Album de cinq estampes érotiques japonaises, marouflées sur carton, anonyme. Reliure en acordéon, pouvant se déplier complètement et exposer les cinq peintures. Carton très épais imitant la rigidité du bois, les estampes sur papier ont été contrecollées sur le carton. Revêtu sur le plat supérieur et inférieur d'un cuir de veau anthracite marbré ajouté au XXe en remplacement du tissu d'origine. Etiquette ancienne beige avec titre manuscrit à l'encre de chine. Petites mouchetures disséminées. Les cinq peintures mettent scène cinq couples en action dans des plans resserrés, la plupart sans décor de meubles ou autres, à la manière de Kuniyoshi par exemple. La palette use du vert, du jaune, du rouge et du bleu. L'ensemble est peint au trait, d'une manière assez maniériste, les membres alanguis dans des expressions délicates. L'ensemble obéit aux canons de la représentation des shunga (estampes japonaises érotiques) avec des personnages heureux et épanouis, avec des sexes particulièrement exposés, le membre mâle toujours turgescent et gros. Les kimonos offrent des contrastes de couleurs et de motifs (géométriques, fleurs ou feuilles). La date de 1860 n'est qu'une proposition, le recueil pouvant être plus tardif, vers 1880. Cependant, plusieurs critères nous font pencher pour une exécution à la fin de l'ère Edo. Ce type de recueil demeurait anonyme la plupart du temps en raison de la censure. Au début de l'ère Meiji, l'attrait pour la photographie érotique supplanta les shunga. Certains peintres se spécialisèrent dans la production de shunga, et il n'est pas rare de rencontrer les mêmes scènes dans divers recueils.