Quelques petites rousseurs, légères déchirures marginales sans gravité sur les plats.
Édition originale française, traduite par Gérard de Rayneval, Pfeffel et J.-F. de Bourgoing. On ne doit pas confondre cette édition avec celle traduite et abrégée par Bérenger en 1782 en 12 volumes, dont 3 volumes par Bérenger lui-même pour l'Afrique, l'Amérique et l'Asie.
Tome I : Danemark, Norvège, Islande, Groenland, Suède. Tome II : Russie, Prusse, Pologne. Tome III : Hongrie, Turquie en Europe, Portugal, Espagne. Tomes IV et V : France. Tomes VI à XI : Empire d'Allemagne. Tome XII : Italie. Tome XIII : Italie et Grande Bretagne. Tome XIV : République des Suisses, celles des Provinces unies et celles des Pays-Bas.
Reliures en demi veau blond d'époque marbré. Dos à nerfs ornés. Pièces de titre en maroquin beige, et de tomaison en maroquin noir (quatre très frottées). Sept coiffes de têtes avec manques. Quelques coins légèrement émoussés.
Assez bel ensemble en veau blond.
Cette excellente collection connut un grand succès et constitue une étape incontournable dans l'histoire de la géographie moderne, Büsching imposant un nouveau concept dans celui de la géographie, celui de l'état-Nation.
Édition originale de la traduction française, traduite par François Bachou sur la Gemmarum et lapidarum historia (1609) du médecin et naturaliste flamand Anselme de Boodt ; elle est illustrée de 45 figures in-texte gravées sur bois et comporte bien les deux planches dépliantes constituant la « Division des pierres précieuses & communes ». Notre exemplaire est bien complet de son feuillet d'errata, souvent manquant.
Reliure de l'époque en plein maroquin rouge. Dos à quatre nerfs richement orné, pièce de titre de maroquin havane certainement XVIIIème. Triple filet doré en encadrement des plats et fleurons dorés en écoinçons. Dentelle dorée entourant les contreplats. Toutes tranches dorées. Coiffe de tête un peu frottée, trois coins légèrement émoussés. Une minuscule galerie de ver atteignant une tranche en marge extérieure des premiers cahiers, quelques pages roussies, bel exemplaire.
Ouvrage majeur et pionnier pour la gemmologie et la minéralogie, qui parut pour la première fois au tout début du XVIIème, en 1609. Il est à la fois un traité et un manuel. Anselme de Boodt y définit et commente pas moins de 106 minéraux et gemmes, il en propose une classification (dureté, composition, couleur, transparence...) en s'appuyant non seulement sur les textes antiques (Histoire naturelle de Pline, Materia Medica de Dioscoride, Médicaments simples de Galien, De Mineralibus d'Albert le Grand...) mais également sur toutes les recherches effectuées à la Renaissance (Césalpin, Gessner, Scaliger...), l'auteur s'attardant amplement sur les vertus de chaque pierre, vertus médicales, magiques... On trouvera en outre dans cet ouvrage remarquable des renseignements pratiques sur la taille des pierres et le repérage des contrefaçons, une somme des connaissances minéralogiques accumulées à l'époque, et également un inventaire des substances minérales utilisées en thérapeutique ainsi qu'une justification de leur emploi ; renseignements utiles à la fois aux joailliers, aux naturalistes et aux médecins. Un catalogue utile de toutes les pierres citées est placé en tête de l'ouvrage.
Précieuse réunion de documents scolaires : rédactions, carnets et bulletins scolaires, carnets de bons points.
Huit relevés de notes de décembre 1921 à avril 1924
Un livret scolaire (2nde et 1ère B)
Un carnet de bons points, dont la couverture astucieuse a été confectionnée par le père de Maurice Blanchot
Une invitation à la réunion de rentrée des étudiants de l'Action Française
Un tableau d'honneur (1ère B)
Deux distributions solenelles de prix (2nde et 1ère B)
Sept bordereaux de demande des livres au magasin de la bibliothèque universitaire de Strasbourg
Un sujet dactylographié de composition française pour le certificat d'études supérieures de juin 1927
Un sujet dactylographié de version latine pour le certificat d'études supérieures de juin 1927
Un devoir de français (1ère B) sur les Fables de La Fontaine (10pp., 17x22cm)
Huit versions latines
Deux thèmes et une version allemande
Cinq dissertations de philosophie :
- La logique affective (8 pp. ; 17x22cm)
- Le rôle des éléments affectifs dans l'association des idées (8 pp. ; 17x22cm)
- Le rôle des éléments affectifs et moteurs dans l'attention (8 pp. ; 17x22cm)
- "Tout sentiment réel perd sa force, dans la mesure où il s'intellectualise" (8 pp. ; 17x22cm)
- Qu'est-ce qu'une science théorique et une science appliquée ? (8 pp. ; 17x22cm)
Deux ensembles manuscrits de leçons de philosophie de 22 et 18 feuillets recto-verso à l'écriture très dense, sans doute plus tardifs que les devoirs précédents.
