" Savez-vous qu'un soir (oh ! il y a longtemps) j'ai rencontré boulevard de Clichy Léon Bloy (que j'admirais ! ) vêtu d'un gros complet de velours et la canne, son gourdin plutôt à la main. Et, un après-midi, j'avais 18 ans, j'ai écouté les souvenirs de Bruant attablé avec moi rue des Saules"
Beautiful signed autograph letter addressed to a fellow writer sharing his love of the Montmartre of yesteryear and its well-known figures
Paris s. d. [1930]|21.50 x 27.50 cm|une double page
€350
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⬨ 85078
Fine autograph letter signed by Roland Dorgelès addressed to a writer also enamored of Montmartre in which he recalls, with nostalgia, the Butte of yesteryear and its famous ghosts, (40 lines in blue ink) from his Parisian home on rue Jean Goujon. Fold marks inherent to being placed in an envelope. "Mon cher confrère Bien cordialement, je vous remercie. Votre article de la Liberté m'a fait le plus grand plaisir. Vous aimez mon roman : pour un auteur c'est toujours agréable ; mais vous aimez aussi la Butte, et cela nous rapproche. Nos chemins ne se sont-ils jamais croisés, entre la place du Tertre et le Lapin Agile ? Savez-vous qu'un soir (oh ! il y a longtemps) j'ai rencontré boulevard de Clichy Léon Bloy (que j'admirais ! ) vêtu d'un gros complet de velours et la canne, son gourdin plutôt à la main. Et, un après-midi, j'avais 18 ans, j'ai écouté les souvenirs de Bruant attablé avec moi rue des Saules - les deux visages sont accrochés dans ma mémoire comme les photos encadrées dans un salon petit-bourgeois. Dire qu"on va combler en partie cette délicieuse rue de l'Abreuvoir. Pourquoi seigneur ? Et si l'on calculait ce qu'on a dépensé de millions pour enlaidir la Butte. Je vous tends cordialement les mains. Roland Dorgelès Montmartrois." (My dear colleague Most cordially, I thank you. Your article in La Liberté gave me the greatest pleasure. You love my novel: for an author this is always pleasant; but you also love the Butte, and this brings us together. Have our paths never crossed, between the place du Tertre and the Lapin Agile? Do you know that one evening (oh! it was long ago) I encountered Léon Bloy on the boulevard de Clichy (whom I admired!) dressed in a heavy velvet suit and his cane, rather his cudgel, in his hand. And, one afternoon, I was 18 years old, I listened to Bruant's reminiscences as he sat at table with me on rue des Saules - both faces are hung in my memory like framed photographs in a petit-bourgeois parlor. To think that they are going to partially fill in that delightful rue de l'Abreuvoir. Why, Lord? And if one calculated how many millions have been spent to make the Butte ugly. I cordially extend my hands to you. Roland Dorgelès Montmartrois.)