Edition originale de luxe sur papier Oikos dont il n'a été tiré que 200 exemplaires, le nôtre un des 5 exemplaires de tête signés par l'éditrice et enrichi de documents inédits sur la découverte du manuscrit.
Reliure « à la suisse » avec couture apparente de l’éditeur, dos lisse toilé, plats et étui illustrés.
Traduction originale française du dernier manuscrit retrouvé d’un déporté affecté aux Sonderkommandos.
Marcel Nadjary (1917-1971), juif grec originaire de Thessalonique, déporté à Auschwitz au printemps 1944, est affecté au Sonderkommando. Il écrit une lettre à des amis chers pour leur faire ses adieux et décrire la besogne effroyable qu’il effectue sous la contrainte. Puis il enfouit son manuscrit clandestin dans le sol de Birkenau. Ce document sera retrouvé trente-six ans plus tard, le 24 octobre 1980.
Ce témoignage, écrit à “l’épicentre de la catastrophe”, est pour la première fois traduit et publié en français, ainsi qu’un second manuscrit, que Marcel Nadjary rédigea en 1947 pour garder une trace de son expérience au coeur de l’enfer de Birkenau.
Des textes de Serge Klarsfeld, Nelly Nadjary, Alberto Nadjary, Fragiski Ampatzopoulou, Georges Didi-Huberman, Tal Bruttmann, Loïc Marcou et Andreas Kilian accompagnent et éclairent ces deux documents exceptionnels.
Traduit du grec par Loïc Marcou.
Cet exceptionnel ouvrage d’art reconstitue symboliquement l’enfouissement originel en utilisant le pli des cahiers non coupés pour dissimuler les photographies du manuscrit presque totalement effacé. Au revers, l’image multispectrale qui fait émerger le texte résulte d’un travail de 10 années pour obtenir une transcription complète.
La traduction en français qui suit cette lente et complexe restitution de la mémoire constitue un témoignage unique dont la concision participe de l’importance par le choix crucial des mots et du message. De fait, Marcel Nadjary, rare rescapé des Sonderkommando d’Auschwitz, a écrit un second manuscrit beaucoup plus long en 1947, illustré de croquis détaillés du camp, qui est entièrement reproduit à la suite du premier.
Ce double récit du même homme constitue une expérience unique de lecture, entre urgence du condamné et réflexion du survivant, lettre intime et témoignage historique, graphie surchargeant les pages et écriture appliquée sur des feuillets réglés. Pourtant, au fil de ce second récit, les larges marges s’amenuisent jusqu’à disparaître et faire renaître l’écriture serrée du premier manuscrit.
Les cinq exemplaires de luxe, non annoncés dans la justification, sont enrichis de reproductions photographiques de la découverte de la sacoche et bouteille thermos dans lesquelles étaient conservés le manuscrit ainsi que d’une copie du procès-verbal de son exhumation, annotés par l’éditrice.
L’objet-livre des éditions Artulis, par le jeu des cahiers non découronnés qui reproduit l’exhumation du manuscrit et le brochage à nu qui en suggère la fragilité, est une des plus élégantes réalisations éditoriales rendant hommage à la mémoire des rescapés de la Shoah.
Exceptionnelle édition du dernier texte inédit en français d’un Sonderkommando, l’un des cinq exemplaires de tête enrichi et signé de l’éditrice.