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Réf : 50699

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Louis-René Caradeuc de LA CHALOTAIS

Mémoires de M. de la Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne [avec] Procès instruit extraordinairement contre Messieurs de Caradeuc de la Chalotais...

S.n., s.l. [Rennes] 1766, in-12 (9,5x16,5cm), 142pp. ; 106pp. ; 36pp. ; 19pp. ; 392pp. et (2) 6pp. ; 532pp. (2) 298pp. (4), 2 volumes reliés.

Edition originale ornée d'un portrait de Louis-René de Caradeuc de la Chalotais non-signé. Quatre planches dépliantes.
Reliures de l'époque en pleine basane blonde marbrée. Dos à cinq nerfs ornés de caissons et fleurons dorés, ainsi que de pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge. Coiffe de tête du tome 1 absente, celle du tome 2 en partie accidentée. Mors fendus sur quelques centimètres. Quatre coins émoussés.
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais est un magistrat breton, procureur général du parlement de Bretagne. Janséniste, il est l'une des principales personnalités du mouvement de la fronde parlementaire qui se déroule à la fin du règne de Louis XV. 
 Procès de l’Affaire de Bretagne qui mit en opposition La Chalotais, parlementaire, et le Duc d’Aiguillon, commandant de Bretagne par commission royale. A la suite de la Guerre de Sept ans, la France est dans une situation économique critique et, en 1763, le pouvoir en place décide d’augmenter les impôts. Le Parlement refuse de ratifier l’édit de Bertin et interdit la levée de l’impôt, prétextant que les États de Bretagne ont signé un accord fiscal avec le Roi. Le pouvoir royal ne cède  pas et va imposer par lit de justice l’application du cadastre, c’est-à-dire faire passer en force la décision. Le roi Louis XV se déplace en personne devant les Parlementaires convoqués à Paris et déclare : "La magistrature ne forme pas un corps, ni un ordre séparé des trois ordres du royaume. C'est en ma personne seule que réside l'autorité souveraine ; c'est de moi seul que mes cours tiennent leur justice et leur autorité...". Cette déclaration entraîne la démission de 85 présidents et conseillers du Parlement, seuls 12 refusent de suivre leurs collègues. A l’été 1765, des lettres de menace sont envoyées au comte de Saint-Florentin, secrétaire de la maison du roi, en charge de la Bretagne et c’est La Chalotais qui est soupçonné, arrêté et emprisonné dans la citadelle de Saint-Malo en novembre de la même année. Après un procès houleux, relaté dans cet ouvrage, qui dura près de deux ans, La Chalotais est finalement rappelé en juillet 1769, un an après la démission du Duc d’Aiguillon du commandement de la Bretagne. 
A travers cette affaire et ce long et chaotique procès, La Chalotais est devenu le symbole des libertés bafouées par le despotisme ministériel. Ce mémoire, rédigé au moment de sa détention, au moyen d'un cure-dent trempé dans du vinaigre, fait réagir Voltaire, défenseur des grandes injustices, qui écrit à d'Alembert : 
"Vous pensez bien, mon vrai philosophe, que mon sang a bouilli quand j’ai lu ce mémoire écrit avec un cure-dent, ce cure-dent gravé pour l’immortalité. Malheur à qui la lecture de cet écrit ne donne pas la fièvre !" (7 août 1766).
Ex-libris moderne.
 

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