Nous avons confié ces documents à Michael Holland, chercheur et professeur de littérature française au St Hugh's College à Oxford, auteur de plusieurs travaux sur Maurice Blanchot dont Avant dire : Essais sur Blanchot paru en 2015 chez Hermann. Son analyse détaillée paraîtra prochainement dans les Cahiers Maurice Blanchot. Nous utilisons ici quelques extraits de cette étude pour présenter ces documents inédits et jusqu'alors inconnus.
La grande discrétion de Blanchot sur sa jeunesse et l'absence presque totale de documents biographiques ont contraint les rares biographes de Blanchot à de nombreuses suppositions sur le parcours du plus secret écrivain du XXème siècle.
Le livret scolaire et divers autres documents dans cet ensemble permettent ainsi de retracer la scolarité de Blanchot.
Holland y relève que « jusqu'en 1921 Blanchot a poursuivi ses études à domicile, sous la direction de son père, Isidore, professeur de lettres qui offrait des cours privés à des enfants de familles aisées. [...] La petite collection de "Témoignages de Satisfaction" et de "Citations d'Honneur" signés "Le professeur / I. Blanchot" sont la précieuse et touchante trace de ces années. »
Blanchot a ensuite fait des « études pendant trois ans au Collège de Garçons de Chalon-sur-Saône [...] [et] a donc passé son bac en 1924 et non pas en 1922 [...] Il a choisi la formation offerte par la Section B (Latin-Langues vivantes) [...] Il a choisi de terminer ses études en Classe de Philosophie.
Un livret scolaire couvrant les trois années de sa scolarité à Chalon présente une image très détaillée du jeune élève. Après une année de Seconde où le progrès de "Bon ou Très Bon élève" à "Excellent élève" peut s'observer clairement pour certaines matières [...] Seule ombre à ce tableau brillant : la maladie. [...] On constate que ce sont les cours de Première qui semblent avoir été affectés par cet épisode. »
à la lumière de ces éléments, Michael Holland met en regard « la carrière de Blanchot et celle de Jean-Paul Sartre qui, d'Henri IV à Louis-le-Grand est finalement entré à l'ENS de la rue d'Ulm en 1924. Même parcours de champion, mêmes récompenses et mêmes honneurs, chacun est un élève hors pair. Et l'on constate dans L'Imagination de Sartre, publié en 1936 mais commencé pendant sa préparation du Certificat de Psychologie vers 1927, un même intérêt pour les idées de Théodule Ribot qui parsème ses dissertations. [...]
Quatre dissertations de Psychologie, une de Philosophie et une de Littérature offrent un aperçu précieux de ce dont le jeune Blanchot était capable pendant l'année où il préparait son baccalauréat. Par ses commentaires en marge des dissertations de Blanchot son professeur de philosophie, M. Bochot montre bien qu'il savait qu'il avait affaire à un esprit exceptionnel, parfois indiscipliné mais capable d'analyses et de critiques d'une grande acuité. »
Michael Holland propose ensuite une analyse détaillée des divers travaux de Blanchot, en corrélation notamment avec les écrits de Ribot, qui met en relief les connaissances et le précoce esprit critique du jeune Blanchot. Il relève également dans ces travaux de jeunesse les prémisses d'une pensée qui marquera bientôt la critique littéraire du XXème siècle.
Voici quelques extraits de son travail, donnant un aperçu de la qualité et de l'intérêt des dissertations de l'élève Blanchot :
« Cette dissertation suit de près l'argument de l'article "La Logique affective" de Th. Ribot paru dans la Revue philosophique en 1904. »
« Plus hardie est l'affirmation que la similitude affective est aussi à la base de certaines associations d'états de conscience. Le "ton émotionnel" apporté par la joie, la tristesse devient un centre d'attention groupant des états de conscience sans rapport rationnel entre eux, un pivot autour duquel s'agitent des groupements inattendus. C'est l'artiste qui est le premier bénéficiaire de cette analogie des sensations qui amène par exemple un aveugle-né à expliquer le rouge écarlate en le comparant au son d'une trompette (exemple qui a son origine chez Locke et qui est régulièrement cité au XIXème siècle). Rejetant des explications embryologiques et anatomiques de ces associations Blanchot affirme que "l'explication psychologique paraît la seule bonne" avant d'ajouter : "cette manière de sentir un peu spéciale n'est point, cependant, le privilège de quelques excentriques ou déséquilibrés, sans parler des conceptions fantastiques ni même des sentiments surprenants qu'expriment certains symbolistes et décadents, on rencontre, même chez le peuple et peut-être surtout chez le peuple, cette sensibilité singulière que d'autres cultivent et raffinent, comme une rareté précieuse". »
« Ayant conclu que dans bien des cas la cause de nos associations réside dans la disposition affective et non ailleurs, Blanchot va plus loin : le ton émotionnel qui accompagne des représentations associées peut aussi renforcer leur liaison. Ici, Blanchot fait entrer dans son raisonnement un auteur proche mais aussi bien différent de Th. Ribot : le philosophe américain William James ».
