Edition originale, rare. Un frontispice de Cochin gravé par Fessard.
Reliure en pleine basane brune marbrée d'époque. Dos lisse orné de 5 fleurons caissonnés, roulette en queue. Coiffe de tête élimée. Mors fendus en queue et tête. trois coins émoussés. Pièce de titre en partie manquante, mais sans gravité, les lettres étant parfaitement visibles en creux.
Deux parties composent ce recueil à la fois facétieux et sérieux, la première est une série de 12 contes autour du thème du manteau (manteau long, de cheminée, de lit, etc), précédé d'une cuieuse épitre à M. Manteau, cordonnier ; la seconde une série de courtes dissertations autour des différents manteaux (manteau royal, de duc et pair), de petits traités et d'un vocabulaire. Bien que certains spécialistes d'aujourd'hui aient entièrement attribué la paternité de ce recueil à Caylus, La France littéraire de 1769 l'attribuait à "Ces messieux", autrement dit au groupe littéraire appelé "Société du bout du banc" sous la direction de Caylus, et qui réunissait au tour de Mlle Quinault, Crebillon fils, Moncrif, Duclos... et qui avait déjà produit plusieurs recueils dont Les écosseuses, Les oeufs de pâques, etc... Pour l'anecdote, on notera que l'on trouve dans le recueil la plus lointaine utilisation du coup de foudre amoureux, puisqu'au XVIIIe et au XVIIe , l'expression "coup de foudre" était utilisée principalement sous le sens de stupeur en apprenant une nouvelle (Claude Duneton : Anthologie des expressions populaires). In fine, une notice bibliographique à propos du conte Le manteau mal taillé, adapté du Court-mantel, rédigé vers 1550, lui-même issu d'un conte du XIIIe siècle.
Grand ex-libris gravé du XVIIIe de Charles jean-François Henault, conseiller au Parlement de Paris, Président de la première chambre des enquêtes, membre de l'Académie Française, Surintendant de Marie Leczinska. Le Président Henault et le Comte de Caylus se connaissaient et se fréquentaient puisqu'il faisaient partie tous deux de l'Académie des inscriptions et des belles-lettres, et qu'ils se retrouvaient parfois dans les mêmes salons littéraires.