Petites rousseurs sur les plats, papier jauni comme généralement.
Édition originale, un des 200 exemplaires du service de presse avec la mention "service de presse" imprimée sur le dos, sans le catalogue de l'éditeur en fin de volume. Tout premier tirage avant même les grands papiers.
Très discrètes restaurations en coiffe, en tête d'un mors et en marge des plats de couverture.
Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à l'écrivain et parolier Henry Jagot plus connu sous les pseudonymes de Raoul Tabosse et Frédéric Valade.
Parolier de cabaret et chansonnier militaire, historien des grandes guerres, mais aussi romancier populaire et auteur de nouvelles pour la jeunesse, Henri Jagot, né en 1858, fut un écrivain aux talents multiples que Céline a pu découvrir dès sa jeunesse. Mais cette dédicace sur un des rares exemplaires du service de presse de son premier roman, témoigne d'une complicité littéraire évidente entre l'inventeur de l'argot littéraire et les maîtres de la langue verte qui l'ont inspiré.
Notre exemplaire est présenté dans un coffret décoré d'une composition originale signée Julie Nadot reproduisant les plats et le dos de l'ouvrage.
Nouvelle édition postérieure d'un an à l'originale.
Infimes éraflures marginales sans aucune gravité sur les plats, légères piqûres en pied du deuxième plat.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline, à Micheline Deshayes du Châtelet, conclu par cette étonnante signature: "L'ogre - Ferd Céline".
Micheline Deshayes danseuse au Châtelet, est une amie de Lucette Almazor que Céline fréquente depuis 1935. Elle deviendra, après guerre, danseuse étoile et on retrouve à son propos la critique d'une de ses prestations au Grand théâtre de Reims dans le Guide du Concert de 1956: "Les deux danseurs étoiles de grande classe (...) se sont taillés un beau succès en particulier dans les préludes de Liszt où Micheline Deshayes fit admirer le fini de sa technique mise au service d'une grâce aussi sensible que légère".
La passion de Céline pour la danse et les danseuses naît en 1915 dans les Music-Hall londoniens, et devient rapidement constitutive de sa vie comme de son oeuvre. D'Elisabeth Craig, sa compagne de 1926 à 1933, dédicataire du Voyage à Lucette Almanzor (avec laquelle il se marie en 1944) et sa grande amie Karen Marie Jensen, les femmes les plus importantes de la vie de Céline sont des danseuses.
Céline témoigne régulièrement dans sa correspondance de l'importance que revêt pour lui cette forme artistique: "il m'est impossible de vivre sans la danse" et "danser tout est là - Nietzsche (si surfait) ne se trompait pas - 'je ne croirai à un dieu que s'il danse s'il raisonne ce cuistre à l'école !" (cf. cahiers de l'Herne n° 3 et 5). Dès 1933, il compose plusieurs ballets qu'il tentera vainement de faire jouer. Comme le souligne H. Godard qui y consacre un chapitre de sa biographie (Gallimard, 2011, p.222-231), la danse constitue pour Céline "un besoin existentiel (...) elle a le pouvoir d'alléger en lui la souffrance intime causée par sa vision si noire de l'homme et de la vie". Et il conclut: "les danseuses aident Céline à supporter les violences [du monde] (...) aussi bien que celles qu'elles suscitaient chez lui en retour. "Ainsi son pamphlet Bagatelles pour un massacre s'ouvre-t-il sur cette image de communion avec le monde, de "raffinement" : "Dans une jambe de danseuse le monde, ses ondes, tous ses rythmes, ses folies, ses voeux sont inscrits ! ... Jamais écrits !... Le plus nuancé poème du monde !... (...) Le poème inouï, chaud et fragile comme une jambe de danseuse en mouvant équilibre est en ligne, Gutman mon ami, aux écoutes du plus grand secret, c'est Dieu ! (...) Je ne veux plus travailler que pour les danseuses... Tout pour la danse !".
C'est au docteur Léon Gutman (alias René Gutman, "humaniste, passionné de danse (...) qui eut la rude tâche d'être l'ami juif de Céline et de Morand" cf. J. Lecarme in Albert Cohen dans son siècle p.232) que s'adresse cet éloge et c'est à lui que le narrateur demande de faire jouer ses deux ballets: "La naissance d'une fée" et "Voyou Paul, brave Virginie " dont les textes suivent. L'échec de Gutman déclenchera alors le long monologue antisémite. Mais, note J. Lecarme, à la fin du pamphlet une nouvelle intervention de Gutman dénonce le délire paranoïaque de Céline: "Tu délires Ferdinand (...) Je vais te faire interner ! (...) Ils sont tous juifs dans les asiles !... ça va bien les divertir... d'entendre ton numéro de folies... tes bêtises... (...) Tu nous fouteras la paix... tu retourneras à tes romans... si t'es sage t'auras un crayon... D'abord c'est des insanités... la race ça n'existe plus... c'est des mythes..." et Céline de conclure ces 6 pages d'"incisive" conversation par : "Gutman, il avait le dernier mot".
A cet étrange contrepoids à la violence de la narration s'ajoute une nouvelle évocation de leur passion commune : la danse avec un autre ballet de l'auteur : "Van Bagaden", dont le texte clôt le livre.
Voie de la réconciliation (impossible ?) de Céline avec le monde, c'est à travers la danse qu'il formule le terrible constat d'échec du Voyage: "On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà." Mais c'est aussi la danse qui assure la fonction salvatrice de l'écriture : "Le texte [doit] être danse, se tenir toujours au bord de la mort, mais ne pas tomber dedans" (note à un de ses traducteurs, cf. H. Godard, p. 226).
Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à une danseuse qui demeurera une amie jusqu'à la fin malgré les avanies de Céline.
(références bibliographiques: Henri Godard, Céline, Gallimard, 2011; Jacques Lecarme. Images de la S.D.N ches Céline et chez Cohen In Albert Cohen dans son siècle: actes du colloque international de Cerisy-la Salle).
Édition originale, un des 200 exemplaires du service de presse, le tout premier tirage et le plus court après les 23 Arches, dont 10 numérotés et avant les 219 Alfa, dont 100 numérotés.
Dos légèrement insolé en tête et en pied, trois minuscules manques en tête de la première garde qui comporte en son verso une trace d'écriture qui a été grattée.
Notre exemplaire est présenté dans un coffret signé de Julie Nadot reproduisant la couverture originale de l'ouvrage.
Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à Marcel Espiau, co-fondateur et jury du prix Renaudot qui sera attribué à Céline le jour même de l'échec du Goncourt. Nous joignons une lettre inédite de remerciement adressé par Céline à Marcel Espiau.
Édition originale, un des exemplaires du service de presse.
Notre exemplaire est présenté dans un coffret signé Julie Nadot reproduisant la couverture de l'ouvrage.
L'exemplaire ayant, semble-t-il, accompagné Bardamu à travers ses violentes pérégrinations a été très habilement restauré, et certains feuillets, trop abîmés, ont été changés, ce qui était nécessaire pour préserver cet unique témoin d'une rencontre exceptionnelle et inattendue entre le Soleil et la Nuit.
Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline : « Hommage de l'auteur à monsieur Georges Bernanos. Louis Céline. »