Manuscrit en langue perse de 95 pages manuscrites en rouge et noir, et 10 enluminures polychrome (or et argent) pleines pages dont une sur double page. Début de la période Qadjar, la dynastie qadjar ayant régné en Perse de 1780 à 1925.
Reliure en velours bleu XXe. Dos lisse muet. Il est possible que la reliure et les papiers de garde soient plus anciens, XIXe, 2 feuillets de garde de chaque côté des plats portant 3 perforations qui portaient certainement autrefois des lacets pour maintenir le manuscrit. 4 usures du velours, à cet endroit un peu rapé. Au feuillet 2, restauration effaçant quelques lettres. Feuillet 3 restauration en marge. Feuillet 7, l'encre a bavé sur une zone. Travail de vers sur 4 feuillets en marge interne. Feuillet 26, manques en marge externe, avec plusieurs coupures du papier. Feuillet 39, restauration le long de la marge externe. Ecritures rouges, noires et bleues dans les marges à plusieurs reprises, notamment le nom Hamit Khalil. Maranuz Sharustan, Hamiyat Khalifa, Al-Sawab-Shab, d'autres apparaissent comme des intitulés de chapitre : coeur, poitrine, cou, méthodes...
Le traité donne de nombreuses recettes à partir de plantes et de graines (mais aussi opium, sels...) pour maintenir la bonne santé des organes, estomac, coeur, peau. Des parties traitent de cosmétique et notamment du port du hijab pour les femmes, et de gynécologie dominée par la théorie des humeurs décrivant l'utérus comme un milieu humide qui tempère le feu du sperme.
Les miniatures, ou enluminures, sont très éloignées de l'orthodoxie illustrative occidentale. Elle n'illustrent pas mais engagent le lecteur dans la vision d'un monde spirituel aux multiples symboles culturels évoquant un monde idéal, ordonné, dont la médecine est un des éléments. On trouve ainsi une image de femmes se préparant à accomplir une saignée à l'aide de lancettes et d'un bassin, et plusieurs images de femmes assistant une malade à l'aide d'éventails destinés à chasser l'air impur, et munies de lancettes, ou certaines tendant un breuvage au seigneur. La première image est peut-être la plus emblématique de toutes où l'on voit le souverain dans son temple et 3 rangées d'hommes portant chacun un objet, le premier une rose, le second une sorte d'éventail ou de palme, le troisième une lancette, une petite fontaine au centre bas de l'image et séparant les 2 rangées de 3 hommes. On notera la scène de chasse sur double page, activité royale par excellence et qui évoque la bonne santé du corps et de l'esprit par l'exercice.