Nouvelle édition. Premier tirage de l'illustration, laquelle comprend 73 hors-texte gravés sur vergé fort par Guttenberg, Halbou, Henriquez, de Launay jeune, de Longueil, Leroy, Mme Duflos et Thiébault ; 72 vignettes et 72 culs-de-lampe par Dunker. "Les figures, quoiqu'un peu raides, sont très jolies et gravées avec une finesse remarquable." (Cohen). Les hors-texte, vignettes et fleurons sont d'une "fort belle exécution" (Brunet).
Plein maroquin émeraude fin XIXe (reliure de maître non signée dans le goût de Petit), dos à nerfs orné de caissons, décors floraux et pointillés dorés, date en queue. Plats encadrés d'un triple filet estampé à chaud. Gardes et contreplats de papier à la cuve et large dentelle dorée sur les contreplats. Toutes tranches dorées.
Très bel exemplaire, parfaitement établi.
C'est en 1558 que paraît une première version du recueil inachevé de Marguerite d'Angoulême : Histoire des amans fortunez. Due à Pierre Boaistuau, cette version ne comporte que 67 textes, tronqués pour la plupart, non regroupés en outre en 'journées' comme l'avait prévu l'auteur. En 1559, grâce à Claude Gruget, paraît une version plus complète (72 textes), sous un titre qui va l'immortaliser : L'Heptaméron des Nouvelles de très-illustre et très-excellente princesse de M. de Valois, rayne de Navarre, remis en son vrai ordre, confus auparavant en sa première impression et dédié à très illustre et très vertueuse Princesse Jeanne de Foix, rayne de Navarre.
Inspiré du Décaméron (le chiffre de cent devait être atteint comme il est dit dans le prologue), L'Heptaméron demeure un des recueils les plus célèbres de l'histoire de la nouvelle française, Le point de départ du recueil, circonstancié dans le prologue, est le suivant : Bloquées à Cauterets (dans les Pyrénées) en pleine saison des pluies, dix personnes décident, pour se distraire, d'écouter, pendant une décade, des histoires, à raison de dix par journée (la huitième n'en comportera que deux). Selon Tchemerzine, il est reconnu que Des Perier a pris une assez grande part dans la rédaction de ce livre. Marguerite d'Angoulême (1492-1549) soeur de François 1er (elle exercera une grande influence sur la vie politique) deviendra reine de Navarre après son mariage avec Henri II de Navarre. Elle est la mère de Jeanne d'Albret et la grand-mère de Henri de Navarre qui sera roi de France sous le titre de Henri IV. grâce à sa grande culture et son intarissable besoin d'apprendre - elle sait le grec, le latin et l'italien - son rayonnement intellectuel est considérable, elle fera de son château de Nérac le plus grand foyer intellectuel en Europe et un centre distingué de l'humanisme. Marot écrira d'elle : 'Corps féminin, coeur d'homme et tête d'ange'.