Edition originale.
Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos lisse orné de motifs typographiques dorés enrichis de pièces de maroquin mosaïqué vert, épées dorées de mousquetaires entrecroisées en milieu du dos, date dorée en queue, encadrement de filets dorés sur les plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures et dos légèrement assombri conservés, tête dorée, quelques habiles restaurations aux coins et mors, reprise de teinte au dos.
Rare envoi autographe signé d'Edmond Rostand : "A Monsieur Henry Fouquier avec ma reconnaissance la plus cordiale. Edmond Rostand."
Fouquier fit partie des tous premiers critiques de Cyrano et écrivit un élogieux article le lendemain même de la première de la pièce à la Porte Saint-Martin (Le Figaro, 29 décembre 1897).
La représentation eut un tel succès qu'on compta pas moins de quarante rappels. On finira même par laisser le rideau ouvert, devant l'enthousiasme débordant de la foule. La reconnaissance de Rostand pour son dédicataire est bien justifiée. Ce nom respecté de la critique théâtrale écrivit une critique qu'on cite encore fréquemment dans les biographies de Rostand :
"J'ai vraiment l'esprit épanoui et l'âme réjouie au grand succès, un des plus grands et peut-être le plus grand de ceux auxquels nous ayons eu le plaisir d'assister depuis longtemps, qui a accueilli Cyrano de Bergerac. Et ce n'est pas seulement mon goût d'artiste qui est satisfait à entendre parler au théâtre une langue de poésie exquise, de fantaisie franche, telle que celle qui éclata sur la scène avec Ruy Blas; il y a quelque chose de plus et de supérieur, à mon gré.
Et ce quelque chose, c'est le bonheur de voir un poète faire comprendre et acclamer par la foule les sentiments les plus délicats, les plus subtils raffinements du cœur. Ceci met M. E. Rostand hors de pair [...]"
Son admiration pour Rostand ne se démentit pas. Fouquier sera également l'auteur d'un dithyrambique compte rendu de L'Aiglon, joué par la grande Sarah Bernhardt, après avoir assisté à la première le 25 mars 1900 : "La profonde originalité du génie dramatique du poète, c’est d’avoir mêlé, sans heurts, tous ces éléments d’intérêt dans une seule œuvre, où chacun d’eux s’épanouit en une forme captivante, tantôt lyrique, tantôt tragique ou familière, spirituelle, ou encore d’imagination et de sensibilité exquises, page d’histoire, strophe de poème, rêve et fantaisie de féerie." (Le Théâtre, avril 1900, p. 2).