Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand Céline, signée LF Céline, adressée à la femme de son ami le peintre Jean-Gabriel Daragnès, 35 lignes à l'encre noire, concernant notamment la venue de ce dernier au Danemark mais aussi celle de son avocat et sauveur maître Mikkelsen qui doit se rendre à Paris suivi de peu par le prix Nobel de littérature danois Johannes Jensen.
C'est pourquoi Louis-Ferdinand Céline demande alors à madame Daragnès, comme un grand service, d'organiser la venue à Paris de Maître Mikkelsen, à qui Louis-Ferdinand Céline doit beaucoup, et de Johannes Jensen.
Pliures transversales inhérentes à l'envoi.
"Le Mercredi - Chère Madame,
nous sommes bien heureux d'avoir votre mari avec nous ! Soyez bien jalouse ! Il nous porte toute l'amitié et l'admirable gentillesse qui nous fait tant défaut. Il nous donne de vos nouvelles, mais nous regrettons bien que vous n'ayiez pu l'accompagner ! C'est partie remise ! Certainement. Cet été à coup sûr. Et puis voilà qu'il faut que je vous mette à contribution ! Notre admirable Mikkelsen vient à Paris Il y sera le 20 avril. Il arrive en auto. Votre mari me permet de voud demander, en connaissance de vos talents de de précision et d'hôtesse de lui retenir à l'hôtel Régina - une chambre avec salle de bain. plus une autre chambre sans salle de bains. Il arrivera en auto. Donc prévoir pour le garage . Voici les détails : il arrivera le 20 avril avec le fils de Johannès Jensen - le prix nobel danois de littérature. Lui même Jensen l'illustre vieillard suivra à qques jours avec sa femme. Il veut donc les placer en plein centre de Paris. Le Nobel a 77 ans - petites promenades etc... Mais tout d'abors pour le 20 avril : 1 chambre avec salle de bains et une chambre sans salle de bains. et prévoir l'auto au Régina. Voici bien du sans gêne ! Vous m'en pardonnerez ! J'ai tant le souci de faire plaisir à Mikkelsen. Il a tant fait pour nous et nous pouvons peu pour lui ! Voici dond toute notre amitié toute notre gratitude pour tout ce soin et de l'effort de de vous voir et vous recevoir ! très bientôt ! et encore cent mille mercis ! LFCéline."
En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat.