Louis-Ferdinand CELINE
Qu'on S'Explique - Postface au Voyage au bout de la nuit
A la lampe d'Aladdin, Liège 1933, 9,5x13,5cm, broché sous étui.
Édition originale tirée à 36 exemplaires ornée en frontispice d'un portrait de l'auteur, un des 30 exemplaires numérotés sur vélin, seul tirage après 1 Japon et 5 hollande.
Joliment imprimé, cet objet bibliophilique rarissime est particulièrement précieux pour sa complémentarité avec l'édition originale du Voyage au bout de la nuit.
Bel exemplaire présenté sous une chemise en pleine toile beige (qui comporte une claire mouillure en pieds des plats) qui semble être la chemise-étui de l'éditeur.
Ex-libris encollé au verso du premier plat.
« Le tout c'est qu'on s'explique dans la vie » Céline publie pour la première fois son texte le 16 mars 1933 en première page de l'hebdomadaire
Candide, parce qu'il souhaite être édité dans le journal « le plus lu ». Avec ses centaines de milliers de lecteurs,
Candide répond à son attente. Céline, piqué au vif par un article d'Émile Zavie paru quelques jours plus tôt dans l'
Intransigeant dans lequel l'auteur relate le témoignage d'un garde forestier mutilant ses livres des passages qui ne lui plaisent pas, donne libre cours à son esprit ironique et mordant. Il égratigne le rôle sacré du critique littéraire, s'expliquant sur « le genre Céline », sa façon d'écrire et ses procédés littéraires. Avec cet article, qui sonne comme un manifeste, Céline entend également clore les polémiques liées à la parution de son
Voyage, dont le tirage atteint rapidement les cent mille exemplaires. Robert Denoël, séduit par le ton de l'« explication » rebaptise l'article « postface » et fait éditer une plaquette, en août 1933, pour fêter la cent quatre-vingtième édition du
Voyage au bout de la nuit, dans laquelle se trouvent également insérés des extraits de presse élogieux de Georges Bernanos, Léon Daudet, Elie Faure, Edmond Jaloux…
Le « Bahut des Aromates » Pierre Aelberts a fondé les éditions à la lampe d'Aladdin en 1926, où il publie, en tirage limité, sur beau papier et dans des compositions typographiques de belle qualité, des éditions originales de Max Jacob, André Gide, Paul Morand… Il s'adresse à un public de bibliophiles exigeants et lettrés, et décide de créer, en 1933, une collection au tirage très confidentiel (36 exemplaires), dont les titres sont presque tous épuisés à leur parution : le « Bahut des Aromates », qui se termine en 1937. Le titre fait référence à la réalisation, par un maître ébéniste, d'un meuble en bois précieux destiné à contenir les quatorze volumes de la collection en tirage de tête, à 6 exemplaires, qui comprend des éditions originales de Paul Claudel, L.-F. Céline, André Malraux, Jean Giraudoux, Valery Larbaud, Maurice Maeterlinck, Charles Van Lerberghe, Colette, Saint-John Perse, Paul Valéry, Émile Verhaeren. Seuls deux meubles ont pu être réalisés, et l'on ne rencontre pratiquement jamais de volumes brochés sur grand papier.
Fervent admirateur de Céline, Pierre Aelberts s'empresse de publier l'incisif
Qu'on s'explique, « première et dernière » explication par l'auteur de son « bouquin exceptionnel » dans sa collection du « Bahut des Aromates ». Numéro 2 de la série, le titre a très vite fait l'objet de spéculations et de recherches passionnées. Le tirage sur Hollande est d'une rareté proverbiale, et le terme introuvable n'a rien d'excessif pour qualifier cette séduisante publication, complément indispensable du
Voyage au bout de la nuit.
2 300 €
Réf : 87512
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