Sous couverture muette. Rare.
Emouvant bristol autographe daté et signé de Julio Cortazar adressé à son amie la femme de lettres Christiane Baroche, 8 lignes à l'encre noire, la remerciant pour le réconfort qu'elle a apporté à sa femme Carol alors atteinte d'une maladie incurable.
"29/11/82,
je n'oublierai jamais, Christiane, ta présence près de Carol, ta bonté que - je le sais - l'encourageait tant dans sa souffrance. Je ne peux pas écrire davantage, je t'embrasse très fort, Julio. Ton poème sera toujours près de mon coeur."
Manuscrit autographe de l'auteur de 2 pages et demie in-8 publiée dans le numéro du 11 Mai 1944 du Journal des Débats. Manuscrit complet à l'écriture très dense, comportant de nombreuses ratures, corrections et ajouts. Chronique littéraire publiée à l'occasion de la parution de L'air et les songes de Gaston Bachelard On joint le tapuscrit complet.
« L'homme est d'abord rêverie, puissance d'imaginer avant d'être sensibilité et raison », l'analyse de ce nouvel essai de Bachelard est l'occasion pour Blanchot de confronter le philosophe aux incertitudes de sa théorie qui tend à se déliter dans la pluralité de ses formes. « Qu'est-ce pour lui que l'image et l'imagination ? On ne le voit pas nettement ».
Cependant cette critique parfois sévère est surtout une manoeuvre pour mettre en exergue la réelle valeur de l'oeuvre de Bachelard, qui est également un des grands thèmes de la pensée Blanchotienne: la puissance créatrice du langage poétique: "L'image littéraire est un fait premier; elle est la poésie même; (...) se demander s'il y à en nous une poésie d'avant les mots, d'avant les images, un en deçà poétique, une blancheur et un silence que le langage essiaerait de reproduire, c'est méconnaitre l'activité littéraire qui une activité naturelle, originelle, correspondant à une action de l'imagination - faculté de produire l'irréel qui est la conscience même - sur le langage."
Les manuscrits autographes de Maurice Blanchot sont d'une grande rareté.
Manuscrit original et inédit de « Jean Cocquebert de Roquelaure de Reims » daté de 1647, 1 feuillet de titre et 216 ff. numérotés à la plume (431 pp.) dont 2 ff. de « Table des Villes et autres lieux contenus dans ce livre » en fin d’ouvrage.
Reliure en plein vélin souple, dos lisse avec une pièce de titre de basane fauve. Quelques mouillures, un cahier détaché.
Durant les dernières années de la guerre de Trente ans, un certain Jean Cocquebert, natif de Reims, couche dans cet exceptionnel manuscrit l’intégralité de son voyage de sept mois en France et en Italie pendant l’année 1647. De Lyon vers Marseille où il embarque pour Gênes, le récit de ce rémois nous mène jusqu’à Rome et Venise, et fait saisir au lecteur l’expérience intime qu’a été l’épreuve au jour le jour du long voyage vers la Ville éternelle et la Sérénissime.
Dans le sud de la France, Cocquebert décrit en détail chaque étape, chaque hameau et chaque auberge dans le Lyonnais, le Dauphiné, le Comtat Venaissin, la Provence et le Languedoc, qu’il explore encore davantage lors de son itinéraire retour vers Lyon. Il rapporte notamment avoir visité à Aix-en-Provence le cabinet de curiosités « d’un bon vieillard », identifiable par la description géographique comme celui du célèbre notaire Boniface Borrilli, où le roi Louis XIII s’était rendu en 1622, ainsi que le fameux jardin botanique de l’école de médecine de Montpellier où il rencontre « une servante en ce jardin qui parle mieux latin que français, ce qui fait rire ceux qui entendent son jargon ». On suit de près son pèlerinage au sanctuaire de Marie-Madeleine à Sainte-Baume (très mutilé à la Révolution) ainsi qu’à la Grande Chartreuse. Ses péripéties abondent de descriptions sur la gastronomie Provençale – aux îles Pomègues, il mange de la criste marine qui pousse entre les rochers, consomme pendant tout son voyage des quantités d’huile d’olive, ainsi que des vins français et italiens dont il précise les vignobles, la qualité et le prix.
