Edition originale.
Reliure façon bradel en plein vélin, dos à cinq nerfs avec coutures apparentes sur les mors, titre à l'or en écriture gothique, date en queue, tête dorée.
Envoi autographe signé du colonel Guillebon au Colonel Grandval, Compagnon de la Libération : "...souvenir de Berchtesgaden".
On joint deux lettres autographes, l'une du Colonel Grandval, expliquant avoir demandé au Général Leclerc en avril 1945, juste avant la prise de Berchtesgaden, de lui en rapporter un "souvenir de Hitler". Le général aurait alors demandé au Colonel Guillebon de s'occuper de cette demande. La seconde lettre explique la provenance de l'exemplaire : "Ce livre fait partie de la bibliothèque de Hitler à Berchtesgaden. Rapporté par le Colonel de Guilbon (sic) après la ruée de la 2ième D.B. du Gal Leclerc sur Berchtesgaden en mai 1945."Exceptionnel exemplaire provenant de la bibliothèque particulière d'Adolf Hitler, dans une reliure typique des ouvrages de cette provenance. L'importante Bibliothèque de Hitler (plus de 16.000 livres répartis dans ses diverses demeures) a constitué une prise de guerre symbolique importante pour les Alliés. La quasi-totalité disparut après avoir été saisie par les Russes, tandis que près de 1500 ouvrages confisqués par les américains rejoignirent la bibliothèque du Congrés à Washington et la Brown University de Rhode Island.Les hommes de la 2eme DB du Général Leclerc qui, le 4 mai 1945, ont coiffé au poteau les américains en pénétrant les premiers au Berghof de Berchtesgaden, ont eux aussi mesuré la portée hautement symbolique de cette bibliothèque et plusieurs ont choisi d'emporter un livre comme trophée. Celui-ci, un roman de propagande publié au plus fort de la domination nazie, rejoindra ce même mois de mai la bibliothèque de Gilbert Grandval, Résistant de la première heure mais aussi bibliophile et descendant du grand éditeur Paul Ollendorf. Qui mieux que lui pouvait saisir toute l'importance de ce témoignage macabre de l'Histoire ? Comme l'écrit Timothy W. Ryback dans son essai sur la bibliothèque privée d'Hitler: "Une bibliothèque ne ment pas. On n'arrive pas à comprendre le mal absolu qu'il incarnait, si l'on ignore que ses thèses provenaient des pamphlets antisémites qu'il lisait".