Dessin original signé « Jean », dédicacé à « Caro », très probablement Carole Weisweiller, et daté par l'auteur du 11 septembre 1963, à l'adresse autographe de sa maison « Milly »-La-Forêt. Un dessin d'Orphée accompagne 8 lignes rédigées aux feutres rouge et rose sur un feuillet filigrané "La Couronne".
Dessin et dédicace intégralement insolés, pliures transversales inhérentes à l'envoi, pliure en marge de l'angle supérieur gauche, coin inférieur gauche légèrement accidenté avec petites déchirures, sans gravité.
Ce dessin typiquement coctalien d'un Orphée de profil date d'un mois avant la mort du poète, le 11 octobre 1963. Il écrit : « à ma bien chère Caro » et mentionne sa santé qui ne s'améliore pas, « encore bien malade », en pied du feuillet, à côté de l'étoile qui complète très souvent sa signature.
Pendant plus de dix ans, Jean Cocteau se rendait fréquemment dans la villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat auprès de sa famille de cœur, les Weisweiller. Carole a huit ans lorsqu'elle rencontre le poète pour la première fois. L'été, sur le yacht de la famille que l'artiste a baptisé "Orphée II", Cocteau distrait la petite « Caro » avec des histoires, et lui compose même un conte : La croisière aux émeraudes. Cette harmonie se brise à l'été 1962, lorsque Francine Weisweiller et Jean Cocteau se fâchent. L'artiste quitte les Weisweiller en mauvais termes, sans que leur amitié cependant soit définitivement rompue. Le 11 octobre 1963, « Jeannot (Jean Marais), puis Carole et Francine sont les premiers prévenus » de la disparition du Prince des Poètes (L'homme et les miroirs, Béhar, Kihm et Sprigge).
Émouvant dessin de Jean Cocteau, adressé vraisemblablement à sa fille de cœur, Carole Weisweiller. Les couleurs passées du feuillet, dues à la lumière, accentuent le caractère nostalgique de cet ultime portrait de Cocteau-Orphée le visage déja tourné vers l'Olympe.