La chronique quotidienne de son périple italien regorge de récits de tempêtes, pirates, processions, flagellations, carnavals, jeu de paume, courses de chevaux, visites des chefs d’œuvre du Vatican ainsi que les cabinets de curiosités dans les palais Barberini et Ludovisi, du palais des Doges et de la verrerie de Murano… Rémois dans l’âme, il reste fidèle aux beautés de la cathédrale de Reims qu’il place au-dessus des merveilles des églises italiennes – ses relations dans le clergé de sa ville natale lui permettent d’ailleurs de voyager sans encombre. Le manuscrit contient de précieux commentaires et témoignages directs sur la vie en Italie, la place des juifs dans les villes qu’ils visite, ainsi que les débauches et la violence croisées sur son chemin, notamment à Rome où les exécutions capitales et la prostitution sont monnaie courante. À Modène, Cocquebert se fait même soldat pendant quelques mois et offre une rare source sur le quotidien des troupes françaises postées dans le duché de François Ier d’Este, qui se préparait à attaquer le Milanais avec le soutien de Mazarin.
Photographie en noir et blanc représentant Kirk Douglas de face et souriant.
Bel exemplaire.
Signature manuscrite de Kirk Douglas en angle supérieur droit du cliché.
Provenance : du fond du grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Photographie originale en noir et blanc représentant Roger Peyrefitte.
Bel exemplaire. Cachet imprimé du photographe Rodolphe Haussaire au verso de la photographie.
Envoi autographe daté et signé de Roger Peyrefitte au grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Aquarelle originale signée par Sonia Delaunay de ses initiales "S.D". Une feuille sous cadre de bois et marie-louise, quelques accrocs sur le cadre avec un léger manque au cadre. Tampon rouge au verso du feuillet "Ce projet de tissu provient de l'Atelier que dirigeait Sonia Delaunay entre 1925 et 1933. Son fils, Charles Delaunay".
Superbe croquis d'une robe colorée à chevrons, un des fameux "tissus simultanés" créés par Sonia Delaunay. Il s'agit très certainement d'un dessin préparatoire pour une robe présente sur la seconde planche du portfolio de Delaunay Ses Peintures, Ses Objets, Ses Tissus Simultanes, Ses Modes. publiée à l'occasion de sa participation à la célèbre Exposition des Arts Décoratifs de 1925.
voir ici l'affiche originale de l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925
Exceptionnel portrait d’Albert Camus réalisé au fusain et signé par Marie Viton sur papier fort.
Paru pour la première fois en 1945 dans la revue Arts à l’occasion de la représentation de Caligula au théâtre Hébertot dont Marie Viton signa les costumes, ce très précoce portrait est un des seuls dessins anthumes d’Albert Camus avec notamment la pointe sèche qu’Hans Bellmer réalisera onze ans plus tard pour la réédition de L’Envers et l’Endroit.
On connaît en effet de nombreuses photographies de l’écrivain dont le célèbre portrait de Cartier-Bresson, mais très peu d’artistes se sont aventurés à restituer au trait le long visage méditerranéen de l’écrivain philosophe.
Amusants fragments de notes et réflexions manuscrites de Sacha Guitry se rapportant aux origines françaises de la langue anglaise, environ 75 lignes à l'encre noire se repartissant sur 6 feuillets.
Sacha Guitry ironise sur l'hospitalité de la langue anglaise : "Aucune langue n'a été plus accueillante que la langue anglaise...' et ses farouches traditions, fortement influencées par la langue française : "J'ai pu constater (on me l'avait dit mais je ne le croyais pas ! ) que, à la chambre des Lords lorsque le Roi prend la parole un huissier s'écrie : Oyez ! oyez ! Or, le mot oyez s'écrie o - y - e - z et c'est le vieux français : oyez ! du verbe ouïr - écouter." [...] "Lorsque le Roi prend une décision, tous les lords disent en choeur : le Roi le veult ! "
L'homme de théâtre reconnaît une autre racine linguistique à la langue de Shakespeare, l'allemande : "dans la langue anglaise les animaux comestibles ont un nom quand ils sont vivants et un autre nom quand ils sont morts. Le boeuf se nomme beef quand il est vivant et ox quand il est mort, le cochon se nomme pig quand il est vivant et porc quand il est mort..." ce qui lui permet de démontrer la prédominance de l'art de vivre à la française et la prévalence de la culture française sur ses cousines germaine et anglaise : "comment se fait-il que tous les animaux aient des noms français quand ils sont morts et des noms allemands quand ils sont vivants ? Parce qu'en Angleterre depuis le XIIIe siècle les gardiens de troupeau ont toujours été allemands ... et les cuisiniers français."
