Carte d'adhérent à l'association de chasse et pêche du district fédéral de Mexico présentant au recto une photographie d'identité originale en noir et blanc de Luis Buñuel. Signatures manuscrites du président et du secrétaire de l'association en bas.
Au verso, logo de la fédération nationale de chasse, pêche et tir de la République mexicaine, numéro d'adhérent et signatures manuscrites du président et du secrétaire de cette fédération.
Luis Buñuel n'a pratiqué ni la chasse, ni la pêche, il détenait ce permis afin d'avoir l'autorisation de pratiquer le tir.
« J'aime les armes et le tir. J'ai possédé jusqu'à soixante-cinq revolvers et fusils mais j'ai vendu la plus grande partie de ma collection en 1964, persuadé que j'allais mourir cette année-là. J'ai pratiqué le tir un peu partout, et même dans mon bureau, grâce à une boîte métallique spéciale que je place en face de moi sur les rayons de la bibliothèque. On ne doit jamais tirer dans une pièce close. J'y ai perdu une oreille à Saragosse. Ma spécialité a toujours été le tir-réflexe au revolver. On marche, on se retourne brusquement, on tire sur une silhouette - un peu comme dans les westerns. » (Luis Buñuel, Mon dernier soupir, 1982).
Si dans son autobiographie Luis Buñuel ne consacre qu'un court alinéa à sa passion des armes à feu, celle-ci occupa pourtant une place importante dans sa vie. Cet engouement lui vint de son père, Leonardo Buñuel García, qui fut l'agent commercial des marques Remington et Smith à La Havane à la fin du XIXème siècle. Négociant en armes en plus de son activité de quincaillier, il amassa vite une grande fortune grâce à ce marché florissant : « Son père [...] possédait un négoce d'armes. Quand le jeune Buñuel est malade, il lui prête un revolver pour le divertir. Il l'amène aussi au champ de tir, chose que fera plus tard Don Luis au Mexique avec ses fils Juan-Luis et Rafael. Il a une véritable passion pour ces objets et à l'âge de quatorze ans, il prend pour habitude de se promener avec un browning caché dans ses vêtements, pistolet qui lui sera d'ailleurs confisqué à l'école. Les séquences où des armes à feu sont représentées dans ses films sont innombrables, particulièrement pendant sa période mexicaine. » (Manuel Rodríguez Blanco, Luis Buñuel, 2000).