« À partir d'ici, l'idée de l'"affinité émotionnelle" qui relie ce qui nous vient à l'esprit à nos dispositions actuelles inspire à Blanchot des exemples de plus en plus personnels (« Quand nous sommes tristes... L'homme heureux... aujourd'hui mon enthousiasme... demain la faillite de mon bonheur »)..
« Blanchot conteste la thèse de Ribot en faisant appel à son expérience personnelle considérée comme égale à celle de tout le monde. »
« Ici comme dans les dissertations consacrées à Th. Ribot on constate l'insatisfaction de Blanchot devant les dualismes établis, son souci de dégager une troisième position qui en complique les relations. Ici c'est à l'aide des travaux d'Edmond Goblot (1858-1935) que Blanchot poursuit ses analyses. »
« Lorsqu'on étudie la fable chez La Fontaine, dit Blanchot, "il faut se placer à un double point de vue". "Pourquoi cette option ?" répond son professeur. En littérature comme on philosophie, on le constate, le même souci d'aller au-delà des perspectives simples caractérise l'approche du jeune élève. »
« C'est par rapport à cette société que "le vieux conteur de gauloiseries a su rester lui-même". De là à suggérer qu'un tel exemple ait inspiré le Blanchot romancier qui se mettra à l'œuvre peu d'années plus tard, il n'y a qu'un pas. Mais pour comprendre le jeune nationaliste qui va bientôt (si ce n'est déjà fait) forger des engagements qu'on continue de lui reprocher, on notera que ce qui fait de La Fontaine un poète vraiment français, c'est d'avoir été "le seul peut-être en son temps qui ait vu passer par nos forêts le pauvre bûcheron tout couvert de ramée", le seul à avoir trouvé le moyen, sous "la froide et brillante enveloppe des mots", de troubler le cœur par ce spectacle. Bref - et c'est manifeste dans toutes les dissertations de cette période - le souci qui anime le jeune Blanchot, et qui lui inspirera des prises de position qu'il regrettera par la suite, est profondément humain. Son professeur demande : "Pourquoi sacrifiez-vous le lyrisme ?". C'est parce que déjà, pour Blanchot, écrire c'est sortir des cadres prescrits, qu'ils soient moraux ou esthétiques, et aller au-devant de la crise qui, dans les années 1920, commence à faire de l'homme l'enjeu de puissances complexes et redoutables. »
Plus que des reliques de son enfance, ces documents constituent une trace précieuse de l'éducation et de la formation d'un des esprits les plus éclairés de notre temps.
Nouvelle et rare édition lyonnaise, illustrée d'une planche dépliante figurant quelques proverbes qui manque souvent. Ouvrage « curieux et qui est fort recherché » (Brunet III, 408-409). L'ouvrage est également mentionné par Nodier dans Mélanges tirés d'une petite bibliothèque (1929, p. 128-129) : « Ce joli exemplaire est orné d'une grande planche pliée que je n'ai jamais vue dans aucun autre et qui représente une vingtaine de proverbes en action, assez joliment gravés. » Une première édition avait paru à Paris en 1653 intitulée Les Premiers Essais de proverbes.
Reliure Restauration en plein maroquin à grain long signée Purgold, relieur parisien de 1810 à 1829. « Les véritables connaisseurs regardent Purgold comme le prince des relieurs de son temps » (Lesne, Dictionnaire des relieurs français de Flety). Bauzonnet était son doreur. Dos à nerfs orné de cinq fers, roulettes sur les nerfs et filets. Plats décorés de quatre queues de paon angulaires avec filets d'encadrement. Dos uniformément insolé. Légères rousseurs éparses. Certaines pages relativement brunies.
Bel exemplaire dans une élégante reliure.
Recueil de proverbes et de bons mots sous la forme d'un dialogue entre un manant et un philosophe, dont la différence de langage est prétexte à de nombreuses incompréhensions, le paysan usant des proverbes à l'envi, le philosophe est appelé à corriger l'utilisation de ces proverbes dont il donne l'explication étymologique. Petit ouvrage fort recherché par les amateurs de curiosités.
Ex-libris gravé aux armes : Museo van der Helle. Livre de la bibliothèque de Van der Helle, collectionneur lillois du XIXème, dont les ouvrages furent vendus en 1868 (Catalogue de la Bibliothèque de M. van der Helle, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1868).