Traces de pliures inhérentes à l'envoi postal, enveloppe jointe.
Leonor Fini est satisfaite des dernières expositions de ses oeuvres et a même adressé un de ses catalogues à son correspondant : "Je vous envoie à part un petit livre-catalogue de la dernière exposition de peinture (fermée pour les fêtes, elle va se réouvrir le 8 janvier- les dessins sont toujours visibles dans l'autre galerie qui est ouverte) Les deux expositions ont eu un succès et une foule journalière assez étonnant..."
Elle se réjouit de l'engouement du public provincial pour ses oeuvres : "Visiblement les gens ont assez de la mon peinture qui envahissait Paris..." mais s'offusque des ragots colportés par le microcosme intellectuel parisien la concernant, jaloux de son triomphe populaire: "Et cela amène de "vengeances" plus ou moins conscientes - le fait par exemple - que dans le chapeau de l'article de Lanoux on me vielli de bonnes 20 ans ! En plus je déteste la nomination "Grande dame" je ne suis la grande dame de rien et de personne. Je suis autre chose..."
Elle se plaint également de la qualité des reproductions de ses oeuvres dans certains catalogues et du manque de professionnalisme des éditeurs : "Je vous préviens que dans le petit catalogue les couleurs trop vertes sont fausses. Ce sont des gris bleutés - légèrement verts parfois. En outre, les reproductions parfois mal coupés. La hâte de l'exécution - le "ni du fautisme" galopant est en la cause..."
Enfin, Leonor Fini, afin de tempérer son mécontentement à l'égard de l'intelligentsia parisienne, se fend d'un affectueux : "Bonne année - portez vous bien" pour son ami.