Autograph letter signed by Emile Zola - apparently unpublished - addressed to Léon Carbonnaux, written in black ink on a double sheet. Folds inherent to mailing. Envelope included.
Important testimony to the colossal documentation work and the capital role of Emile Zola's informants in depicting his immense natural and social fresco.
This letter was sent to Léon Carbonnaux, department head at Bon Marché who transmitted precious information to Emile Zola for the creation of the eleventh volume of the Rougon-Macquart series: Au Bonheur des Dames.
Only two letters from Léon Carbonnaux to Emile Zola are known: they can be consulted in the digitization of the preparatory file for Bonheur des Dames made available online by the Bibliothèque nationale de France. However, we know thanks to this same file, which contains a long section entitled "Notes Carbonnaux," that this department head at Bon Marché provided a significant amount of information to Zola, particularly about employee customs and their remuneration. The two men undoubtedly met when Emile Zola, eager for information about the functioning of department stores, conducted field research in February and March 1882.
"J'ai pris l'inventaire comme cadre à un de mes chapitres. D'ailleurs je n'ai spécialement besoin que du travail dans le rayon des confections et dans le rayon des soieries. Il est inutile de me renseigner sur les autres rayons." ["I have taken the inventory as the framework for one of my chapters. Moreover, I specifically only need the work in the ready-to-wear department and in the silk department. It is unnecessary to inform me about the other departments."]
Thanks to this important letter we understand that it was Léon Carbonnaux who provided the essential information to Emile Zola for writing his very beautiful eleventh chapter devoted to the inventory: "Vous avez eu l'obligeance de me donner certains détails sur l'inventaire. Vous m'avez dit qu'on choisissait le premier dimanche d'août, qu'on fermait les portes et que tous les employés s'y mettaient. On vide toutes les cases, n'est-ce pas ? on jette les marchandises sur les comptoirs ou à terre, et l'inventaire n'est terminé que lorsqu'il n'y a plus absolument rien en place." ["You were kind enough to give me certain details about the inventory. You told me that the first Sunday in August was chosen, that the doors were closed and all the employees set to work. All the compartments are emptied, aren't they? The merchandise is thrown onto the counters or on the ground, and the inventory is only finished when there is absolutely nothing left in place."]The final version of Bonheur des Dames contains all the precious information provided by the department head of Bon Marché: "Le premier dimanche d'août, on faisait l'inventaire, qui devait être terminé le soir même. Dès le matin, comme un jour de semaine, tous les employés étaient à leur poste, et la besogne avait commencé, les portes closes, dans les magasins vides de clientes. [...] Neuf heures sonnaient. [...] Dans le magasin, inondé de soleil par les grandes baies ouvertes, le personnel enfermé venait de commencer l'inventaire. On avait retiré les boutons des portes, des gens s'arrêtaient sur le trottoir, regardant par les glaces, étonnés de cette fermeture, lorsqu'on distinguait à l'intérieur une activité extraordinaire. C'était, d'un bout à l'autre des galeries, du haut en bas des étages, un piétinement d'employés, des bras en l'air, des paquets volant par-dessus les têtes ; et cela au milieu d'une tempête de cris, de chiffres lancés, dont la confusion montait et se brisait en un tapage assourdissant. Chacun des trente-neuf rayons faisait sa besogne à part, sans s'inquiéter des rayons voisins. D'ailleurs, on attaquait à peine les casiers, il n'y avait encore par terre que quelques pièces d'étoffe. La machine devait s'échauffer, si l'on voulait finir le soir même." (Au bonheur des Dames, chapitre XI)
Concerned with giving this chapter - like all the rest of his work - great veracity, the naturalist questions his correspondent about very specific elements: "Mais il me faudrait maintenant des détails sur les écritures. D'abord le premier et le second ont-ils des rôles spéciaux dans l'inventaire ? Quel (sic) est leur part de besogne ? Et ensuite que font les commis qui écrivent ? Dresse-t-on des listes, pointe-t-on sur des registres ? Y a-t-il un travail préparatoire ? Enfin quelle est exactement la nature et la marche de la besogne, ce jour-là ?" ["But I would now need details about the paperwork. First, do the first and second assistants have special roles in the inventory? What is their share of the work? And then what do the clerks who write do? Are lists drawn up, are ledgers checked? Is there preparatory work? Finally, what exactly is the nature and progress of the work that day?"]On November 30, 1882, Léon Carbonnaux would respond precisely to these requests: "Le samedi soir toute la marchandise est sortie des casiers et mise en pile s'il s'agit d'étoffes en tas ou ballots si ce sont des confections - ce sont à terre ou sur les comptoirs - chaque sorte ou genre espacés afin de rendre la besogne de vérification intelligible à première vue. La marchandise ainsi classée est inscrite sur des notes de papier distribué par le bureau de comptabilité générale et numérotées de 1 à ... par comptoir. Le dimanche - grand appel. C'est là le jour d'inventaire. Un patron les note à la main vérifie - une pile par ci - une pile par là - suivant qu'un gros chiffre, prix ou quantité l'a frappé. Si la quantité est reconnue exacte - il paraphe la note - S'il y a erreur on rectifie. Cela arrive quelquefois mais c'est rare. Ce travail de vérification a été fait plusieurs fois par le premier ou les seconds. Quand le patron a terminé les commis remettent tout en place pour la vente du lendemain. Alors quelqu'un d'autorisé, premier ou second, appelle ces notes numérotées et paraphées - non plus les sommes ou totaux mais le détail à un caissier présent pour la circonstance. Derrière le caissier est un commis qui surveille si l'écrit est conforme à l'appel. C'est cet écrit qui reste pièce officielle dans les archives de la maison. Chaque rayon mis en ordre, les vendeurs s'en vont. Après eux chefs et sous-chefs de comptoir dès que l'appel est terminé - et ensuite les caissiers après que les tirages et additions sont faits. Quelques jours après le patron vient dire au chef de rayon le résultat de l'inventaire. Le chiffre de bénéfice donné inférieur ou supérieur au chiffre demandé par instructions générales - éloge ou blâme."
We note that these abundant explanations exceed Zola's requests and will allow him to further specify the description of the annual inventory, as evidenced by the chapter that will finally be published.
Very important letter tracing the elaboration of one of the most beautiful chapters of Au bonheur des Dames.