Nouvelle édition, la publication de ce roman s'étant étalée de 1731 pour la première partie, jusqu'en 1742 pour les 9e, 10e et 11e parties. Marivaux s'étant arrêté là, plusieurs auteurs ont donné une suite, une douzième partie, notamment Marie-Jeanne Riccoboni ; cette dernière n'étant pas parue avant 1761, l'auteur de la nôtre demeure inconnu. Cette édition possède plusieurs particularités notables, certainement pour des raisons de coût : Prault n'a fait imprimer qu'une seule page de titre (avec encadrement et vignette) tomé I et a ajouté les trois autres tomaisons à la main ; il n'y a pas de page de titre entre les différentes parties, exception faite pour la douzième (à la date de 1764), la pagination étant séparée pour chaque partie. Ces particularités sont conformes à l'exemplaire détenu par la Bibliothèque Nationale et à celui possédé par la bibliotèque Sainte-Geneviève. Demi Basane marbrée d'époque. Dos à nerfs orné de 4 fleurons et roulette sur les nerfs. Plats de papier bleuté. Plat supérieur du tome IV frotté et son mors supérieur fendillé. pappier bien frais. Bon exemplaire, bel aspect de la série. La vie de Marianne est sans conteste l'un des plus importants romans français du XVIIIe, il l'est non seulement au regard de la littérature romanesque française, mais également à celui de l'histoire du roman. Les premières parties publiées connurent immédiatement un vif succès et furent aussitôt imitées de part l'Europe. C'est l'Angleterre qui l'accueillit particulièrement bien et c'est à ce roman qu'on doit les romans de Fileding et de Richardson. Si on le dit inachevé, c'est plutôt que sa matière même est inachevable, à l'instar du château de Kafka. L'oeuvre est emblématique, en ce début du XVIIIe de toute une réflexion sur l'évolution des moeurs dans une société foncièrement inégalitaire, dont les codes sociaux sont réglés verticalement. Ce thème sera plus qu'imité, il constituera, au travers l'ascension sociale de multiples personnages, le pincipal sujet de la littérature romanesque durant plusieurs décennies.