Édition originale imprimée à 60 exemplaires en grand papier signés à la justification par Leonor Fini et Jean Paul Guibbert, le nôtre numéroté sur grand velin de Rives, seuls exemplaires à comporter quatre eaux-fortes de l'artiste surréaliste.
Infime déchirure en tête de mors.
Ouvrage enrichi d'un précieux envoi de Leonor Fini à la surréaliste Lise Deharme : « Pour Lise à qui je plais/t et qui me plais/t, Leonor », un dessin original représentant un chat espiègle accompagne la signature de l'artiste.
En répétant à deux reprises le verbe « plaire », tout en le conjuguant à chaque fois à la première et à la troisième personne du singulier, Leonor Fini s'unit à Lise Deharme comme son S lové autour du T. Cette fusion réalisée à travers les mots témoigne de la proximité amicale qui unissait l'artiste à l'écrivaine. Ces quelques lignes de Leonor Fini, réponse surréaliste et calligraphique à la question très moderne de l'identité, semble annoncer l'écriture inclusive. Un demi-siècle avant la fusion syntaxique des genres, Fini opère une surimpression grammaticale, où se mêlent joyeusement je, tu et elle.
Lise Deharme reprendra cette formulation en miroir, de façon plus explicite, huit années plus tard :
« Merveilleuse créature ma Leonor, toutes griffes dehors et toute tendresse à l'intérieur. Je me plais avec elle je me plais en elle. »
Le téléphone est mort, 1973
Dans son journal de 1939-1949, Lise Deharme surnommait déjà Léonor sa « grande chatte ». Derrière l'objectif de Dora Maar en 1936, Leonor posait aussi avec un chat noir. Cet alter ego félin fut choisi tôt dans sa carrière, et il fut partagé avec plusieurs autres artistes surréalistes, dont Remedios Varo, Valentine Hugo, Leonora Carrington et même Lise Deharme.
Bel exemplaire sur grand papier dont l'envoi témoigne de la complicité profonde, à la fois amicale et intellectuelle, qui liait Leonor Fini à sa consœur Lise Deharme.