Offrir sans souffrir de mal choisir,
tel est le cornélien dilemme des fêtes en famille(s).
Pour maîtriser l’art du savoir-plaire, solliciter celui de nos génies littéraires
peut s’avérer vain tant certains sont rétifs aux effusions filiales !
D'aucuns refusent de participer à la fête, à l'instar de Marcel :
« Longtemps je me suis couché de bonne heure. »
D’autres arrivent en retard comme Marguerite :
« Très vite dans ma vie, il a été trop tard. »
Ou partent trop tôt, nous apprend Albert :
« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier. »
La famille de Léon est trop singulière :
« Toutes les familles heureuses se ressemblent ;
chaque famille malheureuse l'est à sa façon. »
Celle d’André le révulse : « Famille je vous hais. »
Jules a des doutes sur son enfance :
« Ai-je été nourri par ma mère ? »
Jean-Paul ne s’en souvient pas :
« Seul au milieu des adultes, j'étais un adulte en miniature. »
Et Hervé en conserve de mordant souvenirs :
« On ne construit pas un bonheur sur les ruines d'une longue misère. »
Mais « bien des années plus tard », Gabriel se rappelle « ce lointain après-midi où son père l'emmena découvrir la glace ».
Aussi, ne prenons pas exemple sur ces admirables trouble-fêtes,
mais vingt fois sous le sapin, remettons leurs ouvrages…
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