Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Reliure en demi basane rouge d'époque. Dos à faux nerfs orné de 5 fleurons. Pièce de titre de basane rouge. Coiffe supérieure frottée et épidermée. Un petit manque au mors supérieur en tête. Frottements aux nerfs, mors et bordures. Tampon bleu chiffre M sur le faux-titre. Quelques rousseurs éparses sans gravité, notamment sur la préface. Barbey d'Aurevilly, qui risque un procès pour immoralité, retire le livre de la vente, et le parquet de Paris saisit 450 exemplaires encore en fabrication. Oeuvre sulfureuse, Les Diaboliques interrogent le mal (l'amour, l'adultère, la perversion et le meurtre) dans une société bourgeoise et chrétienne. L'oeuvre semblera d'autant plus malsaine qu'elle place des femmes au centre des nouvelles où règnent le masque, la dissimulation et la tromperie. Le livre deviendra un emblème de cette littérature décadente où la fascination pour le mal règne en maître, ainsi chez Huysman, Octave Mirbeau, ou Isidore Ducasse... Plusieurs adaptations au cinéma couronneront l'oeuvre pour le malaise qu'elle inspire.