Sacha Guitry achève sa démonstration par ces formules inéluctables et proche des poncifs, accordant tout de même un bon point à l'Angleterre (n'allant pas jusqu'à tolérer une majuscule au pays des anglais) : "mais si le mot humour vient du français humeur, l'humour vient d'angleterre comme le caviar de Russie, comme les valses viennent de Vienne..."
Ces patriotiques et humoristiques pensées manuscrites sont malheureusement incomplètes et ne concernent que les six premiers feuillets de ces réflexions.
Carte de voeux de Noël illustrée d'un dessin imprimé de Mathurin Méheut sur laquelle il a ajouté, au verso, ces quelques mots à l'attention d'un couple d'amis ;
"Aux vieux et très bons amis Dupouy ceux du tertre et de toujours, à toute leur famille. Les voeux bien sincères de MMéheut."
Marguerite Méheut, l'épouse du peintre, a aussi inscrit ces quelques mots afin de leur présenter ses voeux : "Aux parents, aux enfants, tous nos meilleurs voeux de bonne et heureuse année. Toutes nos amitiés à partager. Marg. Méheut."
Deux taches au verso de la carte.
Lettre autographe signée d'André Malraux, adressée à Max Jacob. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet, enrichie d'un dessin de Malraux.
Partiellement transcrite dans Histoires littéraires, 2002, p. 123.
Hilarante et précoce lettre de Malraux, qui rédige une fausse notice nécrologique annonçant la mort de Max Jacob, alors que celui-ci tarde à répondre à ses lettres. Il accompagne sa signature d'un profil de chat.
Photographie originale en noir et blanc datée et dédicacée par Jacques Chirac.
Bel exemplaire.
Envoi autographe daté et signé par Jacques Chirac : "Avec mes amitiés J. Chirac 24 4 74."
Provenance : du fonds du grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Retirage d'une photographie représentant André Malraux une cigarette dans la main droite.
La photographie a été encollée sur une feuille cartonnée.
Pensée manuscrite datée et signée d'André Malraux en dessous de la photographie : "donner conscience aux hommes de la grandeur qu'ils ignorent en eux. 1934/1964. André Malraux."
"Il se peut que l'une des fonctions les plus hautes de l'art soit de donner conscience aux hommes de la grandeur qu'ils ignorent en eux."
Photographie originale de l'écrivain James Joyce par Gisèle Freund. Tirage d'époque, monté sur papier, signé et daté sur le papier entourant le tirage "Gisèle Freund, 1939". Il porte le tampon sec monogrammé "GF" dans le tirage en bas à droite, et un tampon encré violet "Gisèle Freund All Rights Reserved" au dos.
Les portraits de Joyce en grand format sont d'une grande rareté.
« Je suis revenue comblée de bonheur, de joie, d'amour et d'adoration, mon cher bien aimé, la journée d'hier restera dans mon cœur comme une des plus belles, des plus douces, des plus réjouissantes, un ravissant souvenir prend place dans mon cher petit musée d'amour parmi les plus charmants et les plus illustres de ma chère petite collection. »
« Jamais je n'oublierai l'admirable soirée d'hier et le rire d'enthousiasme de ton beau garçon. J'aurais désiré l'embrasser comme une fille pour l'adorable amabilité qu'il répandait autour de nous et quand son enthousiasme allait du chef d'œuvre du bon Dieu aux tiens. »
La comédienne met sur un pied d'égalité le « chef-d'œuvre du bon Dieu » et ceux écrits par son amant, mais elle invoque également le livre de Job pour décrire la puissance de son amour :
« Le bon Dieu a pu mettre des limites à la mer et lui dire : tu n'iras pas plus loin. Mais il ne l'a pas osé pour l'amour aussi le mien déborde sur vous de toutes parts et je ne sais pas moi-même où il s'arrêtera. »
Superbe lettre, témoignage de l'inconditionnel amour de Juju pour Toto.