inapplicables - poseront les bases et étudieront les moyens de la planification économique européenne. Il n'y a qu'à persévérer dans cet effort dont les premiers résultats sont déjà tangibles. Le pays se sauvera lui-même. Il se sauvera par sa confiance en lui-même et par son courage. Il sauvera la Liberté. Il sauvera la Paix."
Edition illustrée en premier tirage de 32 illustrations en couleurs au pochoir par Sureda et gravés par Aubert (hors-texte, en-tête et belles lettrines) dont de nombreuses rehaussées à l'encre dorée ou argentée. Tirage limité à 400 exemplaires, dont 35 hors commerce. Celui-ci, marqué H. C. V, un des rares en premier papier sur le plus beau Japon (seulement 15 exemplaires), contenant une double suite sur Vieux Japon et Japon Impérial de tous les bois, des couvertures et du dos.
Envoi sur la page de faux-titre des auteurs : "Quel plaisir pour vous, ô lecteur, si La fête arabe vous plait !" Jérôme et Jean Tharaud. Décembre 1928.
Reliure en plein maroquin doublé bleu nuit mosaïqué de compositions orientalistes polychromes signée Yseux, successeur de Simier en bas du contreplat. Sur le premier plat, sceau de Salomon (ou Sulaymân ; étoile de David entouré d'un cercle avec les branches entrelacées) portant des pointillés dorés et mosaïqué de pièces de maroquin olive, beige, gris, orange et grenat rehaussées, ainsi qu'à chaque pointe, de fleurons dorés. En pied, bandeau horizontal à fond orange et grenat mosaïqué de motifs alternés de maroquin vert, gris et beige, portant des fleurons dorés et encadré de pointillés dorés, ce bandeau surmonté de fleurons dorés. Dos lisse, auteur, titre, lieu et date dorés dans des compositions mosaïquées polychromes avec fleurons dorés, étoile en maroquin gris mosaïqué avec fleuron doré aux pointes. Sur le second plat, composition centrale mosaïquée de maroquin vert, orange et gris dans laquelle s'entrelace un décor doré, avec aux extrémités une étoile reprenant la même exécution que celle ornant le dos. Double filet doré sur les coupes, doublures de maroquin orange agrémentées de 4 triangles délimités d'un fleuron doré et d'un filet à froid avec au centre une composition à froid en noir, en encadrement, filet doré et pointillés dorés venant s'insérer dans les compositions triangulaires. Gardes de moires bleues, doubles gardes de papier à la cuve, coiffes guillochées dorées, tranches dorées, couvertures et dos illustrés conservés. Etui de papier bleu bordé de chagrin bleu.
Dos légèrement assombri. Trace brune sur 3 cm au verso blanc d'une planche de la suite, froissure modérée/mauvaise manipulation du papier en marge de pied d'une autre planche de la suite, léger défaut de papier semblant d'origine en marge de gouttière sur 1 ou 2 autres planches, menues et petites salissures pâles sur 2 feuillets blancs. Grandes marges, superbe état du papier.
La fête arabe est le récit d'un voyage en Algérie.
Né en 1821 à Laval, Charles Landelle s'installe à Paris à l'âge de quatre ans, puis intègre l'École Royale des Beaux-Arts en 1837 comme élève de Paul Delaroche et Ary Scheffer. Au début de sa carrière, Landelle peint plusieurs portraits pour subvenir à ses besoins. Très influencé par la peinture italienne après des voyages dans le Sud de la France et en Italie, il copie quelques toiles des grands maîtres de la Renaissance au Louvre. Médaillé au Salon dès ses premières expositions pour Fra Angelo recevant les inspirations de Dieu (1842) ou Sainte Cécile (1848), il s'illustre par des sujets religieux et historiques qui lui permettent de gagner la reconnaissance de la haute société de son époque. Ses succès critiques au Salon lui assurent vite de nombreuses commandes d'État, notamment Le Repos de la Vierge en 1854 qui lui vaut d'être décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. Cette même année il réalisa au pastel le portrait d'Alfred de Musset, aujourd'hui conservé au Musée du Louvre. L'artiste embrasse donc une carrière de peintre officiel entre commandes d'État et portraits de membres de la haute société. Capable de s'adapter au goût et aux modes de son temps, Landelle gagne vite une notoriété qu'il sait entretenir, n'oubliant jamais d'offrir un portrait ou une toile à ses bienfaiteurs. Dans la deuxième partie de sa carrière, après que la part officielle de celle-ci se fut quelque peu essoufflée, l'artiste effectue de nombreux voyages au Maroc, en Égypte, en Algérie et se consacre à l'orientalisme qui occupera une grande part de sa production jusqu'à sa mort en 1908.
Aujourd'hui un certain nombre de ses oeuvres est conservé en musée. Un fond important a été légué à sa ville d'origine, Laval mais on retrouve également certaines de ses oeuvres au musée du Louvre, au musée Ingres de Montauban, au Musée des Beaux-arts de Grenoble, de Pau, Rouen ou encore au château de Versailles.
Attention : Nous n'assurons pas le transport de cette oeuvre.