Édition originale ornée de 27 planches dépliantes reliées in-fine, d'une vignette de titre et d'un bandeau allégorique de Choffard gravés par Cochin.
Exemplaire paraphé par Etienne Bézout de son initiale (B) au début de chaque cahier. Mention manuscrite de sa main à la page 512 : « Je certifie que toutes les feuilles de cet ouvrage depuis la feuille n°1 jusqu'à la présente n°64, m'ont été présentées pour être paraphées, le 26 nov.bre 1772 : ce que j'ai faict. A Paris le 26 nov.bre 1772. Bezout ».
Reliure de l'époque en plein veau brun. Dos à cinq nerfs orné de caissons et fleurons dorés, ainsi que d'une pièce de titre de maroquin rouge. Toutes tranches rouges. Coiffes de tête et de queue et quatre coins habilement restaurés.
Le mathématicien Etienne Bézout fut l'un des assistants de d'Alembert qui lui permit de devenir académicien en 1758. En 1764, il est chargé par le ministre de la Marine, le Duc de Choiseul, de la lourde tâche de réorganiser la formation des officiers de la Marine royale, à cette fin, il rédige son Cours complet de mathématiques à l'usage de la marine et de l'artillerie, livre de référence des candidats au concours d'entrée à l'École polytechnique.
Au XVIIIème siècle, le rôle grandissant de la Marine dans la guerre et les politiques de conquête, de découvertes et de colonisations incitent les gouvernements à engager les horlogers à découvrir des méthodes et des outils pour déterminer les longitudes au demi degré près et améliorer la chronométrie marine.
Ferdinand Berthoud, responsable de nombreuses innovations dans le domaine et de perfections techniques, fabrique pour le roi des horloges marines dès 1766 qui seront testées avec succès lors de longs voyages, notamment ceux de La Pérouse. Il reçoit dès 1770 le titre d'horloger mécanicien du roi et de la Marine. Dès lors, de très nombreuses expéditions seront équipées de ses horloges. Berthoud est sans cesse mis en concurrence avec un autre horloger célèbre, Pierre Le Roy (1717-1785), son adversaire historique dans le domaine des montres marines. Le 18 août 1764, Etienne Bézout, alors membre de l'Académie des Sciences, est nommé, avec un autre spécialiste (dont l'identité est restée anonyme), commissaire pour l'examen et l'évaluation des deux horloges. C'est lui qui rédige le rapport de Berthoud, « un rapport favorable, sous réserve d'expérimentation, qui montre le savoir de l'auteur. » (cf. Liliane Alfonsi, « Un successeur de Bouguer : Etienne Bézout (1730 - 1783) commissaire pour la marine à l'Académie royale des sciences. » in Revue d'Histoire des Sciences, 2010). Cet épisode est relaté dans ce Traité des horloges marines.
Réalisé huit ans plus tard, ce traité reprenant l'ensemble des réflexions et inventions de Berthoud, a été également soumis avant publication à l'appréciation de Bézout comme en atteste ce précieux exemplaire d'épreuves, témoignage de la relation et de l'estime mutuelle de ces grands hommes de sciences qui seront tous deux de proches collaborateurs de Diderot et d'Alembert.