Iconographie.
Un ex-dono au verso du premier plat, petites traces de frottements sur les mors, une pliure en pied du deuxième plat.
27 mai 1894
1 juillet 1961
Edition originale sur papier courant.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à Micheline Deshayes: ".... Petite étoile en herbe et en grâce ! - la plus aimable et la plus jolie."
Edition originale, un des exemplaires du service de presse.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à Micheline (Deshayes), situé et daté "Meudon 1954".
Micheline Deshayes est une danseuse étoile, amie de Céline et Lucette Destouches depuis plus de dix ans. On retrouve à son propos la critique d'une de ses prestations au Grand théâtre de Reims dans le Guide du Concert de 1956: "Les deux danseurs étoiles de grande classe (...) se sont taillés un beau succès en particulier dans les préludes de Liszt où Micheline Deshayes fit admirer le fini de sa technique mise au service d'une grâce aussi sensible que légère".La passion de Céline pour la danse et les danseuses naît en 1915 dans les Music-Hall londoniens, et devient rapidement constitutive de sa vie comme de son oeuvre. D'Elisabeth Craig, sa compagne de 1926 à 1933, dédicataire du Voyage à Lucette Almanzor (avec laquelle il se marie en 1944), et sa grande amie Karen Marie Jensen, les femmes les plus importantes de la vie de Céline sont des danseuses. Céline témoigne régulièrement dans sa correspondance de l'importance que revêt pour lui cette forme artistique: "il m'est impossible de vivre sans la danse" et "danser tout est là - Nietzsche (si surfait) ne se trompait pas - 'je ne croirai a un dieu que s'il danse' s'il raisonne ce cuistre à l'école !" (cf. cahiers de l'Herne n° 3 et 5). Dès 1933, il compose plusieurs ballets qu'il tentera vainement de faire jouer. Comme le souligne H. Godard qui y consacre un chapitre de sa biographie (Gallimard, 2011, p.222-231), la danse constitue pour Céline "un besoin existentiel (...) elle a le pouvoir d'alléger en lui la souffrance intime causée par sa vision si noire de l'homme et de la vie". Et il conclut: "les danseuses aident Céline à supporter les violences [du monde] (...) aussi bien que celles qu'elles suscitaient chez lui en retour."Ainsi son pamphlet, "Bagatelles" s'ouvre-t-il sur cette image de communion avec le monde, de "raffinement" : "Dans une jambe de danseuse le monde, ses ondes, tous ses rythmes, ses folies, ses voeux sont inscrits ! ... Jamais écrits !... Le plus nuancé poème du monde !... (...) Le poème inouï, chaud et fragile comme une jambe de danseuse en mouvant équilibre est en ligne, Gutman mon ami, aux écoutes du plus grand secret, c'est Dieu !(...) Je ne veux plus travailler que pour les danseuses... Tout pour la danse !". Suivent les textes de deux ballets de Céline : "Naissance d'une fée et "Voyou Paul, brave Virginie ". Contrepoids à la violence de la narration, la danse réapparaît à la fin du pamphlet avec un nouveau ballet : "Van Bagaden", dont le texte clôt le livre.Voie de la réconciliation (impossible ?) de Céline avec le monde, c'est à travers la danse qu'il formule le terrible constat d'échec du Voyage: "On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà." Mais c'est aussi la danse qui assure la fonction salvatrice de l'écriture : "Le texte [doit] être danse, se tenir toujours au bord de la mort, mais ne pas tomber dedans" (note à un de ses traducteurs, cf. H. Godard, p. 226).Le premier feuillet a été mal découpé par le dédicataire ayant occasionné de légers manques marginaux sans gravité, ex-dono de la dédicataire en tête de la page de faux-titre.Rare et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à une danseuse qui lui témoigna toujours son amitié malgré ses avanies.(références bibliographiques: Henri Godard, Céline, Gallimard, 2011; Jacques Lecarme. Images de la S.D.N ches Céline et chez Cohen In Albert Cohen dans son siècle: actes du colloque international de Cerisy-la Salle).
Nouvelle édition postérieure d'un an à l'originale.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline, à Micheline Deshayes du Châtelet, conclu par cette étonnante signature: "L'ogre - Ferd Céline".
Édition de l'année de l'originale.
Reliure en plein maroquin bordeaux, dos à cinq nerfs, date en queue, gardes et contreplats de papier à la cuve, couvertures et dos conservés, tête dorée, étui bordé de maroquin bordeaux, plats recouverts de papier à la cuve, reliure signée Patrice Goy.
Exceptionnel et précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à Abel Gance : « à mon ami Abel Gance fidèle dans un voyage autour de tout. LF Destouches. »
Quelques repères de lecture marginaux au crayon de papier in-fine.
Ami de Gance depuis 1917, Céline sert de « garçon de courses » à l'extravagant réalisateur de cinq ans son aîné et lui voue une grande admiration : « Il restera dans cent ans bien plus de votre cinéma que de mon gros tambour mortuaire ». L'estime est réciproque et Gance comptera au nombre de ses amis pendant les années 1930. Il est le premier à envisager, dès le mois de novembre 1932, une adaptation cinématographique du Voyage, projet auquel Céline tenait beaucoup. Abel Gance acheta les droits à Denoël pour 300.000 francs. Impossible défi, il abandonna le projet un an plus tard. Lui succéderont : Claude Autant-Lara, Michel Audiard, Sergio Leone, Federico Fellini, François Dupeyron... Autant d'échecs, malgré la ferveur des cinéastes (« Le voyage n'est pas un film, c'est un renvoi d'ascenseur, le père Céline on lui doit tout ! » – Audiard) et les efforts de Céline (il se rendit à Hollywood en 1934 pour « signer une option de six mois avec Lester Yard [...] De tous les agents, il m'a semblé le plus apte, le plus coquin »).
Rendez-vous manqué ou rencontre impossible, Céline conclura : « Je laisse rien au cinéma ! Je lui ai embarqué ses effets ! ... toute sa rastaquouèrie-mélo ! ... tout son simili-sensible ! [...] j'ai capturé tout l'émotif ! ... » (Entretiens avec le professeur Y). Abel Gance ayant, par la suite, détruit une grande partie de sa correspondance avec son sulfureux ami, cette dédicace constitue un des rares témoignages de la rencontre de deux pionniers du langage artistique moderne.
Bel et unique exemplaire parfaitement établi.