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Autographe, Edition Originale

Raymond RADIGUET Le diable au corps

6 800 €

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Raymond RADIGUET

Le diable au corps

Grasset, Paris 1923, 12x19cm, relié.


Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Reliure en demi maroquin bleu marine à petits coins, dos lisse comportant une petite éraflure, date dorée en queue, filets dorés sur les plats de papier bleu, gardes et contreplats de papier bleu, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée de D.H. Mercher.
Précieux envoi autographe signé de Raymond Radiguet : « A monsieur Léon Daudet avec ma profonde admiration. »
 
Raymond Radiguet fait la connaissance de Léon Daudet par l'entremise de son frère Lucien Daudet, très lié à Jean Cocteau depuis sa jeunesse. Radiguet avait nourri pour Léon Daudet, alors député de Paris et membre de l'Action française, une fervente admiration qui s'était muée, très peu de temps avant son propre décès, en critique acerbe.
L'origine de ce brusque revirement se trouve dans le scandale provoqué par le suicide du fils de Léon Daudet, Philippe, en novembre 1923 : le député, pour sauver son honneur, soutient la thèse d'un assassinat politique par des membres de la Sûreté Générale, à qui il reproche leurs idées républicaines. Radiguet, touché par la mort de l'adolescent, est révolté par l'attitude du père et, dans un mouvement d'humeur, écrit dans son journal : « Léon Daudet. Il est trop protégé par la République. Le déploiement de forces fait autour de lui, non par [les] Camelots du Roi, mais par le Gouvernement. Son assassinat serait peut-être deuil national, mais n'attristerait pas beaucoup ni profondément. Ce qui fait que je ne l'aime plus, c'est qu'on l'aime trop, c'est qu'il est comme les autres hommes politiques – un peu mieux, oui – Léon Daudet, c'est la Troisième République. Charles Maurras est mieux, quoique pas admirable, mais s'il est vulgaire, sa vulgarité est d'une époque antérieure à celle de Léon Daudet. » (RD, Œuvres complètes, Paris, 1993).
 
Rare témoignage de l'admiration juvénile de Raymond Radiguet pour le maurassien Léon Daudet.

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