Edition collective en partie originale. Elle est illustrée de 3 titres frontispices et de 23 figures par François Chauveau. Les trois titres frontispices à la date de 1660, la page de titre du second tome avec la date de 1664, les deux autres pages de titre se trouvant à la date de 1660. Sur le second tome, le privilège est également à la date de 1664, alors que les deux autres tomes possèdent bien le privilège à la date de 1660. Le second tome est donc le retirage de 1664 en tout point identique à l’edition de 1660, à l’exception de la collation des pièces liminaires. Les trois discours ainsi que les examens de chaque pièce paraissent pour la première fois.
Reliure en plein maroquin chocolat du XXe siècle signée Alix en bas des contreplats. Dos à nerfs orné de 4 caissons à la grotesque, auteur, titre, tomaison et date dorés. Large et riche frise intérieure. triple filet d'encadrement sur les plats. Tranches dorées. Infime traces de frottement. Volumes d'une grande pureté, au papier d'une belle fraîcheur. Etuis bordés de maroquin chocolat recouverts de papier à la cuve ancien.
Magnifique exemplaire.
C'est en 1660 que Corneille entreprend une nouvelle révision de son théâtre, il en avait auparavant procédé à une première révision en 1654. L'auteur désire en outre un format un peu plus grand pour sa nouvelle édition, et il rend les volumes plus symétriques et harmonieux, et place en tête de chacun d’eux un Discours spécialement écrit pour l’édition, et surtout, des analyses, "Examens" pour chacune de ses pièces. Dans une lettre à l’abbé de Pure, datée du 25 aout 1660, Corneille confesse la peine que lui donna la publication de cette nouvelle édition, en particulier la rédaction des trois Discours: "Je suis, dit-il, à la fin d’un Travail fort pénible sur une matière fort délicate. J’ay traité en trois Préfaces les principales questions de l’art poétique sur mes trois volumes de Comédies [...]"
L'édition de 1660 construite par Corneille constitue un dispositif éditorial singulier et nouveau car elle constitue une forme de pédagogie de la création et de la réception de l'art dramatique. Les Discours, qui ne feront pas l’objet d’éditions séparées du vivant de Corneille, se présentent en tête, un par volume, dans un ordre qui va des constituants du poème dramatique (Discours de l’Utilité et des parties du Poème dramatique) à la définition du genre dramatique majeur (Discours de la Tragédie) puis à ses règles (Discours des trois Unités). Les Examens remplacent les dédicaces, avis au lecteur et préfaces de Mélite à Œdipe, et se présentent regroupés avec les Discours, dans les pages préliminaires des volumes. Ainsi, alors que les Discours et les Examens précèdent les pièces, c’est bien l’œuvre dramatique de Corneille qui est proposée en exemple et illustration de la théorie articulée dans les pièces préliminaires.
Ce sont les textes de cette édition qui serviront de référence pour l'établissement des éditions futures de Corneille jusqu'à aujourd'hui.