Grand passionné d'art épistolaire, Emile Straus fonda en 1899 La Carte postale illustrée, bulletin de liaison de l'association qu'il venait de lancer, l'International Poste-Carte Club.
« J'ai horreur de me servir de mes amis dans ma littérature. [...] Je peux montrer mon cul en public et non mon coeur où ta place est si grande, toi, mon frère, non de chair, mais d'esprit et de choix. » (T. Gautier à L. de Cormenin, 1er aout 1851, cf. "Théophile Gautier" par Stéphane Guégan, Gallimard, 2011)
Edition originale, un des 1050 exemplaires numérotés sur vélin labeur.
Cartonnage d'après la maquette originale de Paul Bonet.
Agréable exemplaire en dépit d'une légère éraflure en tête du dos.
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Narcisse Ancelle, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu.
Pliures inhérentes à l'envoi, trois infimes petits trous sans atteinte au texte.
Cette lettre a été retranscrite dans les Oeuvres complètes volume 11 publiées en 1949 par L. Conard.
Emouvante missive bruxelloise adressée au célèbre notaire familial devenu en 1844 le conseil judicaire de Charles chargé de gérer sa rente et ses dettes exponentielles. Une relation complexe s'établit entre le poète et son tuteur, mêlant nécessité et défiance, mais témoignant néanmoins d'un véritable respect mutuel entre les deux hommes.
Cette correspondance, dépourvue de l'affectivité des lettres à sa mère ou des circonvolutions dans ses échanges avec les créanciers, constitue une des plus précieuses sources biographiques du poète. En effet, la dépendance financière de Baudelaire le contraint à une très grande transparence avec son tuteur et chacune de ses lettres à Ancelle résume admirablement ses pérégrinations.
Ainsi, cette lettre évoque-t-elle le terrible enlisement du poète en Belgique et son retour sans cesse reporté à Paris. Lorsqu'il écrit, Baudelaire est encore à Bruxelles à l'Hôtel du Grand Miroir, « 28 rue de la Montagne » (mais il ne faut pas écrire le nom de l'hôtel, sinon les lettres ne lui parviennent pas directement), où il se meurt d'ennui, de maladie et de rancœur contre un pays dans lequel, innocemment, il croyait trouver la gloire. Cette annonce de départ imminent pour Paris, "Deux ou trois jours après votre réponse je partirai", fait écho à toutes les promesses similaires que le poète adresse depuis près d'un an à ces correspondants. Celle-ci sera avortée, comme toutes les autres car, comme il l'avoue à Ancelle un quelques mois plus tôt, Paris lui « fait une peur de chien ». Ce n'est qu'en août 1865 qu'il accomplira un ultime et court séjour en France avant son apoplexie fatale.
Son retour, "Je suis très attendu à Paris et à Honfleur" était pourtant motivé par une raison impérieuse : négocier avec un éditeur, grâce à l'intervention de Manet, la publication de son recueil de réflexions sur ses contemporains qu'il a déjà intitulé « mon cœur mis à nu » et dont le manuscrit est en partie chez sa mère à Honfleur. Nouvel échec, l'œuvre ne paraîtra qu'en 1897, 30 ans après la mort de Baudelaire.
Mais c'est sans doute la référence aux « deux grands tableaux [qu'il veut] expédier à Honfleur », qui donne tout son sel à cette lettre. Baudelaire évoque en effet sa volonté de rapatrier des peintures de sa collection déposés chez divers prêteurs ou restaurateurs, et dont il avait déjà envoyé une liste à Ancelle quelques mois plus tôt. Parmi ceux-ci, quels sont ceux qu'il voulait ramener à sa mère ? Le portrait de son père, le Boilly, le Manet, un Constantin Guys ? Il n'est fait aucune mention dans les autres lettres de ce transport artistique et du « reste » auquel seront joints les tableaux. Cette volonté d'"expédier à Honfleur" ses biens précieux, témoigne pourtant du désir du poète affaibli de s'installer définitivement dans la « maison-bijou » de sa mère à Honfleur, ilot de sérénité dans lequel Baudelaire rêve d'une paisible retraite où tout ne serait à nouveau « qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». Il y retournera en effet, paralysé et muet, mais pour une dernière année d'agonie après sa crise syphilitique. L'hôtel du Grand Miroir, quant à lui, restera sa dernière véritable demeure comme cela sera noté le mardi 3 avril 1866, sur le registre des entrants à la Clinique Saint-Jean : « Nom et prénoms : Baudelaire Charles. « Domicile : France et rue de la Montagne, 28. « Profession : homme de lettres. « Maladie : apoplexie. »
Belle lettre à celui qui fut à la fois le persécuteur et le protecteur de Baudelaire. Il accompagna le poète jusqu'à sa mort, avant de devenir l'éxécuteur testamentaire de la famille.
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro « 575 » de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge.
Pliures transversales inhérentes à l'envoi.
Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005, p. 64.
Belle lettre empreinte d'amertume de Céline qui vient de perdre sa tante Amélie (la tante Hélène de Mort à crédit), et observe le monde qu'il a connu lentement disparaître. L'écrivain se réfugie dans les mémoires d'Élisabeth de Gramont, témoins d'une époque grandiose également révolue.
Dessin original daté et signé de Louis Pons, à son ami le critique d'art Georges Raillard, spécialiste des oeuvres de Joan Miro et Antoni Tapies, et qu'il lui a dédicacé sur le carton d'invitation au vernissage de l'exposition de ses oeuvres au Château de Vascoeuil le samedi 29 Mars 2008.
Louis Pons a dessiné, à l'encre noire, au recto et au verso, un curieux volatile : une pie ramassée sur elle-même et apparemment convalescente surmontée de cette dédicace manuscrite : "Paris ? ? Mars 2008, j'espère que ta santé est meilleure. Amitiés de Nelly et Louis Pons."
Lettre autographe signée d'Antoni Tàpies adressée à Georges Raillard, son proche ami et plus grand spécialiste français de son travail. Feuillet rédigé au stylo à bille bleu sur un papier à en-tête au nom de l'auteur avec en queue son adresse à Barcelone "C. Zaragoza, 57 - Tel. 217 33 98 - Barcelona-6". Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre.
L'artiste catalan écrit à son ami à propos d'articles de journaux dont un qui a été publié dans le quotidien catalan l'Avui : "Voici l'article que tu m'as demandé. J'ajoute un de l'AVUI où j'amplifie quelques détails. Merci encore pour ta présence à Sénanque. Nous pensons beaucoup à vous et envoyons nos félicitations pour le petit-fils..."
Une exposition d'Antoni Tàpies avait été organisée à l'abbaye de Sénanque du 9 juillet au 29 août 1983.