Manuscrit autographe de l'auteur de 2 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 18 mai 1944 du Journal des Débats.
Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts.
On joint le tapuscrit complet.
Chronique parue à l'occasion de la réédition Dédalus ou Portrait de l'artiste en jeune homme de James Joyce.
Pour Maurice Blanchot, James Joyce fait partie, avec le Marquis de Sade, Herman Melville, Fédor Dostoïevski ou William Faulkner, de ces écrivains « qui ont donné au non-sens la garantie d'un art accouplé raisonnablement à l'absurde » (Faux Pas, p. 68). Il appartient également à ces auteurs pour qui, selon lui, la littérature est une expérience de création d'ordre cosmogonique.
La réédition du premier roman de Joyce, Dédalus, est aux yeux de Blanchot un moyen d'éclairer les chefs-d'œuvre à venir que seront Ulysse et Finnegan's Wake. C'est aussi « le portrait magique » de Joyce : « Un portrait magique créé l'être qu'il révèle. Il donne à des événements communs un sens unique et exemplaire. Il décrit les circonstances véritables, non pour leur vérité historique, mais pour les mythes qu'elles dessinent. On voit apparaître à travers les incidents de chaque jour une figure qui ne prend forme que par la signification rayonnante qu'elle a. Ce n'est pas à la formation d'un caractère que nous assistons, à proprement parlé ; les traits de caractère sont l'expression momentanée d'événements d'ordre universel, de motifs intemporels qui coïncident avec une existence ; ils ressemblent à ces figures que dessinent dans le ciel les constellations, mais avant d'être formes sont scintillation, traînée de lumière, système de feu. »
Unique texte monographique de Maurice Blanchot consacré à James Joyce, l'un des écrivains contemporains qu'il admire profondément.